mercredi 27 octobre 2010

liberté perdue (1)

J'en viens donc à ce fameux roman, "Que font les rennes après Noël?" que je cite de manière annexe depuis quelques temps.
J'ai acheté le livre lors de mes dernières vacances, c'était la première fois qu'une critique littéraire (lue dans Le Canard Enchaîné) me donnait suffisamment envie pour passer à l'acte, qui plus est, au prix fort (càd pas au format poche).

Le thème de ce roman est la nécessaire émancipation que chacun doit réaliser pour se construire et s'affranchir du modèle façonné par son éducation. L'auteure établit d'incessants parallèles entre cette trajectoire et la situation d'animaux élevés par l'Homme (que la finalité soit scientifique, alimentaire, ou touristique).

L'histoire commence jeune:

Durant les toutes premières années de votre existence, malgré votre docilité et la parfaite régularité de votre crâne, vous avez tendance à mettre votre vie en danger en secouant violemment votre berceau ou en hurlant avec véhémence. De cette période, où vous vous manifestez avec une liberté qui s'est perdue par la suite, vous ne gardez aucun souvenir.

[...]

Vous avez besoin de vos parents, vous pouvez mourir en dormant, en avalant de travers, en mettant les doigts dans les prises, en renversant une bassine d'eau chaude, en manipulant des objets contondants, en basculant par une fenêtre ouverte, en tombant dans une piscine, vous êtes en péril, on doit jour et nuit veiller sur vous, les accidents sont si vite arrivés, vous êtes sous la surveillance attentive de vos parents.

[...]

Enfant, vous ne vous demandez pas quel métier vous ferez, quelle vie vous mènerez, dans quel lieu vous habiterez, quels amis vous aurez, à quel âge vous mourrez, quels amoureux vous éconduirez, votre mère vous tient lieu de vie, de métier, d'ami, d'amoureux, et de tout le reste.

[...]

Dans les premières années de votre vie, vous pensez que vous êtes la propriété de votre mère. Parfois, vous le regrettez.

Olivia Rosenthal, Que font les rennes après Noël? (2010)

1 commentaire:

  1. Oui ben tiens, pas besoin du Canard pour avoir envie de l'acheter ce bouquin ... ton intro m'a séduit !

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