mardi 28 août 2012

Les images dominantes du besoin

"Le spectacle est la religion de la marchandise".

C'est là une des définitions qu'on peut donner à ce terme, tel que l'emploie Guy Debord dans "la Société du Spectacle". Autant le préciser d'entrée, puisque cet essai constitué de 221 assertions n'est pas du genre pédagogique. Par ailleurs, j'ai bien senti que j'aurais été bien avisé d'avoir lu Marx avant de m'y frotter (j'avoue: j'ai la flemme).



Reste que certains passages ont une portée et une force immédiates :

L'aliénation du spectateur au profit de l'objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s'exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir. L'extériorité du spectacle par rapport à l'homme agissant apparaît en ce que ses propres gestes ne sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représente. C'est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout.



Guy Debordla Société du Spectacle (1967)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire