Rares sont les retours en France du désormais montréalais Jérôme Minière. Si rares, que le public de l'Auguste Théâtre (courant Novembre) était constitué en bonne partie de proches, ce qui collait tout à fait avec l'aspect intimiste de ce spectacle tendre et drôle, parcellé de références autobiographiques. Le dispositif scénique voyant Jérôme Minière accompagner des vidéos de lui vieilles de plus d'une vingtaine d'années était très réussi.
De manière plus conventionnelle, il aura également égrainé des morceaux de ses deux précédents albums, notamment le très beau "Vaste".
J'apprivoise la mélancolie de la fin de l'été
Suspendue sous un grand arbre
J'ai vu le rivage entre les feuillages
Qui semblait poser une question sans réponse
L'air moite, un nuage sur ma droite
L'intensité de quelque chose de vaste
Ce paysage que l'on va laisser derrière soi
Pour retrouver des préoccupations plus étroites
J'apprivoise la mélancolie
Parce que je travaille pour une boîte et pas pour l'horizon
Dans une ville champignon
Agglomérée en strates de plastique et de béton
Loin des forêts et les lacs
J'ai déplacé le curseur de mes humeurs
La ligne de mes pensées
La ligne de mes préoccupations
Des diagrammes et des fleurs
J'ai toujours l'appétit de ce qui est juste
De ce qui est juste à coté de l'incompréhensible solitude des villes
Et semble poser une question sans réponse
Le goût de ce qui est vaste
Le goût de ce qui est vaste
Jérôme Minière, Vaste
Une clairière (Objet Disque, 2019)
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