dimanche 28 janvier 2018

vendredi 26 janvier 2018

Toute cette liberté

Odette avait envie d'apprendre quelque chose mais elle ne savait pas quoi. L'italien, l'ikebana, le yoga, la danse orientale, la cuisine turque, la chirurgie!... N'importe quoi du moment que ce fût quelque chose de nouveau. Tout ce temps, à présent... C'était comme la traversée d'un long dimanche. Le temps lui appartenait, à elle, rien qu'à elle, elle pouvait en faire ce qu'elle voulait. Cependant, cet immense territoire vierge dont on lui faisait cadeau n'était qu'un gros glaçon flottant sur un océan de vide qui fondait davantage chaque jour. C'était un peu angoissant, elle avait peur de gâcher. Elle n'avait pas l'habitude, c'est encombrant la liberté. Toute sa vie elle avait fait où on lui avait dit de faire, pas uniquement par paresse ou par lâcheté, mais parce qu'elle pensait sincèrement que si l'on prenait la SNCF comme exemple pour organiser son existence, on pouvait faire son chemin, au travail comme à la maison. Ce n'était peut-être pas parfait, mais on n'avait encore rien trouvé de mieux. Il y avait le jour du cinéma, le jour de la promenade au mont Valéricn, du dîner chez les... et c'était bien... Enfin, il lui semblait...

Pascal Garnier, Lune captive dans un œil mort (2009)

mercredi 24 janvier 2018

An actual afterlife

Dans "Morty's Mind Blowers", Rick et Morty rencontrent une espèce extra-terrestre jouissant d’une « vie après la mort », qui s’apparente qui plus est (pour les guerriers tués au combat uniquement) à un orgasme éternel.

- Well, I gotta say. You know, I'm a little envious. Your species has an actual afterlife. That's gotta be nice.
- Wh-What do you mean?
- Well, you know, here on Earth, w-we don't know what's going on. It must be nice for you guys to, you know, have that -- have that proof's in the pudding, you know, evidence.
- Evidence? There's supposed to be evidence?
- Um, yeah, uh... otherwise, how do you know if it's true? Wait, you don't...

Rick and Morty (S03E08, Morty's Mind Blowers)

lundi 22 janvier 2018

Just another Monday morning

(Du "grand" Jarvis/Pulp)

There's nothing to do so you just stay in bed,
oh poor thing,
why live in the world when you can live in your head?

When you can go out late from Monday,
till Saturday turns into Sunday,
and now you're back here at Monday,
so we can do it all over again.
And you go :
_ I want a refund,
_ I want a light,
_ I want a reason,
_ to make it through the night, alright.

And so you finally left school,
so now what are you going to do?
Now you're so grown up,
yeah you're oh so mature

Going out late from Monday,
chuck up in the street on Sunday,
you don't want to live till Monday,
and have to do it all again.
And you go :
_ I want a refund,
_ I want a light,
_ I want a reason for all this night after night after night after night.

Oh I know that it's stupid but,
I just can't seem to spend a night at home,
'cos my friends left town,
and I'm here all alone.

Oh yeah they say the past must die for the future to be born,
in that case, die little mother, die.

Stomach in,
chest out,
on your marks,
get set, go !

Now, now that you're free,
what are you going to be?
And who are you going to see?
And where, where will you go?
And how will you know,
You didn't get it all wrong?
Is this the light of a new day dawning?
A future bright that you can walk in?
No it's just another Monday morning.
Do it all over again, oh baby.

Pulp, Monday Morning
Different Class (Islands, 1995)

mardi 16 janvier 2018

Inside

Les plus attentifs d'entre vous auront remarqué, dans mon palmarès 2018, une rubrique "Jeu-Vidéo", avec un unique représentant : "Inside". Il faut dire que je joue peu, et, hors rétro-gaming, ne me penche que sur des jeux de préférence courts, novateurs et/ou avec un parti pris artistique marqué, le tout bien sûr servi par un gameplay agréable.

J'en profite ici pour redire tout le mal que je pense de la plupart des jeux smartphones, qui offrent un plaisir de jeu nul, et qui n'ont comme argument de rejouabilité que la simple perspective récurrente d'une récompense (passer au niveau suivant, accumuler des points ,acquérir des bonus etc...)

A l'opposé du spectre, se trouve donc Inside du studio Playdead, successeur du génial Limbo. Cette fois encore, le jeu confine au chef d'oeuvre, en surpassant son prédécesseur. Une réalisation parfaite (2.5D sombre et de toute beauté, lumière travaillée), une jouabilité sans faille, des énigmes suffisamment distrayante... mais surtout, au global, une atmosphère et une progression qui ménagent des images jamais vues (je pense notamment au final).

Quelques screenshots (garantis sans spoiler).
Pas d'intro dans ce jeu, pas de texte, pas de dialogue... jouez donc sans ne rien savoir de l'histoire !


Inside, Playdead (2016)

mercredi 10 janvier 2018

Suresnes, un paradis perdu

J'ai une petite "wish list" de livres à lire qui tourne sporadiquement dans ma tête, passe et revient... mais il suffit que je me rende à la bibliothèque, pour que toute inspiration s'évanouisse. La page blanche en quelque sorte.

Cette fois, j'avais pris des notes. Je m'étais rappelé ce roman qu'on m'avait offert à l'époque (en 2008?) et que j'avais beaucoup apprécié : "La théorie du Panda" de Pascal Garnier. Je mis donc très rapidement la main sur "Lune captive dans un œil mort" (du même auteur).

Et j'ai à nouveau passé un très bon moment. Il m'a semblé trouver la même loufoquerie que chez Queneau (je pense au Chiendent par exemple), teintée par la noirceur célinienne de certains personnages, parachutés dans un corps, une vie, dont ils n'ont jamais trop su quoi faire.

Le catalogue de documentation échoua mollement sur la table basse en verre fumé dont les pieds en métal doré évoquaient des pattes de lion. Martial croisa les mains sous sa tête et ferma les yeux. Suresnes, où ils avaient vécu pendant plus de vingt ans, lui apparut comme un paradis perdu. Tant d'années à accumuler mille et une petites habitudes avec la pugnacité du Facteur Cheval pour se tisser un cocon de vie douillet, le buraliste, le boulanger, le boucher qu'il appelait tous par leur prénom, le marché du samedi matin, la promenade dominicale au mont Valérien... Et puis, l'âge venant, l'un qui s'en va prendre sa retraite dans l'Indre-et-Loire, l'autre en Bretagne, à Cannes... ou au cimetière. Le quartier avait changé, presque du jour au lendemain, on ne s'était aperçu de rien. La population aussi. Le paisible territoire s'était métamorphosé en une sorte de jardin d'enfants hystériques où ils n'avaient plus leur place.

Pascal Garnier, Lune captive dans un œil mort (2009) 

mardi 9 janvier 2018

Japan (Part. 4)

Le Japon, durant l'automne, c'est beau
(spoiler : ça l'est aussi pendant le printemps. Et l'hiver)
Suite et fin de la séance diapo (toujours à Kyoto)


Cette dernière photo n'a pas été prise à la bambouseraie d'Arashiyama (étape surpeuplée et à mon avis largement dispensable) mais dans un temple de Gion (de mémoire Kōdai-ji)

lundi 8 janvier 2018

Japan (Part. 3)

Kyôto, ses temples, palais et jardins. Il y a des incontournables, et d'autres, que vous découvrirez par surprise. Pour se loger, le quartier de "Gion" m'aura paru idéal.

Un premier aperçu ci-dessous, la suite, demain !

samedi 6 janvier 2018

Tout a fini en "barbecue"

Dans l’incendie d’un immeuble du 15ème arrondissement de Paris, la police découvre le corps carbonisé d’une escort girl. Puis le cadavre d’une autre femme dans la cave d’un squat. Qui les a tuées ? Et pourquoi ?

Récit d'une sombre histoire à découvrir dans Le Monde (pour les abonnés), feat. une malheureuse prostituée, une maquerelle meurtrière, et trois compères : "l'Escroc", "Basic" et "Le Kabile" aka "Kaka" aka "Bilka le Feu"...

Certaines de leurs connaissances se racontent l'histoire au téléphone.
Tarantino ou Guy Ritchie ne sont pas loin.

— Vas-y ma gueule, dans la veca [*] du bendo [*]…
— Ouais ?
— Y a un murder…
— Mais non ? C’est la même story ?
— Wallah, en fait y en avait pas une, y en avait deux.
— Le Coran, il est con !
— Non mais là, c’est une dinguerie intergalactique. Il est parti faire le nettoyeur pour une racli [*].
— Pour une racli ?
— Ouais… Et la racli, ils l’ont uét [*] après.
— Qui l’ont uét ?
— En fait, la racli qui les a envoyés pour faire le nettoyage, là… eh bah, elle les a payés, et après, vas-y, ils ont fumé la racli. (...) Il a explosé l'appart, wesh. Il s'est cramé au deuxième degré les jambes…
— Lui, Kaka, y avait quelqu'un qui voulait le tuer ?
— Mais non ! Il est parti… Regarde, en fait, y avait une meuf, une racli, elle a fumé une autre meuf, t’as capté ?
— Ouais.
— Dans le zequin [*]. Elle a pété Kaka, elle lui a dit : “Vas-y, nettoie-moi ça, faut pas que je me fasse tacler.” T’as capté ? Il est parti là-bas pour faire le nettoyeur, M. Propre, il a fait un barbeuc là-bas, ça a explosé, ça a fait retour de flammes sur lui. »


Soren Seelow, Les flammes fatales de la rue Fondary
publié dans Le Monde
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/01/05/les-flammes-fatales-de-la-rue-fondary_5237762_1653578.html

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Lexique :
"veca" : cave
"bendo" = squat
"racli" : femme
"uét" = tué
"zequin" = XVème arrondissement

lundi 1 janvier 2018

My new resolution

There are things some people classify as pleasures
That just before I die I'll have no regrets for having missed
Camping and orgies and places on the body I've never kissed

But however you define whatever you have in mind
We both have a need for things we don't need
Like belief and relief and pleasure and grief

Now I'm sitting here waiting to leave New Year's Eve
Nothing good came from [2017*]
But death and destruction and my new resolution
To drink more and laugh more and sleep more and dream more

The New Year - MMV
s/t (Touch and Go, 2008)
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(*) "MMV" (ie "2005") dans le texte original