Les pages du roman se tournent, et avec elles vient déjà l'heure de la vieillesse
Il m'arrive d'envier les vieilles personnes assises au coin du feu, qui regardent par la fenêtre, lisent et font tout à petite vitesse. Elles me semblent soulagées de la tyrannie du faire, prenant le temps de tout et transformant dans une douce conviction le déclin en une sorte de saveur. Ubac me donnait souvent cette impression, moins de lassitude qu'un repos serein. Il n'était plus question de sauter les rivières et c'était peut-être tant mieux, place aux bonheurs de ne rien faire ou bien lentement. La peur de mourir ne flottait pas. De ne plus vivre par contre.
Cédric Sapin-Defour, Son odeur après la pluie (2023)
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