Vous avez déjà entendu des "chroniqueurs" ou "éditorialistes" d'une certaine sensibilité se poser en minorité face à tel courant ou communauté qui serait devenu puissant et omniprésent et continuerait toutefois fort habilement de se prétendre dominé ?
Voilà qui mine toute possibilité de dialogue ou échange constructif. Chacun est dans sa bulle cognitive, conforté dans ses idées par ses pairs et une flopée d'anonymes (et par la véhémence des contradicteurs).
Grâce à la dernière newsletter de Titiou Lecoq pour Slate, j'ai découvert cet article de Tristan Garcia, qui réfléchit à ce que constitue le "nous" dans notre société. Et éclaire les discours, au hasard, des "hommes blancs de plus de cinquante ans"
L'affrontement entre le sentiment des dominés d’hier de n'être pas encore émancipés et de celui des dominants historiques d'être les nouveaux dominés bloque toute évolution. Il est devenu stratégique pour défendre son point de vue de se présenter comme dominé.
[...] Finalement chaque nous s’oppose à tous les autres, s'arrogeant des droits en vertu de sa position de dominé et de sa légitimité à défendre son mode de vie. Le sentiment d’asymétrie, d'être dominé, devient désormais un sentiment partagé par tous, de façon symétrique.
Tristan Garcia, Nous (2016)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire