Bonsoir, il y a une phrase dans les Misérables de Victor Hugo qui dit : Toute l'anarchie est dans le gamin. Ce pâle enfant des faubourgs de Paris vit et se développe, se noue et « se dénoue » dans la souffrance, en présence des réalités sociales et des choses humaines, témoin pensif. Il se croit lui-même insouciant ; il ne l'est pas. Il regarde, prêt à rire ; prêt à autre chose aussi. Qui que vous soyez qui vous nommez Préjugé, Abus, Ignominie, Oppression, Iniquité, Despotisme, Injustice, Fanatisme, Tyrannie, prenez garde au gamin béant. Ce petit grandira."
On va y aller. [...] Est ce bien le moment pour faire du théâtre? On ne peut pas comparer un acteur et un boulanger. Le boulanger, au moins, nous aide à nous nourrir et à survivre tandis que l'acteur... peut-être que l'acteur nous montre pourquoi ça vaut la peine que l'homme se nourrisse et survive.
Notre crâne comme accessoire est librement inspiré du Théâtre ambulant Chopalovich de Lioubomir Simovitch. Cette pièce retrace la rencontre d'une petite troupe de théâtre avec les habitants d'un village de Serbie sous l'occupation allemande en 1941. Pour nous, ça se passe ici, maintenant, et ailleurs, c'est-à-dire nulle part. Cette histoire pourrait se passer n'importe où et n'importe quand mais pour nous elle se passe ici, maintenant et ailleurs, c'est-à-dire nulle part. Les masques tombent, révélant des visages souvent inattendus. Le théâtre, le putain de théâtre, sera peut-être le moyen de découvrir l'autre, de guérir l'amertume, de résister à la terreur.
Notre crâne comme accessoire, collectif Les Sans Cou (2016)
Après "Idem", "Notre crâne comme accessoire" est la deuxième pièce de la compagnie des Sans Cou à laquelle j'assistais. C'est suffisant pour me dire que je guetterai désormais la moindre de leur création. Ecriture, mise en scène, jeu, ambiance sonore, tout y est. Cette compagnie possède un talent certain pour alterner moments loufoques et dramatiques, et muer l'un en l'autre. En plus de l'histoire qu'ils souhaitent narrer, leurs pièces se doublent donc souvent d'une réflexion sur le théâtre.
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