dimanche 1 juin 2008

L'arbre qui gâche la forêt

Et nous basculons,
Nous basculons doucement,
Si doucement,
Que personne ne sent
La chute
La grande chute qu'on sait
La grande chute qu'on tait.

Mais nous reculons,
Et voyons, géant,
L'arbre qui gâche la forêt.

Que nos âmes englouties refassent surface.

Montrons nos tripes,
Montrons les dents,
Mordons, griffons l'arbre florissant,
L'arbre qui suce le sang,
L'arbre qui gâche la forêt.

Que nos âmes engourdies refassent surface.

Etendons-nous, attendons ça,
Que ces vautours dévorent nos foies
Tombent sous la bile qu'ils posèrent là,
Claudiquent, hoquettent,
Puis ne s'en remettent pas.

Nous sommmes l'arme qui cache la forêt de larmes.

Dans leurs noirs calculs nous vrillant l'abdomen,
Tissons de grands voiles,
De grands voiles inutiles,
De beaux gestes gratuits,
Nous ne croyons qu'en ça,
Prenez les comme des cris.

Contre l'arbre qui gâche la forêt,
L'arbre qui gâche la forêt.

Et même si je nous vois couler,
Nos soubresauts légers,
Nos risibles embardées,
Nos grands coups de pied,
S'ils sont des milliers,
Nous feront remonter.

Nous serons l'âme qui couche l'arbre,
L'arbre qui gâche la forêt.

Et nous nous balancerons,
Nous nous balancerons doucement,
Si doucement,
En écoutant le vent,
Il n'y aura plus de... chut !

Olivier Mellano - La chute
V/A - RALBUM (Laureli/Léo Scheer, 2008)
www.myspace.com/ralbum


Ralbum, Livre & CD de 12 titres
Des écrivains rencontrent des musiciens pour exprimer leur ras-le-bol (rouge) face à l'époque. Un hymne au vouloir-vivre dans un temsp de manque.

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