116. Instinct de troupeau - Partout où nous rencontrons une morale, nous rencontrons une évaluation et un classement hiérarchique des instincts et actes humains. Ces classements et ses évaluations sont toujours l’expression des besoins d’une communauté, d’un troupeau : c’est ce qui profite au troupeau, ce qui lui est utile au premier chef – et au second, et au troisième-, qui sert aussi de mesure suprême de la valeur de tout individu. La morale enseigne à celui-ci a être en fonction du troupeau, à ne s’attribuer de valeur qu’en fonction de ce troupeau. Les conditions de conservation variant beaucoup d’une communauté à l’autre, il en est résulté des morales très différentes; et, si l’on considère toutes les transformation essentielles que les troupeaux et les communautés, les Etats et les Sociétés sont encore appelés a subir, on peut prophétiser qu’il y aura encore des morales très divergentes. La moralité, c’est l’instinct grégaire chez l’individu.
Friedrich Nietzsche, Le gai savoir (1882)
A lire également, le paragraphe 117. Remords grégaires
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire