mercredi 24 août 2016

J'existais de moins en moins

Retrouvailles mère-fille. Ambiance.

Tu commentais, tu racontais, je ne comprenais rien à ce que tu disais et je n'avais qu'une peur, c'était d'être démasquée et que tu ne découvres ma stupidité sans bornes. Je vivais comme paralysée mais il y avait une chose que je comprenais avec toute la clarté nécessaire : pas un iota de ce qui était vraiment moi ne pouvait être aimé ni même accepté. Tu étais comme une forcenée, j'avais de plus en plus peur, j'existais de moins en moins. Je ne savais plus qui j'étais puisque, à chaque instant, j'avais l'obligation de te plaire. Je n'étais plus qu'une marionnette maladroite dont tu tirais les ficelles. Je disais ce que tu voulais que je dise, je répétais tes gestes, tes mouvements pour recevoir ton satisfecit, il n'y avait pas une minute où j'osais être moi-même, même quand j'étais seule, puisque j'étais en désaccord violent avec tout ce qui était à moi. C'était atroce, maman, et je tremble encore de tout mon être quand je parle de ces années.

Ingmar Bergman, Sonate d'automne (1978)

vendredi 12 août 2016

Album cover of the week


Morgan Delt, Phase Zero (Sub pop, 2016)
En concert le 19 août au Point FMR à Paris
(pour 6 euros!)

lundi 8 août 2016

Un désespoir immense et sans remède

"Je regardais cette face d'ivoire, et j'y discernais l'expression d'un sombre orgueil, d'une farouche puissance, d'une terreur abjecte, et aussi d'un désespoir, immense et sans remède."

dit Isabelle, dans
Sauve qui peut (la vie), de Jean-Luc Godard (1972)


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Bonus Nathalie Baye dans une voiture rouge avec Isabelle Huppert


Bonus Jacques Dutronc, près de la gare de Genève

samedi 6 août 2016

[Playlist] Answers

"Whyd", you had one job : jouer les uns à la suite des autres des morceaux youtube, soundcloud et bandcamp. Rendons-nous à l'évidence, tu as échoué, puisque ton player, que j'ai utilisé pour mes 5 premières mixtapes sautait allègrement une ou plusieurs pistes, sans raison apparente.

Je me contente donc désormais à Soundcloud, et c'est très bien, comme ça
(tant pis pour l'extrait du nouveau Molly Nilsson, uniquement sur youtube)

Voici donc une playlist pour accompagner cette deuxième moitié de vacances.
Si vous lisez cet article au débotté, sans possibilité d'écoute, revenez-y, vous pourriez bien entre de belles choses. En tout cas, je le crois.

Au programme notamment, 2-3 groupes présents pour la préchauffe du festival Pitchfork à Paris (Connie Constance, Beaty Heart et surtout Klangstof), Made of Oak (aka la moitié de Sylvan Esso), des nouvelles de l'électronica de Koloto, Renard blanc toujours, et quelques valeurs sures.
Je connaissais ce vieux titre de Superflu + Married Monk, mais ça n'est que maintenant que j'apprécie l'apport caractéristique des deux formations.


vendredi 5 août 2016

I exist on the best terms I can

Si j'ai publié ces paroles de Joy Division, c'est que je viens - enfin - de visionner "Control" d'Anton Corbijn sur la vie (et la mort) de Ian Curtis. Ce film est effectivement une réussite sur beaucoup de plans, y compris esthétique, par une très belle utilisation du noir&blanc et du format large.
Un peu d'horizontalité, donc, face à la prédominance désormais écrasante de formats carrés sur l'internet.
(click to enlarge)

Control, Anton Corbijn (2007)

jeudi 4 août 2016

I've got the spirit, I lose the feeling

I've been waiting for a guide to come and take me by the hand
Could these sensations make me feel the pleasures of a normal man?
These sensations barely interest me for another day
I've got the spirit, lose the feeling, take the shock away

It's getting faster, moving faster now, it's getting out of hand
On the tenth floor, down the back stairs, it's a no man's land
Lights are flashing, cars are crashing, getting frequent now
I've got the spirit, lose the feeling, let it out somehow

What means to you, what means to me, and we will meet again
I'm watching you, I'm watching her, I'll take no pity from you friends
Who is right, who can tell, and who gives a damn right now
Until the spirit new sensation takes hold, then you know
I've got the spirit, but lose the feeling
Feeling, feeling, feeling, feeling, feeling, feeling, feeling

Joy Division - Disorder
Unknown Pleasure (Factory, 1979)