vendredi 31 août 2012

The mechanisms of Democracy are hopeless for Art

Quel fond d'écran pour son ordinateur professionnel? Il y a les images corporate, les gros plans de nourrissons (souvent déformés, puisqu'étirés au format de l'écran... un traitement finalement peu enviable), les paysages imaginaires, ou alors réalistes, qu'ils soient photoshopés ou cadrés de manière hasardeuse, puisqu'extraits du dernier album de photos de vacances.

Voici pour les cas les plus répandus, en tout cas hors boîtes de "créatifs". De mon côte, je suis plutôt partisan de la sobriété, et quoiqu'il arrive d'une stricte séparation entre vies personnelle et professionnelle. 

Entrevoyant mon fond d'écran à deux reprises en l'espace de dix minutes, une cliente ne put contenir par deux fois un "Oh, c'est bizarre, ça..." (à lire avec l'accent belge). Et telle fût sa vision :


J'admets que c'est sombre, certes (mais les icônes n'en sont que plus visibles) : a posteriori, je me dis qu'elle peut-être cru voir une potence (?). Sombre, sobre aussi, en noir et blanc, avec un joli grain, un jeu d'ombres et de lumière, un peu de flou, et un cadrage réfléchi.

Ajoutons une ambiance sonore :

Lecteur, lectrice, toi qui auras reconnu que cette image et ce son proviennent du jeu vidéo Limbo, tu gagnes... un point d'affinité!

Pour les non-initiés, sachez que ce jeu est paru en 2010, qu'il émane d'un studio indépendant danois, (Playdead), qu'on a souvent entendu prononcer "chef d'oeuvre" à son sujet, et qu'en tout cas son esthétique, son gameplay et sa bande-son (qui ne dépareillerait pas sur le label kranky) rendent cette oeuvre unique. Elle ne s'adresse surtout pas qu'au public des hard gamers.
Perso, je m'y sens comme dans "Aguirre " ou dans "Dead Man", qui sont des films (portés par une bande-son) que je peux revoir indéfiniment.   


Un enthousiasme et un goût visiblement non universellement partagés.

Dans son livre "Let's Talk About Love - a journey to the End of Taste" (cf. mon article du 18.08.12), Carl Wilson rapporte les travaux d'un duo d'artistes, Comar et Melanid, s'étant mis en tête, au travers de vastes sondages et d'un questionnaire précis, d'arriver à représenter deux peintures:
"America's Most Wanted" et "America's Most Unwanted"

Le résultat : America's Most Wanted Painting 

As refugees from a totalitarian state, they were earnest about democracy, as artists, they understood (as their project inevitably demonstrates) that the mechanisms of democracy are hopeless for art.

Carl Wilson - Let's Talk about love (2010)
Limbo (Playdead, 2010)
Komar and MelamidThe Most Wanted Paintings on the Web

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