vendredi 29 septembre 2017

Il ne faut pas confondre

the Jacques (et leur rock tellement anglais...

le français barré Jacques...

Et le vieux groupe Jack (mon premier concert... en 1996... au coeur de ma période "groupes indés avec un violon"). A l'époque, j'adorais par exemple ce morceau.
A noter qu'Anthony Reynolds de Jack (photo) a également sorti des albums sous le nom "Jacques"

mardi 26 septembre 2017

Militant quotidien de l'inhumanité

Tant que la maximisation du profit immédiat guidera l'économie, cette chanson restera d'actualité.

Je suis un mannequin glacé, avec un teint de soleil
Ravalé, homme pressé
Mes conneries proférées sont le destin du monde
Je n'ai pas le temps, je file : ma carrière est en jeu
Je suis l'homme médiatique
Je suis plus que politique
Je vais vite, très vite
Je suis une comète humaine universelle
Je traverse le temps
Je suis une référence
Je suis omniprésent
Je deviens omniscient
J'ai envahi le monde que je ne connais pas
Peu importe, j'en parle, peu importe, je sais

J'ai les hommes à mes pieds
Huit milliards potentiels de crétins asservis
A part certains de mes amis du même monde que moi
Vous n'imaginez pas ce qu'ils sont gais

Qui veut de moi et des miettes de mon cerveau ?
Qui veut entrer dans la toile de mon réseau ?

Militant quotidien de l'inhumanité,
Des profits immédiats, des faveurs des médias
Moi je suis riche, très riche, je fais dans l'immobilier
Je sais faire des affaires, y'en a qui peuvent payer
J'connais le tout Paris et puis le reste aussi
Mes connaissances uniques, et leurs femmes que je...
...Fréquente évidemment
Les cordons de la bourse se relâchent pour moi
Il n'y a plus de secrets, je suis le Roi des rois
Explosé l'audimat, pulvérisée l'audience
Et qu'est-ce que vous croyez
C'est ma voie, c'est ma chance
J'adore les émissions à la télévision
Pas le temps de regarder, mais c'est moi qui les fais
On crache la nourriture à ces yeux affamés
Vous voyez qu'ils demandent!
Nous les savons avides de notre pourriture
Mieux que de la confiture à des cochons

Qui veut de moi et des miettes de mon cerveau
Qui veut entrer dans la toile de mon réseau

Vous savez que je suis un homme pressé
Je suis un militant quotidien de l'inhumanité
Et des profits immédiats et puis des faveurs des médias
Moi je suis riche, très riche, je fais dans l'immobilier
Je sais faire des affaires, y'en a qui peuvent payer
Et puis je traverse le temps,
Je suis devenu omniprésent
Je suis une super référence,
Je peux toujours ramener ma science
Moi je vais vite, très vite
Ma carrière est en jeu
je suis l'homme médiatique
Moi je suis plus que politique
Car je suis un homme pressé

Noir Désir, L'homme pressé
666.667 Club (Barclay, 1996)

dimanche 24 septembre 2017

#pasgorafi

Extrait d'un article du Monde titré
"Allergan passe un accord avec une tribu indienne pour protéger ses brevets"

L’histoire se déroule au cœur d’une réserve indienne, dans les méandres du droit tribal. Le 8 septembre, le laboratoire pharmaceutique Allergan a annoncé avoir transféré une série de brevets à la Saint Regis Mohawk Tribe, une enclave indienne située à la frontière des Etats-Unis et du Canada, dans l’Etat de New York. En raison de l'immunité dont ces territoires bénéficient, ce tour de passe-passe devrait empêcher les concurrents d'Allergan de copier son Restasis, dont la formule pourrait tomber dans le domaine public.
Ces gouttes pour les yeux ont rapporté à la firme irlandaise célèbre pour son Botox près de 1,5 milliard de dollars (1,26 milliard d’euros) en 2016. Le brevet initial est tombé en 2014 mais Allergan en a déposé six autres afin d’empêcher toute copie… avant 2024. Plusieurs fabricants de génériques, dont l'israélien Teva et l'américain Mylan, avaient de bonnes chances de les faire invalider. Ce coup de théâtre a tout chamboulé : prévue le 15 septembre, leur audience devant les trois juges du Patent Trial and Appeal Board, le tribunal de première instance et d'appel pour les brevets, a été reportée sine die.
« Les tribus indiennes étant souveraines, elles ne peuvent être poursuivies en justice. Si elles possèdent des brevets, aucune entreprise ne peut les attaquer », décrypte Robert Anderson, professeur à l’Université de Washington et spécialiste du droit indien.

[La suite, ici: lemonde.fr]

jeudi 21 septembre 2017

Album Cover of the Week

Lali Puna, two windows (2017)

Un album sorti en toute discrétion le 8 septembre...
On pourra regretter l'absence de Markus Acher (the Notwist) qui ne fait plus parti du groupe

mardi 19 septembre 2017

Ce-n'est-pas-sale

Depuis Balzac et la Comédie Humaine, le roman français sait 1.qu'il peut parler des pauvres gens 2.au sein de sagas littéraires réparties en plusieurs ouvrages et couvrant les destinées entremêlées de différents personnages. Aussi Balzac a-t-il rendu possible les Rougon-Macquart de Zola, ensemble de vingt romans, sous-titré "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire".

De vos années d'études, vous avez sans doute en tête des titres comme La Fortune des Rougon, La Curée, Le Ventre de Paris, L'Assommoir, Germinal, ou encore La Bête humaine. Sur la seule fois du titre, je me suis récemment orienté vers "La Joie de Vivre".
Pauline, tout juste orpheline, se trouve recueillie par une famille de Normandie dans la ville portuaire de Bonneville. Bien que menant une existence morne, elle trouve son bonheur en tâchant de faire celui des autres... et dans la "connaissance" (pour peu qu'elle y ait accès)

C'était sur les ouvrages de médecine laissés dans l'armoire, qu'elle passait des journées entières, les yeux élargis par le besoin d’apprendre, le front serré entre ses deux mains que l'application glaçait. Lazare, [son cousin], aux beaux jours de flamme, avait acheté des volumes qui ne lui étaient d'aucune utilité immédiate, le Traité de physiologie, de Longuet, l’Anatomie descriptive, de Cruveilhier ; et, justement, ceux-là étaient restés, tandis qu'il remportait ses livres de travail. Elle les sortait, dès que sa tante tournait le dos, puis les replaçait, au moindre bruit, sans hâte, non pas en curieuse coupable, mais en travailleuse dont les parents auraient contrarié la vocation. D'abord, elle n'avait pas compris, rebutée par les mots techniques qu'il lui fallait chercher dans le dictionnaire. Devinant ensuite la nécessité d'une méthode, elle s'était acharnée sur l'Anatomie descriptive, avant de passer au Traité de physiologie. Alors, cette enfant de quatorze ans apprit, comme dans un devoir, ce que l'on cache aux vierges jusqu'à la nuit des noces. Elle feuilletait les planches de l'Anatomie, ces planches superbes d'une réalité saignante ; elle s'arrêtait à chacun des organes, pénétrait les plus secrets, ceux dont on a fait la honte de l'homme et de la femme ; et elle n'avait pas de honte, elle était sérieuse, allant des organes qui donnent la vie aux organes qui la règlent, emportée et sauvée des idées charnelles par son amour de la santé. La découverte lente de cette machine humaine l'emplissait d'admiration. Elle lisait cela passionnément ; jamais les contes de fées, ni Robinson, autrefois, ne lui avaient ainsi élargi l'intelligence. Puis, le Traité de physiologie fut comme le commentaire des planches, rien ne lui demeura caché. Même elle trouva un Manuel de pathologie et de clinique médicale, elle descendit dans les maladies affreuses, dans les traitements de chaque décomposition. Bien des choses lui échappaient, elle avait la seule prescience de ce qu'il faudrait savoir, pour soulager ceux qui souffrent. Son cœur se brisait de pitié, elle reprenait son ancien rêve de tout connaître, afin de tout guérir.

Et, maintenant, Pauline savait pourquoi le flot sanglant de sa puberté avait jailli comme d'une grappe mûre, écrasée aux vendanges. Ce mystère éclairci la rendait grave, dans la marée de vie qu’elle sentait monter en elle. Elle gardait une surprise et une rancune du silence de sa tante, de l'ignorance complète où celle-ci la maintenait. Pourquoi donc la laisser ainsi s'épouvanter ? ce n’était pas juste, il n’y avait aucun mal à savoir.

Emile Zola, La joie de vivre (1884)

vendredi 15 septembre 2017

Kim Jong Un looking at things

looking at a guitar
looking at cookies
looking at a mattress
looking at a boot
looking at a big cheese
looking at grass
looking at South Korea
looking at a blanket
looking at accordions
looking at bath water
looking at beach sand
looking at bottled juices
looking at canned meats
looking at women soldiers
looking at children’s socks
looking at clams
looking at fruits 
looking at sausages
...
...
... Et récemment :
looking at H Bomb

Sur le même principe, mais concernant le père, un livre a été édité :

L'auteur de ces lignes est bien sûr conscient qu'il serait tout à fait possible de construire le même genre d'article avec "Macron looking at things" (les photos seraient toutefois sans doute de meilleure qualité). L'idée était ici d'opposer la trivialité des premières photos à l'inquiétude que soulève la dernière, extraite, elle, d'une actualité toute récente.

mercredi 13 septembre 2017

It ain't gonna last (I know)

Well, I got us on a highway, I got us in a car
Got us going faster than we've ever gone before

And I know it ain't gonna last
When I see your eyes arrive
They explode like two bugs on glass

Far above the ocean, deep under the sea
There's a river running dry 'cause of you and me

And I know it ain't gonna last
When I see your eyes arrive
They explode like two bugs on glass

She's a goddess on the highway, a goddess in a car
Goddess going faster than she's ever gone before

And I know it ain't gonna last
When I see your eyes arrive
They explode like two bugs on glass

And I know it ain't gonna last
And I know it ain't gonna last
And I know it ain't gonna last
And I know it ain't gonna last

It ain't gonna last, it ain't gonna last
It ain't gonna last, it ain't gonna last

Mercury Rev - Goddess on a Hiway
Deserter's Songs (V2 music, 1998)
- - -
Si vous ne connaissez pas cette chanson (qui sait), allez tout de suite l'écouter !

lundi 11 septembre 2017

Album cover of the week

Alvvays, Antisocialites
(Polyvinyl, 2017)

[en concert ce soir au Point Ephémère]

dimanche 10 septembre 2017

Petite étoile des vapeurs

Le rire tenait sa bouteille
À la bouche riait la mort
Dans tous les lites où l’on dort
Le ciel sous tous les corps sommeille

Un clair ruban vert à l’oreille
Trois boules une bague en or
           Elle porte sans effort
Une ombre aux lumières pareille

Petite étoile des vapeurs
Au soir des mers sans voyageurs
Des mers que le ciel cruel fouille

Délices portées à la main
Plus douce poussière à la fin
Les branches perdues sous la rouille.
Paul Eluard - bouche usée
Capitale de la douleur (1926)

jeudi 7 septembre 2017

Do you remember being nineteen?

"Better Call Saul"... Qui a vu "Breaking Bad" se souvient évidemment du slogan employé par l'avocat Saul Goodman. Il aura donné son nom à la série spin-off, centrée sur ce personnage (et, dans une moindre mesure, sur Mike Ehrmantraut). Six ans les faits aujourd'hui connus, on assiste donc à la génèse de Saul Goodman, personnage haut en couleur : touchant, travailleur, humble (et flamboyant), juste (honnête... à sa manière), drôle...

Au final, la série pourrait faire penser à une sorte de mash-up entre Ally McBeal et un Perry Mason burlesque, le tout dans l'univers de Breaking Bad. Savoureux.
Voici une plaidoirie extraite du tout premier épisode.


Oh, to be nineteen again! You with me, ladies and gentlemen? Do you remember nineteen? Let me tell you, the juices are flowing. The red corpuscles are corpuscling, the grass is green, and it's soft, and summer's gonna last forever.... ... Now, do you remember? Yeah, you do. But if you're being honest...I mean, well, really honest, you'll recall that you also had an underdeveloped nineteen-year-old brain. Me, personally, I...it...If I were held accountable for some of the stupid decisions I made when I was nineteen... Oh, boy, wow. And I bet if we were in church right now, I'd get a big "amen!"


Which brings us to these three... Now, these three knuckleheads. And I'm sorry, boys, but that's what you are. They did a dumb thing. We're not denying that. However, I would like you to remember two salient facts. Fact one: nobody got hurt, not a soul. Very important to keep that in mind. Fact two: Now, the prosecution keeps bandying this term "criminal trespass." Mr. Spinowzo, the property owner, admitted to us that he keeps most portions of his business open to the public both day and night. So, trespassing? That's a bit of a reach, don't you think, Dave? Here's what I know: These three young men, near honors students all, were feeling their oats one Saturday night, and they just went a little bananas. I don't know. Call me crazy, but I don't think they deserve to have their bright futures ruined by a momentary, minute, never-to-be-repeated lapse of judgment. Ladies and gentlemen, you're bigger than that.

S'en suivra la projection par le procureur d'une vidéo awkward tournée... dans une morgue. Je n'en dis pas plus.


Better Call Saul, Uno
(Vince Gilligan, Peter Gould : 2015)

*
*         *

Cette plaidoirie m'a rappelé l'un des arguments employé par le père de Broke Turner, cet étudiant "modèle" qui avait violé une étudiante inconsciente sur le campus de Stanford. Cette affaire avait fait grand bruit en 2016 [wikipedia], dans la mesure où elle mettait en lumière des comportements trop souvent tus sur les campus américains, et, de manière plus large, illustrait la "culture du viol".

Au final, Broke Turner aura donc été condamné pour les chefs d'inculpation : 
- Assault with intent to rape an intoxicated woman,
- Sexually penetrating an intoxicated person with a foreign object
- Sexually penetrating an unconscious person with a foreign object

Craignant que la condamnation résultante (notamment son inscription au registre des délinquants sexuels) n'hypothèque l'avenir de son fils, le père, Dan Turner, écrivit au procureur une lettre, dans laquelle figuraient les propos suivants :
“His life will never be the one that he dreamed about and worked so hard to achieve. That is a steep price to pay for 20 minutes of action out of his 20 plus years of life.”

J'en reviens donc à Jimmy (Better Call Sall) : "I don't think they deserve to have their bright futures ruined by a momentary, minute, never-to-be-repeated lapse of judgment". La différence? Il précisait, peu avant :
"Nobody got hurt, not a soul."

mardi 5 septembre 2017

La saison des festivals

Outre plage, ciel bleu ou décors exotiques, la saison estivale est aussi celle des festivals

36h de St Eustache
Je triche un peu car ce festival débute traditionnellement la veille de la fête de la musique, soit à quelques heures de l'été. Buvette y jouait dans une formule allégée [photo], le résultat aura été moins probant que Buvette illimité(e)... Egalement présent ce soir là, Stranded Horse (accompagné de Boubacar Cissokho) [video].

Garage MU Festival
Courant Juillet, le collectif MU investissait la Station, un de ces lieux éphémères qui fleurissent l'été dans la ceinture parisienne... Ambiance Berlin (en tout cas selon mon imaginaire), pour être IN, il fallait arborer une coupe mulet ou au bol, porter un survêtement (soit trop petit, soit trop grand) et des mocassins, exhiber ses chaussettes blanches ou jacquard, et se munir d'un accessoire vintage type bandana ou banane. Dans ce contexte, on aura pu apprécier Jessica93 [photo] et Taulard (au look so norm core)

Pendant ce temps là, en Bretagne...

Route du Rock
❤ BZH...ne serait-ce que parce que la Route du Rock avait eu l'idée de convier Arab Strap (aka le meilleur concert d'un festival qui sait ménager son lot de temps morts...)

Belle formation (6 personnes sur scène), un Aidan sobre (*), en bermuda, et heureux d'être là, un Malcolm sobre (**) et efficace, une Setlist bien équilibrée et du meilleur goût... A revoir dans des circonstances similaires sur ArteConcert, ici : [video]

(*) sobre: "Qui mange ou boit avec modération et, en particulier, qui boit peu de boissons alcoolisées." (**) sobre : "Qui montre de la mesure, de la réserve en quelque chose".


Retenons tout de même aussi le concert de Future Islands [video], feat. un Samuel T. Herring barbu, convergeant ainsi dangereusement vers François-Xavier Demaison... Pas de surprise, à l'exception de quelques nouveaux "special moves" chorégraphiques.

Rock en Seine
Pourquoi Rock en Seine cette année, alors que je n'y avais pas mis les pieds depuis 2003? Parce que At the drive-in. Et aussi Beach Fossils, the Shins... et Franz Ferdinand [photo + video]

Prochain festival, le Paris Popfest, avec notamment : Michael Hiscock & friends play The Field Mice