mercredi 28 août 2024

Sans un soupçon d'ironie

Je m'aperçois avec publié un premier extrait d'Art, de Yasmina Reza, sans vous avoir renseigné sur sa provenance. Maintenant que j'ai lu tous les romans de l'autrice — et lâché son livre-enquête sur la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy ("L'Aube le soir ou la nuit")  je m'attaque à une première pièce de théâtre.
Didascalie d'ouverture :

Le salon d'un appartement. Un seul décor. Le plus dépouillé, le plus neutre possible. Les scènes se déroulent successivement chez Serge, Yvan et Marc. Rien ne change, sauf l'œuvre de peinture exposée.

Le décor est planté, et Yasmina peut y manier son humour fin, absurde et grinçant. Je me retrouve totalement dans la réaction qui suit, tant il me semble que certaines expressions (pas nécessairement celle-ci d'ailleurs) ne peuvent en effet pas être employées au premier degré.

— Le mal vient de plus loin... Il vient très précisément de ce jour où tu as prononcé, sans humour, parlant d'un objet d'art, le mot "déconstruction". Ce n'est pas tant le terme de déconstruction qui m'a bouleversé que la gravité avec laquelle tu l'as proféré. Tu as dit sérieusement, sans distance, sans un soupçon d'ironie, le mot "déconstruction", toi, mon ami. 

Art, Yasmina Reza

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