mardi 2 janvier 2024

Kit de survie pour les fêtes

Plus on vieillit, plus on devient de droite.

Sans même aller jusqu'à l'extrême (et donc jusqu'à la xénophobie), il est probable qu'à l'occasion des fêtes de fin d'année, vous ayez été confrontés à des propos louant le marché, les mesures impulsés par l'actuel président, les riches patrons qui soutiennent l'économie (et peuvent se montrer d'une grande générosité pour une grande cause), la réduction de tel ou tel impôt (sur le capital, le patrimoine), etc.

Dans ce contexte, je relaye, bien qu'un peu tard, deux vidéos diddactiques qui se chargent pour l'une de rappeler et illustrer une évidence (les inégalités en France, sans doute le problème premier), pour l'autre de remettre en question une notion qui fait débat : le mérite.

S'interroger sur cette dernière notion est certes dérangeant, mais néanmoins salutaire dans la mesure où elle peut à elle seule servir à justifier les premières ! Il est étonnant comme les plus fervents soutiens de la méritocraties sont souvent ceux qui ont d'avantage "hérité que mérité".

La méritocratie est un système social problématique qui reproduit, légitime et naturalise l'inégalité [...] parce que ce système postule que les personnes douées et peu soucieuses d'autrui méritent un statut social, un niveau d'éducation, une profession et un revenu plus élevés [...]

Elle fait de la solidarité un projet presque impossible
(Pierre-Michel Menger / Michael Sandel)

A visionner, donc, le kit de survie pour des fêtes en Macrono-Lepénie de François Ruffin, et "Pourquoi la méritocratie n'existe pas" par Salomé Saqué (Blast).

3 commentaires:

  1. Non, mais la "compétentocratie" ("compétences=>fonction"), c'est cool. Par contre, je ne l'opposerai pas aussi nettement aux anciennes pratiques (en gros "naissance=>fonction"), dans la mesure où la naissance offre assurément un avantage dans les possibilités d'acquisition de compétences... et donc à l'accès aux meilleures fonctions.

    OK pour dire que la discrimination positive a son revers, mais c'est un moyen efficace de favoriser la mixité.

    Pour résumer les deux principales idées que je trouve intéressantes dans la vidéo sur la méritocratie, c'est que :
    - Toutes les personnes attribuant leur réussite à leur seul "mérite" ne sont pas forcément objectives (et passent sous silence leur capital social et/ou financier initial)
    - Par contraposée, la méritocratie induit que les "pauvres" n'ont pas de "mérite"... cette responsabilité individuelle dispense donc d'action politique (et peut engendrer un mépris de classe de la part des "élites")

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  2. Tout à fait d'accord avec ton premier post, d'où mon utilisation du néologisme "compétentocratie" au lieu du mal nommé "méritocratie". Par contre, les effets pervers du refus de la (certes injuste, donc) "compétentocratie" sont à mes yeux faramineux (et incluent leur dose d'injustice, comme le savent les asiatiques qui essaient aujourd'hui d'entrer dans une grande université aux Etats Unis).

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  3. Sinon, merci de m'avoir fait découvrir le dernier Woods, que j'avais raté ! Et see you (at least) au prochain concert de Blonde Redhead ! :)

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