mercredi 28 décembre 2011

L'émotion la plus forte et la plus ancienne de l'humanité

...c'est la peur, et la peur la plus ancienne et la plus forte est celle de l'inconnu.

C'est là la première phrase de l'article "Epouvante et surnaturel en littérature" écrit par HP Lovecraft en 1926 pour la revue "the Recluse". Quantité d'écrivains fantastiques y sont cités, et parmi eux, Edgar Poe:

Avant lui la masse des auteurs de fantastique avaient pour la plupart travaillé dans le noir ; sans comprendre les conditions psychologiques de la séduction de l’horreur, et plus ou moins entravés par le poids de certaines conventions littéraires vides telles que le happy end, la vertu récompensée, et en général une morale didactique creuse, la soumission aux normes et aux valeurs populaires, et l’effort de l’auteur pour faire passer dans l’histoire ses propres émotions et prendre parti pour les tenants des idées artificielles de la majorité. Poe, au contraire, saisit l’essentielle impersonnalité du véritable artiste ; il comprit que la fiction créatrice a seulement pour tâche d’exprimer et d’interpréter les faits et les sensations tels qu’ils sont, sans se soucier de ce qu’ils entraînent ou qu’ils prouvent — bien ou mal, attrait ou répulsion, exaltation ou dépression — l’auteur agissant comme un chroniqueur vigoureux et objectif plutôt que comme un professeur, un sympathisant ou un marchand d’opinion. Il vit clairement que tous les aspects de la vie et de la pensée peuvent pareillement offrir des sujets à l'artiste, et étant par tempérament enclin à l’étrangeté et à la mélancolie, il résolut d’être l’interprète de ces sentiments puissants et des nombreux événements qu’accompagnent la douleur plus que le plaisir, la déchéance plus que l’épanouissement, la terreur plus que la quiétude, et qui sont fondamentalement soit contraires soit indifférents aux goûts et aux sentiments traditionnellement affichés de l’humanité, et à la santé, l’équilibre mental, et le bien-être normalement communicatif de l’espèce.

Devant l'admiration de Lovecraft, et pour avoir entendu le portrait oval lu par Jean-Luc Godard dans Vivre sa Vie, c'était décidé, il fallait que je lise au moins les "histoires extraordinaires" d'Edgar Allan Poe.

mardi 27 décembre 2011

That stupid plastic container

I'm sorry, what were you asking me? Oh yes. That stupid plastic container I asked you to buy. You see, hydrofluoric acid won’t eat through plastic; it will however dissolve metal, rock, glass... ceramic. So there’s that.
Breaking Bad, The Cat's in the Bag... (S01E02)

Je conviens volontiers que cet article ne sera complètement compréhensible que par ceux qui connaissent la série... càd que je n'ai pas trop voulu dévoiler ce qui fait le chlorure de sodium (enfin le "sel" quoi) de ce gag sanglant.
Peut-être faut-il juste préciser que la deuxième image laisse apercevoir ce qui fut une baignoire.

dimanche 25 décembre 2011

Une image d'enfance

Ceci est l'histoire d'un homme marqué par une image d'enfance. La scène qui le troubla par sa violence, et dont il ne devait comprendre que beaucoup plus tard la signification, eut lieu sur la grande jetée d'Orly, quelques années avant la début de la Troisième Guerre Mondiale.

A Orly le dimanche, les parents mènent leurs enfants voir les avions en partance. De ce dimanche, l'enfant dont nous racontons l'histoire, devait revoir longtemps le soleil fixe, le décor planté au bout de la jetée, et un visage de femme.
Rien ne distingue les souvenirs des autres moments, ce n'est que plus tard qu'ils se font reconnaître, à leurs cicatrices. Ce visage qui devait être la seule image du temps de paix à traverser le temps de guerre, il se demanda longtemps s'il l'avait vraiment vu, ou s'il avait créé ce moment de douceur pour étayer le moment de folie qui allait venir...


La vidéo du dimanche soir...

En cette période de Noël, vous vous retrouvez coincé chez vos (beaux-)parents, et - par dessus le marché, désoeuvré? Cet article peut vous sauver.

Genèse: C'était lors du concert de Timber Timbre à la Cigale, le 3 décembre dernier. Derrière le groupe, des projections d'images fixes, en noir et blanc. Non loin de moi, une spectatrice avisée identifie alors leur source: La jetée de Chris Marker.

Mon premier contact avec ce réalisateur aura été tardif, puisque dans le courant des années 2000, lorsqu'il signait le documentaire prenant comme base narrative l'apparition de ces chats jaunes au large sourire sur les murs de la capitale parisienne (et d'autres villes): Chats Perchés. Il s'agissait bien entendu de l'aimable M. Chat, dont je ne cesse de parler sur ce blog.

Je ne connaissais pour autant pas ce film fondamental, datant de 1962. La jetée est un "photo-roman". Ce moyen métrage est (quasi) uniquement composé de plans fixes. L'action est rapportée par un narrateur.
Malgré cette forme austère, le résultat est saisissant, et l'histoire d'une grande force.

Beaucoup d'images sont marquantes: si je m'écoutais, c'est une dizaine d'entre elles qui illustreraient ce poste (notamment tous les plans où figure l'actrice Hélène Chatelain).

Vous avez 26min38 devant vous?
Il est temps de les prendre pour visionner cette oeuvre figurant dans quantités de classements de "best movies ever".


La Jetée, Chris Marker (1962)
Chats Perchés, Chris Marker (2004)
Citons également
L'armée des 12 singes, Terry Gilliam (1995)
inspiré du premier.

vendredi 23 décembre 2011

the missing link

Quand je réfléchis à ce dont je pourrais rendre compte ici et qui soit "esprit_de_noël_compatible", la seule chose qui me vienne à l'esprit, c'est Pictoplasma, l'exposition ludique actuellement à la Gaîté Lyrique.

Pictoplasma, à la base, c'est cette structure berlinoise qui met en lumière le Character Design dans l'Art, à travers conférences, festivals... et expositions à l'internationales, donc, telle "Post Digital Monsters" (vous avez dû voir les affiches dans le métro).

On y voit donc un grand nombre de créatures sorties de l'imagination de créatifs.

On y trouve aussi une installation appelée "the missing link" que j'ai particulièrement appréciée... (j'y suis resté pendant deux cycles)

Où l'on voit qu'une scénographie mystique parvient facilement à susciter émotions, et pourquoi pas dévotion (à l'endroit, ici, du Yeti).

Pictoplasma - Post Digital Monsters
jusqu'au 31 décembre à la Gaîté Lyrique

mercredi 21 décembre 2011

What's important about children

People, especially children, aren't measured by their IQ. What's important about them is whether they're good or bad... And these children are bad.

Wolf Rilla, le village des damnés (1960)

mardi 20 décembre 2011

La participation et la responsabilité de tous

«Depuis quarante ans, vous avez toujours entendu le premier jour de l’année, de la bouche de mes prédécesseurs, le même discours, avec seulement quelques variantes : comment notre pays fleurissait, combien nous avions fabriqué de nouveaux millions de tonnes d’acier, combien nous sommes tous heureux, combien nous avons confiance en notre gouvernement et quelles belles perspectives s’ouvrent devant nous !

«Je suppose que vous ne m’avez pas proposé à ce poste pour que je vous mente à mon tour. Notre pays ne fleurit pas. Le grand potentiel créateur et spirituel de nos nations n’est pas utilisé comme il se doit. Des branches entières de l’industrie produisent des choses qui n’intéressent personne, tandis que ce dont nous avons besoin nous manque toujours. L’Etat, qui s’appelle Etat des ouvriers, humilie et exploite les ouvriers. Notre économie arriérée gaspille une énergie rare. Le pays qui pouvait être fier, autrefois, de l’érudition de son peuple dépense tellement peu pour l’enseignement qu’il se trouve aujourd’hui à la soixante-douzième place mondiale dans ce domaine. […]

«Mais cela n’est pas encore l’essentiel. Le pire est que nous vivons dans un milieu moral pourri. Nous sommes malades moralement parce que nous sommes habitués à dire blanc et à penser noir. Nous avons appris à ne rien croire, à ne pas prêter attention l’un à l’autre, à ne nous occuper que de nous-mêmes. Des expressions comme l’amour, l’amitié, la pitié, l’humilité ou le pardon ont perdu leur profondeur et leur dimension et ne signifient, pour nombre d’entre nous, qu’une sorte de particularité psychologique aussi désuète que des salutations oubliées du temps passé, un peu risibles à l’heure des ordinateurs et des fusées cosmiques.

«Peu d’entre nous ont été capables d’exprimer à voix haute que les puissants ne devraient pas être omnipuissants […]. Le régime au pouvoir jusqu’ici - armé de son idéologie fière et intolérante - a rabaissé l’homme au niveau d’une force de production […]. Il a transformé des personnes douées et jouissant de leurs droits, travaillant intelligemment dans leur pays, en boulons d’une machine monstrueusement grande, grondante et puante, dont personne ne sait quel est le sens véritable. Cette machine ne sait rien faire d’autre que s’user elle-même, et avec elle tous ses boulons, lentement mais irrésistiblement.

«Si je parle de climat pourri […], je parle aussi de nous. Nous qui nous sommes habitués au système totalitaire, nous qui l’avons accepté comme un fait immuable, donc entretenu par nos soins. Autrement dit : nous tous - bien qu’à des degrés différents - sommes responsables de la dérive de la machine totalitaire. Nous ne sommes pas seulement ses victimes, mais nous sommes tous en même temps ses cocréateurs. Pourquoi parler ainsi ? Parce qu’il ne serait pas raisonnable de considérer le triste héritage des dernières quarante années comme quelque chose d’étranger, légué par un parent lointain. Nous devons tous au contraire accepter cet héritage comme quelque chose que nous avons nous-mêmes commis contre nous. Si nous le prenons ainsi, nous comprendrons qu’il dépend de nous tous d’en faire quelque chose.

«Nous ne pouvons pas faire porter la responsabilité de tout cela sur les gouvernements précédents, non seulement parce que cela ne répondrait pas à la vérité, mais encore parce que cela affaiblirait le devoir qui se pose aujourd’hui à chacun de nous, le devoir d’agir, indépendamment, librement, raisonnablement et vite. Détrompons-nous : le meilleur gouvernement, le meilleur Parlement et le meilleur président ne peuvent pas, à eux seuls, faire grand-chose. Et ce serait très injuste d’attendre la solution d’eux seulement. La liberté et la démocratie, cela signifie la participation et la responsabilité de tous. […] Si nous nous en rendons compte, les horreurs dont hérite la nouvelle démocratie tchécoslovaque ne nous sembleront pas aussi épouvantables. Si nous nous en rendons compte, l’espoir reviendra dans nos cœurs…»

Discours prononcé par Václav Havel le 1er janvier 1990, au lendemain de son élection à la Présidence de la République Tchécoslovaque.

Václav Havel, ses premières lectures, son rôle du printemps de Prague (1968) à la révolution de velours (1989), ses pièces, ses années en prison, sa personnalité, la cission Tchéquie/Slovaquie, tout ça est évoqué dans Libération.
C'est également que j'y ai lu ce discours.

Václav Havel est décédé le 18 décembre à l'âge de 75 ans.

lundi 19 décembre 2011

Sophie Marceau en toute liberté

Le Grand Webze, c'est un peu la déclinaison Web du grand mezze, cette pièce d'Edouard Baer et du Professeur Rollin, qui mettait en lumière de jeunes comédiens. Quoique pas tout à fait, puisqu'il s'agit d'une émission TV (et sans Edouard Baer). On y parle de l'interweb et de certains de ses singuliers acteurs.
Intéressant, pour voir comment la télé peut traiter internet... Dispensable dans l'absolu, malgré un sommaire décapant.
Voici celui de la troisième émission, tel qu'énoncé par le professeur: 

- Toute la lumière sur le rôle d'internet dans un traffic d'organes à grande échelle avec l'Asie du sud-est. Pas très gai, mais énorme 
- Ensuite, les images du Sofitel, celles qui ont été censurées par BFM: le grand Webze ose la transparence. Accrochez-vous au pinceau. 
- Une combine, mais parfaitement légale, pour gagner à coup sûr sur les sites de paris sportifs... pour les petits malins 
- La séquence XX Web, qui vient de dépasser je crois trois millions de vue sur le net, on est à trois millions et demi: 2 minutes 25 de Sophie Marceau en toute liberté - vous m'avez compris... 
- tout aussi explosif, un dialogue filmé, en caméra caché, entre Jean-Michel Aulas, l'entraîneur de l'OL et Grgo Leko le milieu de terrain du Dinamo Zagreb. Vous voyez les révélations auxquelles vous pouvez vous attendre.
- Et puis notre [invité] du vendredi soir, M. Johnny Depp, qui viendra nous rendre visite en fin d'émission !

Sommaire fictif, hein, évidemment...
Le grand Webzé, un vendredi par mois, sur France 5 ou en ligne.

samedi 17 décembre 2011

Women only / 2011 Best Album Covers (Part.3)

Suite et fin de ma sélection des plus belles pochettes de cette année, après les parties 1 et 2. Avec mon palmarès albums/chansons/concerts publié la semaine passée, cet article clôt la rétrospective 2011.

Samantha Savage Smith, Tough Cookie (autoproduit)
Cette pochette fera d'ailleurs bientôt l'objet d'un article Crossed Covers (peut-être vous rappelle-t-elle dores et déjà quelque chose)


Lana Del Rey, Video Games (Polydor)
(tiny mixtapes a plutôt retenu la pochette du vinyle)

Marissa Nadler, s/t (Box of Cedar)
(Je crois que je continue de confondre marissa, marnie, serafina, serenah et samara)


Purity Ring, Ungirthed (autoproduit)


Brigitte, Et vous, tu m'aimes? (3ème bureau)
Ceux d'entre vous qui jettent un oeil de temps en temps à la rubrique "Messages les plus consultés cette semaine" juste là, dans la colonne de droite, auront sans doute remarqué que l'article dans lequel j'ai publié cette pochette trone en tête des consultations depuis lors. Je ne me l'explique par vraiment, mais en tout cas, beaucoup de personnes auront googlé cet album tout au long de l'année.


Sonic Youth, Bande Originale Simon Werner a disparu (naive)


Discodeine, s/t (d-i-r-t-y)

Ce best of des pochettes de 2011 a failli se refermer sur Port Entropy de ShugoTokumaru, mais je viens de m'apercevoir que ce disque est sorti en 2010! Dommage...
Rendez-vous l'an prochain, mon répertoire "2012" est déjà prêt!

vendredi 16 décembre 2011

Only in Dreams / 2011 Best Album Covers (Part.2)

Deuxième volet du best of des pochettes d'albums de 2011, entamé hier.
Des masques, des visages, des figures (géométriques)...

Farewell poetry, hoping for the invisible to ignite (Gizeh)

Sbtrkt, s/t (Beggars Banquet)


Piano Chat, Ours Molaire (Kythibong)


Dum Dum Girls, Only in Dreams (Sub Pop)

Eleanor Friedberger, Last Summer (Merge)

Dog Day, Deformer (Exclaim)



Gold Panda, Companion (Ghostly International)


Africa Hitech, 93 Million Miles (Warp)

(à suivre...)

jeudi 15 décembre 2011

the Ornament / 2011 Best Album Covers (Part.1)

Arise Therefore étant un blog s'intéressant autant à l'image, qu'au son et aux textes, il était naturel que tôt ou tard, je me livre à l'exercice de la sélection des plus belles pochettes d'albums de l'année... D'autant que ça fait quand même un moment qu'on ne peut plus vraiment compter sur le top 25 publié par Tiny Mix Tapes [exemple], qui flirte parfois de manière surprenante avec les worst album covers choisies par Pitchfork.

Evidemment, les choix que je m'apprête à vous présenter sont tout aussi subjectifs.
Je n'ai pas fait de classement, préférant une juxtaposition par similitudes.

(Au fait, si quelqu'un ici connait une plateforme de blog qui permet de faire du scrolling horizontal, l'information m'intéresse vivement!)

Première partie (sur trois)


Fool's Gold, leave no trace (iamsound)


Blue Sky Black Death, noir (Fake Four Inc)
Je suis pleinement conscient du travers indie/hipster qui consiste à trouver toute photo vintage un peu ratée avec des couleurs [artificiellement] passées tellement belle. J'ai néanmoins retenu cet album de Blue Sky Black Death et celui de Girls Names...


Girls Names, Death to me (Slumberland)


Tycho, Dive (Ghostly)
(d'autres artworks par Scott Hansen aka Tycho, dans ce précédent article)


Gold Leaves, the ornament (Sub Pop)


the War on Drugs, Slave Ambient (Secretly Canadian)


M83, Hurry Up, We're Dreaming (Naive)


Ensemble, Excerpts (Fat Cat)
(cf. aussi la pochette du single)

(à suivre...)

mercredi 14 décembre 2011

Troisième oeil

C'était lundi soir, Third Eye Foundation se produisait à la Fondation Cartier.

A la gauche de Matt Elliott, Chapelier Fou...
et à sa droite, Chris Adams de Hood (meilleur groupe du monde, faut-il le rappeler)

lundi 12 décembre 2011

2011, Un palmarès

Ca y est, je suis tombé d'accord avec moi-même sur mon palmarès musical pour cette année 2011!
Les year end lists jusqu'à présent publiées sont dominées par Bon Iver et Girls (côté américain) et PJ Harvey côté anglais. Rien de tout ça ici, en tout cas parmi les 10 albums de tête.

L'année ayant été riche, j'énumère par la suite une pelletée d'albums remarquables, sans oublier bien sûr les chansons à retenir.
Les concerts / sessions, les attentes 2012, et c'est emballé.

N'hésitez pas à partager votre sélection personnelle dans les commentaires !

A noter que le présent palmarès sera synthétisé sous deux formes:
Dans la page Hit Parade de ce blog, et puis sur la bande FM (93.9), dans le prochain volume (le cinquième) de Top Tape, ce sera le dimanche 25 décembre à 19h (trop facile à retenir).

Dernière chose (déjà évoquée dans ces colonnes) : une sélection des pochettes d'albums les plus réussies sera publiée dans les prochains jours.



les Albums
Snowman - Absence
Metronomy - English Riviera
Dark Dark Dark - Wild Go / Bright Bright Bright
Wu Lyf - Go tell fire to the mountain
My Brightest Diamond - All Things Will Unwind
Tape - Revelationes
Tim Hecker - Ravedeath 1972
Bill CallahanApocalypse
the Black Keys - El Camino
Psykick Lyrikah - Derrière moi

Mais aussi :
Alden Penner - Odes to the house
A$AP Rocky - Live Love A$AP
the Babies - s/t
Balam Acab - See Birds EP
Caught in the wake forever - all the hurt that hinders home
Chapelier Fou - Al Abama
diskJokke - Sagara
Donato Wharton - A White Rainbow Spanning The Dark
Driver Drive Faster - Open House
Ensemble - Excerpts
the Feelies - Here Before
François and the Atlas Mountains - E Volo Love
Grumbling Fur - Furrier
Guy Boratto - III
HauschkaSalon des Amateurs
Housse de Racket - Alesia
Jérôme Minière - le Vrai le Faux
KakkmaddafakkaHest
La Dispute - Wildlife
Little WingsBlack Grass
Moonface - Organ Music not Vibraphone Like I'd Hoped
Nick Diamonds - I am an Attic
Novö - Sur une courbe continue sans tangeante
Okkervil River - I am very far
PapercutsFading Parade
PJ Harvey - Let England Shake
the Rural Alberta Advantage - Departing
Rone - So So So EP
Stranded Horse - Humbling Tides
SBTRKT - s/t
Smith WesternsDye It Blonde
Stupeflip - the hypnoflip invasion
Talib Kweli - Gutter Rainbows
Tim Hecker - Dropped Pianos
Tycho - Dive
Ugly Duckling - Moving At Breakneck Speed
Wet Illustrated - 1x1x1

Un top 10 pas si facile à boucler, notamment pour le choix des deux derniers représentants. Le concert palpitant de My Brightest Diamond est en grande partie responsable de la place de l'album dans le peloton de tête. Sans compter qu'il aura fallu intégrer l'album des Black Keys, paru tout récemment (il a d'ailleurs échappé aux listes trop précoces, cf. Stereogum)... Et puis plus le temps passe, plus l'album de Tim Hecker remonte dans le classement.

De manière générale, cette année, il y a beaucoup d'albums ambiants / expé / néo-classiques /post-rock (instrumentaux, quoi) qui m'auront bien plu. Ca explique la présence ici de Caught in the Wake forever, Donato Wharton, Diskjokke, Hauschka, Tim Hecker, Grumbling Fur, Tapes, auxquels j'aurais pu ajouter Esmerine ou Peter Broderick.


Les meilleures chansons (en plus d'un certain nombre contenues dans les albums sus cités)
13&God - Beat on Us ; Apparat – Ash/Black Veil ; Atlas Sound - Praying Man ; Austra - Beat And The Pulse ; Breton - Pace Maker ; Celebration - What's This Magical ; Clap Your Hands Say Yeah - Same Mistake ; Crystal Fighters – Follow ; Dark Captain - Submarines ; Erland & The Carnival – I’m Not Really Here ; Explosions In The Sky – Trembling Hands ; the Finkielkrauts – incorrect ; Future Islands - Before The Bridge ; Hospital Ships - Galaxies ; Hundreds – Fighter ; Jean-Louis Murat - Sans pitié pour le cheval ; Jens Lekman - An Argument with Myself ; Loney Dear - Largo ; Matt Elliott - Dust Flesh and Bones ; the Mountain Goats – The Autopsy Garland ; Other Lives - Weather ; Radical Face - Ghost Towns ; the Rapture – How Deep Is Your Love ; the Rural Alberta Advantage – The Breakup ; Siskyiou - Revolution Blues ; the Strokes – Metabolism ; Thee Oh Sees - Corprophagist (A Bath Perhaps) ; Tied & Tickled Trio and Billy Hart – Calaca ; the Wave Pictures - Now Your Smile Comes Over In Your Voice ; Xiu Xiu - Daphny ; Zak Laughed – Unknown Meaning

les Concerts :
29/10 Diabologum @ Rockomotives / Vendôme
29/11 My Brightest Diamond @ Café de la Danse

puis (par ordre antichronologique)
24/11 Gang Gang Dance @ Fleche d'or
25/10 Metronomy @ SAT / Montréal
15/9 Man Man + Wave Pictures @ Café de la Danse
3/7 Pulp @ Hyde Park / Londres
26/6 Hauschka @ Gaîté Lyrique
20/5 Bill Callahan @ Café de la Danse
9/5 Sufjan Stevens @ Olympia
4/2 Richard III (feat. Arm + Olivier Melano) @ Maison des Arts de Créteil
14/1 Godspeed you Black Emperor @ La Villette

Les Meilleures Sessions (enregistrées à Radio Campus Paris) :
Pete & the Pirates ; Dark Dark Dark ; Dean & Britta ; Jérôme Minière

Les plus Belles pochettes [nouveau!]
à suivre dans la quinzaine qui suit...

Espoirs / Attentes 2012
Breton ; Matt Elliott ; We are Trees ; Sacha di Manolo ; de nouvelles prod de Clams Casino ; les prochains Mt Eerie, Notwist et peut-être Olivia Tremor Control ; Orcas (?)

dimanche 11 décembre 2011

La vie aquatique

Supposedly, Cousteau and his cronies invented the idea of putting walkie-talkies into the helmets, but we made ours with a special rabbit ear on the top so we could pipe in some music
Wes Anderson, the Life Aquatic (2004)

vendredi 9 décembre 2011

Permanent Wave

Tandis que je prépare mon best of pochettes de l'année 2011 (une première sur Arise Therefore!), quelques opportunités de Crossed Covers me sautent aux yeux.


Lana Del Rey, VideoGames / Blue Jeans (Polydor, 2011)
Amy Winehouse, Lioness: Hidden Treasures (Island, 2011)
[RIP]

mardi 6 décembre 2011

Dust, Flesh and Bones


Top Tape Vol.3 (S4) est en ligne !
Avec son rythme désormais mensuel, l'émission devient rare. Profitez-en, donc.

Ce mois-ci, plein de petits groupes trop bien, Siskyiou, Wet Illustrated, Breton, un peu de hip-hop à la fin, et des trucs plus connus, Atlas Sound, Tom Waits, Matt Elliott et la plus belle chanson du monde du mois de novembre par Radical Face.

Bonne écoute !


"Encore Matt Elliott!" pourriez-vous spontanément 'commenter', après deux articles qui auront largement couvert sa discographie, via les visuels de ses albums...
Bah oui.

Il faut dire qu'il ressort un album /folk/ qui s'annonce superbe (the Broken Man), en témoigne le premier single que vous pouvez écouter dans l'émission sus liée, ou même, tiens, directement là (ça dure 9'16 quand même):
La couverture est à nouveau signée Uncle Vania.

Some things are so dark that woe betide the light that shines on them
I swear to god I thought it was a sign
This shallow grave recedes with every darkened patch of sky
The withered, wearied features start resembling mine
And in the disparate clamour of the chaos that surrounds you
It's hard to know which of the voices that you hear
Are your own

Some things scar your heart so deeply that a howl is not enough
To adequately purge the soul of pain
Still you yearn for contact but the burden that you shoulder means
you'll never trust a living soul again
And in the disparate clamour of the chaos that surrounds you
It's hard to know which of the voices that you hear
Are your own

This is how it feels to be alone, just like we'll die alone

This is how it feels to be alone
This is how it feels to be alone
This is all that we can call our own
Dust flesh and bone
This is how it feels to be alone
Just like we'll die alone

Matt Elliott - dust, flesh and bones
the broken man (Ici d'ailleurs, 2012)

Par ailleurs, Third Eye Foundation sera en concert lundi 12 décembre à la Fondation Cartier.

Prochain et dernier épisode de la saga consacrée à une sélection d'artiste designers de pochettes d'albums: John Dyer Baizley (également membre du groupe Baroness).


D'ici là, tradition oblige, j'aurai publié mon récapitulatif de l'année 2011.

lundi 5 décembre 2011

Des gynmastiques mentales extrêmement difficiles

Larry O'Rourke détourna les yeux pour ne plus le voir. Il se livrait à des gynmastiques mentales extrêmement difficiles pour essayer de paraître calme et de ne point manifester les abominables sentiments qui le tourmentaient. Il se sentait en enfer. Il aurait bien voulu pleurer comme un gosse ; mais son rôle de sous-chef d'un groupe d'insurgés au crépuscule d'une rébellion manquée (*) lui interdisait les larmes de l'enfance. Il avait essayé de prier, mais ça n'y faisait rien. Alors, il se récitait son cours d'ostéologie, pour se changer les idées.

On est toujours trop bon avec les femmes, Raymond Queneau (1947)

(*) Pour le contexte historique, se reporter au premier article lié à ce roman

[Etude de myologie d'un avant-bras, étude d'ostéologie d'une main]

dimanche 4 décembre 2011

Un weekend en images...

...avec tout d'abord "Simon Werner a disparu" que j'ai enfin pu visionner. Encore un film qui doit tout à Rashômon, pour la narration multi points de vue (et sans doute aussi à Elephant).
Je ne résiste pas au plaisir de publier à nouveau cette première photo... La première fois, c'était dans la rubrique "Album cover of the week", pour la bande originale signée Sonic Youth.



Puis l'expo Diane Arbus (annoncée ici)...


J'aime bien celle-ci...
avec cette pose et ce regard à la Laura Palmer.


Et enfin les 2h26 du Cheval de Turin, le dernier film de Béla Tarr. Deux sujets dépeints avec d'infimes variations au fil des jours, jusqu'à l'épure finale.

Je préfère tout de même largement "Les harmonies Werkmeister".
D'autres Béla Tarr, dans le cycle actuellement programmé au Centre Pompidou.

Fabrice Gobert, Simon Werner a disparu (2010)
Diane Arbus, Untitled 3 (1971)
Diane Arbus, Girl in a coat lying on her bed, N.Y.C. (1968)
Béla Tarr, le cheval de Turin (2011)