lundi 15 mars 2010

Fruit de la passion

La passion peut faire bien des choses. Elle peut éveiller chez un individu des énergies incroyables, surhumaines, faire surgir des forces titaniques de l'âme la plus paisible et la pousser par-delà toute morale jusqu'au crime. Mais il est normal qu'après de tels exploits elle retombe épuisée. En cela le criminel par passion se distingue essentiellement du criminel-né, de l'assassin professionnel. Le premier, la plupart du temps, est capable de commettre le crime, mais rarement de faire face à ses conséquences. Agissant par impulsion, ne voyant que l'acte qu'il se propose d'accomplir, il tend toutes ses forces vers ce seul but; dès qu'il l'atteint, son énergie se brise, sa résolution tombe. Au contraire le criminel qui a calculé froidement son acte est prêt à accepter la lutte avec ses accusateurs et ses juges; lui, ce n'est pas pour le crime même mais pour se défendre ensuite qu'il raidit toute sa volonté!

Stefan Zweig, Marie Stuart (1935)
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Plus loin, à propos du crime politique cette fois, on lit:

Depuis Machiavel le crime politique est considéré dans tous les pays comme un acte excusable, et dans les annales de presque chaque famille royale on constate des pratiques de ce genre.

Note pour plus tard: lire Machiavel.

Depuis les us et les Lois ont changé.
Mais ce qui est intéressant, c'est de rapprocher ces pratiques de celles de la vie politique actuelle, ou d'ailleurs également du monde de l'entreprise.
Puisque nul n'arrive au sommet par hasard, sans s'être fait sa place.

Pour revenir au thème premier de ce post, voici le sujet de réflexion du jour:
"Discutez du bien fondé juridique de la notion de crime passionnel".

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