mardi 8 septembre 2020

J’ai grandi dans une illusion

Intéressante lecture sur Urbania.fr relayée par Titiou Lecoq dans sa dernière newsletter. L'autrice de l'article expose avec lucidité les contradictions de son éducation bourgeoise, et ce qui aurait pu mener au recul de son niveau de vie (sauf que non, vu qu'elle est mariée... constant évidemment non satisfaisant)
Que met l'autrice dans dans le terme bourgeoisie ? Le confort matériel, bien sûr... mais pas que :

Au-delà de [ça], on m’a élevée avec en tête cette idée rapidement tenue pour acquise que je ferai des études supérieures comme mes parents avant moi et que, de fait, tout irait bien dans le meilleur des mondes possibles. Pour m’aider à devenir qui j’allais être, on m’a choisi un prénom qui jamais ne serait un obstacle à ma réussite sociale mais qui, à l’inverse, constituerait même un discret indicateur de la classe au parfum suranné à laquelle j’appartiens.

[...]
Son milieu ?

La gauche tarama, cette gauche insouciante, qui promeut de belles valeurs humanistes comme l'égalité des chances, mais sans pour autant se plier à la carte scolaire [...]

On parle bien de cette génération de soixante-huitards, légèrement écervelée et franchement idéaliste, engraissée à l'opulence de l’après-guerre, et qui n'encourage sa progéniture ni à être pragmatique, ni à valoriser le nécessaire au détriment du superflu.

Celle qui porte aux nues le féminisme et ses combats mais qui élèvent ses filles afin, surtout, qu’elles soient les plus gracieuses et aimables possibles. Que leur intelligence soit mise au service du beau plutôt que de l’utile.

Il est question ici de ces matriarches qui prônent l’indépendance financière et économique des femmes, mais les conduisent subtilement, sans même le vouloir, à choisir les bons partis plutôt que les bonnes carrières, au nom du respect des inclinations naturelles

[...]

Devenue adulte, j’ai compris que j’avais grandi dans une illusion, une de celles qui font péter au-dessus de son cul. Que, contrairement à mes petits camarades également bourgeois, je n’hériterai de rien à part de ma capacité à systématiquement choisir ce qu'il y a de plus cher dans le magasin, quand bien même je vivrais dans 20m² à 30 ans.

"j'ai le pedigree d'une bourge mais pas le compte en banque"
Lysis Himmelsterne sur Urbania FR
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