vendredi 31 août 2012

The mechanisms of Democracy are hopeless for Art

Quel fond d'écran pour son ordinateur professionnel? Il y a les images corporate, les gros plans de nourrissons (souvent déformés, puisqu'étirés au format de l'écran... un traitement finalement peu enviable), les paysages imaginaires, ou alors réalistes, qu'ils soient photoshopés ou cadrés de manière hasardeuse, puisqu'extraits du dernier album de photos de vacances.

Voici pour les cas les plus répandus, en tout cas hors boîtes de "créatifs". De mon côte, je suis plutôt partisan de la sobriété, et quoiqu'il arrive d'une stricte séparation entre vies personnelle et professionnelle. 

Entrevoyant mon fond d'écran à deux reprises en l'espace de dix minutes, une cliente ne put contenir par deux fois un "Oh, c'est bizarre, ça..." (à lire avec l'accent belge). Et telle fût sa vision :


J'admets que c'est sombre, certes (mais les icônes n'en sont que plus visibles) : a posteriori, je me dis qu'elle peut-être cru voir une potence (?). Sombre, sobre aussi, en noir et blanc, avec un joli grain, un jeu d'ombres et de lumière, un peu de flou, et un cadrage réfléchi.

Ajoutons une ambiance sonore :

Lecteur, lectrice, toi qui auras reconnu que cette image et ce son proviennent du jeu vidéo Limbo, tu gagnes... un point d'affinité!

Pour les non-initiés, sachez que ce jeu est paru en 2010, qu'il émane d'un studio indépendant danois, (Playdead), qu'on a souvent entendu prononcer "chef d'oeuvre" à son sujet, et qu'en tout cas son esthétique, son gameplay et sa bande-son (qui ne dépareillerait pas sur le label kranky) rendent cette oeuvre unique. Elle ne s'adresse surtout pas qu'au public des hard gamers.
Perso, je m'y sens comme dans "Aguirre " ou dans "Dead Man", qui sont des films (portés par une bande-son) que je peux revoir indéfiniment.   


Un enthousiasme et un goût visiblement non universellement partagés.

Dans son livre "Let's Talk About Love - a journey to the End of Taste" (cf. mon article du 18.08.12), Carl Wilson rapporte les travaux d'un duo d'artistes, Comar et Melanid, s'étant mis en tête, au travers de vastes sondages et d'un questionnaire précis, d'arriver à représenter deux peintures:
"America's Most Wanted" et "America's Most Unwanted"

Le résultat : America's Most Wanted Painting 

As refugees from a totalitarian state, they were earnest about democracy, as artists, they understood (as their project inevitably demonstrates) that the mechanisms of democracy are hopeless for art.

Carl Wilson - Let's Talk about love (2010)
Limbo (Playdead, 2010)
Komar and MelamidThe Most Wanted Paintings on the Web

mercredi 29 août 2012

Histoire sans paroles


Twin Peaks (E10), David Lynch (1990)

Vous aurez noté la formidable palette d'expressions de James...

mardi 28 août 2012

Les images dominantes du besoin

"Le spectacle est la religion de la marchandise".

C'est là une des définitions qu'on peut donner à ce terme, tel que l'emploie Guy Debord dans "la Société du Spectacle". Autant le préciser d'entrée, puisque cet essai constitué de 221 assertions n'est pas du genre pédagogique. Par ailleurs, j'ai bien senti que j'aurais été bien avisé d'avoir lu Marx avant de m'y frotter (j'avoue: j'ai la flemme).



Reste que certains passages ont une portée et une force immédiates :

L'aliénation du spectateur au profit de l'objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s'exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir. L'extériorité du spectacle par rapport à l'homme agissant apparaît en ce que ses propres gestes ne sont plus à lui, mais à un autre qui les lui représente. C'est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout.



Guy Debordla Société du Spectacle (1967)

mercredi 22 août 2012

Du lol pour 'music geeks'

En 2012, et jusqu'à présent, quatre albums auront fait vibrer mes oreilles de musicophile biberonné à l'indie rock 90's. (Quatre albums directement dans cette veine, hein). Les albums de PS I Love You, Cloud Nothings, puis - en plus basique - the helio Sequence et - à ma grande surprise - the Cribs.

Surprise, car il me semblait avoir déjà écouté ce groupe et considéré ça quelconque... sans compter que le rock anglais m'ennuie souvent. En tous cas, là, ça sonne carrément US (grâce à Dave Fridmann et Steeve Albini?). Désireux d'en savoir un peu plus sur leur compte, j'apprenais que c'était leur cinquième album, que le coeur du groupe était une fratrie, un temps renforcée par Johnny Marr (sur l'album précédent).

Si je vous parle de the Cribs, c'est qu'en cherchant un visuel de Jeffrey Lewis pour illustrer l'article Is it worth being an artist?, j'ai déniché par hasard deux planches de bandes-dessinées dont le New-Yorkais était l'auteur consacrée au groupe.

Instantané :

lundi 20 août 2012

Mille vingt-quatre couleurs

Voici un article Crossed Covers en bonne et due forme (ça faisait longtemps), et tout en couleur. Comme d'habitude, vos suggestions seront les bienvenues !

On commence par trois (et non pas quatre, malgré un mimétisme étonnant) disques de Chapelier Fou.


Chapelier Fou, Al Abama EP (Ici d'Ailleurs, 2011)
Grushenka, Tecnicas Subversivas (2012)
Chapelier Fou, Scandale 12'' (Ici d'Ailleurs, 2012)
Chapelier Fou, Scandale EP (Ici d'Ailleurs, 2011)

[Edit : Comme le suggère une lectrice, ces visuels de Grizzly Bear trouvent ici tout à fait leur place]
Grizzly Bear, Veckatimest Bonus Tracks (Warp, 2009)
Grizzly Bear, Live on KCRW (Warp, 2009)

Hot Chip, In our Heads (Domino, 2012)

En plus chargé :
Dose One, G is for Deep (Anticon, 2012)
Africa Hitech, 93 Millions Miles (Warp, 2011)

J'ajoute l'édition américaine du dernier Notwist (2008) :
et conclus par les 1024 couleurs de Gerhard Richter (à l'origine de cet article... mais je procède comme dans les reportages au journal TV, où le sujet est déroulé dans l'ordre inverse de la démarche du journaliste)
G.Richter, 1024 Farben (1973)

Une oeuvre encore visible jusqu'au 24 septembre à Beaubourg. De près, on s'aperçoit effectivement que chaque nuance est unique (ça n'est pas sur cette triste reproduction numérique que vous vous en rendrez compte. L'originale mesure 4,78m x 2,54m)

En guise de Bonus, la photo que je publiais ici le 5 mars 2009

[Edit: Death Cab for Cutie et Peter Von Poehl]

Death Cab for Cutie, Narrow Stairs (Barsuk, 2008)
Peter Von Poehl, Big issues printed small (s/r, 2013)

samedi 18 août 2012

A Journey to the End of Taste

Si je suis entré dans la librairie le Lieu Bleu pour la première fois il y a un an environ, c'est pour acheter un volume précis de la collection 33 1/3 que je savais pouvoir y trouver. Cette collection est entièrement consacrée à la Musique: chaque ouvrage traite même d'un album en particulier (Daydream Nations, Unknown Pleasures, Meat is Murder, Doolittle, Loveless, 69 love songs, If you're feeling sinister, kid A, Wowee Zowee... la liste est belle).

Ayant ouvert quantité de cartons de livres d'occasion, le vendeur me demande alors à travers le magasin :

"C'est le livre avec Céline Dion en couverture?"

Situation de gêne que j'ai appris à surmonter, pusique bon nombre de gens m'ont vu dans les transports en commun ce livre à la main. Si l'album concerné est bien "Let's Talk About Love", le livre est sous-titré "a journey to the End of Taste". C'est d'ailleurs ce qui m'avait attiré, à la lecture d'une rapide présentation sur Pitchfork. L'auteur (et critique musical) Carl Wilson y délivre moins une somme d'informations sur l'enregistrement de l'album ou son analyse critique, qu'une réflexion sur le (bon ou mauvais) goût (*). En plus, l'ami Carl est  assez prompt à l'auto-analyse :

The exercice isn't as far as it seems from my critical leanings, toward music like art rock, psych-folk, post-punk, free jazz or the more abstract ends of techno and hip-hop. I write about such sounds in the belief that "difficult" music can help shake up perceptions, push us past habitual limits. As Simon Frith wrote in his book Performing Rites, difficult listening bears in it the traces of an "utopian impulse, the negation of every day life" - an opening toward "another world in which [the difficult] would be "easy". And isn't Celine Dion, for me, actually "more difficult" music than any postmodern collage. It sure is more uncomfortable. It could turn out to be more disorienting than the kinds of "difficulty" I've come to take for granted.

Ainsi, Carl Wilson mêlera expérience et ressenti propres avec les idées de philosophes (Hume, Kant), de  sociologues (Bourdieu en tête) ou d'auteurs contemporains, sans négliger la parole des fans. Il est même question de neurobiologie :

The new discipline of musical neurobiology , well outlined in Montreal researcher (and ex-record producer) Daniel Levitin's This Is Your Brain on Music (2006), hints that the brain might be built to prefer consonance to dissonance, steady rhythms over chaotic ones and so forth. However, these penchants seem to be malleable, as science journalist Jonah Lehrer says in Proust Was a neuroscientist (2007). There's a network of neurons in the brain stem specially geared to sort unfamiliar sounds into patterns. When they succeed, the brain releases a dose of pleasure-giving dopamine (**), when they fail, when a sound is too new, excess dopamine squirts out, disorienting and upsetting us (***). Lehrer suggests this explains events such as the 1913 riots of the Paris premiere of Igor Stravinsky's dissonant The Rite of Spring. But these neurons also learn. With repeated exposure, the can tame the unknown, turn "noise" back into "music". 

Carl Wilson - Let's Talk about love, A Journey to the End of Taste (2010)

(*) J'ai tout de même appris qu'il y avait un lost album de Céline Dion produit par Phil Spector.

(**) Sur le thème "musique et dopamine", lire aussi :

(***) Exactement ce que provoque chez moi la musique de Tune-Yards

mercredi 15 août 2012

Is it worth being an artist?

Will Bonnie Prince, Palace or whatever, what do you think about it? Is it worth being an artist or an indie-rock star, or are you better off without it? Cause I mean maybe the world would be better if we were all just uncreative drones, no dead child, hood dreams to haunt us, a decent job, a decent home, and if we have some extra time we could do real things to promote peace, become scientists or history teachers or un-corrupt police at least. Come on Will, you gotta tell me!! [...]

Steamboat Willie Bonnie Prince of all this shit, you're like the king of a certain genre, but even you must want to quit like if you hear a record by Bob Dylan or Neil Young or whatever, you must start thinking 'People like me, but i won't be that good ever' and I'm sure the thing is probably Dylan himself too stayed up some nights wishing he was as good as Ginsberg or Camus, and he was like 'Dude, I'm such a faker, I'm just a clown who entertains and these fools who pay for my crap, they just have pathetic punny brains' and Camus probably wished he was Milton too or whatever, you know what i'm saying?!



Je réaffirme ici les talents de parolier de Jeffrey Lewis (la dernière fois, c'était avec sa chanson The Last Time I Did Acid I Went Insane)... Cette fois, c'est par un morceau que j'avais découvert à l'époque en live, et qui avait immédiatement retenu mon attention, puisque mentionnant explicitement Will Oldham (à qui ce blog doit beaucoup...). Une rencontre fortuite, dans le L Train (ligne reliant Manhattan à Brooklyn), alors que Jeffrey Lewis est en route pour faire remasteriser "some dumb old album".


L'évolution parallèle de la situation et des pensées du narrateur est drôle, le récit est vif et rempli d'autodérision, bref, je vous encourage à prendre le temps de lire le texte intégral (puis d'écouter et regarder le clip).


Today I went to Major Matt's to remaster my old album
And on the L train in the morning, I was pretty sure I saw Will Oldham,
He was wearing the same sunglasses he had on stage at the Bowery Ballroom
Had he come to walk among the Williamsburgers of his kingdom
And like the burghers of Calais will a sacrifice be demanded?
To offer up our dreams and beg for mercy empty-handed?
And hapless in our hipness crowded five to an appartment
Relegate our dreams to hobbies and deny our disappointment
Cause The Stones in '65 want total satisfaction, kid
But The Stones in '69 see grace in just getting what you need
But if that's a victory then I'd hate to see what I'd look like defeated
Cause I know there are those among us who seem to get their dreams

[unimpeded
Today I went to Major Matt's to remaster my old album
And on the L train in the morning, i was really sure i saw Will Oldham,
He was wearin' the same sunglasses he had on stage at the Bowery Ballroom
Had he come to walk among the Williamsburgers of his kingdom
And you might say now there's a guy who seems to have their world laid out 

[before him 
Or you might say, he's just a rich kid or a fascist or a charlatan
But either way you say it if you look at indie-rock culture you really can't 

[ignore him
And even if at first dismissive, after some listens you'll enjoy him
I was thinking this on the L train, intend on bursting my own bubble
How long should an artist struggle before it isn't worth the hassle?
And admit we aren't fit to be the one inside the castle
This quest for greatness or, at least hipness, just a scam
And too much trouble but then what makes on human being worthy of an easy

[ride 
Born to be a natural artist you love or hate but can't deny
While us minions in our millions tumble into history's chasm
We might have a couple of laughs but we're still wastes of protoplasm
Today I was gonna waste some time and money to remaster some dumb old

[album 
And on the L train in the morning, i was really sure I saw Will Oldham,
He was wearin' the same big sunglasses he had on stage at the Bowery Ballroom
Had he come to see the strife here in the gutters of his kingdom?
Where us noble starving artists are striving to feed our ego
Our mothers like our music our our friends come to our shows
And if our friends become successful, we'll consider them our foes
Go home to our 4 roomates after payin' big bucks for rockstars shows
What a nightmare! what a horror! i don't want no part of this
Get me off this crazy ride,
I'm gonna puke, I'm gonna piss! I'd rather kill myself,
I'd rather just relax or not exist
But you say you wanna do an e-mail interview? Oh what the heck, I can't

[resist! 
"Hey, 'ma, guess what today, I did another magazine interview!
Honey, that's great, you're really famous!!" Yeah and I'm 27 too!
I kinda thought I was gonna grow up to do stuff that would benefit humanity
But it's getting harder to tell if this artist's life is even benefitting me
Cause I was gonna waste some time and money today to remaster some dumb old album
And on the L train in the morning, I was totally sure I saw Will Oldham,
He was wearin' the same big sunglasses he had on stage at the bowery ballroom
And since I was feeling in need of answers I just went right up and asked him, 

[I said, 
"Will Bonnie Prince, Palace or whatever, what do you think about it?
Is it worth being an artist or an indie-rock star, or are you better off without it?"
Cause I mean maybe the world would be better if we were all just uncreative

[drones,
No dead child, hood dreams to haunt us, a decent job, a decent home,
And if we have some extra time we could do real things to promote peace,
Become scientists or history teachers or un-corrupt police at least,
"Come on Will, you gotta tell me!!" I grabbed and shook him by the arm,
The L train was leaning Bedford with 10,000 white 20 somethings crowed on
He opened his mouth to speak but it was lost in the rumbling of the wheels
We were thrown together in a corner and I yelled "Tell me, man, for real!"
You're living comfortably, I assume, even if you're not quite a household name
You've reached a pretty high level of success & critical acclaim
The L train got to first avenue and a bunch of people piled out
I was starring into his sunglasses and I was really freakin' out i was like,
"Steamboat Willie Bonnie Prince of all this shit, you're like the king of a certain 

[genre
But even you must want to quit like if you hear a record by Bob Dylan or Neil 
[Young or whatever
You must start thinking 'People like me, but i won't be that good ever'
And I'm sure the thing is probably Dylan himself too stayed up some nights
Wishing he was as good as Ginsberg or Camus
And he was like 'Dude, I'm such a faker, I'm just a clown who entertains
and these fools who pay for my crap, they just have pathetic punny brains '
and Camus probably wished he was Milton too or whatever, you know what i'm 

[saying?!"
So Will, will you be straight with me now that it's just us two on this train?
Cause I was gonna spend some time and money today to remaster some dumb 

[old album 
And I saw you here on the L train
And I was like "Hey, is that Will Oldham?" he must at least , have some 

[perspective 
Cause it's like, living in this town I get so confused and wound up and up tight
And I just don't know up from down
And then we'd reached the last stop and the subway was deserted
There was a long moment of silence and I let go of his shirt
I started to think that maybe I'd made some kind of big mistake
I tried to walk out onto the platform but by then it was too late
His sunglasses seemed to grow darker and still he hadn't even spoke
He just came right up behind me and put his hand around my throat
And threw me down onto the concrete and kicked my face in with his boot
And dragged me down onto the train tracks and tied my hands back with his

[coat
And I was slipping out of conciousness as he was slipping down my jeans
And he was punching me and humping me and I slipped off into a dream
So it might have just been a delusion
But I thought I heard him say something like "Artists are pussies"
Then he climbed back up and ran away
So I lay there in the darkness on the train tracks cold and broken
The hours passed and I thought,
Well... maybe I won't remaster that old album
And then I started thinking maybe it really hadn't been Will Oldham
Even though he did hold my arms and fucked me just like Will sings in 

["A sucker's evening" 
But whether it was him or not I couldn't forget the words he'd spoken
"Artists are pussies", like we're wusses or we end up getting fucked
And other kinds of folks are dicks, tall, smart and strong
And born to fuck us up I know,
It sounds really sexist and stupid,
It's a terrible analogy but at that moment on the train tracks,
It made a lot of sense to me maybe it's just some kind of natural balance,
Like 2 types of mental gender that's gone on in all societies,
In one form or another like some dicks were born to conquer,
I probably would if I could but if i'm just a pussy, that's okay
Cause in a few months maybe, I'll put out something good.


Jeffrey and Jack Lewis - Williamsburg Will Oldham Horror
City and Eastern Songs (Rough Trade, 2005)

Une autre chanson publiée sur ce blog parlait déjà de l'ami Will (décidément incontournable) :

lundi 13 août 2012

Les ondes silencieuses

Parcourant ce dimanche ma discothèque, je me suis aperçu, qu'il ne fallait pas confondre, lorsqu'on parle Musiques Electroniques :


l'electronica de Mira Calix (aka la londonienne Chantal Passamonte, signée chez WARP)


et l'electrop-pop de Masha Qrella (à l'origine chez Monika Enterprise, le label de Barbara Morgenstern et désormais signée sur Morr Music)


Electronica à nouveau, en remontant aux 00's, avec Dorine Muraille (aka Julien Loquet, de Cherbourg, signé chez Fat Cat)


bien distinct de la musicienne (et vidéaste) prolifique Anne Laplantine
(Gooom, Alien Transistor, Tomlab...)


Dans une veine musicale plus douce, il y a Cécile Schott, aka Colleen (encore une Française, chez Fat Cat). Bientôt un quatrième album ?  

annelaplantine.free.fr

(J'ajoute que chez Fat Cat, il y avait aussi ce très bon groupe suédois appelé Amandine...)

dimanche 12 août 2012

I'm not in love with you any more


Eli: I'm not in love with you any more.
Margot: I didn't know you ever were.
Eli: Let's not make this any more difficult than it already is.
Margot: Ok.
Eli: Ok, what?
Margot: Ok, I'm not in love with you either.


Wes Anderson, the Royal Tenenbaums (2001)

vendredi 10 août 2012

For The Beauty

Stereogum compilait tantôt the 40 Coolest NSFW (*) Album Covers. Un titre qui peut susciter des réserves, d'une part pour son côté racoleur, d'autre part parce que l'exercice du "top" répond souvent au seul impératif de "produire du contenu" (pour du contenu), généralement synonyme de vacuité.

(*) A parcourir cette sélection, on s'aperçoit que pour Stereogum, le NSFW ("Not Safe for Work", pour ceux qui ne causent pas l'internet) commence avec le début d'une aréole.

Ne souhaitant bien évidemment pas reproduire ce que je critique, je me contente ici de publier les pochettes que je trouve jolies, à commencer par une découverte, celle d'un album d'Afghan Whigs de 1992 :

the Afghan Whigs, Congregation (Sub Pop, 1992)

Soit dit en passant, ça fait un bon moment que je me dis qu'il faut que je ré-écoute / ré-évalue l'album Gentlemen (1993) dont je garde un bon souvenir...

Suit cet album de Daniel Lanois, souvent croisé, jamais écouté :
Daniel LanoisFor The Beauty Of Wynona (Warner Bros, 1993)

Et puisque je me risquais récemment à mettre en lumière la source d'inspiration (artistique) de publicitaires, je récidive cette fois avec une célèbre chaîne suédoise de magasins de vêtements et leur campagne "Conscious Collection". 

Roxy Music - Country Life (1974)

mardi 7 août 2012

Liberté et obéissance

Comme je le rappelais un peu plus tôt, la deuxième partie du traité théologico-politique de Spinoza se rapporte à l'Etat. Il y discute de son organisation, de ses principes, du Droit, de la place du culte religieux, ceci  pour in fine montrer que "dans un Etat libre il est loisible à chacun de penser ce qu'il veut et de dire ce qu'il pense".

Avant d'en arriver là, Spinoza s'attarde un moment sur la notion liberté, et son lien à l'Etat (fait de lois, et donc d'obligations).

Un sujet de philo des plus fréquents...

Outre que, dans un État Démocratique, l'absurde est moins à craindre, car il est presque impossible que la majorité des hommes unis en un tout, si ce tout est considérable, s'accordent en une absurdité ; cela est peu à craindre en second lieu à raison du fondement et de la fin de la Démocratie qui n'est autre, comme nous l'avons montré, que de soustraire les hommes à la domination absurde de l'Appétit et à les maintenir, autant qu'il est possible, dans les limites de la Raison, pour qu'ils vivent dans la concorde et dans la paix ; ôté ce fondement, tout l'édifice croule. Au seul souverain donc il appartient d'y pourvoir ; aux sujets, comme nous l'avons dit, d'exécuter ses commandements et de ne reconnaître comme droit que ce que le souverain déclare être le droit.

Peut-être pensera-t-on que, par ce principe, nous faisons des sujets des esclaves ; on pense en effet que l'esclave est celui qui agit par commandement et l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n'est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c'est le pire esclavage, et la liberté n'est qu'à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. Quant à l'action par commandement, c'est-à-dire à l'obéissance, elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait cependant pas sur-le-champ un esclave, c'est la raison déterminante de l'action qui le fait. Si la fin de l'action n'est pas l’utilité de l'agent lui-même, mais de celui qui la commande, alors l'agent est un esclave, inutile à lui-même ; au contraire, dans un État et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain, ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même, mais un sujet. Ainsi cet État est le plus libre, dont les lois sont fondées en droite Raison, car dans cet État  chacun, dès qu'il le veut, peut être libre, c'est-à-dire vivre de son entier consentement sous la conduite de la Raison. De même encore les enfants, bien que tenus d'obéir aux commandements de leurs parents, ne sont cependant pas des esclaves ; car les commandements des parents ont très grandement égard à l'utilité des enfants. Nous reconnaissons donc une grande différence entre un esclave, un fils et un sujet, qui se définissent ainsi : est esclave qui est tenu d'obéir à des commandements n'ayant égard qu'à l'utilité du maître commandant ; fils, qui fait ce qui lui est utile par le commandement de ses parents ; sujet enfin, qui fait par le commandement du souverain ce qui est utile au bien commun et par conséquent aussi à lui-même.

Spinoza, Traité théologico-politique (1670)

samedi 4 août 2012

Love

Sheriff Truman : Anything we should be working on?
Albert Rosenfield : Yeah. You might practice walking without dragging your knuckles on the floor. Heh heh heh.
Sheriff Truman : Albert! Let's talk about knuckles. The last time I knocked you down, I felt bad about it, the next time's gonna be a real pleasure.
Albert Rosenfield : You listen to me. While I will admit to a certain cynicism, the fact is that I am a naysayer and hatchet-man in the fight against violence. I pride myself in taking a punch and I'll gladly take another because I choose to live my life in the company of Gandhi and King. My concerns are global. I reject absolutely: revenge, aggression and retaliation. The foundation of such a method... is love. I love you Sheriff Truman.
Dale Cooper: Albert's path is a strange and difficult one.

Twin Peaks (E10), David Lynch (1990)

vendredi 3 août 2012

All Of Us, Together

Cette fois, je crois bien que la Saison 4 de Top Tape est terminée. Comme chaque été, vous pourrez retrouver une mixtape bonus, celle-ci reprend les morceaux que j'ai passés au Glazart, lors de la carte blanche Radio Campus Paris.

Y figurent: Archie Bronson Outfit, Sonic Youth, StereoTotal, Piano Overlord, Liars, Suuns, Who Made Who, DIIV, Grizzly Bear, Bill Callahan, Bodies of Water, Rich Aucoin , Teen Daze et Passion Pit.

Playlist complète et écoute ici.


J'ai également mis à jour la page recensant tous les volumes de Top Tape sur ce blog :
http://arise-therefore.blogspot.fr/p/top-tape.html

J'en profite enfin pour signaler que l'émission spéciale consacrée aux meilleures sessions acoustiques enregistrées à Radio Campus Paris depuis près de 10 ans est en ligne.  
C'est dans Les Montagnes Russes que ça se passe (merci à Florent pour son invitation).
Le line-up est - forcément - impressionnant:
Sufjan Stevens, Grizzly Bear, Okkervil River, Dominique A, My Brightest Diamond...

jeudi 2 août 2012

Album Cover of the Week

Nous sommes le 2 août. Mois d'août > Vacances, Vacances > mer, Mer > habillage bleuté de circonstance (donc temporaire) pour Arise Therefore. Toujours en pochette d'album, quoiqu'impossible à identifier cette fois (par opposition à l'image que vous connaissez bien). 

Il faut croire que la saison est aux disparitions regrettées, après Chris Marker Lundi, c'est au tour de l'un des membres fondateurs d'Olivia Tremor Control de disparaître (à l'âge de 43 ans). Olivia Tremor Control, j'en parlais dans ces colonnes lorsque j'y exposais mon top50 des 90s (http://arise-therefore.blogspot.fr/2010/10/10-ans-50-albums-part9.html)... Une chanson, pour la route, tirée de l'indispensable Black Foliage [listen].

Continuons malgré tout de hisser le pavillon Bleu, dans le cadre de la rubrique Album Cover of the Week, avec cet album de Temper Trap (qui se regarde plus qu'il ne s'écoute)


the temper trap - s/t (PIAS, 2012)