mercredi 27 juillet 2016

This is why you need feminism


Georgette, elle racontait avec une drôle de voix, toute douce, la boîte, la chaîne... les contrôleurs qui te caressent mine de rien pendant le travail - on sait jamais, des fois que ça réussisse - et qui sont après toi, comme des chiens ensuite, si t'as pas fait semblant de marcher. Et même les types qui bossent et qui ne peuvent pas s'empêcher de siffler ou de raconter une histoire dégueulasse dès qu'une fille passe près d'eux. Elle disait ses quatre gosses et son petit, le travail à la maison après le travail à l'usine, le travail à la maison avant le travail à l'usine, la bouffe à faire, la crèche ou la maternelle à des kilomètres. Et au lit le soir, la peur d'avoir encore un môme. Et le connard de médecin, qui lui avait foutu une telle trouille à propos de la pilule qu'il lui a fallu deux ans pour se décider à la prendre. Et qu'entre temps, elle a eu un chiard de plus.

Jean-Luc Godard, Tout va bien (1972)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire