Vous l'aurez compris, si vous êtes un habitué du blog et que vous avez vu passer l'article "bloqué", le nouveau roman dont je vous livrerai ici des extraits est "Crime et Châtiment". J'ai en effet récemment décidé de le relire, 15 ans après. (car, oui, je relis Dostoievski).
Ici, un crime se prépare...
(étant donné le titre du roman, je doute que vous vous considériez spoilés)
Avant, quand il lui arrivait de se représenter tout cela en imagination, il pensait quelquefois qu’il aurait très peur. A présent, il n’avait pas très peur et, même, il n’avait pas peur du tout. Pendant ces instants-là, même, il était occupé par des pensées tout à fait étrangères, toujours pour peu de temps. Longeant le parc Youssoupov, il fut même occupé par une réflexion sur l'agencement de fontaines puissantes et par le fait qu’elles seraient un très bon facteur de rafraîchissement de l’air sur toutes places. Peu à peu, il passa à la conviction que si l'on étendait le jardin d'Eté à tout le champ de Mars et, même, si on le réunissait avec le jardin palais Mikhaïlovski, ce serait une chose splendide et bien utile pour la cité. [...] Là, il se souvint de ses propres promenades sur la place aux Foins, et, en un instant, il reprit conscience.
Crime et Châtiment, Dostoïevski (1884)
Cet extrait me rappelle mon état d'esprit, lorsque, enfant ou adolescent, j'étais sur le point de commettre un menu larcin ou un tour pendable, et que je me surprenais à sembler m'intéresser sincèrement à tel ou tel détail environnant (en réalité, c'était sans doute inconsciemment à la fois pour feindre le naturel et pour amenuiser mon anxiété)
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