mardi 29 novembre 2016

lundi 21 novembre 2016

Pendant ce temps, dans la "War Room"...


PRESIDENT MERKIN MUFFLEY :
- I will not go down in history as the greatest mass-murderer since Adolf Hitler.

GENERAL "BUCK" TURGIDSON :
- Perhaps it might be better, Mr. President, if you were more concerned with the American People than with your image in the history books.


Stanley Kubrick, Dr. Strangelove (1964)


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Pour ceux qui ne l'ont jamais vu :
Film génial, rempli d'humour noir, avec un général Turgidson en tête de con absolue, et l'excellent Peter Sellers, qui y interprète 3 rôles

mercredi 16 novembre 2016

Une plaie saignante en son âme

Quand rien ne sera plus comme avant...

Ce sombre et blême visage fut momentanément illuminé à l'entrée de sa mère et de sa sœur, mais bientôt la lumière s'éteignit et la douleur resta; Zossimov, qui observait son malade avec toute l'ardeur d'un débutant, remarqua avec étonnement que depuis l'entrée des deux femmes, le visage du jeune nomme exprimait non la joie, mais une sorte de stoïcisme résigné. Raskolnikov semblait faire appel à toute son énergie pour supporter, pendant une heure ou deux, une torture qu'il ne pouvait éviter. Chaque mot de la conversation qui suivit paraissait mettre à vif une plaie toujours saignante dans son âme.

[...] Il savait que non seulement il ne parlerait plus à coeur ouvert avec sa mère et sa soeur, mais qu'il ne prononcerait plus un mot spontané devant personne. L'impression causée par cette cruelle pensée fut si violente qu'il en perdit presque la conscience pendant un moment.

DostoïevskiCrime et Châtiment (1884)

mardi 15 novembre 2016

Scènes de violences conjugales

"Scènes de violence conjugales" montre avec justesse, à travers deux couples d'âges et de milieux socio-professionnels différents, la manière dont la violence peut s'immiscer dans une relation amoureuse durable, au détriment des femmes (les chiffres sont parlants). Cette violence s'exprime d'abord dans la bouche de leur conjoint sous forme de remarques insidieuses, grignotant peu à peu l'estime de soi. Elle finira par éclater en propos ostensiblement dépréciants et destructeurs... jusqu'à ce que le premier coup soit porté.

Emotionnellement impliquante, la pièce trouve sa justesse dans son écriture, ancrée dans le réel.
L'auteur Gérard Watkins a assisté à des séminaires, à des procès, et rencontré des professionnels ou bénévoles en prise avec une telle violence.
Il raconte par exemple sa entrevue avec Ernestine et Carole, de l'Observatoire de la violence envers les femmes du 93.


Dans le bureau rempli de dossiers, Ernestine et Carole me reçoivent. Nous entrons très rapidement dans le vif du sujet. Elles veulent connaître le contenu de mon projet. Je m'engage directement dans le récit de ce que j'envisage. Et j'en arrive au moment où, dans mon scénario initial, une des femmes se fait tuer. Je finis le récit. Un grand silence... Ernestine me regarde droit dans les yeux et me dit simplement et fermement: -Il NE FAUT PAS QUE LA FEMME MEURE-. Elle dit qu'elle comprend les règles de la tragédie, l'impact de cette mort, la nécessité de rendre compte du fléau, elle comprend tout ça. mais elle répète: «IL NE FAUT PAS QUE LA FEMME MEURE ». Je souris, j'écoute; Ernestine développe son argumentation: une femme doit penser qu'elle ne doit pas mourir. Qu'elle ne doit pas être battue. Qu'elle n'a aucun ordre à recevoir, de personne. Qu'elle peut s'en sortir en ouvrant une porte. En prenant la parole. Donc: LA FEMME NE DOIT PAS MOURIR. Elle ne doit pas répondre aux règles de la tragédie.

Géard Watkins, Scènes de violences conjugales (2016)
Jusqu'au 11 décembre au Théâtre de la Tempête

dimanche 13 novembre 2016

Il ne faut pas confondre

On savait déjà la scène indie française envahie par quantité de noms triviaux (pneu, cheveu, ventre, ventre-de-biche, vomir, bagarre, taulard, baston, bison bisou, câlin...), voici les plus récents, à dominante synth-pop française 80s, qu'il faut prendre garde à ne pas mélanger.

Aussi ne faut-il pas confondre

les beaux bordelais de Pendentif

les mignons Pirouette
(reconnaissez-vous Léo, le précoce batteur de Coming Soon)

les jeunes québécois modernes de Paupière

Buvette, le suisse qui truste cette sélection, et est signé sur le qualitatif label PanEuropean Recordings (sachant en outre qu'il ne chante pas en français)
Buvette, aka Cédric Streuli, aka Jaqen H'ghar 

sans oublier Paupiette
(désolé)
Je vous fais grâce de Prudence (aujourd'hui disparu et oublié), de Parachute (groupe américain des plus fades) ou encore Pavane (qui, par ailleurs, a de très beaux visuels), et vous propose de conclure en beauté, avec le tube de l'été (Staring at the lines), signé Buvette

vendredi 11 novembre 2016

Hey, That's No Way To Say Goodbye

La fin de l'année approche, et avec elle, son lot de décès d'artistes.
RIP Leonard Cohen


If you are the dealer, I'm out of the game
If you are the healer, it means I'm broken and lame
If thine is the glory then mine must be the shame
You want it darker
We kill the flame

Magnified, sanctified, be thy holy name
Vilified, crucified, in the human frame
A million candles burning for the help that never came
You want it darker

Hineni, hineni
I'm ready, my lord

There's a lover in the story
But the story's still the same
There's a lullaby for suffering
And a paradox to blame
But it's written in the scriptures
And it's not some idle claim
You want it darker

We kill the flame
They're lining up the prisoners
And the guards are taking aim
I struggled with some demons
They were middle class and tame
I didn't know I had permission to murder and to maim
You want it darker

Hineni, hineni
I'm ready, my lord

Magnified, sanctified, be thy holy name
Vilified, crucified, in the human frame
A million candles burning for the love that never came
You want it darker
We kill the flame

If you are the dealer, let me out of the game
If you are the healer, I'm broken and lame
If thine is the glory, mine must be the shame
You want it darker
Hineni, hineni
Hineni, hineni
I'm ready, my lord

Leonard Cohen, you want it darker
you want it darker (Columbia, 2016)

mercredi 9 novembre 2016

November Spawned A Monster

Cétait ce matin, dans le live du Monde...


[Edit : J'ajoute quelques couvertures marquantes]




(Et sinon, il y a 8 ans...)

lundi 7 novembre 2016

re-endtroducing

20 ans étant semble-t-il un bon âge pour rééditer un album, les années à venir promettent un bon nombre de réjouissantes résurgences d'objets musicaux (pour qui garde un attachement particuliers aux années 1996-2001).

C'est ainsi que des visuels familiers se présentent régulièrement à nos yeux.
Dernier en date, le fameux Endroducing de DJ Shadow

La couverture était la suivante :
(d'après une photo de B+, aka Brian Cross)

Une fois la pochette dépliée, ça donnait ça :

On y voit les rayonnages du disquaire Rare Records, à Sacramento
(aujourd'hui remplacé)


La réédition de l'album montre deux autres clichés, et tout à coup, la scène prend vie
 

Les plus motivés d'entre vous pourront même acquérir sur le site du DJ une version panoramique du cliché d'origine

DJ Shadow, Endtroducing (MoWax, 1996)
(et sa réédition Endtroducing 20th Anniversary ENDTROSPECTIVE edition)

Un peu de son : Stem Long Stem (Clams Casino Mix)
https://www.youtube.com/watch?v=64f3r1LOLZM

dimanche 6 novembre 2016

Ces rêves de maladie

Dans un état de maladie, les rêves se distinguent souvent par une précision extraordinaire, une clarté, une ressemblance extrêmes avec la réalité. Le tableau qui se forme est parfois monstrueux, mais le contexte et le processus même de la représentation restent si vraisemblables, et avec des détails si fins, si inattendus, mais si concordants du point de vue artistique avec tout le reste du tableau, que le rêveur serait incapable de les inventer en état de veille, fut-il même un artiste de l’'acabit de Pouchkine ou de Tourguéniev. Ces rêves-là, ces rêves de maladie, on s’'en souvient toujours longtemps et ils provoquent une impression très forte sur l'’organisme déjà ébranlé et énervé.

Crime et Châtiment, Dostoïevski (1884)

vendredi 4 novembre 2016

Even Stranger

En publiant l'article précédent sur Stranger Things, je mentionnais des références cinématographiques sans les illustrer autrement que par des visuels d'affiches. Un journaliste français (Ulysse Thevenon) s'est attelé à cette tâche fastidieuse, et a produit une vidéo des plus parlantes.

/!\ Spoiler /!\

J'en pique quelques captures d'écran (en me concentrant principalement sur le parallèle avec E.T.) et vous renvoie à son visionnage en fin d'article !
(Cliquez sur les images pour les agrandir...)


Bonus Goonies (1985)

La vidéo dans son intégralité :

jeudi 3 novembre 2016

Stranger Things

S'il y a une série qui a fait l'unanimité cette année, c'est bien "Stranger Things". Par son ambiance étrange, son casting atypique d'enfants, sa BO et, bien évidemment, son parfum chéri des années 80s. Celui-ci émane à la fois de la reconstitution de cette époque (décors, accessoires) et des références cinématographiques.
En gros, on voit un mélange du Spielberg d'ET, Rencontre du 3ème type (ou des Goonies - à l'écriture) et de Stephen King.

L'affiche illustrant la série reprend certains "codes" visuels bien connus : une composition de personnages à différentes échelles, des couleurs chaudes / froides mises en opposition.


Certains fans ont même forcé le trait en imaginant une couverture de livre ou VHS en lien avec la série

Les récents films ayant appelé des comparaisons avec l'univers Spielberg avaient été évoquées, sont le poussif Super 8 (JJ Abrahams) et l'excellent Midnight Special (Jeff Nichols).
Petit méli-mélo de posters pour clore cet article.