jeudi 29 septembre 2011
mercredi 28 septembre 2011
Mon œuvre est parfaite [SPOILER]
"Le chef d'oeuvre inconnu", suite et fin.
Ca SPOILE donc nécessairement.
Car il est certain qu'après avoir assisté à la critique aussi enflammée d'une toile pourtant de bonne facture (part.1, part.2) par un maître, on ne peut qu'attendre avec impatience de découvrir ce qu'il considère comme son chef d'oeuvre...
Ca SPOILE donc nécessairement.
Car il est certain qu'après avoir assisté à la critique aussi enflammée d'une toile pourtant de bonne facture (part.1, part.2) par un maître, on ne peut qu'attendre avec impatience de découvrir ce qu'il considère comme son chef d'oeuvre...
- Entrez, entrez, leur dit le vieillard rayonnant de bonheur. Mon œuvre est parfaite, et maintenant je puis la montrer avec orgueil. [...]
En proie à une vive curiosité, Porbus et Poussin coururent au milieu d'un vaste atelier couvert de poussière, où tout était en désordre, où ils virent çà et là des tableaux accrochés aux murs. Ils s'arrêtèrent tout d'abord devant une figure de femme de grandeur naturelle, demi-nue, et pour laquelle ils furent saisis d'admiration.
- Oh ! ne vous occupez pas de cela, dit Frenhofer, c'est une toile que j'ai barbouillée pour étudier une pose, ce tableau ne vaut rien. Voilà mes erreurs, reprit-il en leur montrant de ravissantes compositions suspendues aux murs, autour d'eux.
A ces mots, Porbus et Poussin, stupéfaits de ce dédain pour de telles œuvres, cherchèrent le portrait annoncé, sans réussir à l'apercevoir.
- Eh ! bien, le voilà ! leur dit le vieillard dont les cheveux étaient en désordre, dont le visage était enflammé par une exaltation surnaturelle, dont les yeux pétillaient, et qui haletait comme un jeune homme ivre d'amour. - Ah ! ah ! s'écria-t-il, vous ne vous attendiez pas à tant de perfection ! Vous êtes devant une femme et vous cherchez un tableau. Il y a tant de profondeur sur cette toile, l'air y est si vrai, que vous ne pouvez plus le distinguer de l'air qui nous environne. Où est l'art ? perdu, disparu !
Voilà les formes mêmes d'une jeune fille. N'ai-je pas bien saisi la couleur, le vif de la ligne qui paraît terminer le corps ? N'est-ce pas le même phénomène que nous présentent les objets qui sont dans l'atmosphère comme les poissons dans l'eau ? Admirez comme les contours se détachent du fond ? Ne semble-t-il pas que vous puissiez passer la main sur ce dos ? Aussi, pendant sept années, ai-je étudié les effets de l'accouplement du jour et des objets. Et ces cheveux, la lumière ne les inonde-t-elle pas?... Mais elle a respiré, je crois !... Ce sein, voyez? Ah ! qui ne voudrait l'adorer à genoux ? Les chairs palpitent. Elle va se lever, attendez.
- Apercevez-vous quelque chose ? demanda Poussin à Portais.
- Non. Et vous ?
- Rien. [...] Je ne vois là que des couleurs confusément amassées et contenues par une multitude de lignes bizarres qui forment une muraille de peinture.
- Nous nous trompons, voyez !... reprit Porbus.
En s'approchant, ils aperçurent dans un coin de la toile le bout d'un pied nu qui sortait de ce chaos de couleurs, de tons, de nuances indécises, espèce de brouillard sans forme ; mais un pied délicieux, un pied vivant ! Ils restèrent pétrifiés d'admiration devant ce fragment échappé à une incroyable, à une lente et progressive destruction. Ce pied apparaissait là comme le torse de quelque Vénus en marbre de Paros qui surgirait parmi les décombres d'une ville incendiée
- Il y a une femme là-dessous ! s'écria Porbus en faisant remarquer à Poussin les couches de couleurs que le vieux peintre avait successivement superposées en croyant perfectionner sa peinture.
En proie à une vive curiosité, Porbus et Poussin coururent au milieu d'un vaste atelier couvert de poussière, où tout était en désordre, où ils virent çà et là des tableaux accrochés aux murs. Ils s'arrêtèrent tout d'abord devant une figure de femme de grandeur naturelle, demi-nue, et pour laquelle ils furent saisis d'admiration.
- Oh ! ne vous occupez pas de cela, dit Frenhofer, c'est une toile que j'ai barbouillée pour étudier une pose, ce tableau ne vaut rien. Voilà mes erreurs, reprit-il en leur montrant de ravissantes compositions suspendues aux murs, autour d'eux.
A ces mots, Porbus et Poussin, stupéfaits de ce dédain pour de telles œuvres, cherchèrent le portrait annoncé, sans réussir à l'apercevoir.
- Eh ! bien, le voilà ! leur dit le vieillard dont les cheveux étaient en désordre, dont le visage était enflammé par une exaltation surnaturelle, dont les yeux pétillaient, et qui haletait comme un jeune homme ivre d'amour. - Ah ! ah ! s'écria-t-il, vous ne vous attendiez pas à tant de perfection ! Vous êtes devant une femme et vous cherchez un tableau. Il y a tant de profondeur sur cette toile, l'air y est si vrai, que vous ne pouvez plus le distinguer de l'air qui nous environne. Où est l'art ? perdu, disparu !
Voilà les formes mêmes d'une jeune fille. N'ai-je pas bien saisi la couleur, le vif de la ligne qui paraît terminer le corps ? N'est-ce pas le même phénomène que nous présentent les objets qui sont dans l'atmosphère comme les poissons dans l'eau ? Admirez comme les contours se détachent du fond ? Ne semble-t-il pas que vous puissiez passer la main sur ce dos ? Aussi, pendant sept années, ai-je étudié les effets de l'accouplement du jour et des objets. Et ces cheveux, la lumière ne les inonde-t-elle pas?... Mais elle a respiré, je crois !... Ce sein, voyez? Ah ! qui ne voudrait l'adorer à genoux ? Les chairs palpitent. Elle va se lever, attendez.
- Apercevez-vous quelque chose ? demanda Poussin à Portais.
- Non. Et vous ?
- Rien. [...] Je ne vois là que des couleurs confusément amassées et contenues par une multitude de lignes bizarres qui forment une muraille de peinture.
- Nous nous trompons, voyez !... reprit Porbus.
En s'approchant, ils aperçurent dans un coin de la toile le bout d'un pied nu qui sortait de ce chaos de couleurs, de tons, de nuances indécises, espèce de brouillard sans forme ; mais un pied délicieux, un pied vivant ! Ils restèrent pétrifiés d'admiration devant ce fragment échappé à une incroyable, à une lente et progressive destruction. Ce pied apparaissait là comme le torse de quelque Vénus en marbre de Paros qui surgirait parmi les décombres d'une ville incendiée
- Il y a une femme là-dessous ! s'écria Porbus en faisant remarquer à Poussin les couches de couleurs que le vieux peintre avait successivement superposées en croyant perfectionner sa peinture.
lundi 26 septembre 2011
le glas ou le recommencement ?
Le présent n'a même plus le temps de passer, il se voit déjà analysé, découpé en tranches, terrassé. On ne nous laisse plus rien vivre, simplement vivre, oui, tout est sujet à commentaires, à la diarrhée des images et du verbe.
L'ère de l'information, c'est l'époque des croque-morts et des charognards qui rongent jusque dans nos ventres. Je revois de vieux amis, nous évoquons de bons souvenirs autour d'une bière. Ce monde de visages et de souvenirs n'a rien à dire à la presse, il parle au ventre et aux lieux intimes dans nos têtes.
Et puis je pense à toi l'incendiaire, je sais pourquoi tu es mon meilleur ami: Parce que tu es l'incarnation de notre folie. Ton visage est tanné par des éclats aveuglant et par la chaleur. Je te vois dans tes vêtements qui te serrent. Toi l'incendiaire qui traîne qui brûle tout autour de toi. Tu enflammes les rideaux lourds, les haies le long des pavillons de province, les coeurs des jeunes bourgeoises vierges.
Va t'en toi l'incendiaire, qui traîne qui brûle tout autour de moi. Quand tu parles c' est toujours inaudible, même si tu es mon meilleur ami va t'en!
Quand tu parles c'est toujours inaudible, mais tes mains sont pleines de feu. La terre brûle alentours. Toi l'incendiaire, qui traîne, qui brûle tout sur ton passage, j'ai une question à te poser: "Ce feu donne-t-il la mort ou la vie? Sonne-t-il le glas, le recommencement, ou peut-être ces deux choses à la fois?"
[...]
L'ère de l'information, c'est l'époque des croque-morts et des charognards qui rongent jusque dans nos ventres. Je revois de vieux amis, nous évoquons de bons souvenirs autour d'une bière. Ce monde de visages et de souvenirs n'a rien à dire à la presse, il parle au ventre et aux lieux intimes dans nos têtes.
Et puis je pense à toi l'incendiaire, je sais pourquoi tu es mon meilleur ami: Parce que tu es l'incarnation de notre folie. Ton visage est tanné par des éclats aveuglant et par la chaleur. Je te vois dans tes vêtements qui te serrent. Toi l'incendiaire qui traîne qui brûle tout autour de toi. Tu enflammes les rideaux lourds, les haies le long des pavillons de province, les coeurs des jeunes bourgeoises vierges.
Va t'en toi l'incendiaire, qui traîne qui brûle tout autour de moi. Quand tu parles c' est toujours inaudible, même si tu es mon meilleur ami va t'en!
Quand tu parles c'est toujours inaudible, mais tes mains sont pleines de feu. La terre brûle alentours. Toi l'incendiaire, qui traîne, qui brûle tout sur ton passage, j'ai une question à te poser: "Ce feu donne-t-il la mort ou la vie? Sonne-t-il le glas, le recommencement, ou peut-être ces deux choses à la fois?"
[...]
Jérôme Minière, l'incendiaire
la nuit éclaire le jour qui suit (lithium, 1998)
la nuit éclaire le jour qui suit (lithium, 1998)
jeudi 22 septembre 2011
mercredi 21 septembre 2011
Tu penses qu'on peut faire une révolution pour les autres?
Dans La Chinoise, de Godard, le moindre plan possède une valeur esthétique intrinsèque.
Premiers exemples... [1/3]
Premiers exemples... [1/3]
La chinoise, Jean-Luc Godard (1967)
dimanche 18 septembre 2011
Life Fantastic
Un Weekend à Paris, avec Man Man en concert (juste génial), et puis les journées du Patrimoine, à 2 pas de chez moi.
Man Man, Life Fantastic (Anti, 2011)
vendredi 16 septembre 2011
mercredi 14 septembre 2011
La mission de l'art
- Maître, lui dit Porbus, j'ai cependant bien étudié sur le nu cette gorge ; mais, pour notre malheur, il est des effets vrais dans la nature qui ne sont plus probables sur la toile...
- La mission de l'art n'est pas de copier la nature, mais de l'exprimer ! Tu n'es pas un vil copiste, mais un poète ! s'écria vivement le vieillard en interrompant Porbus par un geste despotique. Autrement un sculpteur serait quitte de tous ses travaux en moulant une femme ! Hé ! bien, essaie de mouler la main de ta maîtresse et de la poser devant toi, tu trouveras un horrible cadavre sans aucune ressemblance, et tu seras forcé d'aller trouver le ciseau de l'homme qui, sans te la copier exactement, t'en figurera le mouvement et la vie. Nous avons à saisir l'esprit, l'âme, la physionomie des choses et des êtres. Les effets ! les effets ! mais ils sont les accidents de la vie, et non la vie. Une main, puisque j'ai pris cet exemple, une main ne tient pas seulement au corps, elle exprime et continue une pensée qu'il faut saisir et rendre. Ni le peintre, ni le poète, ni le sculpteur ne doivent séparer l'effet de la cause qui sont invinciblement l'un dans l'autre ! La véritable lutte est là ! Beaucoup de peintres triomphent instinctivement sans connaître ce thème de l'art. Vous dessinez une femme, mais vous ne la voyez pas ! Ce n'est pas ainsi que l'on parvient à forcer l'arcane de la nature. Votre main reproduit, sans que vous y pensiez, le modèle que vous avez copié chez votre maître. Vous ne descendez pas assez dans l'intimité de la forme, vous ne la poursuivez pas avec assez d'amour et de persévérance dans ses détours et dans ses fuites. La beauté est une chose sévère et difficile qui ne se laisse point atteindre ainsi, il faut attendre ses heures, l'épier, la presser et l'enlacer étroitement pour la forcer à se rendre. La Forme est un Protée bien plus insaisissable et plus fertile en replis que le Protée de la fable, ce n'est qu'après de longs combats qu'on peut la contraindre à se montrer sous son véritable aspect ; vous autres, vous vous contentez de la première apparence qu'elle vous livre, ou tout au plus de la seconde, ou de la troisième ; ce n'est pas ainsi qu'agissent les victorieux lutteurs ! Ces peintres invaincus ne se laissent pas tromper à tous ces faux-fuyants, ils persévèrent jusqu'à ce que la nature en soit réduite à se montrer toute nue et dans son véritable esprit. Ainsi a procédé Raphaël, dit le vieillard en ôtant son bonnet de velours noir pour exprimer le respect que lui inspirait le roi de l'art, sa grande supériorité vient du sens intime qui, chez lui, semble vouloir briser la Forme. La Forme est, dans ses figures, ce qu'elle est chez nous, un truchement pour se communiquer des idées, des sensations, une vaste poésie. Toute figure est un monde, un portrait dont le modèle est apparu dans une vision sublime, teint de lumière, désigné par une voix intérieure, dépouillé par un doigt céleste qui a montré, dans le passé de toute une vie, les sources de l'expression. Vous faites à vos femmes de belles robes de chair, de belles draperies de cheveux, mais où est le sang qui engendre le calme ou la passion et qui cause des effets particuliers ? Ta sainte est une femme brune, mais ceci, mon pauvre Porbus, est d'une blonde ! Vos figures sont alors de pâles fantômes colorés que vous nous promenez devant les yeux, et vous appelez cela de la peinture et de l'art. Parce que vous avez fait quelque chose qui ressemble plus à une femme qu'à une maison, vous pensez avoir touché le but, et, tout fiers de n'être plus obligés d'écrire à côté de vos figures,currus venus tus ou pulcher homo, comme les premiers peintres, vous vous imaginez être des artistes merveilleux ! Ha ! ha ! vous n'y êtes pas encore, mes braves compagnons, il vous faudra user bien des crayons, couvrir bien des toiles avant d'arriver. Assurément, une femme porte sa tête de cette manière, elle tient sa jupe ainsi, ses yeux s'alanguissent et se fondent avec cet air de douceur résignée, l'ombre palpitante des cils flotte ainsi sur les joues ! C'est cela, et ce n'est pas cela. Qu'y manque-t-il ? un rien, mais ce rien est tout. Vous avez l'apparence de la vie, mais vous n'exprimez pas son trop-plein qui déborde, ce je ne sais quoi qui est l'âme peut-être et qui flotte nuageusement sur l'enveloppe;
Honoré de Balzac, Le chef d'oeuvre inconnu (1831)
La phrase clef ici est évidemment
"La mission de l'art n'est pas de copier la nature, mais de l'exprimer" ce qui ouvre de larges portes à ce que pourra devenir l'art par la suite.
A ce stade de la nouvelle de Balzac, on est en tout cas tout à fait désireux de voir ce que donnerait une oeuvre peinte par ce Frenhofer, qui semble si supérieur à ses contemporains.
J'y reviens bientôt (spoiler).
Avant de refermer ce billet, je ne peux laisser passer une référence aussi élogieuse ("ce roi de l'art") au peintre Raphaël , sans reproduire l'un de ses toiles :
La phrase clef ici est évidemment
"La mission de l'art n'est pas de copier la nature, mais de l'exprimer" ce qui ouvre de larges portes à ce que pourra devenir l'art par la suite.
A ce stade de la nouvelle de Balzac, on est en tout cas tout à fait désireux de voir ce que donnerait une oeuvre peinte par ce Frenhofer, qui semble si supérieur à ses contemporains.
J'y reviens bientôt (spoiler).
Avant de refermer ce billet, je ne peux laisser passer une référence aussi élogieuse ("ce roi de l'art") au peintre Raphaël , sans reproduire l'un de ses toiles :
Raphaël, La donna velata (1515)
dimanche 11 septembre 2011
Sharp, naked without a sheath
You're too sharp. That's your trouble. You're like a drawn sword. Sharp, naked without a sheath. You cut well. But good swords are kept in their sheaths.
"Sanjuro" aura été mon sixième Kurosawa de l'été.
Toshiro Mifune y incarne un samouraï vagabond à la fine lame et aux manières grossières.
Un jeu d'acteur d'ailleurs repris par Clint Eastwood... ne serait-ce que dans "Pour une poignée de dollars", adapté de "Yojimbo" (dont "Sanjuro" est la suite).
Toshiro Mifune y incarne un samouraï vagabond à la fine lame et aux manières grossières.
Un jeu d'acteur d'ailleurs repris par Clint Eastwood... ne serait-ce que dans "Pour une poignée de dollars", adapté de "Yojimbo" (dont "Sanjuro" est la suite).
Si le ton du film est à la comédie (voire au burlesque), le duel final revêt une intensité dramatique particulière : c'est d'ailleurs le seul passage où le sang coulera jaillira
(dans une gerbe spectaculaire)
(dans une gerbe spectaculaire)
Takeshi Kitano reprendra ce procédé sanguinolant quelques années plus tard (avec des effets numériques) dans son Zatoichi.
Akira Kurosawa, Yojimbo (1961)
Akira Kurosawa, Sanjuro (1962)
Sergio Leone, Pour une poignée de dollars (1964)
Takeshi Kitano, Zatoichi (2003)
Akira Kurosawa, Sanjuro (1962)
Sergio Leone, Pour une poignée de dollars (1964)
Takeshi Kitano, Zatoichi (2003)
mercredi 7 septembre 2011
I used to be darker
___ __ __ ___ _I started
__________out in search
__________out in search
____________of ordinary things /
______._____How much of a tree
______._____How much of a tree
______..____bends in the wind/ I
______._.__started telling the story
______.___without knowing the end/
______.__.I used to be darker / Then
______.__.I used to be darker / Then
______.__I got lighter/Then I got dark
______.__again / Something too big
_____..___to .be .seen .was. passing
_____.____over and over me / Well
_____.__.__it seemed like a routine
_____.__.__case at first / With the
_______.___death of the shadow
_____.__.___came a lightness of verse / But
____________the darkest of nights, in truth still
______________dazzled / And I work myself until I 'm
_____.________frazzled / I ended up in search
__________of ordinary things / Like how can
___a wave possibly be / I started running when
the concrete turned to sand / I started running when
__things didn't______._ pan out as planned / In case things
___go poorly___________ and I not return / Remember the
_________________________good things I done / In case things
_________________________good things I done / In case things
________________________________go poorly and I not return /
____________________________________Remember the good things
____________________________________________I've done / Or done
_________________________________________________________me in.
Bill Callahan - Jim Cain
Sometimes I Wish We Were An Eagle (Draf City,2009)
A moins que votre browser internet ne vous joue des tours (par rapport au mien), ceci est un caligramme (sommaire) tel qu'il figure à l'intérieur de l'album sus cité.
Ah et... on n'aurait qu'à dire que c'est un oiseau.
A moins que votre browser internet ne vous joue des tours (par rapport au mien), ceci est un caligramme (sommaire) tel qu'il figure à l'intérieur de l'album sus cité.
Ah et... on n'aurait qu'à dire que c'est un oiseau.
mardi 6 septembre 2011
dimanche 4 septembre 2011
Le tiède souffle de la vie
Lorsque j'allai au Centre Pompidou de Metz l'hiver dernier visiter l'exposition "Chefs-d'oeuvre?", je m'arrêtai longuement devant un tableau intitulé "Chef d'oeuvre inconnu #1".
Cette toile, signée Pierre Bismuth, se voulait reproduction du chef d'oeuvre fantastique, définitif, absolu de Frenhofer, décrit par Balzac dans sa célèbre nouvelle.
Dans le livre, avant que la toile nous soit dévoilée, nous assistons à la critique énergique d'une toile de Porbus, devant le peintre et Pissarro qui passait par là.
Lire l'analyse critique - 1 - d'une peinture - 2 - figurative - 3 - par un maître de la discipline est une chose qui m'apparaît remarquable.
- Ta sainte me plaît, dit le vieillard à Porbus, et je te la paierais dix écus d'or au-delà du prix que donne la reine ; mais aller sur ses brisées ?... du diable !
- Vous la trouvez bien ?
- Heu ! heu ! fit le vieillard, bien ?... oui et non. Ta bonne femme n'est pas mal troussée, mais elle ne vit pas. Vous autres, vous croyez avoir tout fait lorsque vous avez dessiné correctement une figure et mis chaque chose à sa place d'après les lois de l'anatomie ! Vous colorez ce linéament avec un ton de chair fait d'avance sur votre palette en ayant soin de tenir un côté plus sombre que l'autre, et parce que vous regardez de temps en temps une femme nue qui se tient debout sur une table, vous croyez avoir copié la nature, vous vous imaginez être des peintres et avoir dérobé le secret de Dieu!... Prrr! Il ne suffit pas pour être un grand poète de savoir à fond la syntaxe et de ne pas faire de fautes de langue ! Regarde ta sainte, Porbus ? Au premier aspect, elle semble admirable ; mais au second coup d'œil on s'aperçoit qu'elle est collée au fond de la toile et qu'on ne pourrait pas faire le tour de son corps. C'est une silhouette qui n'a qu'une seule face, c'est une apparence découpée, une image qui ne saurait se retourner, ni changer de position.
Je ne sens pas d'air entre ce bras et le champ du tableau ; l'espace et la profondeur manquent ; cependant tout est bien en perspective, et la dégradation aérienne est exactement observée ; mais, malgré de si louables efforts, je ne saurais croire que ce beau corps soit animé par le tiède souffle de la vie. Il me semble que si je portais la main sur cette gorge d'une si ferme rondeur, je la trouverais froide comme du marbre ! Non, mon ami, le sang ne court pas sous cette peau d'ivoire, l'existence ne gonfle pas de sa rosée de pourpre les veines et les fibrilles qui s'entrelacent en réseaux sous la transparence ambrée des tempes et de la poitrine. Cette place palpite, mais cette autre est immobile ; la vie et la mort luttent dans chaque détail : ici c'est une femme, là une statue, plus loin un cadavre. Ta création est incomplète. Tu n'as pu souffler qu'une portion de ton âme à ton œuvre chérie. Le flambeau de Prométhée s'est éteint plus d'une fois dans tes mains, et beaucoup d'endroits de ton tableau n'ont pas été touchés par la flamme céleste.
Honoré de Balzac, Le chef d'oeuvre inconnu (1831)
samedi 3 septembre 2011
Extroverted, obnoxious, pseudo-bohemian losers
Enid: God, what a dork.
Rebecca: You're just jealous.
Enid: Trust me, at this point I'm past the fact that every single guy likes you better than me.
Rebecca: Oh, face it, you just hate every single guy on the face of the earth.
Enid: That's not true. I just hate all these extroverted, obnoxious, pseudo-bohemian losers.
Ghost World, Terry Zwigoff (2001)
jeudi 1 septembre 2011
Album Cover of the Week
the War on Drugs, Slave Ambient (Secretly Canadian, 2011)
J'aimais également beaucoup la pochette d'un précédent EP:
the War on Drugs, Future Weather (Secretly Canadian, 2010)
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