Retour en mots et en image sur les quelques films que je retiens de cette année écoulée (et déjà énumérés ici). NB: je n'ai pas visionné Marriage Story
Ad Astra (James Gray)
J'ai un faible pour les films d'espace grandioses, dans lesquels on éprouve l'absence de gravité, l'immensité, le confinement, la fragilité, la solitude, le vacillement de la raison... James Gray ajoute à cela la quête du père, avec Brad Pitt en acteur principal. Très bon film, donc (tout de même moins mémorable que Interstellar)
-
Once upon the time... in Hollywood (Quentin Tarantino)
On continue dans les grands noms : Tarantino, Di Caprio, Brad Pitt, BIM. Un duo d'immenses acteurs qui servent avec brio ce film jubilatoire... Ou "ces" films, dans la mesure où le (très) long-métrage narre plusieurs histoires : celle d'un acteur à la carrière et au moral déclinants, accompagné de sa solide doublure cascade, celle de l'Hollywood des années 60, et celle de l'assassinat de Sharon Tate par Charles Manson. C'est sur cette dernière que Quentin Tarantino aura eu l'intelligence d'axer la communication (au bénéfice des spectateurs).
-
Parasite (Bong Joon-ho)
La lutte des classes, illustrée dans un film au dispositif astucieux. A mesure que l'histoire progresse, le cocasse et le burlesque deviendront grinçant puis douloureux. A la fin, on ne rigole plus du tout. Par le génial réalisateur de Memories of Murder (2003), The Host (2006), Mother (2009).
Je pensais avoir perçu la substance du film et de la performance de Joachim Phoenix par sa bande-annonce. J'avais tort. A l'écran (surtout dans une salle vide, un dimanche matin de grève), le cheminement pénible d'Arthur Fleck, de comédien raté à Joker, est des plus prenants. Dans les Batmans de Nolan, Joker donne des explications contradictoires (mais toutes dramatiques) sur l'origine de son large sourire... Chez Burton, c'était un bain d'acide accidentel. Ici, une maladie mentale mise en contact avec la société aura suffi. Précisons : la société d'une Gotham City fictive. La lutte des classes dont elle finit par être le théâtre entre toutefois en résonance avec le réel, à tel point que le visage du Joker a supplanté celui de Guy Fawkes dans les mouvements contestataires (Liban, Chili, Hongkong). Dans une autre lutte, plus anecdotique celle-là, opposant Marvel à DC, ce film suffit à balayer l'édifice pourtant imposant de l'Univers Cinematographique Marvel (oeuvre que
Scorcese écrivait d'ailleurs récemment qu'elle tenait d'avantage du "parc d'attractions")
-
Le daim (Quentin Dupieux)
Parce que Quentin Dupieux (et malgré Jean Dujardin). Pour ceux qui aiment l'absurde. Et le beige.
-
Ne croyez surtout pas que je hurle (Frank Beauvais)
Assurément le film le plus "exigeant" de cette sélection, mais également le seul que j'aurais pu retourner voir immédiatement après le premier visionnage. On n'ose imaginer le nombre d'heures nécessaires à sa réalisation, puisque construit sur la seule base de courts extraits de films existants (environ 400). Compilés, ils illustrent le magnifique texte de Frank Beauvais, qui, reclu dans un village alsacien, y ausculte son désarroi post-rupture dans une France post-attentats... J'en reparle bientôt sur ce blog