lundi 29 novembre 2010

le Moi de la photo (Part.2)

La semaine de la photo se poursuit, avec le travail de Jean-Bastien Lagrange, à rapprocher d'un article passé, celui qui commençait en parlant de Pierre Huygues... et s'achevait par l'homme cheval aperçu dans les rues d'Aberdeen par la caméra de Google Streetview.



© Jean-Bastien Lagrange

"Ce masque de cheval me plait.

Porté, il fait naître un personnage étonnant, Horse, sorte de centaure inversé ou minotaure équin, qui est mon trait d’union entre tous ces lieux chargés de vibrations particulières […]

Horse est dépourvu d’expression ou plus exactement n'en possède qu'une seule, toujours la même, relativement neutre. Sa tête sans état agit comme un écran vierge où se projettent nos propres émotions, celles, particulières, du photographe et du spectateur suscitées et inspirées par le lieu de la prise de vue."

Si Jean-Bastien Lagrange a cherché à retrouver la trace du horse boy d'Aberdeen, l'histoire ne dit pas s'il a eu le temps de rencontrer Mark Linkus (aka Sparklehorse, photo suivante).



La série complète est consultable ici:
http://www.jeanbastienlagrange.com/fr/travaux.html

dimanche 28 novembre 2010

le Moi de la photo (Part.1)

Le mois de la photo s'achève, avec lui, la quasi-totalité des expositions dans les galeries participant au off. Dans cette série d'articles, je présenterai des photos faisant écho à des motifs déjà rencontrés dans ces colonnes.

Aussi, la série de photos de Christophe Beauregard appelée Devis in Disguise entre-t-elle en résonance avec les crossed covers suivantes.

En guise d'illustration, je reprends la couverture de l'album de Wolf Parade.

© Christophe Beauregard


© Christophe Beauregard

"Avec cette série, Christophe Beauregard tente de montrer comment les imaginaires de nos rejetons sont formatés par l’industrie des biens culturels. Portrait d’une jeunesse plurielle. "

La série complète est consultable ici:
http://www.christophe-beauregard.com/series.php#

samedi 27 novembre 2010

La promesse des fleurs (part. 1)

Je l'avais annoncé, voici l'article Crossed Covers consacré aux pochettes fleuries. Malgré la neige.

Je suis loin d'avoir tout mis: J'ai écarté les groupes trop obscurs ou ne correspondant pas à ma ligne éditoriale, n'ai retenu que les pochettes répondant aux critères esthétiques de ce blog (même si les quatre dernières sont moins jolies), et dont les fleurs étaient le sujet principal.

Merci à bEN, JMG, et Sylvain pour leurs contributions.





L'Altra, in the afternoon (Aesthetics, 2002)
Phantogram, Eyelid Movies (Barsuk, 2009)
Magic Bullets, s/t (Mon Amie, 2010)
Kings of Leon, Aha shake heartbreak (RCA, 2004)
Hope Sandoval, Bavarian Fruit Bread (Nettwerk, 2009)
Fridge, Happiness (Domino, 2003)



Hrsta, Ghosts will Come and Kiss Our Eyes (Constellation, 2007)
Kristin Hersh, Crooked (Throwing Music, 2010)
Joan of Arc, Flowers (Polyvinyl, 2009)
New Order, Power, Corruption and Lies (London, 1983)



Maximilian Hecker, Rose (Kitty Yo, 2003)
the Wedding Present, Once More (Reception, 1986)
Maximilian Hecker, Daylight (Kitty Yo, 2003)
Peter Watson, Wooden Arms (Tôt ou Tard, 2010)
Joanna Newsom and the Ys' Street Band, s/t EP
(Drag Cit, 2010)



Caribou, Andorra (Merge, 2007)
Kristin Hersh, Cats and Mice (Kitten Charmer, 2010)
Tindersticks, Curtains (London, 1997)
La Sera, Never Come Around (Harvest, 2010)
the Rolling Stones, Flowers (London, 1967)
De la Soul, De la Soul is dead (Rhino, 1991)

Edit:


Rival Schools, Pedals (Photo Finish, 2011)
Craft Spells, Idle Labor (Captured Tracks, 2011)
Cajun Dance Party, the colourful life (Beggars Banquet, 2008)

vendredi 26 novembre 2010

l'éternel silence des espaces infinis

Paris>Amiens>Paris>Besançon>Champagnole>Paris>Aix-en-Provence>Béziers>Paris, forcément, ça laisse le temps de lire (et d'écouter en boucle Bertrand Betsch et Kanye West).

Extrait de Sphères, de Peter Sloterdijk, "philosophe marquant de l'Allemagne d'aujourd'hui" me dit-on, en quatrième de couverture.

Je n'ai pas encore de vision globale du livre puisque - entre deux contes de Lovecraft - je viens seulement d'en finir l'introduction, mais je reproduis déjà ici un passage.

L'auteur vient d'y rappeler le changement fondamental pour l'Homme qu'a introduit la révolution copernicienne (la Terre n'est pas au centre de tout). Nous savons depuis que nous sommes perdus dans un espace infini.

Après tout, quand vous êtes vous interrogés pour la dernière fois sur notre place dans l'Univers?

En pleine pause déj au travail, ca n'est peut-être pas le moment adéquat. Toujours est-il que le texte établit par la suite un lien avec notre époque actuelle.


Souvenez-vous: l'important, c'est de con-cep-tu-a-li-ser.

Au gel cosmique qui pénètre dans la sphère humaine par les fenêtres grandes ouvertes des Lumières, l'humanité des temps modernes oppose un effet de serre volontaire: elle entreprend une manoeuvre de compenser par un monde articiel et civilisé son absence d'enveloppe dans l'espace, due à la cassure des vases célestes. C'est l'horizon ultime du titanisme technique euro-américain. De ce point de vue, les temps modernes apparaissent comme l'ère d'un serment prêté par un déspespoir offensif: l'idée qu'une construction d'ensemble de la maison de l'espèce et qu'une politique globale de réchauffement sont forcées d'aboutir face au ciel ouvert, froid et silencieux. Ce sont surtout les nations d'entrepreneurs du monde occidental qui ont transposé leur inquiétude psycho-cosmologique acquise dans un constructivisme offensif. Elles se protègent contre les effrois de l'espace abyssal, étendu jusqu'à l'infini par l'édification à la fois utopique et pragmatique d'une maison de verre mondiale qui doit leur assurer un habitat moderne dans l'espace ouvert. C'est pour cette raison, au fur et à mesure que progresse le processus de globalisation, que le regard de l'homme vers le ciel est au bout du compte, de jour comme de nuit, de plus en plus indifférent et distrait; mieux, s'intéresser encore, avec un pathos existentiel, aux questions cosmologiques est presque devenu un critère de naïveté. En revanche, la certitude de ne plus rien avoir à chercher dans ce que l'on appelait le ciel est conforme à l'esprit d'une époque progressiste. Car ce n'est pas la cosmologie qui dit aujourd'hui aux hommes à quoi ils doivent d'en tenir, mais la théorie générale des systèmes immunitaires. C'est ce qui fait la singularité des temps modernes: d'un seul coup, après le tournant vers le monde copernicien, le système immunitaire qu'était le ciel n'a plus été bon à rien. La modernité se caractérise par le fait qu'elle produit techniquement ses immunités et articule de plus en plus ses structures de sécurité en se fondant sur les créations littéraires et cosmologiques traditionnelles. La civilisation de la haute technologie, l'Etat providence, Le marché mondial, la sphère médiatique: dans une époque sans enveloppe, tous ces grands projets visent à imiter la sécurité imaginaire des sphères, devenue impossible.

Peter Sloterdijk, Sphères (1998)


jeudi 25 novembre 2010

La Transparence

Top Tape Vol.4 (S3) est en ligne!


Avec 100% de productions locales (Baden Baden, Cocosuma, Sacha di Manolo), des retours qui comptent (Bertrand Betsch, Mendelson) et aussi cinq albums d'Adam Kesher à gagner.






C'est ici:
http://www.radiocampusparis.org/rock_and_pop/toptape/top-tape-vol-4-s3-la-transparence-2/

mardi 23 novembre 2010

10 ans, 50 albums (synthèse)



C'aura été le feuilleton du mois d'octobre, ma sélection de 50 albums des années 1990. D'abord rassemblés cinq par cinq, ils figurent cette fois tous en un même article.

A titre indicatif, je publie un classement (sujet à modification dès demain).
Etant donné que la somme de ces albums m'importe plus que leur classement, je n'ai pas souhaité passer trop de temps sur cet exercice sans grand sens...
So, take it easy.

Hood - The Cycle of Days and Seasons (1999)
Palace Music - There's no one... (1993)
Smog - the doctor came at dawn (1996)
Silver Jews - Natural Bridge (1996)
the Notwist - Shrink (1998)
Bonnie 'prince' Billy - I see a Darkness (1999)
Arab Strap - Philophobia (1998)
Cat Power - What would the community think (1996)
Diabologum - #3 (1996)
Labradford - Mi Media Naranja (1997)
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Pavement - Crooked Rain, Crooked Rain (1994)
Silver Jews - American Water (1998)
Pulp - Different Class (1995)
Palace Brothers - Viva Last Blues (1995)
Bertrand Betsch - La soupe à la grimace (1997)
Mendelson - L'avenir est devant (1997)
Jonathan Fire Eater - Wolf songs for Lambs (1997)
My Bloody Valentine - Loveless (1991)
Built to Spill - Perfect from now on (1997)
Dominique A - Remué (1999)
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Mercury Rev - Deserter's Song (1998)
Third Eye Foundation - Ghost (1997)
Hood - Rustic Houses, Forlorn Valleys (1998)
Belle & Sebastian - if you're feeling sinister (1996)
Smog - Wild Love (1995)
Sonic Youth - Goo (1990)
Portishead - Dummy (1994)
Neutral Milk Hotel - In the Aeroplane... (1998)
Labradford - A stable reference (1995)
godspeed you! black emperor - F#A#∞ (1998)
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Grandaddy - Under the western freeway (1997)
Pinback - this is a Pinback CD (1999)
Sixteen Horsepower - Sackcloth'n'Ashes (1996)
Olivia Tremor Control - Black Foliage (1999)
Yo la Tengo - I can hear the heart beating as one (1997)
Hefner - Breaking God's Heart (1998)
Tortoise - TNT (1998)
Dr. Octagon - Dr. Octagonecologyst (1996)
Rentals - return of the Rentals (1996)
Talk Talk - Laughing Stock (1991)
Elastica - s/t (1995)
Songs: Ohia - Axxess & Ace (1999)
James -Laid (1993)
Lush - Lovelife (1995)
the Auteurs - New Wave (1995)
the Apartments - a life full of farewell (1995)
Morrissey- Southpaw Grammar (1995)
V/A - Music for the advancement of Hip Hop (1999)
Jean-Louis Murat - Mustango (1999)
House of Love - s/t (1990)

Beaucoup d'albums parus sur Drag City (7).
Si on les considère comme signatures à part entière de Domino (puisque sous licence), le label anglais couvre donc 10 albums de ce classement, soit un cinquième (pas mal).

Ceci étant dit, ce classement intègre directement la page "Hit Parade" d'Arise Therefore.
Le prochain classement que vous lirez dans ces colonnes sera celui de l'année 2010, que je publierai courant décembre.

lundi 22 novembre 2010

La vie m'appelle

Avec "La chaleur humaine" (2006), nous avions quitté Bertrand Betsch amoureux ("Toute ma vie dans tes bras"), apaisé ("Les gens qui s'aiment")

J'ai purgé ma peine
Que le calme revienne
Et coule dans mes veines
Comme une douce rengaine

optimiste ("O les beaux jours")

J'ai des histoires / à inventer
J'ai des cadeaux / à déballer
[...]
Fais juste un voeu / Regarde un peu
Comme nous sommes beaux
Quand nous sommes deux
Ecoute l'écho

et bientôt père ("ce ventre-là"), quoique pas tout à fait réconcilié avec lui-même :

Oh mais faites qu'il ne me ressemble pas
Oh oui faites qu'il te ressemble toi
J'espère qu'il ne sera pas
aussi timbré que moi
Oh épargnez lui ça

B. de Genève m'apprenait tantôt que Bertrand Betsch avait publié de nouveaux titres cet été. Des inédits époque "La soupe à la grimage" (1996), et "Je vais au silence" avec des morceaux composés et enregistré entre 2003 et 2010.

Deux sorties digitales qui valent assurément le coup d'être téléchargées (et rémunérées)... Avouons-le, on s'inquiète un peu ("quand le passé remonte", "rien ne sera plus comme avant", "je vais au silence", 'Berceuse pour un bébé mort").

Pour prolonger l'extrait de "Lettre d'une inconnue"; voici une chanson sur le deuil.

Toi l'enfant mort
Qui bouge encore
Toi l'enfant mort
Qui crie encore

Quand me lâcheras-tu la main
Toi suspendu à mes lèvres
Pauvre gamin
Ton front brûlant de fièvre

Toute chose connait sa fin
Toutes choses se défont
Je ne peux plus tenir ta main
Les morts un jour s'en vont

Toi l'enfant mort
Toujours pendu à mon cou
Toi l'arbre mort
quand plieras-tu genoux

Les bras tremblants
Je te rends à tes parents
Le coeur battant
Je te laisse glisser doucement

La vie m'attend
La vie m'appelle
Il y a longtemps
que je te veille

Il faudra bien se dire adieu
Tu es si vieux
Je ne suis plus de taille
à te suivre vaille que vaille

Mon pire ami
Mon meilleur ennemi
Il faut t'en retourner maintenant
Laisse-moi regarder devant

il te faudra faire sans moi
Allez, rabattons le drap
Toute chose connait sa fin
Toutes choses se défont

Je ne peux plus tenir ta main
Les morts un jour s'en vont... pour de bon

Bertrand Betsch - Philippe
Je vais au silence (3h50, 2010)
bertrandbetsch.bandcamp.com


Pour ceux qui l'ignoraient, sachez que Mendelson vient également de mettre à disposition des inédits. Un disque inégal, mais tout de même intéressant (J'ai d'ailleurs diffusé hier dans Top Tape "La vie avance comme un vieille")



Mendelson, tantôt sombre à outrance, tantôt lucide :

Le fait d'être grave ne mène pas forcément à la vérité
Le fait de penser des horreurs ne veut pas dire forcément penser

Il faut en effet toujours se rappeler cette phrase d'Alain
(in Propos sur le bonheur, 1928)

La tristesse n’est jamais ni noble, ni belle, ni utile.

samedi 20 novembre 2010

My love is still untold

L'histoire précédente me rappelle ce morceau de Kante, extrait de leur album Zweilicht (que j'adore). Il s'agit du morceau de clôture: Un instrumental qui se déroule sur 5 minutes 24, entre post-rock et jazz. A la toute fin, une phrase chantée, tout de même.


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All I know,
My love is still untold


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Kante - my love is still untold
Zweilicht (Kitty-Yo, 2001)
www.myspace.com/kantemusik

mardi 16 novembre 2010

A toi qui ne m'as jamais connue

Un après-midi d'été, en route vers quelque village du Cantal, j'avais entendu des passages de cette "lettre d'une inconnue", lus par Guillaume Gallienne sur France Inter... C'aura été suffisant pour que cette nouvelle se retrouve inscrite dans ma liste des livres à lire.
Je vous livre ici les premiers mots.

Le pitch: Après une excursion de trois jour, un homme, par ailleurs romancier à la mode, rentre chez lui. Parmi le courrier reçu, il y a cette enveloppe contenant deux douzaines de pages d'une écriture agitée, sans signature ni adresse. En guise d'épigraphe:
"A toi qui ne m'as jamais connue"
Il lit.


Mon enfant est mort hier; trois jours et trois nuits j'ai lutté avec la mort pour sauver cette petite et tendre existence ; pendant quarante heures, je suis restée assise à son chevet, tandis que la grippe secouait son pauvre corps brûlant de fièvre. J'ai rafraîchi son front en feu ; j'ai tenu nuit et jour ses petites mains fébriles. Le troisième soir, j'étais à bout de forces. Mes yeux n'en pouvaient plus ; ils se fermaient d'eux mêmes à mon insu. C'est ainsi que je suis restée trois ou quatre heures endormie sur ma chaise, et, pendant ce temps, la mort a pris mon enfant [...]

Maintenant, je n'ai plus que toi au monde, que toi qui ne sait rien de moi et qui, à cette heure, joues peut-être, sans te douter de rien, ou qui t'amuses avec les hommes et les choses. Je n'ai que toi, toi qui ne m'as jamais connue et que j'ai toujours aimé.

[...] Je ne sais si je m'exprime assez clairement, peut-être ne me comprendras-tu pas? Ma tête est si lourde : mes tempes battent et bourdonnent ; mes membres me font si mal. Je crois que j'ai la fièvre ; et peut-être aussi la grippe, qui maintenant rôde de porte en porte, et cela vaudrait mieux, car, ainsi je partirais avec mon enfant, et je ne serais pas obligée de me faire violence. Souvent un voile sombre passe devant mes yeux; peut-être ne serai-je même pas capable d'achever cette lettre ; mais je veux recueillir toutes mes forces pour te parler une fois, rien que cette seule fois, ô mon bien aimé, toi qui ne m'as jamais connue. [...] C'est à toi que, pour la première fois, je dirai tout; tu connaîtras toute ma vie, qui a toujours été à toi et dont tu n'as jamais rien su.

Stefan Zweig, Lettre d'une inconnue (1927)

lundi 15 novembre 2010

La belle personne

A trop être à l'affut de rapprochements entre pochettes d'albums, forcément, ça finit par gagner les affiches de cinéma (les belles, hein). La naissance d'une nouvelle rubrique?

Quoiqu'il en soit, l'affiche de Belle Epine m'a immédiatement rappelé celle des chansons d'amour.



Pour compléter la gamme chromatique, on peut ajouter l'affiche de La belle personne. En plus d'avoir une identité visuelle proche, ce film possède un point commun avec chacun des précédents: l'actrice Léa Saydoux pour le premier, le réalisateur Christophe Honoré pour le second.



Belle epine, Rebecca Zlotowski (2010)
Les chansons d'amour, Christophe Honoré (2007)
La belle personne, Christophe Honoré (2008)

dimanche 14 novembre 2010

le meilleur est à venir

"Dans Paris" est le premier des films de la trilogie parisienne de Christophe Honoré. Conversation téléphonique impromptue entre Guillaume et Joanna.
Mise en musique par Alex Beaupain.


Lui : Sais-tu, ma belle, que les amours les plus brillants ternissent? Le sale soleil du jour le jour les soumets au supplice. J’ai une idée inattaquable pour éviter l’insupportable, avant la haine, avant les coups, de sifflet ou de fouet, avant la peine et le dégoût, brisons là s’il te plait.

Elle :Non je t’embrasse et ça passe, tu vois bien. On ne se débarrasse pas de moi comme ça. Tu croyais pouvoir t’en sortir en me quittant sur l’air du grand amour qui doit mourir, mais vois-tu je préfère les tempêtes de l’inéluctable à ta petite idée minable. Avant la haine, avant les coups de sifflet ou de fouet, avant la peine et le dégoût, brisons là dis-tu.

Lui :Mais tu m’embrasses et ça passe, je vois bien. On ne se débarrasse pas de toi comme ça. Je pourrais t’éviter le pire…

Elle :…mais le meilleur est à venir.

Les deux : Avant la haine, avant les coups de sifflet ou de fouet, avant la peine et le dégoût…
[...]
Elle : …brisons là dis-tu.

Lui : Mais tu m’embrasses et ça passe, je vois bien. On ne se débarrasse pas de toi comme ça.

Elle : On ne se débarrasse pas de moi comme ça…

Alex Beaupain - Avant la haine
BO "Dans Paris" (naive, 2006)

La réaction de Joanna ici me rappelle celle de Julie, dans "Frère Animal".
Pour celles et ceux d'entre vous qui souhaitent voir et entendre cette scène, la vidéo est dispo ici!

vendredi 12 novembre 2010

Appel à Contribution(s)

La série Crossed Covers sera bientôt complétée par deux articles, pour lesquels je sollicite votre contribution.

Pour l'un, j'ai déjà pas mal de matière, mais vos suggestions ne feront qu'embellir l'article, réunissant des pochettes figurant une ou des fleurs.

L'autre thématique est moins évidente, il s'agira de la danse.


jeudi 11 novembre 2010

The revolution will be live



Le 8 septembre dernier je manquais l'occasion d'assister à un concert de Gil Scott Heron. J'aurais sans doute pu y entendre le morceau fondamental qu'est the revolution will not be televised.

You will not be able to stay home, brother.
You will not be able to plug in, turn on and cop out.
You will not be able to lose yourself on skag and skip,
Skip out for beer during commercials,
Because the revolution will not be televised.

The revolution will not be televised.
The revolution will not be brought to you by Xerox
In 4 parts without commercial interruptions.
The revolution will not show you pictures of Nixon
blowing a bugle and leading a charge by John
Mitchell, General Abrams and Spiro Agnew to eat
hog maws confiscated from a Harlem sanctuary.
The revolution will not be televised.

The revolution will not be brought to you by the
Schaefer Award Theatre and will not star Natalie
Woods and Steve McQueen or Bullwinkle and Julia.
The revolution will not give your mouth sex appeal.
The revolution will not get rid of the nubs.
The revolution will not make you look five pounds
thinner, because the revolution will not be televised, Brother.

There will be no pictures of you and Willie May
pushing that shopping cart down the block on the dead run,
or trying to slide that color television into a stolen ambulance.
NBC will not be able predict the winner at 8:32
or report from 29 districts.
The revolution will not be televised.

There will be no pictures of pigs shooting down
brothers in the instant replay.
There will be no pictures of pigs shooting down
brothers in the instant replay.
There will be no pictures of Whitney Young being
run out of Harlem on a rail with a brand new process.
There will be no slow motion or still life of Roy
Wilkens strolling through Watts in a Red, Black and
Green liberation jumpsuit that he had been saving
For just the proper occasion.

Green Acres, The Beverly Hillbillies, and Hooterville
Junction will no longer be so damned relevant, and
women will not care if Dick finally gets down with
Jane on Search for Tomorrow because Black people
will be in the street looking for a brighter day.
The revolution will not be televised.

There will be no highlights on the eleven o'clock
news and no pictures of hairy armed women
liberationists and Jackie Onassis blowing her nose.
The theme song will not be written by Jim Webb,
Francis Scott Key, nor sung by Glen Campbell, Tom
Jones, Johnny Cash, Englebert Humperdink, or the Rare Earth.
The revolution will not be televised.

The revolution will not be right back after a message
bbout a white tornado, white lightning, or white people.
You will not have to worry about a dove in your
bedroom, a tiger in your tank, or the giant in your toilet bowl.
The revolution will not go better with Coke.
The revolution will not fight the germs that may cause bad breath.
The revolution will put you in the driver's seat.

The revolution will not be televised, will not be televised,
will not be televised, will not be televised.
The revolution will be no re-run brothers;
The revolution will be live.

Gil Scott-Heron - The Revolution Will Not Be Televised
The Revolution Will Not Be Televised (BMG, 1974)

Crédits photo: (REUTERS/Charles Platiau)
(AP Photo/Francois Mori)

mercredi 10 novembre 2010

vous traversez l'existence comme s'il s'agissait d'un nuage

Vous ne sentez rien, vous ne pensez rien, vous vivez en somnanbule, vous avez l'impression d'être libre, d'être seule, d'être au-dessus du lot, d'être à la pointe, d'être insensible, d'être détachée, de vous tenir éloignée, vous mangez, vous dormez, vous étudiez, vous êtes calme, vous êtes posée, vous êtes sensée, vous ne parlez pas, vous ne pleurez pas, vous ne souffrez pas, vous ne menacez pas, vous ne vous mettez pas en colère, vous vous préparez à une intégration facile et sans douleur dans le monde des adultes. Vous apprenez lentement qu'on ne peut être ensemble et séparés.

[...]

Vous ne bronchez pas, vous ne soufflez pas, vous ne râlez pas, vous lisez, vous écrivez, vous remplissez des copies, vous passez des examens et des concours, vous étudiez sans effort, vous êtes à côté, derrière, sur le bord, vous êtes vagues, vous êtes légère, vous êtes insaisissable, vous êtes nonchalante, vous traversez l'existence comme s'il s'agissait d'un nuage, d'une fine buée, d'une matière cotonneuse et sans résistance, vous vivez en somnanbule, vous êtes anesthésiée, vous êtes endormie, vous êtes assommée, rien ne peut vous réveiller. Vous apprenez qu'on ne peut être ensemble et séparés. Vous vous absentez.

[...]

Vous découvrez que, contrairement à ce que vous disent les spécialistes des animaux en captivitié, l'ennui n'est pas pire que la mort. Il en constitue la forme lente, la lente mesure d'un temps qu'on ne sait utiliser parce qu'on n'a pas appris à penser par soi-même, à agir par soi-même, à sentir par soi-même, à vivre par soi-même. On s'ennuie de ne pas être indépendant et de ne voir devant soi aucune moyen de le devenir. En captivité, l'imagination s'épuise.

Olivia Rosenthal, Que font les rennes après Noël? (2010)

Ce sera le dernier extrait que je citerai ici.
La suite, dans le livre!

dimanche 7 novembre 2010

cromignon (ou pas)

Je crois que ça faisait un moment que je n'avais pas publié d'articles de Crossed Covers pures.
Celui-ci, vous allez vite le comprendre est lié aux chats.
Pas tous les chats, et encore moins tous les félins, juste les chats "collés" sur une pochette sans qu'on sache trop pourquoi.

Best Coast et Klaxons m'auront mis la puce à l'oreille.
J'entame cependant cette série par Themselves, et cet album de remixes sorti en 2003.





Themselves - the no music of aiff's (Anticon, 2003)
Best Coast - Crazy for you (Cooperative Music, 2010)
Klaxons - Surfing the Void (Universal, 2010)
Themselves - CrownsDown & Company (Anticon, 2010)
Mintzkov - rising sun, setting sun (Volvox, 2010)

Allez, en bonus, je vous mets la pochette de Low Birth Weight de Piano Magic,



qui reprend la Kitten Tea Party d'un certain Walter Potter
(taxidermiste anglais, fin XIX / début XXème)




Mignon et macabre à la fois...

Piano Magic
- Low Birth Rate (Rocket, 1999)

samedi 6 novembre 2010

Root for Ruin

Ca fait près de deux semaines, et je ne vous en parle que maintenant.
Top Tape Vol.2 (S3) est en ligne là:
http://www.radiocampusparis.org/toptape

feat. Built to Spill, Three Mile Pilot, Neutral Milk Hotel, mais aussi PS I Love You, Gayngs, Suuns et beaucoup d'autres.

Du coup, la prochaine émission est toute proche, puisque ce Dimanche, à 19h. Des albums de Jaill seront à gagner!

Soyez là, ce sera bien...