dimanche 28 février 2016

I will find out where she has gone

Je découvre, grâce à the Leftovers (S02E04), le poète irlandais Yeats...
et ce poème, dont est récité la dernière strophe.


I went out to the hazel wood,
Because a fire was in my head,
And cut and peeled a hazel wand,
And hooked a berry to a thread;
And when white moths were on the wing,
And moth-like stars were flickering out,
I dropped the berry in a stream
And caught a little silver trout.

When I had laid it on the floor
I went to blow the fire a-flame,
But something rustled on the floor,
And someone called me by my name:
It had become a glimmering girl
With apple blossom in her hair
Who called me by my name and ran
And faded through the brightening air.

Though I am old with wandering
Through hollow lands and hilly lands,
I will find out where she has gone,
And kiss her lips and take her hands;
And walk among long dappled grass,
And pluck till time and times are done,
The silver apples of the moon,
The golden apples of the sun.


William Butler Yeats, The Song of Wandering Aengus
The Wind Among the Reeds (1899)

the Leftovers, Damon Lindelof, Tom Perrotta
(2014, 2015)

mercredi 24 février 2016

Je rêve d’oublier toutes les certitudes qui font déjà de moi un homme mort

Il m'est régulièrement arrivé d'être un spectateur séduit, captivé, happé par une pièce de théâtre... Mais au point qu'une tirade me touche et m'emporte jusqu'aux frissons, jamais.

Cette expérience, je la dois à "Idem", joué l'automne dernier à Paris au Théâtre de la Tempête. Idem est une création de la compagnie des Sans-Cou. Elle questionne sous plusieurs angles la notion d'identité. La mise en scène et l'écriture sont modernes, et la compagnie parvient, comme elle l'entend, à présenter "un sas qui permet [au spectateur] de mieux revenir au monde, avec un regard différent, transformé".

Cette tirade, la dernière, la voici.
Elle est prononcée par Julien. Une musique - un morceau de Max Richter, selon mon souvenir - monte petit à petit. Tous les acteurs sont sur scène.

Je suis arrivé sur terre un 22 août 1965, d’une union entre Hubert Bernard, fils de chercheurs en agroalimentaire et d’une mère prénommée Guillemette Dutel, fille de militaire. À ma naissance, mon ADN, mes empreintes digitales ont pris forme, j’ai comme l’impression que c’est la seule chose qui me relie au Julien de la première minute à maintenant. Ah, oui je m’appelle Julien. Lorsque je dis mon nom, je ne ressens aucune velléité, une sensation d’être dans la norme, quelquefois un sourire. Je suis de sexe masculin, je mesure actuellement et depuis maintenant treize ans soit depuis l’âge de dix-huit ans 1,71m, mais j’ai réussi à faire noter 1,73m sur ma carte d’identité, certainement par complexe. J’ai les yeux verts officiellement, mais je crois qu’ils changent de couleur en fonction du temps. Je me considère optimiste malgré ma chute de cheveux précoce. Mon père avait des golfes, le père de mon père était chauve très jeune, c’est l’héritage qu’ils mont laissé, ne les ayant pas connus, j'en fais une fierté, une blague. Mon seul problème c'est quand il neige, quand ça souffle, je caille du cervelet. Je suis depuis neuf mois père d une petite fille qui s’appelle Sam. Je suis très concrètement fou d’elle, je lui mange les pieds, les mains et les joues, c’est en ce moment mon repas préféré. Je suis l’accouchement de ma femme, je suis organique mammifère et animal, je suis un ours polaire, L'homme que je suis se construit sur l’enfant que j’étais. Je suis féroce, j’ai faim, un appétit féroce. Je crois que parfois je suis drôle, disons pas quelqu'un d’hilarant, mais je fais des blagues que mes amis trouvent drôles. Le rire est une scie sauteuse qui violente la réalité.

Je reprends. Bonjour, je suis Julien Bernard, j'ai trente-deux ans, je suis marié à Élisa, la femme que j’aime, et j'ai une petite fille que j’aime qui s’appelle Sam. Je suis comédien et membre d une troupe de théâtre. Nous travaillons actuellement sur un spectacle dont le thème est l’identité. Je suis gentil, extravagant, décalé, sensible, je suis paranoïaque. Certains parlent de l’art, de la création comme d’une forme de réalité augmentée, un mensonge, une forme déformée positivement, poétiquement de la réalité comme une sorte de super-réalité. Je pense au contraire que l’art, la création est un révélateur, un building énorme qui nous permet de voir plus loin, d’être visionnaire. Chaque homme tend à la poésie, tendre son bras et taper les nuages pour en faire tomber de la neige, tendre son bras plus loin encore, frapper, frapper encore et encore pour faire tomber des étoiles, l'art donne une forme au chaos. Je ne suis rien, je dépends entièrement des autres. Je me construis avec eux. Mettre de la couleur partout, s'en foutre partout. J’amasse les gens, rouge, je les rencontre, vert, quelqu'un m’avale et me recrache bleu, je suis le grand schtroumpf, je fais youyou l'espace d’un instant et redeviens sinistre l’instant d’après, j’ai une multitude de discussions sous les aisselles, des soirées où l’on refait le monde coincées dans mes paupières, d’engueulades et de réconciliations dans mes oreilles. Je suis multiple, plein des autres. Je suis un personnage, qui porte son masque, un hypocrite fou de rage, une mascarade, un roi mage. Je ne suis rien, une nébuleuse, un magma, un fantôme aux contours flous. Je me perds.

Je reprends. Bonjour, je m’appelle Julien Bernard, je ne suis jamais vraiment le même plus de vingt secondes et pourtant c’est encore moi. En fait, il n'y a pas vraiment de moi. Je crois que mes contours se dessinent de plus en plus précisément grâce aux autres. J’avance dans le brouillard, plus j’essaye de me définir - bordel - plus le vent et la neige me frappent le visage. Il y a en chacun de nous quelque chose qui n’a pas de nom, et cette chose est ce que nous sommes. Ce que je sais c'est que je suis comédien, car je suis concrètement sur scène face à vous. J’adorerais savoir ce que chacun de vous ressent en ce moment, comment chacun de vous perçoit ce moment dont je pense être le centre. Mais en fait je ne suis le centre de rien, chacun d’entre vous perçoit le moment qu’on est en train de vivre depuis sa place géographique, à travers le filtre de sa culture, de ses origines, de son humeur du jour. En fait il n’y a que des perceptions. J’adorerais savoir ce que chacun de vous ressent en ce moment. La réalité n’existe pas. Putain je tourne en rond bordel, je tourne en rond. L’important, je crois, c’est ce qu’on vit ensemble. Je philosophe, je dis n'importe quoi.

Je reprends et cette fois je m’adresse à vous, à vous tous qui me constituez, à toi Élisa, à toi ma Sam ! Aucune conclusion n’est définitive, je me hasarde à dire ce que je vais dire. Je me demande qui je suis et en même temps je m’en moque éperdument. Vous allez vous foutre de moi, mais ce qui compte, c’est la manière dont vous m’avez porté dans vos bras quand je me suis cassé la jambe l’année dernière. J’ai senti mon corps comme rarement je l’avais senti avant. Parce que vous étiez là pour le toucher. C’est la manière dont tu me regardes Élisa parce qu’avant toi je n’existais pas je crois. Je mute avec vous, avec toi Élisa, avec toi Sam qui as ta petite tête de chat et avant qui je ne pensais pas que je pourrais dormir quatre heures par nuit pendant six mois et avoir chaque jour encore plus de courage qu’hier pour me lever, je mute, je mue, et ne veux plus savoir quelle forme va prendre cette mutation. C’est peut-être ça la fidélité, être capable de muter l’un et l’autre pour continuer à s’accorder, à être ensemble. Je me perds moi-même. Chaque matin je rêve d’oublier toutes les certitudes qui font déjà de moi un homme mort. Ce serait drôle de perdre la mémoire demain et d’oublier toutes ces certitudes. Elle est peut-être là, l’idée! Ce serait pas mal pour notre spectacle cette idée d’un mec qui perd la mémoire ? Un homme qui réapprendrait à sentir l’odeur du printemps, qui poserait un regard naïf et neuf sur le monde, qui s’émerveillerait comme un enfant des insectes, qui demanderait leur avis aux autres, un type qui redécouvrirait comme pour la première fois le visage de sa fille et qui le trouverait déchirant de beauté. Un type qui avancerait sous le soleil, dans le vent, sous la pluie, sous la neige, de la neige, pour effacer nos silhouettes, nos pas, nos traits, de la neige pour tout effacer, renaître et tout recommencer, un type qui aurait de la neige plein le visage, qui aurait le regard d'un enfant, et qui comprendrait peut-être que tout ce qui arrive est adorable et qu'il n'y a rien d'autre à espérer que le présent.

Il neige.

IDEM, Les Sans Cou
(mise en scène Igor Mendjisky)

mardi 23 février 2016

Vous êtes de gauche? Prenez donc un Prozac

En ce moment, vous êtes déprimé? Fatigué? Nauséeux? Vous vous sentez mal dans votre peau et quand vous avalez votre salive, elle a un arrière goût de vomi? Attention, ces symptômes peuvent indiquer que vous êtes de gauche. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que ce n’est pas grave. La vérité, c’est que vous êtes en train de crever.
Inutile de chercher quelle forme de gauche vous avez exactement. A priori, vous êtes gentiment de gauche. Ça fait plus de dix ans que vous avez arrêté de vous demander si le capitalisme est un horizon indépassable. Vous pensez que oui, bien sûr, dans le contexte actuel, il faut faire des efforts. D’ailleurs, vous en faites - même si vous râlez. Seulement voilà, depuis quelques mois, vous vous sentez souffrant. C’est normal. Être de gauche en France, à l’heure actuelle, c’est être malade.

(...)

Vous êtes de gauche? Prenez donc un Prozac, Titiou Lecoq
à lire sur Slate.fr

lundi 22 février 2016

Don't you fucking ever tailgate!

Je retrouve parmi mes "brouillons" trace d'un de ces moments drôlatiques comme il peut y en avoir dans les films de Lynch... Ou comment un gangster fini perd son sang-froid à cause d'une queue-de-poisson et en vient à sermonner un automobiliste en reprenant le discours de la Sécurité Routière.


Don't tailgate! Don't you fucking ever tailgate! Do you know how much space is needed to stop a car traveling at 35 miles per hour? Six car lengths! Six fuckin' car lengths! That's a hundred and six fuckin' feet, mister! If I had to stop suddenly, you woulda hit me! I want you to get a fuckin' driver's manual, and I want you to study that motherfucker! And I want you to obey the the goddamn rules of the road! Fifty-fuckin' thousand people were killed on the highways last year 'cause of fuckin' assholes like you! Tell me you're gonna get a manual!

Lost Highway, David Lynch (1997)

samedi 20 février 2016

Heroes / La saga Bowie (Part.4)

1977, David Bowie séjourne à Tokyo, où il accompagne Iggy Pop, dont il vient de produire l'album "The Idiot". L'occasion pour lui de retrouver le photographe Masayoshi Sukita, pour une séance où seront notamment pris ces clichés...

[cliquez pour agrandir]

Trois mois plus tard, David Bowie souhaitera utiliser l'un d'eux pour son album Heroes. 

Ce portrait devait d'ailleurs servir à nouveau, après 36 ans, pour l'album 'surprise' "the Next Day" (2013)...

Pourquoi avoir repris ce cliché, et n'avoir pas utilisé une photo originale pour ce visuel? L'agence en charge du design - qui a également travaillé sur les albums Heathen (2002) et Reality (2003) - répond :

We wanted to do something different with it – very difficult in an area where everything has been done before – but we dare to think this is something new. Normally using an image from the past means, ‘recycle’ or ‘greatest hits’ but here we are referring to the title The Next Day. The “Heroes” cover obscured by the white square is about the spirit of great pop or rock music which is ‘of the moment’, forgetting or obliterating the past.

However, we all know that this is never quite the case, no matter how much we try, we cannot break free from the past. When you are creative, it manifests itself in every way – it seeps out in every new mark you make (particularly in the case of an artist like Bowie). It always looms large and people will judge you always in relation to your history, no matter how much you try to escape it. The obscuring of an image from the past is also about the wider human condition; we move on relentlessly in our lives to the next day, leaving the past because we have no choice but to.

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Teasing pré-release (2013)

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(Suite et fin de la Saga Bowie d'ici quelques jours)

jeudi 18 février 2016

Global burn-out

Je vais au travail tous les matins depuis 20 ans déjà / A l'heure du départ, à peine deux petites lumières au coin de la rue / Je prends un premier train, puis un deuxième / Je rêve de me tromper de direction 244 fois par an en moyenne / Partir sur une plage, même en hiver, être reçu par la taulière au pull en laine / café-au-lait et brioche maison

Mais j'arrive au boulot aux premières heures du jour, les yeux lourds, et le coeur, qu'en dire, il bat vite / J'ai peur des inconnus et je ne vois que ça / J'ai peur du rythme soutenu, des accélérations soudaines, des secousses / J'ai peur de la peur, obligé de me vider de haut en bas avant de prendre mon service / je suis un caissier Schlecker comme ont dit / Je suis global burn-out, je ne fais plus de bruit / Je bippe, j'encaisse, j'enchaîne

Adolescent j'étais contemplatif, je regardais passer les choses et les gens / Qui a actionné l'avance rapide? Pas moi, pause cigarette de circonstance / C'est le noir, le vide des profondeurs / Je suis fou, je suis flou / Un jour, je ne me lèverai plus, comme mon collègue Thierry, hospitalisé six mois durant / Un jour, ma femme et mes gosses ne me reconnaîtront plus, paralysé sur un lit d'hôpital / J'ai quarante ans, je suis victime du capitalisme et de la schizophrénie / Que faire ?

[...]

Gontard! - Travail
Blitz EP (s/r, 2014)

Adoptant un point de vue opposé, Gontard prête sa voix dans "Adaptation" à un narrateur fustigeant les salariés qui acceptent tacitement le système capitaliste

Toi, tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes
C'est toi qui produis, toi qui laboures, et qui sèmes, qui pétris, qui transformes, qui alimentes
Tu es d'abord tout, mais tu ne possèdes rien
Tu es l'électeur, le votard, le volontaire laquais, l'ouvrier résigné de ton propre esclavage
Tu es même, toi, ton propre bourreau
Mais de qui te plains-tu
Tu es un danger pour nous les hommes libres
Tu es un danger à l'égal des maîtres que tu nous donnes
Que tu soutiens, que tu nourris, que tu [légitimes] par ton vote
Du coup, aie confiance en tes mandataires,
Arrête de te plaindre
C'est toi le criminel,
Et ironie du sort,
C'est toi l'esclave et la victime aussi

[...]
Gontard! - Adaptation
Blitz EP (s/r, 2014)
-
Gontard!, en concert ce jeudi soir à Petit Bain
https://gontard.bandcamp.com/album/blitz-mixtape-11-titres

mercredi 17 février 2016

Une révolte d'esprit

Quand je relis ce texte ("Les mecs c'est la lie de l'humanité") de Pascal Bouaziz (Mendelson, Bruit Noir), me reviennent à l'esprit ces paroles de Céline, prononcées lors d'un entretien.


" Il y a très peu de légèreté chez l'homme. Il est lourd. Et alors maintenant, il est extraordinaire de lourdeur, depuis l'auto, l'alcool, l'ambition, la politique [...] Nous verrons peut-être un jour une révolte d'esprit contre... le poids. "

mardi 16 février 2016

Il ne faut pas confondre

Haim, le groupe californien des 3 soeurs du même nom...

Her, groupe pas du tout de filles, puisque composé des rennais Simon et Victor (ex-Popopopops)

et Hinds, groupe de filles madrilène (ayant récemment publié l'album "Leave Me Alone")

D'ailleurs, si on va par là, vous devez prendre garde à bien différencier Hinds de ces autres (jeunes) espagnol(e)s, Mourn

samedi 13 février 2016

Scary Monsters / La saga Bowie (Part.3)

[Suite de la Saga Bowie]

L'image la plus célèbre de David Bowie restera sans doute celle de la pochette d' "Aladdine Sane" (1973), sur la base d'une photo signée Brian Duffy (photographe anglais, 1933-2010).

Voici une planche de clichés résultant de la séance photo, précédée de quelques prises de vue que j'agrandis pour vous.


Brian Duffy collaborera à nouveau avec Bowie pour "Lodger" (1979)
- ci-dessous pochette, photo polaroid originale, et making of -  


...et "Scary Monsters (and Super Creeps)" (1980)


La photo de Brian Duffy est ici masquée par le portrait peint par Edward Bell. Elle est  extraite de cette planche, où l'on voit David Bowie porter le costume de Pierrot vu dans le clip Ashes to Ashes.


(à suivre...)

mercredi 10 février 2016

Mattotti / Infini

Auteur de bande-dessinée, illustrateur, peintre, Mattotti s'expose en ce moment et jusqu'au 6 mars aux Capucins à Landerneau.
Echantillon. 


Lorenzo Mattotti - untitled (2001)
Angelo (2011)
Rooms (2009)
- illustration pour Hänsel et Gretel (2009)

mardi 9 février 2016

[Playlist] It Calls on Me

Et hop, une nouvelle playlist pour ce mois de février, avec en couverture, Zachary Cole Smith de Diiv.



vendredi 5 février 2016

You Pretty Things / La saga Bowie (Part.2)

Saga Bowie, la suite !

J'omets honteusement "The Man Who Sold the World" (1970) pour venir à l'album que je préfère, "Hunky Dory". On est alors en 1971.
Pour la séance photo, Bowie apporte - afin d'illustrer ses envies - un livre consacré à Marlene Dietrich... (dans lequel figurait peut-être le portrait ci-dessous?)


Malgré de nombreuses tentatives de Bowie, et bien qu'ayant partagé l'affiche d'un film en 1978, les deux artistes ne se sont jamais rencontrés.

Si vous voulez (continuer de) briller en société, ou marquer un max de points au prochain quizz auquel vous participerez, retenez également que la pochette de l'album est l'oeuvre de George Underwood... qui n'est autre que le camarade de classe qui, en 1962, a foutu une beigne dans l'oeil gauche de David Bowie, l'envoyant ainsi quatre mois à l'hôpital, et provoquant une mydriase (augmentaiton du diamètre de la pupille) permanente.
Contrairement à une croyance populaire, David Bowie n'avait donc PAS les yeux vairons.

Quelques portraits signés George Underwood pour la route (Jarvis a l'air d'avoir mangé un truc pas frais...).


George Underwood a également réalisé des pochettes d'albums. Parmi elles, il me faut bien sûr citer "the Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars" (1972)

 (Photo prise Heddon Street à Londres... visualisée ci-dessous grâce à GoogleMaps)

C'était là la première apparition du personnage de Ziggy Stardust, mais c'est sur l'album suivant qu'il revêtira son apparence la plus connue... (à suivre)

mercredi 3 février 2016

La suppression de l'humanité

[...]

Y'a rien qui fasse plus flipper qu'une manifestation
Personne n'est jamais allé manifester pour le droit à la sieste
Personne n'est jamais allé manifester pour le droit à l'hibernation
Personne n'est jamais allé manifester pour le droit de ne pas avoir envie d'aller travailler
Personne n'est jamais allé manifester pour le droit de ne pas avoir de point de vue
Personne n'est jamais allé manifester pour le droit de ne pas avoir d'idée
"Des droits, des droits, des droits"
Ils veulent tous avoir des droits
"Encore des droits, encore des droits, encore des droits"
"Je veux des droits, je veux des droits, je veux des droits, je veux des droits"
...
Mais va donc manifester, crétin, pour avoir des droits
Pendant que tu dépenses tout ton argent à faire les soldes !
Tous les rassemblements sont débiles
Que ce soit pour les soldes, ou les matches de foot ou les concerts de Johnny
Ou la paix dans le monde
Tous les rassemblements sont débiles
C'est comme les matches de foot et l'esprit d'équipe
Y a qu'un seul cerveau pour tout le monde,
Et c'est le cerveau d'un imbécile
Personne n'est jamais allé manifester pour le droit à la sieste
Personne n'est jamais allé manifester pour le droit à l'hibernation
Personne n'est jamais allé manifester pour le droit de ne pas avoir d'idée
J'ai pas d'idée
J'ai pas d'idée
J'ai pas d'idée
J'ai pas d'idée
J'ai pas d'idée sur le chômage
J'ai pas d'idée sur les guerres
J'ai pas d'idée sur les gens
J'ai pas d'idée sur les jeunes (sauf qu'ils m'emmerdent)
J'ai pas d'idée sur la crise,
J'ai pas d'idée sur l identité,
J'ai pas d'idée sur la crise de l'identité,
J'ai pas d'idée sur le mariage pour les gays
J'ai pas d'idée sur le fait de ne pas avoir d'idée

Les foules, les rassemblements, ça m'a toujours fait gerber
Trois personnes ensemble et c'est déjà des idées de meurtre et de bombe
Des idées stupides de mecs ensembles
Y'a rien de pire que les mecs
Les mecs c'est la lie de l'humanité
Il faudrait ne garder que les femmes
Et supprimer tout le reste
Avec les banques de sperme
Combien de temps elles peuvent tenir?

Les mecs c'est la lie de l'humanité
Y'a trop de monde sur cette terre de toute façon
Il faut éliminer, il faut éliminer
Y'a trop de monde sur cette terre
Il faut éliminer les mecs
Les mecs c'est la lie de l'humanité
Y'a rien de plus con qu'un mec
Il faudrait supprimer tout le monde
Il faudrait laisser les animaux tranquilles
Faudrait juste laisser laisser les animaux tranquilles

Qui veut aller manifester pour la suppression de l'humanité ?

Bruit Noir, les manifestations
I / III (Ici d'ailleurs, 2015)