jeudi 30 juin 2016

Il ne faut pas confondre

Il n'y a pas que les noms des groupes qui peuvent prêter à confusion. Parfois, leur apparence aussi. Ainsi ne faut-il pas confondre...

Fucked Up (Punk hardcore de Toronto, emmené par le chanteur Damian Abraham)

et Les Savy Fav (Indie rock de brooklyn, avec pour chanteur Tim Harrington) 

mardi 28 juin 2016

Vu au Musée

Je suis allé il y a quelques semaines à la Staatsgalerie de Stuttgart et j'y ai vu de jolies choses.

Giacomo Balla, Plasticità di luci + velocità (1913)

Alessandro Magnasco, Interior with Monks (1725)
Je découvre cet artiste qui peint des silhouettes et visages assez incroyables pour son époque.
Je me rends compte dans le même temps avoir loupé une mini exposition qui lui était consacrée ce début d'année à Paris.

Pablo Picasso, le violon - jolie Eva (1912)

Pablo Picasso, Femme accroupie (1902)
Johann Friedr. Wilh. MüllerKinderbildnis Karl von Müller (1816)

Franz Marc, Der rote Hund (1911)
(à classer dans la catégorie "Cavalier Bleu")

Giovanni Battista Tiepolo, Rest on the Fligh into Egypt (1770)
Paul Serusier, Les rochers du Huelgoat (1891)
(juste parce que j'y suis déjà allé)

Alfred Sisley, la Barque pendant l'inondation à Port-Marly (1876)
Image familière, en cette fin de printemps 2016

Feuerbach, Nanna (1861)

Franz Gertsch, Patti Smith V (1979)
Un tableau de près de 4m de large, peint d'après une photographie. Quelqu'un avait déjà tilté qu'il y avait une petite ressemblance entre Patti Smith et Charlotte Gainsbourg?
...

Hans ArpTorse des Pyrénées (1959)
Otto Dix, Autoportrait à la palette devant un rideau rouge (1942)

Otto Dix, qui savait donc "dessiner" (normalement)...
A noter une belle salle Otto Dix, non pas dans la Staatsgalerie, mais au Kunstmuseum.

vendredi 24 juin 2016

We're fucked

Réactions post-brexit.
Petit échantillon écossais, vu sur twitter.
Non exhaustif.
(Par ordre chronologique)


Sad sad sad. Europe, I don't think the people of Scotland will be long away from you. Perhaps this is a new beginning?
— stuart murdoch (@nee_massey) 24 juin 2016


We're fucked / Feel devastated this morning
Baby Boomers. The most selfish generation. Gifted in abundance from generations before. Stole from all generations to come after.
— alex kapranos (@alkapranos) 24 juin 2016


I struggled with the EU vote, as I did with the indyref – I wasn't 100% sure about either. In the end, I voted Remain and Yes, as I always thought I might. And while just the idea of another vote in Scotland is exhausting, it's hard to argue against it this morning.
— Aidan John Moffat (@AidanJohnMoffat) 24 juin 2016

At a total loss.
— Chemikal Underground (@ChemUnderground) 24 juin 2016

This is grim.
— the pastels (@pastels_the) 24 juin 2016

I am so gutted for the younger generations of the UK today. Gutted. But so very very proud of Scotland.
— Emma Pollock (@emmaspollock) 24 juin 2016

jeudi 23 juin 2016

Here is my prayer

En plus de m'avoir fait passer un très bon moment en guise de clôture du festival This is Not a Love Song, le concert de Shellac aura finalement eu sur moi un effet insidieux à plus long terme. Non seulement il m'est assez souvent revenu à l'esprit, mais en outre il a un temps ébranlé ma condition de spectateur. Pour employer de grands mots, j'ai eu l'impression que, de la même manière qu'après Louis-Ferdinand Céline il n'était plus possible d'écrire comme avant, après avoir vu Shellac sur scène, il n'est plus possible d'assister à un concert comme avant.

Cette pensée m'est venue lundi alors que j'assistais à la prestation de Mermonte aux 36h de St Eustache. Joliette et inoffensive. Car s'il y a bien des notions sur lesquelles j'ai mis des visages grâce à Shellac, c'est celles de d'intransigeance, intégrité et radicalité artistiques...


...incarnées par le charismatique Steve Albini, bientôt 54 ans, no look, l'assurance bonhomme de Bob Weston à la basse, et l'aura inquiétante (intimidante?) du batteur Todd Trainer.
Leur "Prayer to God" aura été particulièrement marquante.

To the one true God above:
here is my prayer -
not the first you've heard, but the first I wrote.
(not the first, but the others were a long time ago).
There are two people here, and I want you to kill them.

Her - she can go quietly, by disease or a blow
to the base of her neck, 
where her necklaces close,
where her garments come together,
where I used to lay my face...
That's where you oughta kill her,
in that particular place.

Him - just fucking kill him, I don't care if it hurts.
Yes I do, I want it to,
fucking kill him but first
make him cry like a woman,
(no particular woman),
let him hold out, hold back 
(someone or other might come and fucking kill him).
Fucking kill him.
Kill him already, kill him.
Fucking kill him, fucking kill him,
Kill him already, kill him,
Just fucking kill him!


Succédant à Mermonte sous le grand orgue de l'Eglise de St Eustache, j'imaginais continuer de m'ennuyer devant la prestation pop 80s second degré de Ricky Hollywood, avant peu à peu de trouver ce garçon fort décalé et amusant, et sa musique au final très dansante.
C'aura donc été un premier accroc à la phrase définitive que je m'étais amusé à formuler plus haut...

Le surlendemain, deux concerts me montraient à nouveau une voie autre que celle de la "radicalité" : celle de la démarche artistique personnelle et entière (on rappelle qu'il n'est désormais plus permis d'utiliser l'expression " vrai univers").

C'était à Petit Bain, pour une soirée Souterraine.
Eddy Crampes tout d'abord.
Seul sur scène, il alterne speeches pince-sans-rire et morceaux touchants, chantés sur une simple bande-son pré-enregistrée. Doté d'une présence incontestable, il arpente scène et salle muni de son micro sans fil, jouant avec les spectateurs et interagissant avec les vidéos propres à chaque chanson.
L'originalité de la démarche surprend, ce n'est qu'ensuite qu'on remarque qu'il chante très bien.



Chevalrex ensuite, puisque cette soirée correspondait finalement à la release party de son album "Futurisme". Là encore, beaucoup de consistance, un mélange de fragilité et d'assurance qui occupe l'espace sonore et scénique, résultat d'une trajectoire artistique cohérente construite sur le long terme (J'écris cela tel que ca m'est apparu).
A noter la participation dans cette formule live, de l'excellent guitariste Mocke.


Suite des concerts exaltants, mardi, avec Moonface + Sinai @ Espace B
-

Chevalrex, Futurisme (Vietnam, 2016)
https://www.youtube.com/watch?v=KsAEsM20Wn4

Eddy Crampes, s/t (Objet Disque, 2016)
https://objetdisque.bandcamp.com/album/eddy-crampes-disque012

Shellac - Prayer to God
1000 Hurts (Touch and Go, 2000)

mercredi 22 juin 2016

Such a carriage, such ease and such grace

Dans les premières pages d' Espèce d'Espace (cf. quatre épisodes précédents) figure cette carte de l'océan, extraite d'un ouvrage de Lewis Carroll.


L'ouvrage en question ?
La Chasse au Snark (une agonie en huit chants)
-
The Hunting of the Snark (An Agony, in Eight Fits)

Il s'agit d'un récit absurde et onirique sous forme de poème, subdivisé en 8 chants. Il reflète à merveille l'imagination débridée de son auteur (déjà à l'oeuvre dans Alice au Pays des Merveilles).
Voici le passage relatif à la carte ci-dessus :

The Bellman himself they all praised to the skies--
Such a carriage, such ease and such grace!
Such solemnity, too! One could see he was wise,
The moment one looked in his face!
He had bought a large map representing the sea,
Without the least vestige of land:
And the crew were much pleased when they found it to be
A map they could all understand.

"What's the good of Mercator's North Poles and Equators,
Tropics, Zones, and Meridian Lines?"
So the Bellman would cry: and the crew would reply
"They are merely conventional signs!

"Other maps are such shapes, with their islands and capes!
But we've got our brave Captain to thank:
(So the crew would protest) "that he's bought us the best--
A perfect and absolute blank!"


Lewis Carroll, La Chasse au Snark (1876)

A lire, en ligne, ici ou .
Et une autre illustration WTF pour la route (il y en a 1 par chant)

lundi 20 juin 2016

Il ne faut pas confondre

Anohni (anciennement Antony and the Johnsons) dont l'album figurera sans doute dans beaucoup de tops de fin d'année, et...


...Ala.ni (londonienne, ancienne choriste, notamment de Damon Albarn, qui vient de sortir un album sur No Format)

samedi 18 juin 2016

Tribute to Otomo

Récemment récompensé à Angoulême, Otomo est de ceux qui ont donné ses lettres de noblesses à l'animation japonaise en France, grâce à la sortie au cinéma (en 1991) de son oeuvre majeure : Akira.

Le Japon post-apocalyptique qui sert de décor à l'histoire reste dans la mémoire de beaucoup... Certains d'entre eux sont aujourd'hui auteurs de bandes-dessinées, et rendent hommage au maître dans une exposition "tribute", à voir jusqu'au 25 juin à la Galerie Glenat à Paris.

(Vincent Maillé)
Merwan Chabane

[détail]

*
*     *

Le film Akira est à voir en replay sur Arte.tv jusqu'à demain.
Je vous recommande cependant d'avantage la lecture du manga
(ainsi que d'ailleurs celle de "Dômu, Rêve d'enfants" [1983])

mercredi 15 juin 2016

I'm falling

Hold me. I'm falling! I'm falling! Hold me.

David Lynch, Blue Velvet (1986)


*
*      *

Il aura fallu que j'attende les trente ans de Blue Velvet pour avoir l'occasion de le voir au cinéma. (vivement 2017, qui me permettra peut-être de compléter la filmographie de Lynch par Eraserhead) Tout ce qui fera le Lynch de Twin Peaks, Lost Highway ou Mulholland Drive est déjà là (thèmes, réalisation, ambiance, acteurs, personnages, dialogues)


En bonus, une autre image d'Isabella Rossellini et Kyle MacLachlan - juste parce qu'ils sont mignons

lundi 13 juin 2016

I'll be your mirror

I'll be your mirror
Reflect what you are, in case you don't know
I'll be the wind, the rain and the sunset
The light on your door to show that you're home

When you think the night has seen your mind
That inside you're twisted and unkind
Let me stand to show that you are blind
Please put down your hands
'Cause I see you

I find it hard to believe you don't know
The beauty that you are
But if you don't let me be your eyes
A hand in your darkness, so you won't be afraid

When you think the night has seen your mind
That inside you're twisted and unkind
Let me stand to show that you are blind
Please put down your hands
'Cause I see you

the Velvet Underground, I'll be your mirror
the Velvet Underground and Nico (Verve, 1967)

"the Velvet Underground, New York Extravaganza"
à la Philarmonie

jeudi 9 juin 2016

Mes espaces sont fragiles : le temps va les user, va les détruire

Magnifique conclusion de Georges Perec, dans son ouvrage Espèce d'Espace. Des propos sur l'écriture que je pourrais faire miens (ils rejoindraient alors l'à propos de ce blog)
Au cas où vous en doutiez encore : il faut lire (tout) Pérec.


J’aimerais qu'il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources :

Mon pays natal, le berceau de ma famille, la maison où je serais né, l’arbre que j’aurais vu grandir (que mon père aurait planté le jour de ma naissance), le grenier de mon enfance empli de souvenirs intacts...

De tels lieux n’existent pas, et c’est parce qu’ils n’existent pas que l’espace devient question, cesse d’être évidence, cesse d'être incorporé, cesse d’être approprié. L'espace est un doute : il me faut sans cesse le marquer, le désigner ; il n’est jamais à moi, il ne m’est jamais donné, il faut que j’en fasse la conquête.

Mes espaces sont fragiles : le temps va les user, va les détruire : rien ne ressemblera plus a ce qui était, mes souvenirs me trahiront, l’oubli s’infiltrera dans ma mémoire, je regarderai sans les reconnaître quelques photos jaunies aux bords tout cassés. Il n’y aura plus écrit en lettres de porcelaine blanche collées en arc de cercle sur la glace du petit café de la rue Coquillière : « Ici, on consulte le Bottin » et « Casse- croûte à toute heure ».

L’espace fond comme le sable coule entre les doigts. Le temps l’emporte et ne m’en laisse que des lambeaux informes :

Écrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose, de faire survivre quelque chose : arracher quelques bribes précises au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes.

Georges Perec, Espèce d'Espace (1974)

dimanche 5 juin 2016

I'm losing my edge


Yeah, I'm losing my edge.
I'm losing my edge.
The kids are coming up from behind.
I'm losing my edge.
I'm losing my edge to the kids from France and from London.
But I was there.

I was there in 1968.
I was there at the first Can show in Cologne.
I'm losing my edge.
I'm losing my edge to the kids whose footsteps I hear when they get on the decks.
I'm losing my edge to the Internet seekers who can tell me every member of every good group from 1962 to 1978.
I'm losing my edge.

To all the kids in Tokyo and Berlin.
I'm losing my edge to the art-school Brooklynites in little jackets and borrowed nostalgia for the unremembered eighties.

But I'm losing my edge.
I'm losing my edge, but I was there.
I was there.
But I was there.

I'm losing my edge.
I'm losing my edge.
I can hear the footsteps every night on the decks.
But I was there.
I was there in 1974 at the first Suicide practices in a loft in New York City.
I was working on the organ sounds with much patience.
I was there when Captain Beefheart started up his first band.
I told him, "Don't do it that way. You'll never make a dime."
I was there.
I was the first guy playing Daft Punk to the rock kids.
I played it at CBGB's.
Everybody thought I was crazy.
We all know.
I was there.
I was there.
I've never been wrong.

I used to work in the record store.
I had everything before anyone.
I was there in the Paradise Garage DJ booth with Larry Levan.
I was there in Jamaica during the great sound clashes.
I woke up naked on the beach in Ibiza in 1988.

But I'm losing my edge to better-looking people with better ideas and more talent.
And they're actually really, really nice.

I'm losing my edge.

I heard you have a compilation of every good song ever done by anybody.
Every great song by the Beach Boys. All the underground hits.
All the Modern Lovers tracks. I heard you have a vinyl of every Niagra record on German import.
I heard that you have a white label of every seminal Detroit techno hit - 1985, '86, '87.
I heard that you have a CD compilation of every good '60s cut and another box set from the '70s.

I hear you're buying a synthesizer and an arpeggiator and are throwing your computer out the window because you want to make something real. You want to make a Yaz record.

I hear that you and your band have sold your guitars and bought turntables.
I hear that you and your band have sold your turntables and bought guitars.

I hear everybody that you know is more relevant than everybody that I know.

But have you seen my records? This Heat, Pere Ubu, Outsiders, Nation of Ulysses, Mars, The Trojans, The Black Dice, Todd Terry, the Germs, Section 25, Althea and Donna, Sexual Harrassment, a-ha, Pere Ubu, Dorothy Ashby, PIL, the Fania All-Stars, the Bar-Kays, the Human League, the Normal, Lou Reed, Scott Walker, Monks, Niagra,
Joy Division, Lower 48, the Association, Sun Ra,
Scientists, Royal Trux, 10cc,
Eric B. and Rakim, Index, Basic Channel, Soulsonic Force ("just hit me"!), Juan Atkins, David Axelrod, Electric Prunes, Gil! Scott! Heron!, the Slits, Faust, Mantronix, Pharaoh Sanders and the Fire Engines, the Swans, the Soft Cell, the Sonics, the Sonics, the Sonics, the Sonics.

You don't know what you really want.


LCD Soundsystem, Losing my edge (DFA, 2002)

jeudi 2 juin 2016

Sasquatch Festival 2016

Vous êtes sous des trombes d'eau, et moi, à Liège, aussi, changeons nous les idées avec des photos du Sasquatch festival 2016 [via Brooklyn Vegan]
[copyright : Christine Mitchell / Matthew Lamb]

La Luz

Shana Cleveland (La Luz)

Mac Demarco

the Internet

Grimes

Baroness

Ty Segall

Hop Along

Purity Ring

A$AP Rocky

Speedy Ortiz


Chelsea Wolfe

Alabama Shakes

Chet Faker

Todd Terje