lundi 26 septembre 2011

le glas ou le recommencement ?

Le présent n'a même plus le temps de passer, il se voit déjà analysé, découpé en tranches, terrassé. On ne nous laisse plus rien vivre, simplement vivre, oui, tout est sujet à commentaires, à la diarrhée des images et du verbe.

L'ère de l'information, c'est l'époque des croque-morts et des charognards qui rongent jusque dans nos ventres. Je revois de vieux amis, nous évoquons de bons souvenirs autour d'une bière. Ce monde de visages et de souvenirs n'a rien à dire à la presse, il parle au ventre et aux lieux intimes dans nos têtes.

Et puis je pense à toi l'incendiaire, je sais pourquoi tu es mon meilleur ami: Parce que tu es l'incarnation de notre folie. Ton visage est tanné par des éclats aveuglant et par la chaleur. Je te vois dans tes vêtements qui te serrent. Toi l'incendiaire qui traîne qui brûle tout autour de toi. Tu enflammes les rideaux lourds, les haies le long des pavillons de province, les coeurs des jeunes bourgeoises vierges.

Va t'en toi l'incendiaire, qui traîne qui brûle tout autour de moi. Quand tu parles c' est toujours inaudible, même si tu es mon meilleur ami va t'en!

Quand tu parles c'est toujours inaudible, mais tes mains sont pleines de feu. La terre brûle alentours. Toi l'incendiaire, qui traîne, qui brûle tout sur ton passage, j'ai une question à te poser: "Ce feu donne-t-il la mort ou la vie? Sonne-t-il le glas, le recommencement, ou peut-être ces deux choses à la fois?"

[...]
Jérôme Minière, l'incendiaire
la nuit éclaire le jour qui suit (lithium, 1998)

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