dimanche 27 mars 2016

Le moment juste

On ne se dispute presque jamais. Nous avons le même manque d'humour. Quand Tomas est fâché, je lui dis simplement que je l'aime. Si on dit les mots justes, rien ne se passe. Si on dit "je t'aime" au moment juste, on ne peut pas se disputer.

Lars Norén, Démons (1994)

jeudi 24 mars 2016

Un mur autour de toi

Avec "IDEM" au Théâtre de la Tempête, l'autre choc théâtral de 2015 aura été pour moi "Démons" au Théâtre de Belleville, librement adapté de Lars Norén par Lorraine de Sagazan. Outre la force de la pièce et son lot de surprise, c'est le jeu des comédiens Lucrèce Carmignac et Antonin Meyer Esquerré qui m'aura scotché.

"Démons", c'est le tableau d'un couple qui vit ensemble depuis des années, depuis trop d'années. Au envolées amoureuses se sont substituées les discussions pratico-pratiques et les remarques - dirait-on aujourd'hui - passives-agressives.

De l'incommunicabilité au sein du couple (ce thème magnifiquement dépeint par Antonioni dans ses films).


Katarina - Les femmes veulent des hommes qui [...] cherchent un réconfort auprès d'elles... qui disent: "J'ai besoin de toi... serre-moi... console-moi." [...] C'est quelque chose que tu ne peux pas comprendre et que je ne peux pas t'expliquer. [...] Mais tu... tu ne peux pas faire ça... tu n'es pas comme ça... pas toi... tu construis toujours un mur autour de toi et tu t'arranges avec tes problèmes... [...] Tu ne diras jamais : "Katarina, serre-moi, aide-moi, j'ai envie de pleurer, j'ai besoin de toi... je me sens tellement seul et abandonné..." même si tu l'es. Tu le dirais?
Silence.
Tu vois.... t'arrives pas à le dire... Même maintenant que ta mère est morte, tu ne peux pas venir vers moi... J'ai besoin d'un homme qui n'ait pas ce contrôle aussi terrifiant sur lui-même...
Je veux quelqu'un qui peut craquer....
Je veux... un homme normal.

Lars Norén, Démons (1994)

dimanche 20 mars 2016

I need someone to comfort me

Scène lynchienne mémorable pour qui a 'réussi' à regarder the Leftovers, jusqu'à la fin :
Kevin Garvey (joué par Justin Théroux, d'ailleurs vu dans Mulholland drive) interprétant  sur la scène d'un bar "Homeward Bound".


I'm sitting in the railway station.
Got a ticket for my destination.
On a tour of one-night stands my suitcase and guitar in hand.
And every stop is neatly planned for a poet and a one-man band.

Homeward bound,
I wish I was homeward bound,
Home where my thought's escaping,
Home where my music's playing,
Home where my love lies waiting
Silently for me.

Every day's an endless stream
Of cigarettes and magazines.
And each town looks the same to me, the movies and the factories
And every stranger's face I see reminds me that I long to be...

...Homeward bound,
I wish I was homeward bound,
Home where my thought's escaping,
Home where my music's playing,
Home where my love lies waiting
Silently for me.

Tonight I'll sing my songs again,
I'll play the game and pretend.
But all my words come back to me in shades of mediocrity
Like emptiness in harmony I need someone to comfort me.

Simon and Garfunkel - Homeward bound
Parsley, Sage, Rosemary and Thyme (Columbia, 1966)

the Leftovers, Damon Lindelof, Tom Perrotta
(2014, 2015)

jeudi 17 mars 2016

Des fous, des cons et des sages

Je suis actuellement en grand ménage de printemps. J'évalue la pertinence et la nécessité de chacun des objets que je croise, méthodiquement, de pièce en pièce, de mur en mur. En ce moment, je pousse même le zèle jusqu'à ré-écouter certains CDs... Sont typiquement écartés CD gravés (toute une époque), promos, singles, trip-hop ou petits groupes rock anglais que je n'ai jamais vraiment aimés...

C'est avec grand plaisir que  j'ai remis la main sur le single "Get Misunderstood" de Troublemakers. Aujourd'hui, je reconnais la voix de l'acteur entendue dans l'introduction du morceau : Jean-Pierre Léaud. Et grâce à Google, j'ajoute tout de suite "La Naissance de l'Amour" à ma liste de films à visionner.

- Personne ne sait ce qui se passe aujourd'hui, parce que personne ne veut qu'il se passe quelque chose. En réalité on ne sait jamais ce qu'il se passe, on sait seulement ce que l'on veut qu'il se passe, et c'est comme ça que les choses arrivent. En 17, Lénine et ses camarades ne disaient pas : "Nous allons faire la révolution parce que nous voulons la révolution". Ils disaient "Toutes les conditions de la révolutions sont réunies, la révolution est inéluctable !" Ils ont fait la révolution qui n'aurait jamais eu lieu, s'ils ne l'avaient pas faite et qu'ils n'auraient pas faite s'ils n'avaient pas pensé qu'elle était inéluctable, uniquement parce qu'ils la voulaient. A chaque fois que quelque chose a bougé dans ce monde ça a toujours été pour le pire! Voilà pourquoi personne ne bouge, personne n'ose provoquer l'avenir ! Faudrait être fou pour provoquer l'avenir !!! Faudrait être fou pour risquer de provoquer un nouveau 19, un nouveau 14, un nouveau 37.

- Mais alors , il ne se passera jamais plus rien ?

- Si parce qu'il y aura toujours des fous et des cons pour les suivre, et des sages pour ne rien faire...


Troublemakers, Get Misunderstood (2002)

Philippe Garrel, La Naissance de l'Amour (1993)


mercredi 16 mars 2016

Black Star / La saga Bowie (Part.5)

J'aurais voulu refermer ma Saga David Bowie (entamée fin janvier) en beauté, en décortiquant la pochette de son dernier l'album, principalement sur la base de cet article...

Mais bon, rendons-nous à l'évidence : en un mot, comme en cent, c'est "juste" une étoile noire
(avec une typo dérivée, certes)


Et quand je lis ce passage, dans l'interview de son concepteur :
"In terms of my own work, there has been a playing out of the absolute forms: square, circle and now the star for this album. [...] If somebody has any projects that need a triangle on up front, I would be very happy to hear from them."

..., je ne peux que sourire, et penser au fameux "hipster triangle".


Ainsi donc cet article en queue de poisson marque la fin de la saga "Bowie" sur Arise Therefore.
(à retrouver sur la page "Sagas", que je viens de mettre à jour!)

samedi 12 mars 2016

Dear Diary



=

Flies in my studio are annoying.
I am so paranoid like most of them. Everyone
in the art world is so nervous waiting for
something to begin or end.
Dear diary I'm sick of being alone with the pressure
and the futile attempts at perfection...
We make things until they are better
than us or until we get sick of them.
Truth or excitement?
Art is a faith based business.
Art is a rearranged question.
I don't know what i'm doing
and I move forward.
Dear Diary my hair is leaving me and
I'm so proud to be living like electricity,
living like I wanted when I was a boy.
Advice for hot young meat: don't be ungrateful
and don't be bitter
Don't google your own name

Simon Evans, Dear Diary (2008)
jusqu'au 16 mai au Palais de Tokyo

Egalement exposées :

Symptoms of Loneliness (2009)

The Voice (2010) [Détail]

mardi 8 mars 2016

Belle et douce liberté

Lu aujourd'hui
(journée internationale des droits de la femme)

- Allez, messieurs, dit-elle, allez... Les hommes sont bien heureux de pouvoir courir ainsi... N'est-ce pas ma fille?
- C'est vrai, répondit Marguerite, c'est une si belle et douce chose que la liberté.
- Cela veut-il dire que j'enchaîne la vôtre, madame? dit Henry en s'inclinant devant sa femme.
- Non, monsieur ; aussi ce n'est pas moi que je plains mais la condition des femmes en général.

Alexandre Dumas, la Reine Margot (1845)
(conversation entre Catherine de Médicis, le reine Marguerite de Valois aka la reine Margot et Henry de Navarre aka Henri IV)

lundi 7 mars 2016

Feeling yourself disintegrate

Parfois, une chanson qu'on n'a pas écoutée depuis des années, revient soudainement à l'esprit...

Love in our life is just too valuable
Oh, to feel for even a second without it
But life without death is just impossible
Oh, to realize something is ending within us
Feeling yourself disintegrate

the Flaming Lips, Feeling Yourself Disintegrate
the Soft Bulletin (Warner, 1999)


samedi 5 mars 2016

Movie Poster of the Week

Ca fait depuis Cannes 2015 que j'attends ce film...
Il sort mercredi en salles en France.


the Assassin, Hou Hsiao-Hsien (2016)