vendredi 17 août 2018

Des cuillerées de vomi

Les raviolis en boîte, c'est comme le pain de supermarché, le jus d'orange en pack ou le brie industriel, on y a tous goûté dans notre enfance, mais après avoir connu le produit d'origine (chez un traiteur italien, un bon boulanger, chez soi ou un fromager), on peine à trouver le moindre lien de parenté gustative entre l'original et sa déclinaison.

Comme sur le sujet des pigeons, c'est encore Pascal Garnier qui en parle le mieux.

Des raviolis mijotent sur le Bleuet posé devant la fenêtre ouverte. Une cloche sonne neuf coups. On dirait qu'elle teste la densité du ciel. Il n'a pas mangé de raviolis en boîte depuis son enfance. Il en mangeait souvent, il adorait ça. À présent, même généreusement saupoudrés de parmesan, il trouve ça dégueulasse, l'impression d'avaler des cuillerées de vomi. Pourtant il finit tout, par devoir envers son enfance, peut-être. Puis il va laver la casserole dans le lavabo de la salle de bains. Lentement le siphon déglutit dans un gargouillement dégoûtant le tourbillon d'eau rougi de sauce tomate. Dans le miroir il s'en découvre aux coins des lèvres. La sauce tomate, c'est comme le sang, on n'arrive jamais à s'en débarrasser complètement, on en oublie toujours une goutte quelque part.

Pascal Garnier, La théorie du panda (2008)

jeudi 16 août 2018

Tales of collapse

Etrange de se dire que l'un des ponts photographiés par Sue Barr dans le cadre de sa série "the Architecture of Transit" (dont je me faisais l'écho ici) s'est aujourd'hui partiellement effondré...


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Aujourd'hui...

jeudi 9 août 2018

Le calvaire de l’électrohypersensibilité

Chez les époux Hulmel, c’est presque un rituel. Tous les matins, Jacques, le mari, sort de la ferme où il habite seul à Chollet, un lieu-dit de Charente-Maritime, et marche à travers le pré vers la caravane de sa femme, Odile. Il lui détaille les infos du jour, évoque la grève de la SNCF ou la Corée du Nord… « Y a rien d’autre ? » demande-t-elle, malicieuse. Alors, il lui donne des nouvelles du « royal baby », et elle sourit. « J’ai besoin de futile… »

Depuis deux ans et demi, cette femme de 59 ans doit vivre à distance de sa maison, cette grosse bâtisse qu’elle aperçoit au loin, en levant les yeux. Considérée comme une électrohypersensible (EHS), elle ne supporte plus la moindre onde électromagnétique. Portable, Wi-Fi, pile de montre… Tout provoque en elle d’insupportables maux de têtes, nausées, chutes de tension. Impossible, également, d’écouter la radio. Le parc à vaches dans lequel son voisin lui a permis de s’installer – après avoir remplacé la clôture électrifiée par de bons vieux barbelés – est devenu son « chez elle » et sa prison.

La suite est à lire sur lemonde.fr (ainsi que ce complément). Le seul espoir de ces personnes? L’ouverture de « zones blanches » destinées à l’accueil des électrosensibles.

Ces articles éclairent la situation de Chuck McGill, personnage de la série Better Call Saul, touché par cette intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques.

On a d'ailleurs hâte de retrouver son frère, Jimmy aka Saul Goodman dans la saison 4, qui a débuté cette semaine !

Bonus : un récap' clair (en anglais) de la Saison 3