lundi 3 octobre 2011

Le mot d'ordre de décroissance

Je vous laisse lire ce passage, et on en parle juste après (comme on dit à la radio)... càd genre mercredi ou jeudi.

Le mot d'ordre de décroissance a surtout pour objet de marquer fortement l'abandon de l'objectif insensé de la croissance pour la croissance, objectif dont le moteur n'est autre que la recherche effrénée du profit par les détenteurs du capital. Bien évidemment, il ne vise pas au renversement caricatural qui consisterait à prôner la décroissance pour la décroissance. En particulier, la décroissance n'est pas la croissance négative, expression antinomique et absurde qui traduit bien la domination de l'imaginaire de la croissance. On sait que le simple ralentissement de la croissance plonge nos sociétés dans le désarroi en raison du chômage et de l'abandon des programmes sociaux, culturels et environnementaux qui assurent un minimum de qualité de vie. On peut imaginer quelle catastrophe représenterait un taux de ce croissance négatif! De même qu'il n'y a rien de pire qu'une société travailliste sans travail, il n'y a rien de pire qu'une société de croissance sans croissance. C'est ce qui condamne la gauche institutionnelle, faute d'oser la décolonisation de l'imaginaire, au social-libéralisme. La décroissance n'est donc envisageable que dans une société de "décroissance". Le projet de la décroissance est un projet politique, consistant dans la construction, au Nord comme au Sud, de sociétés conviviales autonomes et économes. Au niveau théorique, le mot d' "a-croissance" serait plus approprié, indiquant un abandon du culte irrationnel et quasi religieux de la croissance pour la croissance."

le pari de la décroissance, Serge Latouche (2006)

2 commentaires:

  1. Yo Rakou.

    Si je puis me permettre, une coquille sème quelque confusion dans ton texte : le premier "croissance" de la ligne 6 devrait être "décroissance", non ?

    A plus !
    flo

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