mercredi 30 novembre 2011

Little Lost Soul

Où en étais-je? A vous présenter une sélection de pochettes d'albums réalisées par Will Schaff (part.1,2), puis Michael Cina... Et dans cette saga automnale, j'allais en venir à Uncle Vania. Nom difficilement googlisable, moins lorsqu'on sait qu'il s'agit d'un certain Vania Zouravliov, précoce graphiste d'origine russe, s'étant rapidement établi à Londres.

Je viendrais à ses dessins par la suite, je commence par ses "collages" tels qu'ils figurent dans les albums de Third Eye Foundation. C'est d'ailleurs dans le livret de "Little Lost Soul" que j'ai lu son nom pour la première fois.


Ca, c'est la couverture, mais l'intérieur du livret est également très beau



Rebellote un an après avec "I poo poo on your juju"

Lorsqu'il s'agira d'illustrer les pochettes des albums que Matt Elliott sortira cette fois sous son nom (notamment sur le label nancéen Ici d'Ailleurs), le style changera. On retrouve néanmoins dans le livre de "Drinking Songs" les planches suivantes:




Third Eye Foundation, Little Lost Soul (Domino, 2000)
Third Eye Foundation, I Poo Poo on your Juju (Domino, 2001)
Matt Elliott, Drinking Songs (Ici d'Ailleurs, 2005)
Lien
Portfolio Uncle Vania:
http://www.bigactive.com/illustration/vania-zouravliov/latest-work
Matt Elliott / Third Eye Foundation:
http://mattelliott.bandcamp.com/
http://www.thirdeyefoundation.com/

dimanche 27 novembre 2011

Album Cover of the Week


Tycho, Dive (Ghostly, 2011)

Tycho, aka Scott Hansen, qui non content d'avoir réalisé l'un des meilleurs albums electro de cette fin d'année, est aussi graphiste;
il créé donc lui même ses visuels, pour un résultat probant à tous les coups.


Son blog (avec accès à son portfolio)
http://blog.iso50.com/

jeudi 24 novembre 2011

Cette morue d'Angliche à la mormoualeneuf

Comme le laisse entendre le premier extrait de "On est toujours trop bon avec les femmes", il y a quelques épisodes sanglants dans ce livre, narrés froidement, avec la touche d'humour habituelle de Raymond Queneau (humour que je trouve aussi visuel que celui de Gotlib).

Il prit une bouteille de Guiness et la cassa sur le crâne du tavernier Smith, dont la tête se mit à distiller du stout-grenadine. Mais il n'était pas mort, simplement amoché.

On retrouve sinon la propension de l'auteur à recourir aux néologismes (voire à franciser des anglicismes)

Qu'est-ce qu'elle branlait dans les ouatères, cette morue d'Angliche à la mormoualeneuf?

...ainsi qu'aux anachronismes et à l'absurde:
- Non, dit Gertie, je suis agnostique.
- Quoi? Quoi?
Caffrey s'affolait.
- Agnostique, répéta O'Rourke.
- Eh bien, dit Caffrey, on en apprend des mots nouveaux aujourd'hui. On voit qu'on est dans le pays de James Joyce. (1)

(1) Il y a là un léger anachronisme, mais Caffrey, étant analphabète, ne pouvait savoir en 1916 qu'Ulysse n'avait pas encore paru.


Avant de vous citer un dernier extrait de ce roman d'ici quelques jours, je conclus cette série de brèves citations par une réjouissante parodie de l'interrogation clef de Dostoievski:

- Dieu sauve notre Roi!
- Mais vous ne croyez pas en Dieu. Par qui sera-t-il sauvé?
- Dieu sauve notre Roi! répéta Gertie.
- Quelle buse! s'exclama Callinan
- Elle va finir par se prendre pour une Jeanne d'Arc, remarqua Dillon.
- Mais, hurla Mac Cormack [...] puisqu'on vous dit que votre Roi est un con! [...] Et tout le monde sait, en Irlande, qu'il se livre au vice solitaire et que ça l'abrutit tellement qu'il est incapable de comprendre le moindre rapport. Parfaitement.
- Vous croyez? dit Gertie.
- Parfaitement. Pauvre sire, pauvre hère, voilà ce qu'il est, votre Roi . En un mot, et je le répète : un con.
- Mais, s'écria Gertie, si le roi d'Angleterre était un con, tout serait permis!


On est toujours trop bon avec les femmes, Raymond Queneau (1947)

mardi 22 novembre 2011

Where you are going in the afterlife

- Have you given much thought to where you’re going in the afterlife?
- Oh yes, I do: I’m going straight to hell, thanks

We need to talk about Kevin, Lynne Ramsay (2011)

dimanche 20 novembre 2011

Nothing like a little disaster

"Nothing like a little disaster for sorting things out"

Blow Up, Michelangelo Antonioni (1965)

samedi 19 novembre 2011

Take you there

Suite de ma saga consacrée à une sélection de designers de pochettes d'albums. Il y aura eu William Schaff tout d'abord (part.1, 2), Uncle Vania en milieu de semaine prochaine, et aujourd'hui Michael Cina, responsable de bons nombres d'artworks du label américain de musique électronique Ghostly (feat. Matthew Dear, School of Sevens Bells, Phantogram et plus récemment Com Truise, Tycho ou Gold Panda).

Pas grand chose à vous dire à son propos, si ce n'est qu'il est originaire de Dallas (TX), que ses oeuvres picturales relèvent de styles assez variés (mais à chaque fois, plutôt classes), et qu'il sait allier création / communication et business, vous n'avez qu'à voir le site de son agence actuelle.

Rien d'autre, donc, à part quelques uns de ses visuels parmi mes préférés:



Dans un style qui rappelle le genre de pochettes vintage qu'on voit sur le blog Project Thirty Three:


D'autres pochettes créées par Michael Cina, ici:
http://michaelcinaassociates.com/#284649/Ghostly-International

Une Interview par le patron de Ghostly, là:
http://ghostly.com/media/interview-with-michael-cina

Suite de la saga, la semaine prochaine!
On y parlera d'Uncle Vania, et donc, forcément de Matt Elliott & Third Eye Foundation.

jeudi 17 novembre 2011

du plomb dans le ventre

Le lundi de Pâques de l'année 1916, à Dublin, des insurgés occupent de force la Poste centrale et divers autres bâtiments stratégiques à Dublin, signifiant par là le rejet de la domination britannique sur l'Irlande. Fomenté de longue date par l'Irish Republican Brotherhood, ce soulèvement armé sera conduit, puis réprimé, dans la violence (environ 400 morts au compteur, après six jours de combats en pleine ville).

La demoiselle du Post Office restait immobile. Elle regardait les trois hommes, s'étonnant de leur extravagance, de leurs actions, et de leur goût pervers pour les armes à feu. C'était une petite brune, l'air moyennement folâtre, d'une constitution charnelle et assez architecturée, mais vêtue avec modestie. Son visage s'ornait de narines tournées vers le ciel, et, somme toute, elle avait l'air peut-être espagnol.
Quoi qu'il en soit, ayant reçu du plomb dans le ventre, elle s'écroula morte et saignante.

On est toujours trop bon avec les femmes, Raymond Queneau (1947)

samedi 12 novembre 2011

I'll never get used to anything

Holly Golightly: I'll never get used to anything. Anybody that does, they might as well be dead.

Blake Edwards, Breakfast at Tiffany's (feat. Audrey Hepburn)

jeudi 10 novembre 2011

Down the River of Golden Dreams (Part.2)

Suite de l'article publié vendredi dernier... J'y parlais de William Schaff, auteur de la plupart des pochettes d'albums et singles du groupe Okkervil River.
Second volet de la présentation de cet artiste, avant d'en évoquer de nouveaux dans les jours qui suivront (puisque vous l'avez compris, c'est une sorte de saga automnale qui se dessine là sous vos yeux).

Nous avions donc parlé dessins, peintures et scratchboards la dernière fois ; les récents travaux de cet artiste m'amènent à parler broderie,

[Détail:]
...et découpage :

Bon, évidemment, ici puisque la pochette a été colorisée après coup, ça ne se voit pas trop, mais l'original est réellement créé par soustraction à partir d'un carré noir. Voici d'autres exemples, le premier étant la pochette du premier album de Gravenhurst (aujourd'hui oublié).
["Click to enlarge", comme on dit]

Je conclue cet article en reproduisant trois dernières pochettes, liées à des groupes avec lesquels William Schaff a également collaboré à plusieurs reprises: Kid Dakota, et Dreamend.




Beaucoup, beaucoup d'autres artworks de William Schaff, en rapport avec la musique ou non, sur son compte flickr.
La saga automnale se poursuivra la semaine prochaine en présentant diverses pochettes réalisées par Michael Cinna pour les sorties du label Ghostly.

Okkervil River, The Stage Names (Jagjaguwar, 2007)
Okkervil River, The Stand Ins (Jagjaguwar, 2008)
Okkervil River, I Am Very Far (Jagjaguwar, 2011)
Gravenhurst, Black holes in the sand (Warp, 2004)
Okkervil River, Your Past Life as A Blast (Jagjaguwar, 2011)
Dreamend, Long forgotten friend (Graveface, 2008)
Kid Dakota, The Crows As They Take Flight (Graveface, 2011)
Kid Dakota, A Winner’s Shadow (Graveface, 2008)

mardi 8 novembre 2011

The only way to get rid of a temptation

Pause littéraire, avec Dorian Gray en anglais dans le texte.
Ou plutôt Lord Henry, l'homme qui l'aura grandement influencé, et lui aura insufflé sa conception de l'hédonisme, et son rejet de la "morale".

Tout le monde connait la citation "Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder" (tout de même moins sur-utilisée que le fameux "ce qui ne te tue pas te rend plus fort" de Nietszche), voici le développement complet de cette idée.

"I believe that if one man were to live out his life fully and completely, were to give form to every feeling, expression to every thought, reality to every dream--I believe that the world would gain such a fresh impulse of joy that we would forget all the maladies of mediaevalism, and return to the Hellenic ideal-- to something finer, richer than the Hellenic ideal, it may be. But the bravest man amongst us is afraid of himself. The mutilation of the savage has its tragic survival in the self-denial that mars our lives. We are punished for our refusals. Every impulse that we strive to strangle broods in the mind and poisons us. The body sins once, and has done with its sin, for action is a mode of purification. Nothing remains then but the recollection of a pleasure, or the luxury of a regret. The only way to get rid of a temptation is to yield to it. Resist it, and your soul grows sick with longing for the things it has forbidden to itself, with desire for what its monstrous laws have made monstrous and unlawful. It has been said that the great events of the world take place in the brain. It is in the brain, and the brain only, that the great sins of the world take place also. You, Mr. Gray, you yourself, with your rose-red youth and your rose-white boyhood, you have had passions that have made you afraid, thoughts that have fined you with terror, day-dreams and sleeping dreams whose mere memory might stain your cheek with shame--"

"Stop!" faltered Dorian Gray, "stop! you bewilder me. I don't know what to say. There is some answer to you, but I cannot find it. Don't speak. Let me think. Or, rather, let me try not to think."
Oscar Wilde, the picture of Dorian Gray (1890)

dimanche 6 novembre 2011

Syndromes

La video du dimanche - une rubrique qui est tout sauf régulière - c'est ce court-métrage signé conjointement par Kristoffer Borgli (réalisateur d'origine norvégienne) et the Golden Filter (duo new-yorkais) pour la bande son.
Feat. Emma Aars (pour ceux qui demanderaient le nom de l'actrice principale).

La vidéo, des captures d'écran, des liens, et une jolie pochette d'album :

*
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Différents clips signés Kristoffer Borgli ici:
www.kristofferborgli.com
(le moins qu'on puisse dire, c'est que son oeuvre est cohérente)

the Golden Filter, Syndromes (Perfectly Isolated, 2011)

vendredi 4 novembre 2011

Down the River of Golden Dreams (Part.1)

Je l'annonçais ici, j'entame une série d'articles centrés sur une poignée d'artistes coutumiers de la réalisation de pochettes d'albums.

Le premier d'entre eux sera William Schaff, artiste américain multi-supports (peintures, dessins, collages, mail art, broderies, cartes à gratter, découpages...), né en 1973 et diplômé du Maryland Institute College of Art.

Il a réalisé quantité d'artworks d'albums, notamment ceux de son supporter n°1 et quasi homonyme: Will Sheff du groupe Okkervil River. Will Schaff est si prolifique qu'il n'est pas question ici de publier chacune des pochettes qu'il a pu concevoir, et encore moins de se pencher sur ses autres travaux. Il faut dire aussi qu'il a un compte flickr très complet.

Ainsi me contenterai-je d'utiliser en guise de fil conducteur la discographie du groupe d'Austin, tout en me référant régulièrement à des collaborations annexes.

En guise d'introduction à son travail, voici les deux premiers artworks que j'ai connus de lui, sans pour autant à l'époque avoir
tout de suite établi le lien entre eux :
le deuxième album de Godspeed you! Black Emperor (2001), et le premier d'Okkervil River (2002)
On retrouve là la plupart des éléments récurrents de son oeuvre (les masques de tête de mort, les créatures mi-humaines mi-animales, les squelettes, les martyrs et références bibliques).

Suivirent deux couvertures (ici dépliées) cette fois un peu moins à mon goût.


La version vinyle de l'album de Songs: Ohia comprenait également ce chouette poster:


Laissons maintenant dessins et peintures au profit de "cartes à gratter" (scratchboards en anglais) utilisées pour Black Sheep Boy et les singles ou EP qui suivirent :


En bas à droite, une allusion à St Georges, terrassant un dragon:
William Schaff trouve dans la vie (et mort) des Saints une source d'inspiration. Je pourrai par exemple citer encore St Sébastien:




à suivre,
dans le courant de la semaine prochaine...



Godspeed You Black Emperor - lift your skinny fists like antennas to heaven (Constellation, 2001)
Okkervil River, Don't Fall in Love with Everyone You See (Jagjaguwar, 2002)
Okkervil River, Down the River of Golden Dreams
(Jagjaguwar, 2003)
Songs: Ohia, Magnolia Electric Co. (Secretly Canadian, 2003)
Okkervil River, Black Sheep Boy (Jagjaguwar, 2005)
Okkervil River, Black Sheep Boy Appendix (Jagjaguwar, 2005)
Okkervil River, For Real (Jagjaguwar, 2005)
Joe Beats, Indie Rock Blues (Arbeid, 2005)
Eugène Delacroix, Le martyre de St Sebastien (1836)

mercredi 2 novembre 2011

Quelque part à Montréal

La première Zombie Walk à laquelle il m'ait été donné d'assister
"Justice" au sommet du Mont Royal


A proximité de l'hotel 2 tango (adresse originelle)...
L'hotel2tango est le studio d'enregistrement lié à Godspeed You! Black Emperor (Efrim fait notamment parti du staff). Cette photo vous rappelle peut-être la pochette du vinyle de F#A#∞.

Sont déjà passés par là, les groupes Constellation bien sûr, mais aussi quelques autres : a silver mt. zion, alden penner, arcade fire, basia bulat, bell orchestre, black ox orkestar, british sea power, clues, coeur de pirate, elizabeth anka vajagic, esmerine, feu therese, fly pan am, frankie sparo, godspeed you! black emperor, handsome furs, hangedup, hrsta, lesbians on ecstasy, moriarty, pas chic chic, sam shalabi, shapes & sizes, sixtoo, socalled, stars, thalia zedek, the dears, timber timbre, vic chesnutt, we are wolves, wolf parade, young galaxy...

Photos du studio et renseignements techniques (pour ceux que ça intéresse) sur le site www.hotel2tango.com