Me voici à nouveau sur ce blog à parler de tout et de Rien. Il faut dire que le dernier concert (parisien) du groupe grenoblois était grandiose, avec une version (allongée?) de Masterkraft des plus intenses, et surtout, le morceau que je réclamais depuis des années, Stare Mesto, qui plus est dans sa version chantée, puisque Jull était présent ce soir-là, déclamant ce texte, véritable poème surréaliste (au sens propre du terme). Fin de cette longue phrase.
Je revois des visages comme dans un rêve...
Tous ancrés dans le même espace-temps
Ca se passe dans une ville que j'ignore
Une ville grise avec un port
C'est tout ce dont je me souviens
Et les gens je me rappelle bien
Et toutes les versions corroborent
D'abord il y a une jeune fille
Elle est assise sur la grève
De l'autre côté du rivage
Elle porte un feutre
Et sa bouche est comme un nuage
Elle fait chanter ses bracelets
A un petit bout d'homme sans visage
Le petit homme a l'air content
Il a un œil comme un cheval
La crinière qui penche en avant
Et comme s'il était d'un autre âge
Il traîne dans ses mouvements
Il est tard
Et la ville se change en étoile
Un peu plus loin trois enfants jouent
L'un d'eux peine à tenir debout
Au large un bateau fait escale
Il y a des lumières sur le pont
Un trait rouge un peu dans le fond
Et deux jaunes qui forment un signal
Tout à coup un homme se dévoile
Et d'une main la fille lui répond
Il y a un commencement d'orage
Et des bouts de ciel se défont
La jeune fille a quitté la plage
Et elle nage dans sa direction
Le petit bout d'homme sur la grève
Trace un cercle avec un bâton
Il dessine avec précision
L'homme, les enfants, la barge
Quelques bouts de ciel dans le fond
Et la fille qui dans son sillage
Change l'eau en chape de plomb...
Rien, Stare Mesto
Requiem pour des Baroqueux (l'amicale underground, 2003)
www.amicale-underground.org
https://rien.bandcamp.com/
Pour vous faire une idée de ce grand moment, cette vidéo, tournée Vendredi à la Maroquinerie :