mercredi 5 octobre 2011

Putain, nan mais, tu le crois ça?

Beau soleil mardi midi dans la région Lyonnaise, où je passais la journée, puisque convié au siège de ma boîte. J'avais même réussi à faire le mur, comme ca m'arrive de temps en temps pour déjeuner avec Elen, ma collègue préférée.

Avec Elen (moins 6ans), on parle de choses et d'autres, mais pas de boulot ou alors juste quand il y va des états d'âme, peu de ciné vu qu'en 4 ans on n'ait pas vu un seul film en commun, pas de musique parce que je ne saurais pas trouver les mots, et pas de littérature parce que je n'ai pas encore abordé le sujet.

Cette fois, l'agenda me donne l'occasion d'évoquer le terrain politique, et 2012. Et Elen de me dire qu'elle n'imagine aucun(e) des candidat(e)s aux primaires président(e), que Sarko non plus, et puis franchement la gauche, la droite on a déjà essayé, ça n'a pas marché, qu'elle serait prête à essayer autre chose, d'ailleurs, tiens, rien à voir mais, bon, disons, marine, tu vois, autant son père faisait peur, autant elle, non.

Bim !

Je ne sais si Elen ira au bout de cette logique en 2012 ou si elle se ravisera, mais ce qui est sûr, c'est que les raisons évoquées sont bancales... et qu'il s'agit de phrases toutes faites. De telle sorte que je me suis senti impuissant face à de tels non-arguments. D'ailleurs je soupçonne les médias en rapportant ces idées de les avoir popularisées, tout comme ils ont répandu l'idée que Marine Le Pen était fréquentable (en faisant des reportages sur le fait qu'elle était maintenant perçue comme fréquentable). A ce moment-là du débat, en général, il y a toujours quelqu'un qui sort l'objection massue selon laquelle rien ne sert de briser le thermomètre.
En tant qu'adepte d'Alain (aka Emile Chartier), et dans ce cas précis, je suis près à maintenir qu'ici la cause est effet.
...
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Sinon, après, avec Elen, on a parlé cupcakes.

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- Ouais, tu sais, c'était samedi, là, à côté de la maison de la radio. Je marchais dans la rue et pis y a une fille juste devant moi avec ses grands cheveux blonds, tu vois ? J'ai commencé à la suivre parce que ..ch'ais pas, j'avais envie de baiser, pis tout d'un coup elle s'est retournée et là, qu'est-ce que je vois ?
Putain! Marine Le Pen, nan nan Marine Le Pen, nan mais tu le crois ça? [...]
- Alors ? Alors ?
- Alors j'me dis: Ok c'est bon. Je rentre chez moi. Je la dépasse et puis euh je marche avenue du président Kennedy,jusqu'à la place de Varsovie, puis il faisait bon et c'était cool. Puis là j'me retourne puis je la vois qui marche derrière moi, pis je commence a flipper parce que je me rends compte qu'elle me suit vraiment dans les jardins du Trocadero, place de Chaillot, tout ça, j'me rend compte qu'elle me suit vraiment. Métro de Boissière, j'accélère, métro Kléber et puis j'la vois, elle est toujours derrière moi. Puis j'appelle un taxi, puis il est pris et puis je commence à courir. Et c'est vraiment un cauchemar, et puis je monte parce que j'ai pas trop le choix. Je monte et je me retrouve place de l'Etoile et y a plein de bagnoles comme d'habitude puis elle est à 2 mètres, je sens qu'elle est à 2 mètres de moi. J'ose pas me retourner, j'appelle un taxi. Miracle ! Il s'arrête, je monte dedans, au dernier moment, l'horreur absolue :
Marine Le Pen [...]

Katerine, le 20-04-2005
Robots après tout (Barclay, 2005)

1 commentaire:

  1. Indépendamment de tout débat de fond sur la question : avait-elle besoin d'être convaincue autrement, ou avais-tu besoin qu'elle le soit ? Peut-on avoir une discussion de ce type de manière complètement rationnelle ? Pas sûr - la preuve.

    Et plus sur le fond : je suis pour une liberté totale d'opinion, et dans le respect des règles en vigueur, d'expression. Et d'avis qu'on est tous un peu garants de ces libertés, en évitant les jugements faciles (ici sur la crédulité de la personne d'en face, mais ça marche avec tellement de choses au quotidien...). Facile à dire, hein :-)

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