dimanche 30 octobre 2011

Used to be funny

Je viens de passer quelques jours bien remplis, entre Montréal et Vendôme, je vous en reparle tantôt...

Pendant ce temps là, à Paris, la vie à Radio Campus suit son cours, et voici donc le lien vers le deuxième volume de Top Tape pour cette quatrième saison, feat. Someone still loves you Boris Eltsin, Alden Penner / Nick Diamond, La dispute ou encore Crystal Antlers.

Bonne écoute !

jeudi 27 octobre 2011

Back

Je rentre aujourd'hui de vacances! Les mises à jour vont donc reprendre un rythme normal: merci d'être resté.
Il y avait cette chouette photo dans le libé que j'ai eu dans l'avion (en fait, je m'aperçois qu'elle rend mieux en grand et sur papier journal).


Diane Arbus, Girl in a Watch Cap, N.Y.C (1966)
Expo Diane Arbus, à voir au Jeu de Paume, jusqu'au 5 février 2012

samedi 22 octobre 2011

lundi 17 octobre 2011

Plus fondamental que la satisfaction narcissique

J'ai reproduit de nombreux textes ici abordant la Musique de manière générale (qu'ils proviennent de Kundera, Nietzsche, Kandinsky ou même des scientifiques), mais l'Ecriture encore jamais.

On besoin d'être admiré, aimé, terriblement besoin, c'est suffisamment laborieux et éprouvant d'écrire un livre pour qu'espère obtenir cette récompense qu'est l'admiration et qui touche un nerf beaucoup plus fondamental que la satisfaction narcissique: l'admiration pour un auteur, ça veut dire - oui, tu as le droit d'exister, toi qui en doutais, toi, qui pensais n'avoir rien à faire là, tu as le droit de cité. C'est une autorisation à exister. Mais voilà : au moment où l'admiration t'accorde le droit de cité, elle te sépare du lecteur. Ce qui est arrivé, c'est entre le livre et le lecteur. Toi, tu deviens une sorte d'intrus, quelqu'un qui a usurpé l'identité du livre et qui se présente sous son nom. Tu es assez étranger à ça. Alors après, tout peut arriver, de vraies rencontres, ou même furtives, mais il n'y a rien de plus étrange qu'une conversation, une rencontre, une liaison, une histoire d'amour avec quelqu'un dont tu ne sais rien et qui a cette avance sur toi : celle d'avoir lu tes livres et celle de l'admiration. L'admiration est la plus belle chose que puisse recevoir un auteur mais elle fausse d'entrée de jeu le pied d'égalité sur lequel n'importe quelle rencontre a besoin de s'appuyer.

Arnaud Cathrine, Les histoires de frères (2005)

dimanche 16 octobre 2011

Modern ≠ Progress

Nous sommes le 16 octobre, et jusqu'à aujourd'hui, il n'y avait pas vraiment eu d'article de "rentrée", sur Arise Therefore. C'est que pour ce blog, la notion a moins de sens, étant donné qu'il n'est sujet à aucune saisonnalité.

En revanche, puisqu'il est couplé à une émission de radio, il est grand temps que je vous parle de la nouvelle saison de Top Tape.
Bien entendu, c'est toujours sur Radio Campus Paris [93.9FM / Web], le créneau est identique, mais la fréquence devient mensuelle. Comme le met en évidence la page des archives de l'émission, je n'avais pu en diffuser que 16 l'an passé (vs 21 pour les deux premières saisons).
A part ça, rien ne change, le contenu est identique, il y a toujours régulièrement des disques à gagner, et les visuels donnent toujours dans le Poster Art.

Avec tout ça, j'en profite pour vous signaler que la première émission a été diffusée le dimanche 2 octobre, feat. Feist, Disco Inferno, Apparat, Neon Indian et cinq vinyles de Housse de Racket à gagner !
Voici le lien direct.
Première anomalie de l'année, mais c'est pour cause de calendrier des Rockomotives, le volume 2 de la saison 4 sera diffusé ce soir !
(avec des compilations du festival à gagner, idéales pour les blindtest dans l'autoradio)
A tout à l'heure, donc!

What else? (oui, parce que maintenant que je me suis lancé dans une communication officielle, j'ai plein de choses à dire).
Oui, les sessions se poursuivent, vous l'avez vu en photo sur ce même blog, dans la boîte, j'ai donc Hospital Ships, Avi Buffalo, Jérôme Minière, Stranded Horse...
La diffusion, c'est le mercredi à 17h30.
Le mieux serait encore de vous inscrire au podcast et/ou de suivre le flux RSS de la page, comme ça, vous ne louperez rien
(C'est bon, tout le monde est passé en mode WEB 2.0? En même temps, j'écris ça, sans être sur facebook, ni live-twitter en temps réel mes pensées, des weather status, la dernière page web visitée, ou des anecdotes désopilantes type j'ai loupé mon train ou je mange une flammeküche #PersonalBranling)

A côté de ça, la vie sur Arise Therefore continue tranquillement, et puisque vous avez été privés de saga estivale cette année (d'ailleurs toute idée de sujet au long cours est la bienvenue), sachez que je prépare une série d'articles sur des artistes ayant designé tout un tas de chouettes pochettes d'albums!
(en fait, ça fait six mois que j'ai ça en tête, mais ça y est, c'est écrit, il faut donc que je vous le livre)

Dernière chose : Blogger a développé de nouvelles façons de naviguer sur ses blogs. Il y a plusieurs visualisations, ma préférée est celle-ci:
Ah et sinon, j'ai aussi coché une case quelque part dans les options, qui rend le contenu plus facilement accessible/lisible à partir d'un mobile!

vendredi 14 octobre 2011

Full On Night

C'était hier soir, au Collège des Bernardins,
Rachel Grimes (souvenez-vous, Rachel's genre en 1996)
+ Oval...

dimanche 9 octobre 2011

Beautiful Ground

I wanna sleep underneath
the weeping willow
as it cries all night quietly
Its tears all around me
I'll sleep there so soundly
Until I'm allowed finally
To wake and be happy again

Grandaddy, underneath the weeping willow
the Sophtware Slump (V2, 2000)




Je ré-écoute beaucoup Grandaddy en ce moment, à la faveur de la ré-édition de cet album totalement génial qu'est Sophtware Slump (cf. Top 10 des 00's). On y trouve un CD d'inédits...
Un peu comme ça a été fait avec les albums de Pavement et Sebadoh, sauf que pour ces groupes, des chutes de studio, c'est forcément très brouillon.
Pour Grandaddy, on pouvait espérer des moments de grâce, ce qui est le cas sur quelques pistes (notamment XD-Data-II, She-Deleter, et la démo de Hewlett's Daughter).

A défaut de vous les faire écouter, j'ajoute une video du morceau "Jed's Other Poem", tiré de ce même album. D'abord non-officielle, elle avait finie par être adoptée par le groupe et son label.
Ah et, fait notoire, c'est le premier clip "open source" (avant Radiohead, donc).
[Le code est téléchargeable ici].

Appuyez sur PLAY, vous allez comprendre tout de suite.


samedi 8 octobre 2011

Je trouve que c'est très beau

Fabienne Tabard à Antoine Doinel:
J'ai lu le lys dans la vallée. Je suis comme vous, je trouve que c'est très beau. Mais vous oubliez une chose, c'est que Madame de Mortsauf aimait Félix de Vandenesse... c'est pas une belle histoire d'amour, c'est une histoire lamentable parce que finalement, elle est morte de n'avoir pas pu partager cette amour avec lui

François Truffaut, Baisers volés (1968)
On note que Balzac est décidément une référence pour Antoine Doinel (et donc François Truffaut), dans Baisers Volés, comme dans les 400 coups.
(Crédit gif: iwdrm.tumblr.com)

jeudi 6 octobre 2011

Re-use, Reduce, Recycle

"Le fait que les Hébreux vivaient pour adorer Dieu, et que nous, nous vivons pour augmenter le produit national, ça ne découle ni de la nature, ni de l'économie, ni de la sexualité... Ce sont des positions imaginaires premières, fondamentales, qui donnent un sens à la vie"
(*)

C'est en regardant le documentaire "Prêt à jeter" dont je faisais écho en février dernier, que j'ai fait la connaissance de Serge Latouche, économiste, professeur et penseur de la décroissance. J'ai depuis lu certains de ses écrits, sans pour autant trouver comment les aborder sur ce blog.
Entre mes mains, aujourd'hui, "le pari de la décroissance".

Pour être convaincu, on pourrait presque ce contenter d'un constat trivial pour certains, ou d'une prise de conscience pour d'autres, sur le mode "Hé ho, une croissance infinie dans un monde aux ressources finies, c'est pas possible..!"
(le premier qui objecte qu'il existe des croissances asymptotiques sort).

Quand nous aurons tout avalé
Tout consommé, tout consumé
Quand nous aurons tout englouti
Comme des fourmis sur un fruit
Il ne restera que nos corps
Nous commencerons par les pieds
puis nous mangerons notre main
Et nous garderons l'autre pour demain
(**)

Mais il n'y a pas que ça.
"Même et surtout si une croissance infinie était possible, ce serait à nos yeux une raison de plus pour la refuser pour pouvoir rester simplement humains. [...] Notre combat est avant tout un combat de valeurs. Nous refusons cette société de travail et de consommation dans la monstruosité de son ordinaire et pas seulement dans ses excès."
(***)

On peut effectivement relever que
"la société de croissance n'est pas souhaitable pour au moins trois raisons : elle engendre une montée des inégalités et des injustices, elle crée un bien-être largement illusoire, elle ne suscite pas pour les 'nantis' eux-même une société conviviale mais une 'antisociété' malade de sa richesse."

Alors évidemment, dans cet ouvrage, beaucoup de choses sont discutées, la pertinence du PIB comme indicateur tout puissant (et sa totale décorrélation avec la notion de bien-être), la démographie, les rapports Nord-Sud, les exemples absurdes liés aux transports de marchandises à travers la planète, etc... Plutôt que de tout vouloir aborder et résumer, et pour clore la série de billets découlant de ce livre, je reproduis donc les quelques propositions concrètes qui sont formulées par l'auteur. Elles pourront servir de base de réflexion à chacun.

Des mesures très simples et presque anodines en apparence sont susceptibles d'enclencher les cercles vertueux de la décroissance [sans préjudice d'ailleurs pour d'autres mesures de salubrité publique comme la taxation des transactions financières (...)] Le programme de transition peut tenir en quelques points tirant les conséquences de "bon sens" du diagnostic formulé. Par exemple:
1) Retrouver une empreinte écologique égale à inférieure à une planète, c'est-à-dire une production matérielle équivalent à celle des années 60-70.
2) Internaliser les coûts de transport
3) Relocaliser les activités
4) Restaurer l'agriculture paysanne
5) Transformer les gains de productivité en réduction du temps de travail et en création d'emplois, tant qu'il y a du chômage
6) impulser la "production" de biens relationnels
7) Réduire le gaspillage d'énergie d'un facteur 4
8) Pénaliser fortement les dépenses de publicité
9) Décréter un moratoire sur l'innovation technologique, faire un bilan sérieux et réorienter la recherche scientifique et technique en fonction des aspirations nouvelles.

le pari de la décroissance, Serge Latouche (2006)

(*) Cornelius Castoriadis
(**) Jérôme Minière, des pieds et des mains
(***) Paul Ariès

mercredi 5 octobre 2011

Putain, nan mais, tu le crois ça?

Beau soleil mardi midi dans la région Lyonnaise, où je passais la journée, puisque convié au siège de ma boîte. J'avais même réussi à faire le mur, comme ca m'arrive de temps en temps pour déjeuner avec Elen, ma collègue préférée.

Avec Elen (moins 6ans), on parle de choses et d'autres, mais pas de boulot ou alors juste quand il y va des états d'âme, peu de ciné vu qu'en 4 ans on n'ait pas vu un seul film en commun, pas de musique parce que je ne saurais pas trouver les mots, et pas de littérature parce que je n'ai pas encore abordé le sujet.

Cette fois, l'agenda me donne l'occasion d'évoquer le terrain politique, et 2012. Et Elen de me dire qu'elle n'imagine aucun(e) des candidat(e)s aux primaires président(e), que Sarko non plus, et puis franchement la gauche, la droite on a déjà essayé, ça n'a pas marché, qu'elle serait prête à essayer autre chose, d'ailleurs, tiens, rien à voir mais, bon, disons, marine, tu vois, autant son père faisait peur, autant elle, non.

Bim !

Je ne sais si Elen ira au bout de cette logique en 2012 ou si elle se ravisera, mais ce qui est sûr, c'est que les raisons évoquées sont bancales... et qu'il s'agit de phrases toutes faites. De telle sorte que je me suis senti impuissant face à de tels non-arguments. D'ailleurs je soupçonne les médias en rapportant ces idées de les avoir popularisées, tout comme ils ont répandu l'idée que Marine Le Pen était fréquentable (en faisant des reportages sur le fait qu'elle était maintenant perçue comme fréquentable). A ce moment-là du débat, en général, il y a toujours quelqu'un qui sort l'objection massue selon laquelle rien ne sert de briser le thermomètre.
En tant qu'adepte d'Alain (aka Emile Chartier), et dans ce cas précis, je suis près à maintenir qu'ici la cause est effet.
...
...
Sinon, après, avec Elen, on a parlé cupcakes.

*
* *

- Ouais, tu sais, c'était samedi, là, à côté de la maison de la radio. Je marchais dans la rue et pis y a une fille juste devant moi avec ses grands cheveux blonds, tu vois ? J'ai commencé à la suivre parce que ..ch'ais pas, j'avais envie de baiser, pis tout d'un coup elle s'est retournée et là, qu'est-ce que je vois ?
Putain! Marine Le Pen, nan nan Marine Le Pen, nan mais tu le crois ça? [...]
- Alors ? Alors ?
- Alors j'me dis: Ok c'est bon. Je rentre chez moi. Je la dépasse et puis euh je marche avenue du président Kennedy,jusqu'à la place de Varsovie, puis il faisait bon et c'était cool. Puis là j'me retourne puis je la vois qui marche derrière moi, pis je commence a flipper parce que je me rends compte qu'elle me suit vraiment dans les jardins du Trocadero, place de Chaillot, tout ça, j'me rend compte qu'elle me suit vraiment. Métro de Boissière, j'accélère, métro Kléber et puis j'la vois, elle est toujours derrière moi. Puis j'appelle un taxi, puis il est pris et puis je commence à courir. Et c'est vraiment un cauchemar, et puis je monte parce que j'ai pas trop le choix. Je monte et je me retrouve place de l'Etoile et y a plein de bagnoles comme d'habitude puis elle est à 2 mètres, je sens qu'elle est à 2 mètres de moi. J'ose pas me retourner, j'appelle un taxi. Miracle ! Il s'arrête, je monte dedans, au dernier moment, l'horreur absolue :
Marine Le Pen [...]

Katerine, le 20-04-2005
Robots après tout (Barclay, 2005)

lundi 3 octobre 2011

Le mot d'ordre de décroissance

Je vous laisse lire ce passage, et on en parle juste après (comme on dit à la radio)... càd genre mercredi ou jeudi.

Le mot d'ordre de décroissance a surtout pour objet de marquer fortement l'abandon de l'objectif insensé de la croissance pour la croissance, objectif dont le moteur n'est autre que la recherche effrénée du profit par les détenteurs du capital. Bien évidemment, il ne vise pas au renversement caricatural qui consisterait à prôner la décroissance pour la décroissance. En particulier, la décroissance n'est pas la croissance négative, expression antinomique et absurde qui traduit bien la domination de l'imaginaire de la croissance. On sait que le simple ralentissement de la croissance plonge nos sociétés dans le désarroi en raison du chômage et de l'abandon des programmes sociaux, culturels et environnementaux qui assurent un minimum de qualité de vie. On peut imaginer quelle catastrophe représenterait un taux de ce croissance négatif! De même qu'il n'y a rien de pire qu'une société travailliste sans travail, il n'y a rien de pire qu'une société de croissance sans croissance. C'est ce qui condamne la gauche institutionnelle, faute d'oser la décolonisation de l'imaginaire, au social-libéralisme. La décroissance n'est donc envisageable que dans une société de "décroissance". Le projet de la décroissance est un projet politique, consistant dans la construction, au Nord comme au Sud, de sociétés conviviales autonomes et économes. Au niveau théorique, le mot d' "a-croissance" serait plus approprié, indiquant un abandon du culte irrationnel et quasi religieux de la croissance pour la croissance."

le pari de la décroissance, Serge Latouche (2006)

dimanche 2 octobre 2011

La révolution n'est pas un dîner de gala

Je donnerais cher pour avoir accès à l'iconographie détaillée de "La Chinoise" de Godard. Echantillons des diverses illustrations ponctuant le film:


"La révolution n'est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne peut s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité et de délicatesse, ou avec autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d'âme. La révolution, c'est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre"
Le Petit Livre rouge, Mao Tsé-toung (1966)






"On ne fait pas une révolution pour les autres, tu peux participer, tu ne peux pas inventer une révolution."

La chinoise, Jean-Luc Godard (1967)