Dans un état de maladie, les rêves se distinguent souvent par une précision extraordinaire, une clarté, une ressemblance extrêmes avec la réalité. Le tableau qui se forme est parfois monstrueux, mais le contexte et le processus même de la représentation restent si vraisemblables, et avec des détails si fins, si inattendus, mais si concordants du point de vue artistique avec tout le reste du tableau, que le rêveur serait incapable de les inventer en état de veille, fut-il même un artiste de l'acabit de Pouchkine ou de Tourguéniev. Ces rêves-là, ces rêves de maladie, on s'en souvient toujours longtemps et ils provoquent une impression très forte sur l'organisme déjà ébranlé et énervé.
Crime et Châtiment, Dostoïevski (1884)
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