Nouveau roman dont je m'en vais consigner des extraits ici. Son pitch est simple : Un couple de sexagénaires. Elle, ancienne sportive désormais empêchée par des genoux douloureux. Lui, qui n'a jamais pratiqué la course à pied et se met tout à coup en tête de courir un marathon. Une opposition de phase bien sûr génératrice de tensions, le tout sur un fond de culte de la performance, et vieillissement inéluctable des corps.
Avant toute chose, petite mise à point de Renata à son mari :
Un tuyau pour toi : personne n'aime courir. Les gens font semblant, mais ils mentent. La seule satisfaction, c'est d'avoir couru. Sur le moment, c'est ennuyeux et pénible, dans le sens où il faut fournir un effort et non parce que c'est difficile de savoir le faire. C'est répétitif. N'espère pas y trouver la révélation de quoi que ce soit. Je suis probablement ravie d'avoir eu une excuse pour abandonner. Et c'est sans doute ça que je ne peux pas me pardonner. Mais j'ai au moins la joie de ne plus faire partie de la masse des abrutis qui soufflent de concert en pensant tous être tellement différents.
Lionel Shriver, Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes (2021)
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