Je revendique consciemment le fait de ne pas faire de la joie de vivre mon fonds de commerce. Il y a tellement de gens qui le font en France, tous ces petits chanteurs qui jouent sur une sorte de douceur hyper opprimante avec des petits arrangements, un truc samba... Pour moi, à entendre à la radio, c'est une oppression terrible. J'ai l'impression que c'est une sorte d'oblitération de la situation catastrophique dans le monde. Des chansons de propagande. Un leurre pour détourner les gens. Dans la vie de tout le monde, c'est horrible.
Je n'ai jamais vu quelqu'un venir vers moi et me dire: « Je suis heureux. » Mais on compense, on fait avec... Pour autant, il y a une sorte de confort dans la mélancolie qui est assez agréable. Quand j'écoute Townes Van Zandt, je suis bien, je ne suis pas en train de me dire que c'est triste. Et c'est atrocement triste pourtant. Totalement désespéré. Mais ses chansons me soulagent. Ces chansons-là, je ne les sens pas essayer de m'annihiler. De nier ma réalité quotidienne. Comme le font les chansons de la radio.
Pascal Bouaziz, Mendelson, intégrale (1996 - 2021)
J'ai l'impression qu'il y a deux catégories de personnes : ceux que les musiques tristes affectent et au final dérangent, et ceux qui les apprécient sans qu'elles n'aient d'incidence sur leur humeur ou moral
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire