mardi 29 juillet 2014

What came first, the music or the misery?

Some of my favorite songs: 'Only Love Can Break Your Heart' by Neil Young; 'Last Night I Dreamed That Somebody Loved Me' by the Smiths; 'Call Me' by Aretha Franklin; 'I Don't Want to Talk About It' by anybody. And then there's 'Love Hurts' and 'When Love Breaks Down' and 'How Can You Mend a Broken Heart' and 'The Speed of the Sound of Loneliness' and 'She's Gone' and 'I Just Don't Know What to Do with Myself 'and... some of these songs I have listened to around once a week, on average (three hundred times in the first month, every now and again thereafter), since I was sixteen or nineteen or twenty-one. How can that not leave you bruised somewhere? How can that not turn you into the sort of person liable to break into little bits when your first love goes all wrong? What came first, the music or the misery? Did I listen to music because I was miserable? Or was I miserable because I listened to music? Do all those records turn you into a melancholy person?
People worry about kids playing with guns, and teenagers watching violent videos; we are scared that some sort of culture of violence will take them over. Nobody worries about kids listening to thousands, literally thousands, of songs about broken hearts and rejection and pain and misery and loss. The unhappiest people I know, romantically speaking, are the ones who like pop music the most; and I don't know whether pop music has caused this unhappiness, but I do know that they've been listening to the sad songs longer than they've been living the unhappy lives.

Nick Hornby, High Fidelity (1995)

High Fidelity, c'est plutôt l'an passé que j'en citais des passages ici.
Et à vrai dire, je conservais cet extrait pour appuyer le schéma complexe du "conditionnement romantique négatif" extrait de la BD Pinkerton. (Sauf que voilà, le moment venu, j'ai oublié ^_^)

lundi 28 juillet 2014

Il me semble que je n’ai plus peur


Antoine : Je regrette de partir, je voudrais être avec vous.
Cléo : Vous y êtes. Il me semble que je n’ai plus peur. Il me semble que je suis heureuse.

Cléo de 5 à 7, Agnès Varda (1962)

vendredi 25 juillet 2014

Le rituel ancestral de la mixtape

L'art complexe de la mixtape, exposé dans Pinkerton
Cas pratique : la mixtape de rupture





Pinkerton, François Samson-Dunlop, Alexandre Fontaine Rousseau (2012)

(*) en québécois, on dit "le" mixtape

lundi 21 juillet 2014

A bunch of foxy chicks


Vincent : I heard you did a pilot.
Mia : That was my fifteen minutes.


- What was it?
- It was show about a team of female secret agents called "Fox Force Five."
- What?
- "Fox Force Five." Fox, as in we're a bunch of foxy chicks. [...] There was a blonde one, [...] she was the leader...


...A Japanese one, a black one, a French one and a brunette one, me. We all had special skills. [...] the Japanese fox was a kung fu master,


the black girl was a demolition expert, ...


the French fox' specialty was sex...


- What was your specialty?
- Knives. The character I played [...] was the deadliest woman in the world with a knife.



Pulp Fiction, Quentin Tarantino (1994)
Kill Bill part. 1+2, Quentin Tarantino (2003 ; 2004)

Les grandes lignes du casting de Kill Bill (feat. Elle Driver, O-Ren Ishii, Vernita Green, Sofie Fatale et Beatrix Kiddo) annoncé neuf ans plus tôt dans Pulp Fiction..Cette révélation a l'air vielle comme l'internet, mais je la découvre !

vendredi 18 juillet 2014

Quel genre d'humain préfère l'album vert à Pinkerton!?

Aujourd'hui, sur Arise Therefore, nous allons parler de Conditionnement Romantique Négatif Amplifié. Mais qu'est-ce donc que ce vocable abscon? C'est pourtant simple:


Dans "Pinkerton", deux amis nouvellement célibataires reviennent sur leur vie sentimentale respective. Ils décèlent le germe de leurs échecs dans leurs goûts musicaux, et plus précisément dans les paroles de leurs groupes fétiches des années 1990.

Afin d'inverser la tendance, ils décident de se confronter, chanson par chanson, au disque qu'ils jugent emblématique de cette inclinaison nostalgique : Pinkerton de Weezer.


D'où la couverture de cette BD, qui reprend le visuel de l'album (pour rappel, lui-même basé sur une estampe de Hiroshige)

Le récit est émaillé de pas mal de noms ou références pour initiés.
Connaître la discographie de Weezer ajoute au plaisir de lecture. Ne serait-ce que pour goûter ce genre de dialogue :

- Je connais des gens qui préfèrent l'album VERT à Pinkerton ! Peux-tu croire ?
- Ha ha. Quel genre d'humain pourrait préférer l'album vert à Pinkerton ?
- Le genre d'humain heureux qui dort paisiblement la nuit sans être déchiré par des souvenirs trop vifs de relations passées, ou torturé par l'angoisse que jamais plus ce bonheur ne se reproduira...


Pinkerton, François Samson-dunlop, Alexandre Fontaine Rousseau (2012) 

mardi 15 juillet 2014

Voyages immobiles

Quel célèbre trio du New-Jersey interprète fugacement le Velvet Underground dans le film « I Shot Andy Warhol », de Mary Harron (96) ?
- Yo La Tengo

Quelle est la différence entre Kim Deal en 1995 et maintenant [=2007, ndlr] ?
- 20 kilos (*)

Après trois parties endiablées d'indie quizz courant mai (ce trivial pursuit version indie rock, publié par Discobabel en 2007 et librement téléchargeable ici), je pensais la saison des jeux de société en lien avec la musique bel et bien close... jusqu'à ce que j'apprenne l'existence de ce jeu de 7 familles édité par l'Aeronef (la salle de concert lilloise).


Serez-vous plutôt famille "Ballade solitaire", "Symphonie de poche", "Voyages immobiles", "Slow langoureux", "Parlé / chanté", "Riffs qui tuent" ou "Grooves imparables" ?

Quoiqu'il en soit, et puisque le jeu n'est pas disponible en vpc, le prochain qui se rend à Lille me fait signe !


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(*) Félicitations à B. de Bagnolet qui a spontanément trouvé la réponse à cette question, et sans le moindre indice

dimanche 13 juillet 2014

Mourir d’amour

Paris, dans les années 60. Cléo est une jeune femme en attente des résultats d'une analyse médicale. Alors qu'elle arpente les allées du parc Montsouris, elle rencontre Antoine, un jeune militaire volubile, mais néanmoins sensible et à l'écoute.
Lui s'apprête de son côté à rallier son régiment.


Antoine, à Cléo : " Avec moi, vous auriez toujours peur. Moi, mourir pour rien me désole. Donner sa vie à la guerre, c'est triste. J'aurais préféré mourir d’amour "

Cléo de 5 à 7, Agnès Varda (1962)

samedi 12 juillet 2014

Is the war inside your mind?

Photographs of guns and flame
Scarlet skull and distant game
Bayonet and jungle grin
Nightmares dreamed by bleeding men
Lookouts tremble on the shore
But no man can find the war

Tape recorders echo scream
Orders fly like bullet stream
Drums and cannons laugh aloud
Whistles come from ashen shroud
Leaders damn the world and roar
But no man can find the war

Is the war across the sea?
Is the war behind the sky?
Have you each and all gone blind :
Is the war inside your mind?

Humans weep at human death
All the talkers lose their breath
Movies paint a chaos tale
Singers see and poets wail
All the world kows the score
But no man can find the war

Tim Buckey, No man can find the war
Goodbye and Hello (1967)

dimanche 6 juillet 2014

Nite after Nite / bilan 2014.5

Top Tape, Saison 6, suite et fin. De légers contretemps m'auront empêché de publier cette dernière mixtape plus tôt, mais la voici !
A dire vrai, vu sa tonalité estivale, le timing est plutôt bon 
(feat. Louisville, Solander, Jad Fair + Danielson, Posse, Avi Buffalo, Yumi Zouma, Cliché, the Death of Pop, Duologue, Vendredi, Nicolas Jaar, Bloum, Music Go Music et Bear In Heaven)

Podcast et playlist complète sur le site de Radio Campus Paris

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Je suis assez content d'avoir pu placer Yumi Zouma, Bloum et Solander.
Si je l'avais enregistrée ces jours-ci, j'aurais volontiers un titre des montréalais de Seoul (dont j'attends désormais impatiemment l'album).

Je vous mets ici le clip de "Stay with Us" (dont l'ambiance me rappelle un peu ce morceau de Sun Airway, également publié sur ce blog)



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Enfin, je profite de cette fin de saison radiophonique pour consigner ici un bilan musical intermédiaire et personnel des six premiers mois de l'année.
Verdict final en Décembre !


- Les albums que j'ai le plus écoutés :
Caught in the Wake Forever (My Family Goes On Without Me) // post-rock "à la" For Carnation (même si ça vient d'Ecosse)
Fauve (Vieux Frères, Part.1) // On en reparle courant septembre, avec la partie 2
Frànçois and the Atlas Mountain (Piano Ombre) // le disque que les Américains feraient bien de nous envier
Future Islands (Singles) // Synthpop habitée
La Dispute (the Rooms of the House) // post-hardcore (pour nostalgiques d'At the drive-in)
Metronomy (Love Letters)
Posse (Soft Opening) // Yolatenguesque
Solander (Monochromatic Memories) // pop-folk suédoise, douce et éclairée, avec une voix comme j'aime. "Folk", parce qu'il y a parfois du banjo ou une guitare acoustique
Taulard (Les abords du lycée) // Synthpunk juvénile
Xeno and Oaklander (Par avion) // neo minimal synth wave. Ou plutôt: l'album que Trust aurait dû sortir cette année (je parle des Torontois)


- Quelques autres très bons albums (ou EP) :
Alden Penner (Exegis) // Indie pop/folk. Pour patienter jusqu'à la reformation des Unicorns
Axxa Abraxas (s/t) // Pop psyché assez enlevée... à ranger à côté de Woods
Freddie Gibbs and Madlib (Piñata) // C'est du Hip-Hop et c'est Madlib. Tout est dit?
Bad Bad not Good (III) // Jazz pop ? Post-rock jazzy ?
Hamilton Leithauser (Black Hours) // Le chanteur des Walkmen sans les Walkmen (mais avec tout de même la guitare de Paul Maroon)
Koloto (Mechanica EP) // Electronica
Mac Demarco (Salad Days) // Ce qu'aurait pu donner un premier album de Beck en 2014
Morgan Delt (s/t) // Pop psyché un rien brouillonne
the Notwist (Close to the glass)
Protomartyr (Under Color of Official Right) // Rock
Rodrigo Amarante (Cavalo) // Brasoul
Stanley Brinks and the Wave Pictures (Gin) // André Herman Düne, sa voix, les Wave Pictures (et donc des solos de guitare)
Tara Jane O'Neil (Where Shine New Lights)
the Wedding Soundtrack (Let's not talk about the past) // Folk lofi déglingué (made in France)
Yumi Zouma (s/t EP) // Sunshine dream pop de Nouvelle-Zélande


- Et puis des morceaux mémorables, au passage :
Angel Olsen – White Fire ; Bear in Heaven – Autumn ; Bloum – Faith ; Coming Soon – Lookaway ; Flume and Chet Faker – This Song Is Not About a Girl ; Francis Lung - A Selfish Man ; Guided By Voices – Jupiter Spin ; Phantogram – Fall in Love ; Seoul – Stay with us ; Sylvan Esso – Coffee ; Vilain – Rag Dolls ; Woods – Twin Steps

samedi 5 juillet 2014

Cet enfer d’une vie absurde et anormale

C’était une histoire [sombre], l’une de ces histoires lugubres et torturantes qui, si souvent, et sans qu’on les remarque, presque mystérieusement, se jouent sous le ciel lourd de Pétersbourg, dans des recoins obscurs et cachés de cette ville immense, parmi le bouillonnement débridé de la vie, de l’égoïsme obtus, du choc des intérêts, de la débauche la plus ténébreuse, des crimes dissimulés, dans toute l’obscurité de cet enfer d’une vie absurde et anormale...
Mais cette histoire est encore à venir.

Dostoïevski, Humiliés et offensés (1861)

C'est sur ce teasing de milieu de roman que s'achèvera ma "couverture" d'Униженные и оскорбленные

jeudi 3 juillet 2014

REDRUM (part.3)

"Little pigs, little pigs, let me come in. Not by the hair of your chiny-chin-chin? Well then I'll huff and I'll puff, and I'll blow your house in."


Stanley Kubrick, the Shining (1960)

mercredi 2 juillet 2014

Under the Skin


Ce début de semaine aura décidément été placé sous le signe de l'Ecosse. D'abord parce que j'ai réécouté Elephant Shoe d'Arab Strap, chose qui ne m'était pas arrivée depuis longtemps, ensuite parce que je viens d'assister au concert des Pastels à la Gaîté Lyrique : ils y jouaient leur album Slow Summits.

L'immersion totale a cependant eu lieu pendant le match France-Nigeria (!)... puisque, j'étais tranquillou au cinéma devant "Under the Skin" (feat. ScarJo).



Le moins que l'on puisse dire, c'est que le film est troublant.
Si, comme moi, vous prenez le parti d'y aller sans n'en rien savoir, il vous réserve de riches moments de réflexion post-visionnage.

 

Arab Strap, Elephant Shoe (Go Beat, 1999)
the Pastels, Slow Summits (Domino, 2013)
Jonathan Glazer, Under the Skin (2014)