[...] Entre la hausse du thermomètre, la disparition des animaux, la fonte des glaciers, la pollution due au plastique ou l’acidification des océans, les preuves du dérèglement climatique et de l'effondrement de la biodiversité s'accumulent et dégradent tant la planète que notre santé mentale. Avec la canicule estivale de 2018, la peur est montée d'un cran. Nicolas Hulot a avoué son impuissance, tandis que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) limitaient à onze le nombre d'années restant avant des bouleversements sans précédent. Pour certains, le péril apparaît à la fois imminent et inéluctable.
« Cette angoisse a toujours existé dans le militantisme écologique, mais elle s'est récemment aggravée sous l'effet d’une réduction des horizons temporels. Le dérèglement climatique ne va plus affecter les générations futures mais celles d'aujourd'hui, analyse Luc Semal, maître de conférences en sciences politiques au Muséum national d’histoire naturelle. Ce sujet est tellement écrasant, d’un point de vue émotionnel, qu’il peut phagocyter la vie personnelle. »
[...] Le psychiatre Antoine Pelissolo, chef de service à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil [renchérit]. « La crise environnementale est un parfait sujet d’anxiété. Il est potentiellement très grave, nous n’avons pas de prise directe, nous sentons le danger approcher… Il peut donc devenir envahissant, alimenter une sensibilité à la dépression, et priver les soignants de leviers pour remobiliser la personne, comme la projection dans l’avenir. »
"Eco-anxiété, dépression verte ou 'solastalgie' : les Français gagnés par l'angoisse climatique"
un article à lire sur lemonde.fr. Pour ceux qui ont choisi malgré tout d'avoir une descendance, on peut aussi potentiellement ajouter l'angoisse du jour où son enfant prendra conscience qu'il est appelé à vivre dans un contexte de "fin du monde".
Plaque commémorative en l'honner d'un glacier disparu (Islande, 2019)
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