lundi 24 décembre 2007

ivres de la conscience d’exister

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Voici ce que papa me racontait quand j'avais cinq ans : chaque tonalité est une petite cour royale, le pouvoir y est exercé par le roi (le premier degré) qui est flanqué de deux lieutenants (le cinquième et le quatrième degré). Ils ont à leurs ordres quatre autres dignitaires dont chacun entretient une relation spéciale avec le roi et ses lieutenants. En outre, la cour héberge cinq autres notes qu'on appelle chromatiques. Elles occupent certainement une place de premier plan dans une autre tonalité, mais elles ne sont ici qu'en invitées.

Parce que chacune de ces douze notes a une position, un titre, une fonction propres, l'oeuvre que nous entendons est plus qu'une masse sonore : elle développe devant nous une action. Parfois les événenements sont terriblement embrouillés (par exemple chez Mahler ou plus encore chez Bartok ou Stravinski), les princes de plusieurs cours interviennent, et tout à coup on ne sait plus quelle note est au service de quelle cour et si elle n'est pas au service de plusieurs rois. Mais même alors, l'auditeur le plus naif peut encore deviner à grands traits de quoi il retourne. Même la musique la plus compliquée est encore un language.

Cela, c'est ce que me disait papa et la suite est de moi : un jour un grand homme a constaté qu'en mille ans le langage de la musique s'est épuisé et ne pouvait plus que rabacher continuellement les mêmes messages. Par un décret révolutionnaire, il a aboli la hiérarchie des notes et les a rendues toutes égales. Il leur a imposé une discipline sévère pour éviter qu'aucune n'apparaisse plus souvent qu'une autre dans la partition et ne s'arroge ainsi les anciens privilèges féodaux. Les cours royales étaient abolies une fois pour toutes et remplacée par un empire unique fondée sur l'égalité appelée dodécaphonie.
La sonorité de la musique était peut être encore plus intéressante qu'avant mais l'homme, habitué depuis un millénaire à suivre les tonalités dans leurs intrigues de cours royales, entendait un son et ne le comprenait pas. L'empire de la dodécaphonie n'a d'ailleurs pas tardé à disparaître. Après Schönberg est apparu Varèse, et il a aboli, non seulement la tonalité mais la note même (la note de la voix humaine et des intruments de musique) en la remplacant par une organisation raffinée de bruits qui est sans doute magnifique mais qui inaugure déjà l'histoire de quelque chose d autre, fondé sur d'autres principes et sur une autre langue.

[...] L'homme, bien qu'il soit lui même mortel, ne peut se représenter ni la fin de l'espace, ni la fin du temps, ni la fin de l histoire, ni la fin d'un peuple, il vit toujours dans un infini illusoire. Ceux que fascine l'idée de progrès ne se doutent pas que toute marche en avant rend en meme temps la fin plus proche et que de joyeux mots d'ordre comme "plus loin" et "en avant" nous font entendre la voix lascive de la mort qui nous incite à nous hâter. [...]

A l'époque où Arnold Schönberg a fondé l'empire de la dodécaphonie, la musique était plus riche que jamais et ivre de sa liberté. L'idée que la fin put être si proche n'effleurait personne. Nulle fatigue ! Nul crépuscule ! Schönberg était animé de l'esprit le plus juvénile de l'audace. D'avoir choisi la seule voie possible en avant l'emplissait d'un orgueil légitime. L'histoire de la musique s'est achevée dans l'épanouissement de l'audace et du désir.


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S'il est vrai que l'histoire de la musique est finie, qu'est il resté de la musique? Le silence?
Allons donc ! il y a de plus en plus de musiques, des dizaines, des centaines de fois plus qu'il n'y en a jamais eu à ses époques les plus glorieuses. [...] Schönberg est mort, Ellington est mort, mais la guitare est éternelle. L'harmonie stéreotypée, la mélodie banale et le rythme d'autant plus lancinant qu'il est plus monotone, voila ce qui est resté de la musique, voilà l'éternité de la musique. Sur ces simples combinaisons de notes, toute le monde peut fraterniser, car c'est l'être même qui crie en elles son jubilant "je suis là". Il n'est pas de communion plus bruyante et plus unanime que la simple communion avec l'être. Là dessus les Arabes se rencontrent avec les Juifs, et les Tchèques avec les Russes. Les corps s'agitent au rythme des notes, ivres de la conscience d'exister. C'est pourquoi aucune oeuvre de Beethoven n'a été vécue avec une aussi grande passion collective que les coups uniforméments répétés sur les guitares.

Kundera - Le livre du rire et de l'oubli (1978)

jeudi 20 décembre 2007

J’aimerais tant...

Pour les enfants...


J'aimerais tant
avoir des couleurs
le bleu du ciel sur mes ailes
pour aller plus haut

Un peu de rouge
un peu de rouge sur mon dos
un peu de bleu sur le jabot
avec une pointe de gris aussi

J'aimerais tant
avoir de jolis yeux verts
pour voir la vie tout en rose
et percer le mystère

Des couleurs, des couleurs
les couleurs de l'hiver
les couleurs de l'été
des couleurs, des couleurs
du bonheur, du bonheur
dans les arbres, dans les prés
des couleurs, des couleurs
des couleurs pour s'aimer

Mais je suis noir
noir comme une nuit sans lune
et l'on dit même de moi
que j'apporte le malheur
alors que j'ai tant
tant d'amour à l'intérieur
tant de joie et de bonheur
quand je vois toutes ces couleurs

Des couleurs, des couleurs
les couleurs de l'hiver
les couleurs de l'été
des couleurs, des couleurs
du bonheur, du bonheur
dans les arbres, dans les prés
des couleurs, des couleurs
des couleurs pour s'aimer

Françoiz Breut & Da Silva - les couleurs en duo
le mystère des couleurs (tôt ou tard, 2007)
www.myspace.com/francoizbreut
www.myspace.com/dasilvaemmanuel

lundi 17 décembre 2007

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

Ce texte est incroyablement puissant. Le cheminement des pensées d'un homme qui arrive à la conclusion que le suicide est sa seule liberté... Parvenu à ce point, il entrevoit soudain une lumière, qui au fil des pensées se transformera en "raison de vivre". Un long processus sûrement étalé sur des années, et ici condensé en un texte. Profitons en.

Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n'ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d'où je puisse attirer l'attention d'un dieu : on ne m'a pas non plus légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l'athée. Je n'ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m'inspirent que le doute, ni à celui qui cultive son doute comme si celui-ci n'était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m'atteindrait moi-même car je suis bien certain d'une chose : le besoin de consolation que connaît l'être humain est impossible à rassasier.

En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l'apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n'atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d'un souffle de vent dans la cime d'un arbre, je me dépêche de m'emparer de ma victime.

Qu'ai-je alors entre mes bras ?

Puisque je suis solitaire : une femme aimée ou un compagnon de voyage malheureux. Puisque je suis poète : un arc de mots que je ressens de la joie et de l'effroi à bander. Puisque je suis prisonnier : un aperçu soudain de la liberté. Puisque je suis menacé par la mort : un animal vivant et bien chaud, un coeur qui bat de façon sarcastique. Puisque je suis menacé par la mer : un récif de granit bien dur.

Mais il y a aussi des consolations qui viennent à moi sans y être conviées et qui remplissent ma chambre de chuchotements odieux : Je suis ton plaisir – aime-les tous ! Je suis ton talent – fais-en aussi mauvais usage que de toi-même ! Je suis ton désir de jouissance – seuls vivent les gourmets ! Je suis ta solitude – méprise les hommes ! Je suis ton aspiration à la mort – alors tranche !

Le fil du rasoir est bien étroit. Je vois ma vie menacée par deux périls : d'un coté par les bouches avides de la gourmandise, de l'autre par l'amertume de l'avarice qui se nourrit d'elle-même. Mais je tiens à refuser de choisir entre l'orgie et l'ascèse, même si je dois pour cela subir le supplice du gril de mes désirs. Pour moi, il ne suffit pas de savoir que, puisque nous ne sommes pas libres de nos actes, tout est excusable. Ce que je cherche, ce n'est pas une excuse à ma vie mais exactement le contraire d'une excuse : le pardon. L'idée me vient finalement que toute consolation ne prenant pas en compte ma liberté est trompeuse, qu'elle n'est que l'image réfléchie de mon désespoir. En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n'est qu'une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n'est qu'une trêve entre deux jours.

Mais l'humanité n'a que faire d'une consolation en forme de mot d'esprit : elle a besoin d'une consolation qui illumine. Et celui qui souhaite devenir mauvais, c'est-à-dire devenir un homme qui agisse comme si toutes les actions étaient défendables, doit au moins avoir la bonté de le remarquer lorsqu'il y parvient.

Personne ne peut énumérer tous les cas où la consolation est une nécessité. Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n'est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l'obscurité et les jours par les nuits, c'est un voyage imprévisible entre des lieux qui n'existent pas. Je peux, par exemple, marcher sur le rivage et ressentir tout à coup le défi effroyable que l'éternité lance à mon existence dans le mouvement perpétuel de la mer et dans la fuite perpétuelle du vent. Que devient alors le temps, si ce n'est une consolation pour le fait que rien de ce qui est humain ne dure – et quelle misérable consolation, qui n'enrichit que les Suisses !

Je peux rester assis devant un feu dans la pièce la moins exposée de toutes au danger et sentir soudain la mort me cerner. Elle se trouve dans le feu, dans tous les objets pointus qui m'entourent, dans le poids du toit et dans la masse des murs, elle se trouve dans l'eau, dans la neige, dans la chaleur et dans mon sang. Que devient alors le sentiment humain de sécurité si ce n'est une consolation pour le fait que la mort est ce qu'il y a de plus proche de la vie – et quelle misérable consolation, qui ne fait que nous rappeler ce qu'elle veut nous faire oublier !

Je peux remplir toutes mes pages blanches avec les plus belles combinaisons de mots que puisse imaginer mon cerveau. Etant donné que je cherche à m'assurer que ma vie n'est pas absurde et que je ne suis pas seul sur la terre, je rassemble tous ces mots en un livre et je l'offre au monde. En retour, celui-ci me donne la richesse, la gloire et le silence. Mais que puis-je bien faire de cet argent et quel plaisir puis-je prendre à contribuer au progrès de la littérature – je ne désire que ce que je n'aurai pas : confirmation de ce que mes mots ont touché le coeur du monde. Que devient alors mon talent si ce n'est une consolation pour le fait que je suis seul – mais quelle épouvantable consolation, qui me fait simplement ressentir ma solitude cinq fois plus fort !

Je peux voir la liberté incarnée dans un animal qui traverse rapidement une clairière et entendre une voix qui chuchote : Vis simplement, prends ce que tu désires et n'aie pas peur des lois ! Mais qu'est-ce que ce bon conseil si ce n'est une consolation pour le fait que la liberté n'existe pas – et quelle impitoyable consolation pour celui qui s'avise que l'être humain doit mettre des millions d'années à devenir un lézard !

Pour finir, je peux m'apercevoir que cette terre est une fosse commune dans laquelle le roi Salomon, Ophélie et Himmler reposent côte à côte. Je peux en conclure que le bourreau et la malheureuse jouissent de la même mort que le sage, et que la mort peut nous faire l'effet d'une consolation pour une vie manquée. Mais quelle atroce consolation pour celui qui voudrait voir dans la vie une consolation pour la mort !

Je ne possède pas de philosophie dans laquelle je puisse me mouvoir comme le poisson dans l'eau ou l'oiseau dans le ciel. Tout ce que je possède est un duel, et ce duel se livre à chaque minute de ma vie entre les fausses consolations, qui ne font qu'accroître mon impuissance et rendre plus profond mon désespoir, et les vraies, qui me mènent vers une libération temporaire. Je devrais peut-être dire : la vraie car, à la vérité, il n'existe pour moi qu'une seule consolation qui soit réelle, celle qui me dit que je suis un homme libre, un individu inviolable, un être souverain à l'intérieur de ses limites.

Mais la liberté commence par l'esclavage et la souveraineté par la dépendance. Le signe le plus certain de ma servitude est ma peur de vivre. Le signe définitif de ma liberté est le fait que ma peur laisse la place à la joie tranquille de l'indépendance. On dirait que j'ai besoin de la dépendance pour pouvoir finalement connaître la consolation d'être un homme libre, et c'est certainement vrai. A la lumière de mes actes, je m'aperçois que toute ma vie semble n'avoir eu pour but que de faire mon propre malheur. Ce qui devrait m'apporter la liberté m'apporte l'esclavage et les pierres en guise de pain.

Les autres hommes ont d'autres maîtres. En ce qui me concerne, mon talent me rend esclave au point de ne pas oser l'employer, de peur de l'avoir perdu. De plus, je suis tellement esclave de mon nom que j'ose à peine écrire une ligne, de peur de lui nuire. Et, lorsque la dépression arrive finalement, je suis aussi son esclave. Mon plus grand désir est de la retenir, mon plus grand plaisir est de sentir que tout ce que je valais résidait dans ce que je crois avoir perdu : la capacité de créer de la beauté à partir de mon désespoir, de mon dégoût et de mes faiblesses. Avec une joie amère, je désire voir mes maisons tomber en ruine et me voir moi-même enseveli sous la neige de l'oubli. Mais la dépression est une poupée russe et, dans la dernière poupée, se trouvent un couteau, une lame de rasoir, un poison, une eau profonde et un saut dans un grand trou. Je finis par devenir l'esclave de tous ces instruments de mort. Ils me suivent comme des chiens, à moins que le chien, ce ne soit moi. Et il me semble comprendre que le suicide est la seule preuve de la liberté humaine.

Mais, venant d'une direction que je ne soupçonne pas encore, voici que s'approche le miracle de la libération. Cela peut se produire sur le rivage, et la même éternité qui, tout à l'heure, suscitait mon effroi est maintenant le témoin de mon accession à la liberté. En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n'a le droit d'énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s'étioler. Car si ce désir n'existe pas, qu'est-ce qui peut alors exister ?

Puisque je suis au bord de la mer, je peux apprendre de la mer. Personne n'a le droit d'exiger de la mer qu'elle porte tous les bateaux, ou du vent qu'il gonfle perpétuellement toutes les voiles. De même, personne n'a le droit d'exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions. Pour moi, ce n'est pas le devoir avant tout mais : la vie avant tout. Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l'on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome.

Ce n'est qu'en un tel instant que je peux être libre vis-à-vis de tous les faits de la vie qui, auparavant, ont causé mon désespoir. Je peux reconnaître que la mer et le vent ne manqueront pas de me survivre et que l'éternité se soucie peu de moi. Mais qui me demande de me soucier de l'éternité ? Ma vie n'est courte que si je la place sur le billot du temps. Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auxquels j'aurai le temps de donner le jour avant de mourir. Mais qui me demande de compter ? Le temps n'est pas l'étalon qui convient à la vie. Au fond, le temps est un instrument de mesure sans valeur car il n'atteint que les ouvrages avancés de ma vie.

Mais tout ce qui m'arrive d'important et tout ce qui donne à ma vie son merveilleux contenu : la rencontre avec un être aimé, une caresse sur la peau, une aide au moment critique, le spectacle du clair de lune, une promenade en mer à la voile, la joie que l'on donne à un enfant, le frisson devant la beauté, tout cela se déroule totalement en dehors du temps. Car peu importe que je rencontre la beauté l'espace d'une seconde ou l'espace de cent ans. Non seulement la félicité se situe en marge du temps mais elle nie toute relation entre celui-ci et la vie.

Je soulève donc de mes épaules le fardeau du temps et, par la même occasion, celui des performances que l'on exige de moi. Ma vie n'est pas quelque chose que l'on doive mesurer. Ni le saut du cabri ni le lever du soleil ne sont des performances. Une vie humaine n'est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et cherche à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n'accomplit pas de performance : ce qui est parfait oeuvre en état de repos. Il est absurde de prétendre que la mer soit faite pour porter des armadas et des dauphins. Certes, elle le fait – mais en conservant sa liberté. Il est également absurde de prétendre que l'homme soit fait pour autre chose que pour vivre. Certes, il approvisionne des machines et il écrit des livres, mais il pourrait tout aussi bien faire autre chose. L'important est qu'il fasse ce qu'il fait en toute liberté et en pleine conscience de ce que, comme tout autre détail de la création, il est une fin en soi. Il repose en lui-même comme une pierre sur le sable.

Je peux même m'affranchir du pouvoir de la mort. Il est vrai que je ne peux me libérer de l'idée que la mort marche sur mes talons et encore moins nier sa réalité. Mais je peux réduire à néant la menace qu'elle constitue en me dispensant d'accrocher ma vie à des points d'appui aussi précaires que le temps et la gloire.

Par contre, il n'est pas en mon pouvoir de rester perpétuellement tourné vers la mer et de comparer sa liberté avec la mienne. Le moment arrivera où je devrai me retourner vers la terre et faire face aux organisateurs de l'oppression dont je suis victime. Ce que je serai alors contraint de reconnaître, c'est que l'homme a donné à sa vie des formes qui, au moins en apparence, sont plus fortes que lui. Même avec ma liberté toute récente je ne puis les briser, je ne puis que soupirer sous leur poids. Par contre, parmi les exigences qui pèsent sur l'homme, je peux voir lesquelles sont absurdes et lesquelles sont inéluctables. Selon moi, une sorte de liberté est perdue pour toujours ou pour longtemps. C'est la liberté qui vient de la capacité de posséder son propre élément. Le poisson possède le sien, de même que l'oiseau et que l'animal terrestre. Thoreau avait encore la forêt de Walden – mais où est maintenant la forêt où l'être humain puisse prouver qu'il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ?

Je suis obligé de répondre : nulle part. Si je veux vivre libre, il faut pour l'instant que je le fasse à l'intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n'ai rien à opposer que moi-même – mais, d'un autre côté, c'est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s'exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n'aurai plus que le silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant.

Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu'une consolation et plus grande qu'une philosophie, c'est-à-dire une raison de vivre.



Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)

Stig Dagerman est un écrivain et journaliste suédois né en 1923. Dès 1949, la peur de ne pas être à la hauteur des attentes du public le paralyse complètement. Il se suicide en 1954, soit un an après l'écriture de ce texte.

vendredi 14 décembre 2007

Bad people happen to things like me

Bad people happen to things like me.
I broke across the room in waves and drown you in your dress.
Bad people happen to things like me.
Dogs appear and disappear.

It's push, push but we don't kiss.
Everything I say to you is code for something else.
Why do you make love like this?
I can see the subtlety, the rising sea, suddenly.
It's push, push but we don't kiss.
Everything I say to you is code for something else.

Sleep master, sleep.
Erase something, erase something, erase something sweet.

Bad people happen to things like me.
Bad people happen to things like me.
I broke across the room in waves
and drown you in your dress.
Bad people happen to things like me.

Troy von Balthasar - Dogs
s/t (Olympic Disk, 2005)
www.myspace.com/troyvonbalthazar

samedi 24 novembre 2007

A part toi

Même soleil d'hiver, même bruit de brindille
Le bout des doigts glacés, le givre sur les grilles
Mêmes odeurs d'humus, la terre qui se terre
Tout y sera, tout y sera...
...A part toi

Parc de la pépinière, fin de semaine
Encore une heure, encore une heure à peine
Encore une heure de jour et la nuit vient

Même température, le mercure à zéro
Même mélancolie fauve aux portillons du zoo
Mêmes parents pressés, leurs enfants en manteau
Tout y sera, tout y sera...
...A part toi


Parc de la pépinière, fin de semaine
Encore une heure, encore une heure à peine
Encore une heure de jour et la nuit vient

J'aurai beau décalquer, refaire les mêmes parcours
Reprendre les mêmes allées, aux mêmes heures du jour
J'aurai beau être la même, j'aurai beau être belle
Tout y sera, tout y sera...
...A part toi


Parc de la pépinière, fin de semaine
Encore une heure, encore une heure à peine
Encore une heure de jour et la nuit vient
La nuit vient, et puis...
...Rien...


Chiara Mastroianni - Au parc
Les chansons d'amour [BO] (naive, 20007)
www.myspace.com/leschansonsdamour

jeudi 22 novembre 2007

My friends kill my folks

my friends kill my folks in front of me
my friends kill my folks and they're not even sorry
they say the line is thick between crying and crying
they say the line is thick between dying and dying

i hardly ever listen and i don't steer
but i do hear and i often peer
at the features of men through my glasses
through my pictures and through their faces
it's the only thing that keeps me awake
through some nights and all kinds of mornings
when you hate yourself it's the mirror you break
you won't find ears that fit your earrings

i once was used to killing and double talking
i wasn't writing then, not even smoking
so i know how it feels to hate your own guts
and rest your sick ego on ifs and buts
and i don't see a line and i don't give a damn
i see a surface and i feel its thickness
and what i see from where i am
is so obvious not seeing it is a sickness

Herman Düne - my friends kill my folks
Mas Cambios (track&field, 2003)
www.myspace.com/therealhermandune
www.myspace.com/therealstanleybrinks

vendredi 16 novembre 2007

J'ai la nostalgie de ma vie future

Cette chanson est terrible.
Lorsque je l'ai écoutée, relue, puis à mesure qu'elle distillait ses effets en moi, je me souviens m'être spontanément étonné (c'est idiot, je sais) qu'elle soit... en "vente libre", disponible sans avertissement ou précautions d'usage.

J'ai dormi le plus de temps possible sur le chemin de rien du tout du vide J'ai perdu le plus de temps possible à vivre dans les livres et puis tout seul faire l'amour Mon cerveau ca fait comme une vieille éponge toute sèche et pleine de craie J'ai la nostalgie de ma vie future comme si elle n'allait jamais arriver comme si elle était déjà perdue Tu me manques déjà toi que je n'ai jamais rencontrée Je te vois dans 20ans je te regrette telle que tu serais telle que tu n'as pas encore été J'ai la nostalgie même du jour où tu voudras partir Je veux te connaître avant de devoir tout me souvenir Regarde comme je suis je vis dans un futur mal passé je vis dans un futur imparfait Des fois le monde disparaît comme si j'étais le dernier vivant sur la terre Oh je t'en prie, ne me laisse plus seul plus longtemps j'ai besoin de toi il me semble qu'il me manque la force de gravité je flotte je veux des racines quelque part je veux toucher terre je veux m'attacher je suis juste un homme et je veux me relier je suis entouré de vieux fantômes de souvenirs du futur et de futurs regrets je suis un être humain normal et je veux être aimé je veux juste être aimé.

Mendelson - Le monde disparaît
Personne ne le fera pour vous (RecSon, 2007)
www.myspace.com/mendelsonlegroupe

dimanche 4 novembre 2007

Death, Love, Depression, Love, Death




Death, loving, in my life, nothing
I will leave behind, time is running
I will stay behind, now you're my woman,
And we'll both die
So we'll have to change our minds
From the streets to the stars
To the fields from the bars
My love is a picture out the corner of my eye
your death is a number but I cannae count that high

Now you can see in my eyes everything
I've ever done and who I've ever been
You don't need to hear the words out loud
You are my darlin'

Very unusual things, have a habit of happening
No one's safe from statistics or sure things

I can hear my blood howling in my skin
I cant hide feelings the walls are much too thin
You'll never find me comfy in a crowd
My hands are starving

Very unusual things, have a habit of happening
No one's safe from statistics or sure things
Very amazing things, have a habit of bypassing
You can make things happen if you jinx them

Today's as black as the white Scottish sky
The burning grey as the clocks struggle by
Crude oil in my veins and coal in my lungs
I cant stretch my neck

Death, loving, in my life, nothing
I will leave behind, time is running
I will stay behind, now you're my woman,
And we'll both die
So we'll have to change our minds
From the streets to the stars
To the fields from the bars
My love is a picture out the corner of my eye
your death is a number but I cannot count that high


Malcolm Middleton - Death, Love, Depression, Love, Death
a brighter beat (fulltime hobby, 2007)
www.myspace.com/malcolmmiddleton

Minus Story, No Rest for Ghosts (Jagjaguwar, 2006)
Bonnie 'prince' Billy, I see a Darkness (Drag City, 1999)
Kevin Drew, To Beautiful to Fuck (Arts&Crafts, 2007)
Akron Family, Love is Simple (Young Gods, 2007)

samedi 27 octobre 2007

Halfway through

Ma chanson préférée de l'album. Glenn Johnson écrit toujours des paroles dans lesquelles je me reconnais, ce qui est une performance, vue l'imposante discographie de Piano Magic.
Pas entièrement cette fois. Pourtant le titre même de la chanson - et donc son refrain - ont résonné dans ma tête pendant un bon moment :

"H a l f w a y t h r o u g h"

My youth, I could not drag it
I could not bring it with, so I ended up without
The house was razed, the spark was dowsed
The looks have gone but I soldier on
I'm halfway through
I'm halfway through
Oh, where to go and what to do?

Well, I came of age then I withdrew
Well, I came of age, then hitherto

Halfway through
Halfway through
Oh, where to go and what to do
Now everything is overdue?

The mirror needn't bother
For I'll never know tomorrow

Well, I came of age then I withdrew
Well, I came of age, then hitherto

Halfway through
Halfway through
Oh, where to go and what to do
Now everything is overdue?


Piano Magic - Halfway Through
Part Monster (Important Records, 2007)
www.myspace.com/lowbirthweight

dimanche 21 octobre 2007

With a Little Help from My Friends

J'ai entendu cette chanson toute la journée, nous en avons tourné le clip, pour le mariage d'un ami... Je la consigne ici pour qu'elle s'échappe de mon esprit



What would you think if I sang out of tune,
Would you stand up and walk out on me.
Lend me your ears and I'll sing you a song,
And I'll try not to sing out of key.
Oh I get by with a little help from my friends,
Mmm I get high with a little help from my friends,
Mmm I'm gonna try with a little help from my friends.

What do I do when my love is away.
(Does it worry you to be alone)
How do I feel by the end of the day
(Are you sad because you're on your own)
No, I get by with a little help from my friends,
Mmm I get high with a little help from my friends,
Mmm I'm gonna to try with a little help from my friends

Do you need anybody?
I need somebody to love.
Could it be anybody?
I want somebody to love.

Would you believe in a love at first sight?
Yes I'm certain that it happens all the time.
What do you see when you turn out the light?
I can't tell you, but I know it's mine.
Oh I get by with a little help from my friends,
Mmm I get high with a little help from my friends,
Oh I'm gonna try with a little help from my friends

Do you need anybody?
I just need someone to love.
Could it be anybody?
I want somebody to love.

Oh I get by with a little help from my friends,
Mmm gonna try with a little help from my friends
Oh I get high with a little help from my friends
Yes I get by with a little help from my friends,
With a little help from my friends!

the Beatles - With a Little Help from My Friends
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (Capitol, 1967)
www.myspace.com/thebeatles

mercredi 17 octobre 2007

En vieillissant peut-être... (part IV)

Je suis seul à nouveau
Et je n'ai plus 15 ans
Pas de grands idéaux
Et pas de vrais talents
J'ai vu passer ma jeunesse
Trop attendu mon heure
Oublié les promesses
Et les rêves de grandeur

Et quand je suis seul
Je me prends à y penser
Je vois bien que ma vie
Ne va pas ressembler
A ce que j'avais choisi
A ce que j'avais rêvé
Alors je me dis
Qu'en vieillisant peut-être...

Je suis seul à nouveau
Et je n'ai plus 20 ans
J'ai un travail idiot
Qui prend tout mon temps
Du garçon ordinaire
Sans originalités
Je n'ai pris qu'un faux air
D'homme sans qualités

Et quand je suis seul
Je me prends à y repenser
Je vois bien que ma vie
Ne va pas ressembler
A ce que j'avais choisi
A ce que j'avais rêvé
Mais alors je me dis

Je suis seul à nouveau
Mais je n'ai pas 30 ans
Pas de grands idéaux
Mais peut-être un talent
Celui de croire encore
Que le monde pourrait changer
Qu'avec un petit effort
Tout pourrait s'arranger

Car quand je suis seul
Je me prends à rêver
Moi je rêve de chansons
Qui diraient mes pensées
Ce que je veux devenir
Et ce que je peux promettre
Ce que je peux tenir
En vieillissant peut-être...


Arnaud Fleurent-Didier - En vieillissant peut-être...
Portrait du jeune homme en artiste (French Touche, 2003)
www.emaderton.com

vendredi 12 octobre 2007

I love you

.
You're 24, you can't give up now
There's so much more
Walk out the door, People were laughing
but not anymore.

Well I heard you got caught from stealing
in your own fathers Bookshop,
well that's a funny story and if it's true
i hope you stole Something good.

You're 24, tired of dancing,
you lie on the floor.
Walk out the door, people are leaving (and laughing)
it's all a bore

Well I've been freezing for quite a long time now,
but you don't notice 'cause your eyes are closed
I've been freezing for quite a long time
but where are you? I don't see you.

You're 24, I hope you make it to 25
And then you're 25, so glad you made it
and... You're my friend!

You're 25, you're still my friend,

I love you

First Floor Power - You're 24
There is Hope (Silence Records, 2001)
www.myspace.com/firstfloorpower

vendredi 5 octobre 2007

My Dearest Friend

IM GONNA DIE OF LONELINESS i know
IM GONNA DIE OF LONELINESS for sure
IM GONNA DIE OF LONELINESS i know
IM GONNA DIE OF LONELINESS for sure


MY
DEAREST
FRIEND

YOU'LL SOON BEGIN

TO
LOVE
AGAIN

TO
LOVE
AGAIN


Devendra banhart - My dearest Friend
Smokey Rolls Down Thunder Canyon (XL, 2007)
www.myspace.com/devendrabanhart

jeudi 4 octobre 2007

En vieillissant peut-être... (Part III)

Ô elle est partie
Notre jeunesse
Il s en ait fallu de peu
Ô mes amis
Changez d'adresse
Je voudrais devenir vieux
Ô les orties
Que l'on caresse
N'ont plus rien de merveilleux
Ô aujourd'hui
Plus rien ne presse
Je voudrais devenir vieux

J'y crois à peine
Ce bruit dans mes veines

Avant je ne donnais
Pas très cher de ma peau
Avant je m'abîmais
Pour paraître plus beau
Je ne voudrais pas vieillir pour rien

Ô elle s'est enfuie
Quel jour était-ce
Quand j'ai coupé mes cheveux
Ô l'ennemie
Je me redresse
Tu m'appelleras monsieur

Ô ma prairie
Comme je m'engraisse
Maintenant je vis à deux
Ô ébloui
Pris de vitesse
J'en aurais les larmes aux yeux

J'y crois à peine
Ce bruit dans nos veines

Avant je ne donnais
Pas très cher de ma peau
Avant je m'abîmais
Pour paraître plus beau
Je ne voudrais pas vieillir pour rien

Florent Marchet - Notre Jeunesse
Rio Baril (Barclay, 2007)
www.myspace.com/florentmarchetmusic

mercredi 3 octobre 2007

En vieillissant peut-être... (Part III)

J'ai 35 ans et je n'en reviens pas. Disons que ça ne veut rien dire pour moi, si ce n'est le fait que je commence à apprivoiser ce corps capricieux et mutant. J'accepte la trahison de la peau, des cheveux. Je multiplie d'ailleurs avec plus ou moins de succès les expériences pharmaceutiques à base de shampooings antipelliculaires traitants, à la menthe ou au musc, selon les soirées arrosées ou non. J'apprécie les cures revitalisantes, les jus de bouleaux ou d'argousiers. J'aime l'idée d'un jet de Kärcher pour le corps, des poumons jusqu'à l'estomac en passant par le gros intestin dont la paroi doit être semblable aujourd'hui à des planches poreuses et merde, je devrais quand même penser à autre chose.

Notre appartement est calme et donne sur une rue à sens unique bordée de platanes, torturés jusqu'aux moignons par des cantonniers sans scrupule, la mairie a d'ailleurs décidé de les abattre (je veux dire les arbres) pour des questions de sécurité, à cause de l alcool, des voitures ou de la téléphonie mobile. Les voisins se sont rapidement mobilisés ainsi qu'une poignée d'écologistes en défilant devant la mairie brandissant des calicots ou il était question au feutre vert de citations orientales sur la nature et les hommes. Des landaus plus ou moins cossus les accompagnaient, donnant au convoi un caractère agréable, sincère et printanier. Nous n'avons pas osé nous joindre à eux. Pourtant il y a quelques mois de cela, j'étais monté pour la première fois jusqu'au dernier étage de l'immeuble pour assister à une pendaison de crémaillère. J'avais longuement hésité car mon indifférence envers mes voisins de palier m'a souvent donné raison. Vivre en appartement, ca n'est pas seulement apprendre des règles mais imposer. Il faut maintenir la distance animale nécessaire, se contenter d'un bonsoir dans l'escalier ou d'une modeste analyse météorologique. Ce soir-là, je n'avais tout simplement pas envie d'être seul avec elle, surtout lorsqu'on entend des rires dopés par le champagne traverser le papier à cigarettes qui me sert de plafond. J'avais discuté longuement avec un type du 4ème, qui cherchait depuis un certain temps un emploi et sans aucun doute de la compagnie. Nous étions tombés d'accord sur le fait que la piscine n'était pas si loin, et qu'il fallait dorénavant prendre soin de nous puisque pendant notre jeunesse, on en avait bien profité. J'avais par conséquent proposé (à deux, c'est plus stimulant) des séances de dos crawlé, de brasse papillon, de préférence en soirée. Pourtant les éclairages de piscine me révulsent. La plupart du temps, les pulvérisations accidentelles de chlore dans les narines me brûlent les sinus. J'ai tout naturellement laissé traîner les choses. D'ailleurs, lui non plus ne m'a pas appelé. Rien à foutre. Depuis peu, j'ai recommencé à déconner.

Florent Marchet - J'ai 35 ans
Rio Baril (Barclay, 2007)
www.myspace.com/florentmarchetmusic
Arnaud Cathrine

vendredi 28 septembre 2007

I've seen the light and it's dark


...


the Third Eye Foundation - I've seen the light and it's dark
Ghost (Merge, 1997)
www.myspace.com/mattelliotandthethirdeye

En vieillissant peut-être... (Part II)

Ca fait bientôt 10 ans
Que je n'ai plus 20 ans
Je viens de déglutir
Un morceau de mon avenir
Je n'ai rien vu passer
J'avais du sable dans les yeux
Ma vie ne prend pas assez
Son temps pour que je la voie mieux

Et je ne sais plus d'où je viens
D'ailleurs je n'ai jamais vraiment su
Et je ne sais plus qui je suis
j'ai cette impression de déjà vu

Troix décennies en deuil
Ne restent que des flashes
Sur l'arbre quelques feuilles
Et quelques coups de hâches
Je viens de déglutir
Un morceau de mon avenir
Ca fait bientôt 20 ans
Que je n'ai plus 10 ans

Et je ne sais plus ou je vais
D'ailleurs je n'ai jamais vraiment su
Et je ne sais où j'en suis
Impression d'avoir tout perdu
Un sentiment de malentendu
De péter plus haut que mon ...
Ou d'avoir juste un peu trop bu

CYRZ - un morceau de mon avenir
un morceau de mon avenir (PIAS, 2006)
www.myspace.com/cyrzmusic

jeudi 27 septembre 2007

En vieillissant peut-être... (Part I)

Regarde-nous, 25 ans
Ca n'est plus tout à fait pareil déjà
Oh je sais tu vas me dire
Ca n'est pas encore vieux
Mais ça pourrait le devenir
Tu as vu mes yeux, tu as vu ta peau
Et le cheveu blanc chez untel

Regarde-nous, les casseroles que l'on traîne
Les photos sur nos murs
Et ces piles de lettres
Je suis sûr que parmi les tiennes
J'en ai signé quelques unes
Tu as vu nos coeurs, tu as vu le désordre
Et ses effets sur untel

Regarde-nous, tout ça pour te dire
Que nous laissons passer les heures
A attendre quelque chose qui ne viendra jamais
Quelque chose qui ne viendra jamais
Tu as vu nos vies, nos appartements
Et l'enfant déjà chez untel

Regarde-nous, ne crois-tu pas
Qu'il reste une place pour nous deux
Même pas très grande, même pas très belle
Mais au moins qui nous appartienne
Tu as vu nos peines, nos problèmes d'argent
Et les soucis d'untel

Regarde-nous et dis-moi
Ce que tu veux maintenant
Moi je n'ai plus beaucoup de force
Mais encore envie de toi
Encore envie de toi
Tu as vu nos rêves et la poussière dessus
Et puis les rides chez untel

Superflu - ving-cinq ans
Et puis après on verra bien (Le village vert, 1998)
www.myspace.com/monsuperflu

dimanche 16 septembre 2007

I tried hard to be good to you

I tried hard to be good to you
i felt peace inside my head
it's impossible to just be cool
please please please
don't don't don't
walk like my single hope

We closed our lips and we called it our love
we swallowed a clover made of lead
its unmanageable to just keep on living
please please please
don't don't don't
walk like my single hope

I can only say it
so many times


Xiu Xiu - Clover
La Forêt (5 rue Christine, 2005)
www.myspace.com/xiuxiuband

jeudi 13 septembre 2007

I miss you, even when you're around

When the birds are sleeping
That's when the trees sing
You left your winter clothes,
And your teeth marks in my skin

So shake the leaves, off the trees,
Watch them float down the stream
Your son, your daughter
Swimming in the water

And I miss you, even when you're around
I'm a black cloud,
Sending lightning to the ground

So darling please, show your teeth
Just one more dance to help me sleep
Whirl, cold water eyes
Fill the past with friendly nights


Human skin, can be hard to live in
You'll feel better in the morning
Wash your hands in the lake
You've got a heart, some way

Trails lost in the snow
Make way for winter's eerie glow
And that black rock in your bedroom
I hope you'll climb it soon
In your boat, tied to a tree
I hope you'll find the sea

Throw me a dream please, it's been a dreamless sleep
For such a long time, such a long time
Sing myself awake
Watch the branches break
No one could ever take your place

Wash your face in the lake
You've got a diamond under your skin

Seabear - I sing I swim
the ghost that carried us away (Morr Music, 2007)
www.myspace.com/seabear

mercredi 12 septembre 2007

Retrouvailles sans rendez-vous

Nous nous verrons sans doute encore
tu fais tes courses dans mon quartier
ou dans un hall d'aéroport
à la terrasse d'un café

oui nous nous reverrons et malgré nous
lors de dîners inévitables
des retrouvailles sans rendez-vous
je sais pas si j'en suis capable

c'est pourtant pas mes yeux
qui t'ont fait si belle
ni mes oreilles
qui ont fait les décibels
des quelques mots d'amour
qu'il me reste en mémoire
vaudrait mieux être sourd
et ne plus rien y voir
ne plus trop y croire
et ne pas se revoir

tu me parleras de ton nouvel amant
lui non plus ne sait pas y faire
tu mettras mes qualités en avant
comment ce type a pu te plaire ?

alors je raconterai une aventure
oh pas vraiment pour me vanter
juste l'espoir de faire bonne figure
avec cette histoire inventée

puis nous nous quitterons sans doute encore
en nous promettant de nous revoir
tu retournes chez lui sans remords
je retrouve seul ma chambre noire

on dit que le ciel est vide
mais sur mon plafond je vois des formes
comme des idées solides
juste avant que j'm'endorme
si souvent dans le plâtre
se dessine une image
de ciment ou d'albâtre
je devine ton visage

c'est pourtant pas mes yeux
qui t'ont fait si belle
ni mes oreilles
qui ont fait les décibels
des quelques mots d'amour
qu'il me reste en mémoire
vaudrait mieux être sourd
et ne plus rien y voir
et ne plus trop y croire
oublier notre histoire
et ne plus te revoir

Arnaud Fleurent-Didier - Retrouvailles sans rendez-vous
Portrait du jeune homme en artiste (French Touche, 2003)
www.emaderton.com

mardi 11 septembre 2007

Vivre autrement

La chanson qui aura été présente pendant toute mon année universitaire 2000/2001, à Munich. Grande période d'interrogation. Depuis, j'ai toujours conservé le raccourci dont je me servais alors pour accéder aux paroles, sur le bureau de mes ordinateurs.
"Vivre autrement"
Je crois qu'il ne fonctionne pas


Et à tant m'étonner
je ne m'étonnais plus vraiment
j'en avais décidé
d'essayer de vivre autrement

en sortant du lycée
j'étais devenu étudiant
quant à c'que j'étudiais
je ne m'en souviens plus maintenant

si ça m'intéressait
j'avoue j'faisais un peu semblant
et mes profs tous pensaient
que j'faisais ça pour mes parents

j'aurais voulu briller
j'aurais voulu être excellent
pour enfin leur prouver
que j'étais pas si fainéant

on ne m'avait pas fait pour ça
je m'ennuyais, ça n'allait pas
on ne m'avait pas fait pour ça
on n'm'a pas laissé le choix

et à tant y penser
j'avoue je n'y pense plus vraiment
j'en avais décidé
d'essayer de vivre autrement

je voulais travailler
gagner un peu d'argent
et apprendre un métier
un truc enfin intéressant

j'envoie quelques cv
et trouve un boulot à plein temps
j'fais mes trois mois d'essai
on me juge assez compétent

mais quelque chose manquait
pour m'épanouir avec ces gens
je devins triste et vite
on me jugea presque méchant

on ne m'avait pas fait pour ça
je m'y trainais ça n'allait pas
on ne m'avait pas fait pour ça
on n'm'a pas laissé le choix

et à tant y penser
j'avoue je n'y pense maintenant
que j'ai démissionné
j'pense aller vivre chez maman

écrire des textes
apprendre à jouer d'un instrument
faire des chansons
essayer de toucher les gens

mais on ne m'a pas fait pour ça
et certains jours ça ne vient pas
non on ne m'a pas fait pour ça
on n'm'a pas laissé le choix

Arnaud Fleurent-Didier - Vivre autrement
Portrait du jeune homme en artiste (French Touche, 2003)
www.emaderton.com

lundi 27 août 2007

let's pretend that it's Sunday

La chanson des lundis matins
difficiles

Damn! Oversleeping again
Damn! I can't believe I did it once again

I can make it in time
if I jump out of bed
if I skip to wear clothes
and get running instead
if I get on my feet
if I skip to hit snooze
if I don't care to eat
and get running instead
I can make it in time

Been oversleeping on Monday
I don't care let's pretend that it's Sunday


I'm from Barcelona - Oversleeping
We're from Barcelona (EMI, 2007)
www.myspace.com/imfrombarcelona

dimanche 26 août 2007

Sans moi

Je vis ma vie, ça va
je vois mes amis, je suis sympa
le week-end, c'est famille
la semaine, c'est tranquille
ça va

Un jour tire l'autre,
mais des fois je suis assis, je suis là
je souris et puis je ne suis plus là,
ça va, moi-même, je ne me sens plus là.
c'est sourd et puis ça flotte,
tout autour de moi
c'est comme une mer morte
qui pèse au fond de moi

Et des choses vivent à l'intérieur,
des choses vivent dans les profondeurs
des choses vivent... sans moi
des choses vivent sans moi... comme toi

Comme toi, je ne suis plus là
ça va
Je t'appelle jamais, je peux pas et pourquoi...
pour quoi faire, alors voilà.

Tu sais, je m'inquiète,
tu sais, je m'inquiète pour toi

Mendelson - Sans moi
Personne ne le fera pour nous (Rec Son, 2007)
www.myspace.com/mendelsonlegroupe

mercredi 15 août 2007

you are far (do you exist?)

Do you exist?
La personne que je crois côtoyer, connaître, apprécier ou aimer existe-t'elle? ou est-elle une construction de mon imagination? Interrogation métaphysique posée par Jim Guthrie, un matin, en Bretagne, face à l'océan.

No matter where you are
you seem twice as far
no matter how tall the tree
i'd climb it if you'd be with me

but there is still one catch
to all of this :
Do you... exist?

if i never hear you call
is it a small world after all?
if i never find a cure
can i leave things as they were?

ignorance is said to be bliss
can i still ask :
Do you exist?

Jim Guthrie - you are far (do you exist?)
Now More Than Ever (three gut records, 2003)
www.myspace.com/jimguthrie

mardi 14 août 2007

If I were me

"Si j'étais Moi"
Bien vu

there's no denying the evil thoughts
there's no denying the dragon's bite
while jousting all about we'll see light
and what's this all about?
are people made of people?
if i were me
i'd follow my heart
and never keep them apart
the evil thoughts
i'll close your eyes
so you can't see
the evil thoughts
that are inside me
moving in along
a love with all i've passed
on my way it's seems
i've lost the righteous path
don't breath save me
i'm living in what seems eternity
and what it will be
isn't all up to me
ya see?
if i did not
care much for thought
the ugliness world
would have been forgot
will they be alright?
it's a tale told in darkness and light


Jim Guthrie - Evil Thoughts
Morning, Noon, Night (threegutrecords, 2002)
www.myspace.com/jimguthrie

jeudi 9 août 2007

I'm glowing !

"I took my shirt off in the yard"
no one saw that the skin on my shoulders was Golden
Now it's not
my shirt's back on
"the Glow" is gone,
I forgot my body's song
my gliding body stopped

I could not get through september without a battle
I faced "death" with my arms swinging
but in there i heard my own breath
I had to face "I'm still living"

I'm still flesh
I hold tight to awful feelings

I'm not dead
there's no end
my face is red
my blood flows harshly

my heart beats deafeningly
my chest still draws breath
and I still hold it
I'm buoyant
there's no end,
"I'm glowing !"

the Microphones - the Glow (pt. 2)
the Glow (pt. 2) (K, 2001)
www.myspace.com/theglowpt2

mercredi 8 août 2007

here I am, out of hiding

Hey here I am
Out of hiding
Would you like to be my friend?
I think I like you
I think I like you
Yes

Maybe we could talk about music
And Georgie's crumbs
I think I like you
I think I like you
Yeah

And not just for what you do
Or for what you say
Or for what you were to somebody
Not for what you did
Or for what you may
For me
Yes

And I know we've had some hard times
With hard people
Hey, let's try to make new friends

And I know we've had some hard times
With hard people
Hey, let's try to make new friends

Maybe we could pretend that
We were riding in the woods
Riding horses

And mine would be black
And yours would be white

Let's ride
Let's ride

Because mine would be black
And yours would be white

Let's ride
...

My Brightest Diamond - Riding horses
Bring me the workhorse (Asthmatic kitty, 2006)
www.myspace.com/mybrightestdiamond

mercredi 25 juillet 2007

Nos révolutions intérieures, nos capitulations extérieures


Nous construirons quelque chose ensemble, je te le promets
comme un château de cartes en béton armé
nos bras tendus avec nos poings au bout
lucides sur notre propre médiocrité
conscients de la menace
Juste pouvoir se regarder, pendant des heures et même après,
en face

Je me fous de ce qu'ils pensent, de ce qu'ils disent, de ce qu'ils sont
de cet espoir qu'ils écrasent, de ces illusions qu'ils pourrissent

J'ai encore envie de croire, j'ai encore envie de rêver
qu'on peut aller quelque part, avec quelqu'un à coté

Nous construirons quelque chose ensemble, je te le promets
nous repeindrons les murs de la couleur qui nous arrange
nous choisirons tous les objets de préférence abandonnés parce qu'ils auront vécu
nous en ferons un décor, une amélioration, un aménagement du regard
point de départ à cette longue improvisation

Etablir une correspondance entre nos actes et nos idées,
nos révolutions intérieures, nos capitulations extérieures
Réinventer au jour le jour, changer de rue dans mon parcours quotidien
Savoir que si je parle, je ne dis rien qui n ait déjà été entendu et rabâché
écrit ou lu, à la minute où j'y ai pensé

Malgré tout ca, voir en grand
Réflechir aux bons moments que l'on ne retient pas
Qui finiront par manquer, à la minute où j'y ai pensé

Malgré tout ca…
Malgré tout ca…
J'ai encore envie de croire, j'ai encore envie de rêver
Juste pouvoir se regarder, pendant des heures et même après,
en face

Diabologum - A côté
V/A - 12 inédits. 1 (Lithium, 1997)
www.myspace.com/diabologum

vendredi 20 juillet 2007

tout sera oublié et rien ne sera réparé

Words from...
La Plaisanterie, Milan Kundera

Et comme Lucie m'était devenue un passé définitif (qui en tant que passé vit toujours, et en tant que présent est mort), lentement elle perdait pour moi son apparence charnelle, matérielle, concrète, pour de plus en plus se défaire en légende, en mythe écrit sur parchemin et caché dans une cassette de métal déposée au fond de ma vie.
-
Une vague de colère contre moi-même m'inonda, colère contre mon âge d'alors, contre le stupide âge lyrique, où l'on est à ses propres yeux une trop grande énigme pour pouvoir s'intéresser aux énigmes qui sont en dehors de soi et où les autres (fussent-ils les plus chers) ne sont que miroirs mobiles dans lesquels on retrouve étonné l'image de son propre sentiment, son propre trouble, sa propre valeur.
-
Ajournée, la vengeance se transforme en leurre, en religion personnelle, en mythe chaque jour davantage détaché de ses propres acteurs qui, dans le mythe de la vengeance, restent inchangés bien qu'en fait ils ne soient plus ce qu'ils étaient: un autre Jahn a devant lui un autre Zemanek et la gifle que je lui dois ne peut être ressuscitée, ni reconstituée, est perdue à jamais.
[...]
Oui, j'y voyais clair soudain: la plupart des gens s'adonnent au mirage d'une double croyance: ils croient à la pérennité de la mémoire (des hommes, des choses, des actes, des nations) et à la possibilité de réparer (des actes, des erreurs, des péchés, des torts). L'une est aussi fausse que l'autre. La vérité se situe juste à l'opposé: tout sera oublié et rien ne sera réparé. Le rôle de la réparation (et par la vengeance et par le pardon) sera tenu par l'oubli. Personne ne réparera les torts commis, mais tous les torts seront oubliés.

samedi 16 juin 2007

Song of our so-called friends

Remember when our so-called friend would not call out to you while tumbling loosely out a hole punched through your home? It's pretty clear, though you could hear, you truly finally knew, in time, he'd tell his tale the way he'd like it told. Now he isn't on the phone, and his story might as well be so.

Well, loving is as loving does, and I'd say we should know, because we both have loved, have lost, and are alone. Your face's falling tears, to me they're lovely and they're dear, though you don't love me and it's clear that I will never see you in my arms. There's no room in your heart for even this finely-sharpened dart; although I had started to think there might be hope, it isn't so.

So wake up, make up some new song again around th same tune. The water cools, the leaves they fall, the sun it bends, the summer ends; our so-called friend doesn't need you.

So proceed out the door and down the street. December's lying near, but in the oven's heat this house is now a home. Sixty days of trips and stays you took to tell me, dear, that you cannot love me because you secretly still love a stone. Although I put my lips to your face, trying to push his kiss out of its place, although my heart started to race, now it has slowed, I'll let it go.

Okkervil River - Song of our so-called friends
Black Sheep Boy (Jagjaguwar, 2005)
www.myspace.com/okkervilriver

vendredi 15 juin 2007

Seule la musique est un soulagement

L'Homme est une ordure,
l'Homme est une merde.

Vous savez bien que la souffrance est partout
que la haine est partout,
que la méchanceté est partout
et que la maladie et la mort sont la seule issue à toute cette misere infernale qui me prend la tête

et qui vous prend la tête aussi
et qui vous prend la tête aussi
et qui vous prend la tête aussi

Regardez-moi, je suis qu'un taré
je suis la preuve même de la damnation du monde
je suis la preuve même de la damnation de l'humanité

Je suis qu'une merde qui souffre, qu'a mal au ventre,
à la tête, qui doute, qui se prend la tete,
comme vous
comme vous

Je suis qu'une merde qui souffre, qu'a mal au ventre, à la tête, qui doute, qui se prend la tête,
comme vous
comme vous

Et seule la musique est un soulagement
Seule la musique est un soulagement
Seule la musique
Seule la musique
Seule la musique est un soulagement

Et seule la musique est un soulagement
Seule la musique est un soulagement
Seule la musique
Seule la musique
Seule la musique
Seule la musique
...

Jean-Louis Costes - Seule la musique
Nike ta race (Rectangle, 2000)
www.myspace.com/jeanlouiscostes

jeudi 7 juin 2007

Le Crabe

Endorphine endogamique qui me gèle le sang
Je sais tout bas que tu m'aimes encore
Citadine multicolore liée par la sang
Tu sais tout bas que je t'aime aussi fort

Dans l'ombre / Sous ta peau s'est trouvée
Une cellule sombre / Qui veut faire hécatombe
Si jamais on te plombe / De noirs rayons gamma
Je reste avec toi



Endorphine endogamique qui me gèle le sang
Tu sais tout bas que je t'aime oh! si fort
Héroïne des anticorps liée par le sang
Je sais tout bas que tu m'aimes encore

Dans l'ombre / Sous ta peau s'est trouvée
Une cellule sombre / Qui veut faire hécatombe
Si jamais on te plombe / De noirs rayons gamma
Je te suis d'un pas

Oui je te suis d'un pas
Oui je te suis d'un pas
(et rends-lui ses ailes)
Creuse ton tunnel
Sous ses aisselles
Et rends-lui ses ailes

Et tu t'endors contre moi / Dans mon lit bleu et blanc
Et je dors aussi / Mais pour plus longtemps

Dans l'ombre / Sous ta peau s'est trouvée
Une cellule sombre

Malajube - Le Crabe
Trompe l'Oeil (Dare to Care, 2006)
www.myspace.com/malajube

lundi 28 mai 2007

Love and Music


Well, i left home when i was 16
I had no reason, had no rhyme
I did not know where i was going
It did not matter at that time

And there were people on the street, people on the street
The strangest people that you'd ever meet
There were people on the street, people on the street
The strangest people that you'd ever meet

I got a job in the factory
I broke my back, i swept the floor
I met a girl who said she loved me
I hadn't heard those words before

And all i knew was love and music
Love and music got me by
And all i need is love and music
Love and music 'till i die

All i need is love and music
Love and music gets me by
All i need is love and music
Love and music 'till i die

Piano Magic - Love & Music
Disaffected (Talitres, 2005)
www.myspace.com/lowbirthweight


dimanche 27 mai 2007

Anything can happen in life (especially nothing)

Anything can happen in life -
especially nothing, mainly nothing.
Once you know that, you're fine.
Once you know that, you can retire.
Set your clock by your heart.
Work's over-rated and it will kill you.
Finish nothing you start
and start nothing you think you'll continue.

I'm disaffected now.
I'm disaffected now.

And to this model I've kept.
I surface at 3 in the clothes that I slept in.
And though I'm drowning in debt,
I'm richer through all the things I'm rejecting.
And in a rare, certain light,
I have a strange charm, I think you'd like me.
And the rain brings me out.
The rain makes me happy.

I'm disaffected now.
I'm disaffected now.

Set your clock by your heart.
Work's over-rated and it will kill you.

Piano Magic - Disaffected
Disaffected (Talitres, 2005)
www.myspace.com/lowbirthweight

mardi 22 mai 2007

Plus encore

Le destin n'est pas bienveillant, la vie est capricieuse et cruelle, il n'y a ni bonté ni raison dans la nature. Mais en nous, dans l'être humain, il y a bonté et raison, bien que le hasard se joue de nous; et nous pouvons être plus forts que la nature et le destin, ne fût-ce qu'en de rares moments. Nous pouvons nous entraider, offrir d'un regard notre compréhension à autrui, nous pouvons nous aimer les uns les autres et vivre pour notre consolation mutuelle.

Et parfois, quand faiblissent les forces des ténèbres, nous pouvons faire plus encore : pour un instant être des dieux, soumettre des éléments à notre volonté en étendant la main et créer des objets tels qu'ils poursuivent leur existence hors de nous. Avec des sons et des mots, et d'autres éléments périssables et sans valeur intrinsèque, nous pouvons inventer des jeux, des mélodies et des chants riches de sens, de consolation et de bonté, doués de vertu éternelle et plus beaux que les jeux tapageurs du hasard et du destin. [...] Notre coeur ne peut se dérober à la vie, mais nous pouvons lui imposer une discipline et lui apprendre qu'il est plus fort que le hasard et qu'il peut contempler la souffrance sans se briser.


Herman Hesse - Gertrude (1910)

jeudi 17 mai 2007

J'avoue, ma perte me convient

[Bertrand Betsch @ Café de la Danse]

Il faudra bien le dire
il faudra bien en venir aux mots
à défaut d'en venir aux mains
le geste, je le retiens
le geste, ça n'est rien

J'aimerais ne pas laisser grandir le ressentiment
ne pas dévaler la pente des sentiments
si durement gravie
que mon corps s'en souvient encore par coeur
s'en souvient encore...

Il faut du temps pour oublier, se remettre à neuf
il faut du temps pour regagner de l'ignorance

J'aimerais ne pas laisser pourrir la situation
qui me fait le temps bien long
j'aimerais sortir de cette cervelle de plomb
qui ne me sert que de poids
me maintient au sol
imbécile toiture molle

Il faut du temps pour fatiguer les souvenirs
qui, groupés, reviennent médire, me railler
il faut du temps pour enfin fléchir les volontés
il faut du temps pour regagner de l'ignorance

Impatient, je guette mes absences
j'avoue ma perte me convient
j'applaudis a mes défaillances
conscience ne m'est d'aucun soutien
la vérité ne me vaut rien
je renoncerais au sens
ainsi qu'à toute science
pour un seul moment d'absence

Paupières closes je laisse dans le flou
les choses prendre de l'avance
volontiers je myoperais tout
et perdrais connaissance
pour un seul moment d'absence


Bertrand Betsch - Pour un seul moment d'absence
La soupe à la grimace (Lithium, 1997)
www.myspace.com/bertrandbetsch

samedi 5 mai 2007

Let me be released

Give your heart to a stranger
Turn your back on a friend
Walk away, unafraid of the end
Hang the day on a promise
Breaking overhead
The pieces fall, they haven't cut me yet
Dare me to watch your moon
Disappear into a trembling night
The end could feel allright

Through a window, open every door
No use holding on

Go on into, go all of you
Let me be, let me be
Released

Now you are a stranger
We'll never talk again
But you're everywhere, all we could've been
Whatever I hoped to find
The answer or the perfect lie
I let it pass me by
We share the pain, some rise again
Let me be, let me be
Released

the New Folk Implosion - Releast
s/t (Domino, 2003)
www.myspace.com/thefolkimplosion

dimanche 4 février 2007

Today I didn't even try to hide

Jolie, simple et touchante...

Today was a pretty day
No disappointments
No expectations on your whereabouts
And oh, did I let you go?
Did it finally show that strange things will happen if you let them?

Today I didn't even try to hide
I'll stay here and never push things to the side
You can't reach me cause I'm way beyond you today

Today was a pretty day
Autumn comes with
These slight surprises where your life might twist and turn
Hope to unlearn
Strange things will happen
If you let them come around and stick around

Today I didn't even try to hide
I'll stay here and never push things to the side
Today I didn't even look to find
Something to put me in that peace of mind
You can't touch me cause I'm way beyond you today


the Radio Dept - Strange Things Will Happen
Lesser Matters (XL, 2004)
www.myspace.com/radiodept