mercredi 28 juillet 2010

Personne ne m'arrêtera puisque je vais nulle part

Un jour je volerai mieux que dans mes rêves
Mais d'ici là je dois rester calme
Les rêves sont la prison que j'aime
Parce qu'elle est mienne, je l'aime

Je ne finis rien
Ce sont les gens et les choses qui se finissent en moi
J'exagère
Les mots n'ont pas le poids que j'espère
A chaque nouvelle phrase
Je donne une nouvelle interprétation des faits
Incomplète et imparfaite

Je suis cette succession de personnes différentes
Partiellement fausses, partiellement vraies
Cette instabilité.
Très tôt je suis devenu soldat
je ne sais pas dans quelle armée
ni quel combat
Je n'ai pas trouvé le moyen de me sentir utile

Tout ce que j'ai trouvé
C'est le pouvoir de me poser mille fois les mêmes questions
Sans les formuler exactement de la même manière
Et je me demande encore si ca vient de moi
Ou si ca vient des autres
S'il y a un seul problème général
Ou plusieurs différents qui s'affrontent

Poing perdu, j'ai survécu
Personne ne m'arrêtera, personne me voit
Je ferme la marche, des rêves éventrés sur les bras
Leur sang regorge de souvenir
C'est trop tard
Personne ne m'arrêtera puisque je ne vais nulle part

Arnaud Michniak, Poing Perdu I
Poing Perdu (Ici d'ailleurs, 2007)


1 commentaire:

  1. Permet moi de te dire que Michniak, loin d'être la figure héroïque qui dessine avec le temps, n'est que le plus parfait contre exemple de ce qu'il faut devenir. Le nihilisme poussé à sa dernière extrémité, non merci. J'avoue que néanmoins la tentation fut grande d'envisager la réalité comme il le fait.

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