Un homme est allongé sur un lit
On croirait qu'il dort,
Mais c’est la vie qui s’enfuit de son corps
Nous nous tenons en cercle autour de lui
Mais nous ne pouvons que pleurer
Bientôt il sera sec comme du bois mort
Alors qu'hier encore il bâtissait une maison
sur le bord du fleuve
Une poussière d’or est remontée
jusqu'à son coeur
Et lui a fait voir la mort
Une femme est allongée sur un lit
On croirait qu'elle meurt, mais c’est bien
la vie qu'elle donne ici
Nous nous tenons en cercle autour d’elle
Et nous tendons les mains
pour dire bienvenue
Au petit qui sort des bras de la mort
Une poussière d’or
Est remontée jusqu'à son coeur
Et lui a fait voir la vie
Il ne reste qu'à pleurer
de joie ou de peine
Quand la mort et la vie transportent
ceux qu'on aime
Sur un fleuve sans rebord,
éblouissant et profond
Horizon où tout passe et s’évanouit
Une poussière d’or
Est remontée jusqu'à notre coeur
Et nous n’y comprenons rien
Nous sommes comme des cartes
sans échelles ni légendes
Qui s’inventent des histoires
pour comprendre
pour savoir par quel bout il faut prendre
Ce qui n’a jamais pu s’apprendre
Voyageurs sur une ligne
de paquebot intérieur
Pour une croisière vers ailleurs
Ballottés au gré des vagues
Les gens naissent, les gens meurent
Sans raison disparaissent sous la surface
Une poussière d’or
Est remontée jusqu'à notre coeur
Et nous n’y comprenons rien
Jérôme Minière - Poussière d'Or
Coeur (La tribu, 2007)
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