jeudi 1 mars 2012

On a grandi entre deux époques

Parmi les groupes et artistes que j'affectionne tout particulièrement (cf. Hit Parade), il y en a dont je ré-écoute régulièrement la discographie complète. Mendelson, Programme / Arnaud Michniak et Godspeed You Black Emperor.

Aussi, voir les deux derniers d'un certaine façon réunis dans la pièce déjà là au théâtre de la colline (sur laquelle je reviendrai), aura déclenché une nouvelle écoute de leur oeuvre.
Il semble d'ailleurs que Pascal Bouaziz aka Mendelson n'était pas loin, puisque la veille à Petit Bain, sur scène avec Michel Cloup.... (ils ont d'ailleurs repris "Seule la musique" de Jean-Louis Costes, et je comprends désormais pourquoi un petit nombre de personnes en cherchaient les paroles récemment, effectivement déjà publiées dans ces colonnes)

On a grandi entre deux époques,
tout a changé très vite
Ce qui nous guidait hier n’a plus vraiment cours aujourd’hui.
On a suivi comme on suivrait un film :
sans y prendre part.
L’ambition nous a lâchés
comme la politique avant nous avait trompés
comme le terrain de jeu nous avait lassés.

Programme, Cette page d'histoire
L'enfer tiède (Lithium, 2002)

Ce texte est repris dans le livret de présentation de la pièce, qui constituera d'ailleurs le fil rouge des prochains jours.
Mais avant celà, le morceau de Programme ne s'arrête pas là :

[...]

On n’a jamais travaillé,
jamais vraiment comme nos parents :
juste quelques plans à droite, à gauche pour arrondir les fins de mois
ou compléter les minimums qu’offre l’état
pour qu’on n’aille pas mettre le nez dans ses affaires
ou faire n’importe quoi.

[...]

On n’aura pas de descendance,
on n’ira jamais promener nos familles le dimanche,
on ne s’amusera pas des bêtises des petits.
Il y a eu un choix à faire a priori, et ceux qui ont refusé de le faire n’ont rien.
Rien que des mauvaises raisons pour continuer à jouir de leurs propres frustrations
La cohérence, c’est trébucher en pleine rue et subir le rire des autres
ce n’est pas la routine dont on parle partout

On a couvé entre deux époques
les névroses de la fin de la première, et celles du commencement de l’autre.
On n’a pas eu besoin de connaître la guerre pour être perdu,
on l’a vue à la télé.
Et on s'est senti coupable de ne rien faire
avant d’être capable d’y penser.
Et on n’a eu besoin de rien faire
pour écrire cette page d’histoire.


* * *

Pour les fans de feu le label Lithium, sachez que Bertrand Betsch est en concert ce dimanche au Ciné 13 à Paris.
(places à gagner avec Radio Campus Paris ; 13,50 € sinon)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire