Honey, I saw you there last night
Another man's arms holding you tight
Nobody knows what I feel inside
All I know, I walked away and cried
I've got dreams to remember
I've got rought dreams to remember
I know you said he was just a friend
But I saw him kiss you again and again
These eyes of mine, they don't fool me
Why did he hold you so tenderly?
I've got dreams to remember
I've got rought dreams to remember,
I still want you to stay
I still love you anyway
I don't want you to ever leave
Girl, you just satisfy me, ooh-wee
I know you said he was just a friend
But I saw you kiss him again and again
These eyes of mine, they don't fool me
Why did he hold you so tenderly?
I've got dreams to remember
I've got bad dreams, rough dreams to remember
Don't make me suffer,
I've got rough dreams, bad dreams to remember
Otis Redding, I've got dreams to remember (1968)
in
the Leftovers,
The book of Nora
(Damon Lindelof / Tom Perrotta, 2016)
*
Tristesse, puisque "the Leftovers" est bel et bien terminé. Cette chanson est extraite de la bande originale du dernier épisode (s3e08). Si la qualité scénaristique de certaines séries réside dans la succession haletante des actions et rebondissements, "the Leftovers" se distingue avant tout par sa liberté d'écriture, et l'exploration de territoires narratifs inconnus. A bien y réfléchir, cet aspect m'aura rappelé "Lost"... Je devais apprendre plus tard que les deux séries partageaient leur (co-)scénariste : Damon Lindelof.
Sur la base d'un événement initial expédié en 2min30 (la disparition simultanée, soudaine et inexpliquée d'une frange de la population mondiale de l'ordre de 2%), cette série montre des personnages, jamais loin de perdre pied, se débattrent avec le monde d'après. Chacun à sa manière, seul ou en groupe, avec ou sans prosélytisme, pétri de doutes ou de certitudes.
Beaucoup de ces pistes, même prometteuses, s'avéreront des impasses... Elles servent néanmoins la série puisqu'elles participent de son atmosphère générale d'une part, et occasionnent des scènes incroyablement fortes d'autre part (magnifiées par la bande originale de Max Richter).
Sur le plan des personnages, et malgré leur profondeur, je dois bien convenir que bien peu auront gagné ma sympathie. Etrange : j'aurais pourtant juré qu'un tel critère était déterminant pour que j'adhère à une série. Il faut dire que Kevin Garvey (Justin Theroux, par ailleurs vu dans "Mulholland Drive" dans le rôle du réalisateur Adam Kesher) et Nora Durst (Carrie Coon, vue dans "Gone Girl", et la troisème saison de "Fargo") l'emportent tout. Qu'on donne tout de suite à cette actrice la récompense qu'elle mérite, bon sang ! Elle, qui interprète son personnage jusqu'à la plus fugace micro-expression.
The Leftovers, 3 saisons, 28 épisodes dont un "final" admirablement pensé et qui conclut le tout en beauté : un rêve dont vous vous rappellerez.