mercredi 30 avril 2014

Music won't save you from anything

Sur le même thème que la musique magique chantée par Frànçois and the Atlas Mountains, mais avec un assertion opposée :


Music won't save you from anything but silence.
Not from heartbreak, not from violence.


Piano Magic, (Music Won't Save You From Anything But) Silence
Writers Without Homes (4AD, 2002)

mardi 29 avril 2014

Ou l'amour est un bien, ou c'est un mal. Si c'est un bien, il faut croire en lui

Je voulus l’interrompre. « Laissez-moi, laissez-moi, dit-elle ; il faut qu'un jour je vous parle aussi. Voyons ; pourquoi doutez-vous de moi ? Depuis six mois, de pensée, de corps et d'âme, je n'ai appartenu qu'à vous. De quoi osez-vous me soupçonner ? Voulez-vous partir pour la Suisse ? je suis prête, vous le voyez. Est-ce un rival que vous croyez avoir ? envoyez-lui une lettre que je signerai et que vous mettrez à la poste. Que faisons-nous ? où allons-nous ? prenons un parti. Ne sommes-nous pas toujours ensemble ? Eh bien ! pourquoi me quittes-tu ? je ne peux pas être à la fois près et loin de toi. Il faudrait, dis-tu, pouvoir se fier à sa maîtresse ; c'est vrai. Ou l'amour est un bien, ou c'est un mal ; si c'est un bien, il faut croire en lui ; si c’est un mal, il faut s'en guérir. Tout cela, vois-tu, c'est un jeu que nous jouons ; mais notre cœur et notre vie servent d'enjeu, et c'est horrible. Veux-tu mourir ? ce sera plus tôt fait. Qui suis-je donc pour qu’on doute de moi ? »

Alfred de Musset, La Confession d'un Amant du Siècle (1836)

(je ne saurais mieux dire)

dimanche 27 avril 2014

Rêves d'enfant

" J'ai peur des rêves. Je marche dans une maison, et puis plein de snipers m'encerclent ...Et là, ils me tirent dessus. Ici, là, là, et là."


"Syrie: la vie obstinément", un reportage tournée à Alep durant l'été 2013.
On y suit notamment une famille (trois filles, un garçon et leurs parents), dont le père est partie prenante du front de libération.
A voir jusqu'au 5 mai sur arte+7


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Une rue, à Alep. Les bâches tendues masquent la vue
et visent à empêchent les snipers de tirer

jeudi 24 avril 2014

La musique magique


[...]
Heureusement qu'il y a la musique magique
L’amour a déçu

Frànçois and the Atlas Mountains, Piano Ombre (Domino, 2014)

lundi 21 avril 2014

Pour en finir avec le “bonheur”

Partant du constat que les livres traitant de la quête du bien-être et du bonheur se multiplient et deviennent quasi-systématiquement des succès de librairie, cette critique lue sur le site des Inrockuptibles présente en réaction l'ouvrage Pour en finir avec le "bonheur".

Je n'aurai probablement jamais ce livre entre les mains, aussi me contenté-je de reproduire sans vergogne les deux tiers de la critique (car l'analyse est intéressante) 

S'il "n’y a pas de honte à préférer le bonheur" (Albert Camus), cette obsession cache un vice plus pernicieux que l'aspiration légitime à vouloir "réussir sa vie" : sa dérive normative et apolitique. Comme le souligne André Guigot dans Pour en finir avec le "bonheur" (Bayard), l’aspiration au bonheur est une "injonction terrifiante, absolument normative et inséparable d'une police des conduites". Trop parler du bonheur est le signe d’une manière froide de l’appréhender comme une "performance" individuelle, une lutte de soi contre soi convoquant des recettes fixes (vaincre ses peurs, se détacher du monde, équilibrer les plaisirs, vivre selon sa nature, atténuer la tristesse), même si chacun pressent que le bonheur ne surgit que lorsqu'on ne l'a pas cherché ; il est inversement proportionnel à l’obsession qu'on lui porte.

Ces voyages au pays du bonheur forment l’indice de l’abandon collectif dont nous sommes victimes et acteurs. "Seul compte le bien-être individuel, le salut de sa petite tribu", regrette Guigot. "On se moque des utopies du grand soir en rabaissant sournoisement l'étalon d’une vie réussie à l’égoïsme le plus décomplexé", renchérit-il. Et comme s'en désole Roland Gori, dans Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux?, le déclin de la participation citoyenne aux affaires publiques "va de pair avec cette recherche d’un bonheur restreint au domaine privé". L'injonction au bonheur devient le plus sûr "allié de la servitude". En son nom, on serait prêt à renoncer à notre liberté, celle d’assumer le risque même de l’existence, le jeu de l'aléatoire, sans autre promesse que celle du plaisir de jouer, de gagner mais aussi de perdre.

Jean-Marie Durand (Les Inrockuptibles)
André Guignot, Pour en finir avec le "bonheur" (2014)

dimanche 20 avril 2014

Their Rise


Hold your Horses! @ Square d'Anvers, hier (Sam. 19/12),
à l'occasion du Disquaire Day.

Leur EP "Your Fall" sortait ce jour. Il permet de patienter avant la sortie de leur premier album, financé par une campagne kisskissbankbank l'été dernier.

C'était mon sixième concert de HYH depuis 2009!
(c'est dire tout le bien que je pense d'eux... mais, en lecteurs attentifs et avisés, vous savez)

samedi 19 avril 2014

La conquête de la liberté

En lisant l'histoire de la chute de l'Empire romain, il est impossible de ne pas s'apercevoir du mal que les chrétiens, si admirables dans le désert, firent à l'État dès qu’ils eurent la puissance. « Quand je pense, dit Montesquieu, à l'ignorance profonde dans laquelle le clergé grec plongea les laïques, je ne puis m'empêcher de le comparer à ces Scythes dont parle Hérodote, qui crevaient les yeux à leurs esclaves, afin que rien ne pût les distraire et les empêcher de battre leur lait. – Aucune affaire d'État, aucune paix, aucune guerre, aucune trêve, aucune négociation, aucun mariage, ne se traitèrent que par le ministère des moines. On ne saurait croire quel mal il en résulta. »

Montesquieu aurait pu ajouter : Le christianisme perdit les empereurs, mais il sauva les peuples. Il ouvrit aux Barbares les palais de Constantinople, mais il ouvrit les portes des chaumières aux anges consolateurs du Christ [...] [et ainsi à] l’espérance, amie des opprimés.

Voilà ce que fit le christianisme ; et maintenant, depuis tant d’années, qu’on fait ceux qui l’ont détruit ? Ils ont vu que le pauvre se laissait opprimer par le riche, le faible par le fort, par cette raison qu’ils se disaient : Le riche et le fort m’opprimeront sur la terre ; mais quand ils voudront entrer au paradis, je serai à la porte et je les accuserai au tribunal de Dieu. Ainsi, hélas ! ils prenaient patience.

Les antagonistes du Christ ont donc dit au pauvre : Tu prends patience jusqu'au jour de justice, il n'y a point de justice ; tu attends la vie éternelle pour y réclamer ta vengeance, il n'y a point de vie éternelle ; tu amasses dans un flacon tes larmes et celles de ta famille, les cris de tes enfants et les sanglots de ta femme, pour les porter au pied de Dieu à l’heure de ta mort ; il n’y a point de Dieu.

Alors il est certain que le pauvre a séché ses larmes, qu'il a dit à sa femme de se taire, à ses enfants de venir avec lui, et qu'il s’est redressé sur la glèbe avec la force d’un taureau. Il a dit au riche : Toi qui m’opprimes, tu n'es qu’un homme ; et au prêtre : Tu en as menti, toi qui m'as consolé. C’était justement là ce que voulaient les antagonistes du Christ. Peut-être croyaient-ils faire ainsi le bonheur des hommes, en envoyant le pauvre à la conquête de la liberté.

Mais si le pauvre, ayant bien compris une fois que les prêtres le trompent, que les riches le dérobent, que tous les hommes ont les mêmes droits, que tous les biens sont de ce monde, et que sa misère est impie ; si le pauvre, croyant à lui et à ses deux bras pour toute croyance, s’est dit un beau jour : Guerre au riche ! à moi aussi la jouissance ici-bas, puisqu'il n’y en a pas d'autre ! à moi la terre, puisque le ciel est vide ! à moi et à tous, puisque tous sont égaux ! ô raisonneurs sublimes qui l'avez mené là, que lui direz-vous s'il est vaincu ?

Sans doute vous êtes des philanthropes, sans doute vous avez raison pour l'avenir, et le jour viendra où vous serez bénis ; mais pas encore, en vérité, nous ne pouvons pas vous bénir. Lorsque autrefois l’oppresseur disait : À moi la terre ! – À moi le ciel, répondait l’opprimé. À présent que répondra-t-il ?

Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes ; [...] Tout ce qui était n'est plus ; tout ce qui sera n'est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.

Alfred de Musset, La Confession d'un Amant du Siècle (1836)

mardi 15 avril 2014

Je me sens vivant aujourd'hui

Oh mon amour, je me sens vivant aujourd'hui
et la ville semble propre et calme
et plus personne on dirait n’habite ici
les boulevards avec les arbres
on dirait la campagne à Paris
On dirait les années 70
comme dans les films
comme quand j’étais petit
On marche au ralenti
je marche et tu marches
au ralenti
Tu me vois tu souris
Je souris
je te vois
je te vois d’ici...
Oh mon amour je me sens vivant aujourd'hui
et ma tête semble propre et calme
comme quand j'étais petit
et plus personne on dirait n’habite ici....

Mendelson, 70
Seuls au sommet (Prohibited records, 2003)

samedi 12 avril 2014

True Detective, Saison 2 - les repérages


Ca pourrait, non?

En vrai, ces clichés ont été pris en 1909 / 1910 par Sergueï Mikhaïlovitch Procoudine-Gorsky (1863-1944). Il a parfait le procédé de trichromie, et a parcouru la Russie pré-révolutionnaire réalisant ainsi environ 3500 vues (dont 1902 subsistent aujourd'hui).

Une centaine d'entre elles sont exposées au musée Zadkine à Paris, jusqu'au 18 mai.
L'intérêt, vous l'aurez compris, est donc de voir des photos couleurs de cette époque, qui plus est prises (et cadrées) avec un sens artistique indéniable.

jeudi 10 avril 2014

La perfection, ami, n'est pas faite pour nous

"Par-delà bien et mal" a rejoint l'étagère Philosophie, et je peux désormais changer de sujet et de style, puisque le prochain ouvrage à noircir ces colonnes sera un le roman d'Alfred de Musset, "Confession d'un enfant du siècle".

Du Romantisme, et un personnage principal un poil sentimentaliste, en train de construire son expérience relationnelle : ce roman s'apprécie sans doute d'avantage à 18 ans.

J'en reproduirai cependant dans les semaines à venir des passages (mouvement entamé un peu plus tôt), notamment cette tirade de l'expérimenté Desgenais au jeune Octave, désespéré après la découverte de l'infidélité de sa "maîtresse".


Où il est question de "perfection"
(en tant que concept générique... mais en des termes qu'on pourra également appliquer aujourd'hui aux corps parfaits qui peuplent publicités et papiers glacés)


« Octave, me dit-il, d'après ce qui se passe en vous, je vois que vous croyez à l'amour tel que les romanciers et les poètes le représentent ; vous croyez, en un mot, à ce qui se dit ici-bas et non à ce qui s'y fait. Cela vient de ce que vous ne raisonnez pas sainement, et peut vous mener à de très grands malheurs.
Les poètes représentent l'amour, comme les sculpteurs nous peignent la beauté, comme les musiciens créent la mélodie : c'est-à-dire que, doués d'une organisation nerveuse et exquise, ils rassemblent avec discernement et avec ardeur les éléments les plus purs de la vie, les lignes les plus belles de la matière et les voix les plus harmonieuses de la nature. Il y avait, dit-on, à Athènes une grande quantité de belles filles ; Praxitèle les dessina toutes l'une après l'autre ; après quoi, de toutes ces beautés diverses qui, chacune, avaient leur défaut, il fit une beauté unique, sans défaut, et créa la Vénus. Le premier homme qui fit un instrument de musique et qui donna à cet art ses règles et ses lois, avait écouté longtemps, auparavant, murmurer les roseaux et chanter les fauvettes. Ainsi les poètes, qui connaissaient la vie, après avoir vu beaucoup d'amours plus ou moins passagers, après avoir senti profondément jusqu'à quel degré d'exaltation sublime la passion peut s'élever par moments, retranchant de la nature humaine tous les éléments qui la dégradent, créèrent ces noms mystérieux qui passèrent d'âge en âge sur les lèvres des hommes : Daphnis et Chloé, Héro et Léandre, Pyrame et Thisbé.
Vouloir chercher dans la vie réelle des amours pareils à ceux-là, éternels et absolus, c'est la même chose que de chercher sur la place publique des femmes aussi belles que la Vénus, ou de vouloir que les rossignols chantent les symphonies de Beethoven.
La perfection n'existe pas ; la comprendre est le triomphe de l'intelligence humaine ; la désirer pour la posséder est la plus dangereuse des folies. Ouvrez votre fenêtre, Octave ; ne voyez-vous pas l'infini ? ne sentez-vous pas que le ciel est sans bornes ? votre raison ne vous le dit-elle pas ? Cependant concevez-vous l'infini ? vous faites-vous quelque idée d'une chose sans fin, vous qui êtes né d'hier et qui mourrez demain ? Ce spectacle de l'immensité a, dans tous les pays du monde, produit les plus grandes démences. Les religions viennent de là ; c'est pour posséder l'infini que Caton s'est coupé la gorge, que les chrétiens se livraient aux lions, que les huguenots se jetaient aux catholiques ; tous les peuples de la terre ont étendu les bras vers cet espace immense, et ont voulu le presser sur leur poitrine. L'insensé veut posséder le ciel ; le sage l'admire, s'agenouille, et ne désire pas.
La perfection, ami, n'est pas plus faite pour nous que l'immensité. Il faut ne la chercher en rien, ne la demander à rien : ni à l'amour, ni à la beauté, ni au bonheur, ni à la vertu ; mais il faut l'aimer, pour être vertueux, beau et heureux, autant que l'homme peut l'être.

Alfred de Musset, La Confession d'un Amant du Siècle (1836)

mardi 8 avril 2014

Pitchfork's annual SXSW parties (Day and Night)

C'était il y a 3 semaines... les plateaux de Pitchfork au festival SXSW d'Austin (en extérieur, au French Legation Museum, et le soir à la Central Presbyterian Church).

J'avais loupé les photos. J'en reprends certaines ici, car elles fleurent bon le printemps et l'indie rock. (et puis c'est une habitude)

Future Islands (photo by Trent Maxwell)
Empress Of (photo by Trent Maxwell)
Perfect pussy (photo by Trent Maxwell)
Kelela (photo by Erez Avissar)
indie kiddo, photo by Erez Avissar
Mark Kozelek (photo by Tonje Thilesen)
Hundred Waters (photo by Tonje Thilesen)
Angel Olsen (photo by Tonje Thilesen)
La suite :

dimanche 6 avril 2014

Best movie opening credits ever



Il est bon dans une vie de savoir qu'il y a des films de David Lynch qu'on n'a pas encore vus... "Lost Highway" était de ceux-là.
La surprise était d'autant meilleure que j'ignorais complètement le pitch (l'associant inconsciemment au "Crash" de Cronenberg sorti dans la même période).

L'obscurité se fait, la bobine démarre, et là, j'assiste à une séquence d'opening credits saisissante, que je qualifie sans conteste de Best movie opening ever.


Play it loud and fullscreen (double-clic)

Lost Highway, David Lynch (1997)
David Bowie, I'm deranged (Outside, 1995)
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J'ignore qui a pour la première fois exprimé l'idée selon laquelle la construction de ce film ressemblait à celle d'un ruban de Moebius, mais c'est très très bien vu.
Deux faces qui n'en forment qu'une, et une structure en boucle.

(le ruban de Mobius présente en effet la particularité d'avoir un seul bord, et une unique face. Coupé dans le sens de la longueur, il constitue toujours unique objet. Fascinant, n'est-il pas?)

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Bonus :
Get Well Soon - I'm Deranged (David Bowie Cover)


samedi 5 avril 2014

L’instant favorable

Le problème de l’attente — Il faut d’heureux hasards et nombre de circonstances imprévisibles pour qu’un homme supérieur en qui sommeille la solution d’un problème parvienne à agir au bon moment, parvienne, pourrait-on dire, à « opérer sa percée » lorsque l’heure est venue. Cette chance, ordinairement, ne se produit pas, et on trouve aux quatre coins du monde des hommes qui attendent, qui savent à peine combien ils attendent et encore moins qu’ils attendent en vain. Il arrive aussi que l’appel, ce hasard qui donne « permission » d’agir, survienne trop tard, lorsque la meilleure partie de la jeunesse et l’énergie nécessaire pour agir se sont déjà usées dans l’inaction; et combien ont senti avec horreur, au moment où ils « s’éveillaient en sursaut », que leurs membres restaient engourdis, que leur esprit était devenu trop pesant! « Il est trop tard », se dirent-ils alors, devenus sceptiques sur leur compte et désormais inutiles pour toujours. Le « Raphaël sans mains », ce mot étant pris en son sens le plus large, ne serait-il pas la règle au royaume du génie, et non pas l’exception? Le génie n’est peut-être pas tellement rare, mais les cinq cents mains qu’il lui faut pour dompter [...] « l’instant favorable ».

Nietzsche, Par-delà bien et mal (1886)

mercredi 2 avril 2014

I'd wager my boots on it - a Cassie Berman interview


Le point de départ de l'interview de Coming Soon que je publiais un peu plus tôt était la participation de Cassie Berman à l'un des titres de leur nouvel album.

Quant aux motivations premières : Curiosité artistique, mais aussi une simple envie d'avoir des nouvelles de Silver Jews, silencieux depuis 2009.

Consécutivement à nos premiers échanges, Howard Hugues (de Coming Soon, hein, vous suivez) m'a fait la bonne surprise de pousser quelques questions à l'attention de Cassie Berman.

Et voici ses réponses (sur un ton assez badin)

So, what's with music, currently in your life ?
David and I live in a four bedroom house. It’s just us and our dog, so we each get our own room to be whatever we want in. I call my room the teenager room, because it is filled with all my favorite things and has a little pink bed. Whenever I find myself lonely, or brave feeling, or missing music, or I have a beat in my head, or I want to learn a Tammy Wynette song, I hang out in my teenager room. There I strum an old, out of tune guitar, jot down ideas, thumb through ancient books of Chinese poetry, punk photography and other oddities, sometimes plug in my bass to make a drone, etc. I sing to myself while doing any or all of those things, and if it’s good enough to remember, it becomes a song of sorts. I haven’t really done anything with these songs…But I have a name for them: “Sullen Juvenalia.”

David, Cassie... et leur chien, donc (Pochette du Tennessee EP, 2001)

Anything recorded yet?
Yes! Thanks to my dear brother, Joseph and his friend Elio. Like I said, I have no ambition for my songs to be heard. But if you make music all by yourself with no time constraint and no technological know-how, what ends up happening is that you pour out your heart. I played a few songs I’d written for Joseph, and he could not believe he was the only person in the world to hear them besides my dog. My brother is an amazing musician who lives in Boston, and he has all kinds of talented friends. Joseph arranged a session for me in Boston with our friend, Elio DeLuca, who runs The Soul Shop, an insanely awesome, all-analog studio. In one day Elio and Joseph managed to convince me that the 5 songs I brought were the greatest thing I could do. It was just me playing by myself, on a guitar my brother picked up in the junk shop a week before, and singing as quietly as I wanted to due to the fantastic mice. In the end, my songs sounded just like I’d dreamt them to sound. We were all really proud of the work. Then I went back to Nashville and completely chickened out of playing them for anyone else...

By the way, when did you join the band?
Which band : Aerial M, Hallelujah the Hills, Silver Jews, Coming Soon or Led Zeppelin?

David Pajo et Cassie - alors - Marrett lors d'une Peel Session d'Aerial M
le 3 mars 1998
What's about this collaboration with Coming Soon?
I adored working with Coming Soon! I’ve loved Coming Soon from the first recordings, but have never seen the group play live. Howard and I became fast friends in 2006, when the Silver Jews played Paris for the first time, and he’s been kind enough to supply me with regular doses of new Coming Soon music ever since. Their records have brought me tons of joy, and yet, here I am in Nashville, TN, and there they are in Paris, France. In other words, our paths don’t cross much. So the opportunity to collaborate with a group that was very real in sound, yet with musicians who were mostly imaginary to me was a fun concept. I suspect this may be what Barbra Streisand felt like when she got the call to record with the Bee Gees.

How did you work together?
I pretended I was in a tiny, tiny room with Coming Soon playing super loud. Then I dipped my mouth into tropical water on the Gulf of Mexico and sang a few notes. Coming Soon was there on the beach in France to catch the notes. They put them in a jar, carried the jar back to the studio and made my voice part of the band in the tiny, tiny room.

Last but inevitable question: will the Joos record/play live ever again?
I'd wager my boots on it.

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Wager (wagered, wagered) : v.t., parier.

On termine cette interview sur une note pleine de promesses !
Merci encore à Howard Hugues, et puis, pour poursuivre sur ma lancée, peut-être que je prendrai le temps de retranscrire l'interview de David Berman quasi-inédite que j'avais réalisée  en 2006.

Ceci dit, chers lect-eurs/-rices potentiellement insensibles à la musique de Silver Jews, rassurez-vous, Arise Therefore gardera dans les jours à venir la même variété de sujets.

mardi 1 avril 2014

Stay Happy There [Top Tape]


Top Tape Vol.6 (S6), c'était ce dimanche, et la mixtape est en ligne :

Bon, c'est bien simple, j'adore tout ce que j'ai diffusé, et il y a pour moi ce soir beaucoup de chansons remarquables (à l'échelle de l'année) : la délicieuse pop psyché d'Axxa / Abraxas, celle un peu plus déglinguée de Morgan Delt, la b-side imparable de Guided by Voices chantée par Tobin (et non pas Robert). Quart d'heure folk, ensuite, avec ce morceau cohenesque de Angel Olsen, la plus belle chanson du monde du printemps interprétée par Rodrigo Amarante, le retour d'Alden Penner (Unicorns, Clues), et puis un extrait du très bon album de Metronomy.
C'est sur ces entre-faits que la face B débute, conviant les frenchies hautement recommandables que sont the Wedding Soundrack, Silver Jews (bon, finalement, c'est sûr, Bright Flight est mon album favori d'eux), Stanley Brinks accompagné des Wave Pictures (formule qu'on sait gagnante), et puis Let's Wrestle, parce que je suis somme toute assez fidèle.
Ensuite ça envoie, ca devient même jouissif, grâce à Eagulls (qui vient les voir mercredi au point FMR?), Cloud Nothings qui affole les bpm, et La Dispute (pour se consoler d'avoir perdu à tout jamais At the Drive-in)