lundi 22 novembre 2010

La vie m'appelle

Avec "La chaleur humaine" (2006), nous avions quitté Bertrand Betsch amoureux ("Toute ma vie dans tes bras"), apaisé ("Les gens qui s'aiment")

J'ai purgé ma peine
Que le calme revienne
Et coule dans mes veines
Comme une douce rengaine

optimiste ("O les beaux jours")

J'ai des histoires / à inventer
J'ai des cadeaux / à déballer
[...]
Fais juste un voeu / Regarde un peu
Comme nous sommes beaux
Quand nous sommes deux
Ecoute l'écho

et bientôt père ("ce ventre-là"), quoique pas tout à fait réconcilié avec lui-même :

Oh mais faites qu'il ne me ressemble pas
Oh oui faites qu'il te ressemble toi
J'espère qu'il ne sera pas
aussi timbré que moi
Oh épargnez lui ça

B. de Genève m'apprenait tantôt que Bertrand Betsch avait publié de nouveaux titres cet été. Des inédits époque "La soupe à la grimage" (1996), et "Je vais au silence" avec des morceaux composés et enregistré entre 2003 et 2010.

Deux sorties digitales qui valent assurément le coup d'être téléchargées (et rémunérées)... Avouons-le, on s'inquiète un peu ("quand le passé remonte", "rien ne sera plus comme avant", "je vais au silence", 'Berceuse pour un bébé mort").

Pour prolonger l'extrait de "Lettre d'une inconnue"; voici une chanson sur le deuil.

Toi l'enfant mort
Qui bouge encore
Toi l'enfant mort
Qui crie encore

Quand me lâcheras-tu la main
Toi suspendu à mes lèvres
Pauvre gamin
Ton front brûlant de fièvre

Toute chose connait sa fin
Toutes choses se défont
Je ne peux plus tenir ta main
Les morts un jour s'en vont

Toi l'enfant mort
Toujours pendu à mon cou
Toi l'arbre mort
quand plieras-tu genoux

Les bras tremblants
Je te rends à tes parents
Le coeur battant
Je te laisse glisser doucement

La vie m'attend
La vie m'appelle
Il y a longtemps
que je te veille

Il faudra bien se dire adieu
Tu es si vieux
Je ne suis plus de taille
à te suivre vaille que vaille

Mon pire ami
Mon meilleur ennemi
Il faut t'en retourner maintenant
Laisse-moi regarder devant

il te faudra faire sans moi
Allez, rabattons le drap
Toute chose connait sa fin
Toutes choses se défont

Je ne peux plus tenir ta main
Les morts un jour s'en vont... pour de bon

Bertrand Betsch - Philippe
Je vais au silence (3h50, 2010)
bertrandbetsch.bandcamp.com


Pour ceux qui l'ignoraient, sachez que Mendelson vient également de mettre à disposition des inédits. Un disque inégal, mais tout de même intéressant (J'ai d'ailleurs diffusé hier dans Top Tape "La vie avance comme un vieille")



Mendelson, tantôt sombre à outrance, tantôt lucide :

Le fait d'être grave ne mène pas forcément à la vérité
Le fait de penser des horreurs ne veut pas dire forcément penser

Il faut en effet toujours se rappeler cette phrase d'Alain
(in Propos sur le bonheur, 1928)

La tristesse n’est jamais ni noble, ni belle, ni utile.

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