samedi 30 janvier 2016

Man of Words, Man of Music / La saga Bowie (Part.1)

Mes plus ancien(ne)s lecteur-trice-s se souviennent sans doute, qu'il y a un temps, ici, il y avait des sagas. D'abord estivales, puis pouvant survenir à tout moment, elles avaient la plupart du temps pour point de départ la discographie d'un groupe, abordée sous l'angle de ses visuels.

Bien sûr, il fallait qu'il y ait quelque chose à dire, soit que le groupe aime à collaborer avec des artistes de tous horizons (Sonic Youth), soit que les pochettes soient porteuses de références (the Smiths, Belle and Sebastien, Franz Ferdinand).
Avec le temps, les candidats se sont raréfiés.

L'un de ceux que j'avais envisagés, bien sûr, était David Bowie. J'imaginais alors publier sa saga courant 2015, concomitament à l'exposition David Bowie Is à la Philarmonie de Paris.

Une grande inertie et une triste actualité font que cette saga ne démarre qu'aujourd'hui même. J'avertis mon lectorat que je n'aborderai cependant pas TOUS ses visuels. Sont exclus ceux pour lesquels je n'ai rien à dire ni à montrer ainsi que... ceux que je ne trouve pas beaux.

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1967, David Bowie (né David Robert Jones) a 20 ans. Pour son premier album, il est alors photographié par Gerald Fearnley, frère de son arrangeur (Dek Fearnley)

Ci-dessous, une prise de vue (moins réussie) extraite du même photo shoot, ainsi que le verso de l'album

Deux années plus tard, Bowie publie un deuxième album. Parfois appelé "Space Oddity", il n'a pourtant à l'origine lui non plus pas de titre.


Il sortira aux Etats-Unis sous le nom "Man of Words, Man of Music", avec le même portrait, débarrassé (oui, je prends position) des pois bleus de Vasarely.
- Victor Vasarely, né hongrois naturalisé français, père de l'art optique (opt art).

Victor Vasarely, Untitled (1966)
David Bowie continuera d'ailleurs à suivre son oeuvre, comme l'illustre cette photo un poil kitch, prise en 1977 dans l'atelier parisien du plasticien


(à suivre...)

jeudi 28 janvier 2016

Note pour plus tard - Islands

Photography by Philip Cosores

13 mai 2016. Date de sortie des DEUX albums d'Islands
("Should I Remain Here at Sea?" d'une part, et "Taste" d'autre part)


vendredi 22 janvier 2016

Deep End [Movie Poster of the Week]

Cycle Skolimowski en ce moment dans un cinéma parisien (grand nom du nouveau cinéma polonais des années 1960), l'occasion de voir Deep End (1970), dont l'affiche reflète tout à fait l'esprit et l'esthétisme.


L'histoire se déroule dans un swinging london désanchanté, on y suit Mike, adolescent de 15 ans, décrochant son premier job dans un établissement de bains publics. Je ne doute pas que Skolimowski ait visionné les oeuvres d'Antonioni, Blow Up (pour Londres), ou Le désert rouge (pour l'utilisation des couleurs)...
Deep End vs. Le Désert Rouge (1964)

Je me dis également qu'en amoureux des 60s, Stuart Murdoch (Belle and Sebastian) a forcément vu Deep End, et lui a fait un clin d'oeil dans son film "God Help the Girl", en faisant travailler l'un des protagonistes dans une piscine.
Deep End / God Help the Girl (2014)

Deep End, Jerzy Skolimowski (1970)

lundi 18 janvier 2016

La propriété, c'est le vol (2)

Dernier article au sujet de "Résurrection" de Tolstoï... On y suit Nekhlioudov, personnage, en pleine prise de conscience, et révolution intérieure :


Il éprouvait un violent dégoût pour le milieu dans lequel il avait jusqu'alors vécu, pour ce milieu qui cachait si soigneusement toutes les souffrances supportées par des millions d’êtres, à seule fin d'assurer à une minorité bien-être et plaisir, pour ce milieu qui ne voit pas, ne peut pas voir ces souffrances et ainsi la cruauté et le caractère criminel de sa propre vie.

Le roman permet ainsi à Tolstoï d'énoncer tout un tas d'idées à portée sociale, politique et économique [exemple]. Abordée à plusieurs reprises, la question du droit de propriété de la terre, qu'on pourra rapprocher des écrits de Proudhon. L'économiste français n'est cependant pas cité dans le roman, au profit de Herbert Spencer ("Social Statics") et Henry George.
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Quoiqu'il en soit, ce qui importe, c'est que Nekhlioudov - comme moi, à vrai dire - sente qu'il y a une problématique fondamentale liée à la notion de Propriété, qu'il s'agirait de réviser.
Dans le contexte du roman, il ne la discute qu'appliquée à la terre (et aux fruits de son travail).

Maintenant, il lui apparaissait clair comme le jour que la cause principale de cette misère dont le peuple avait conscience et que lui-même avait toujours mise au premier plan se trouvait dans l’aliénation, au bénéfice des propriétaires fonciers, de la terre qui, seule, pouvait le nourrir.

Il est évident que toutes les misères du peuple, ou tout au moins [leur] cause principale et immédiate, réside dans ce que la terre qui nourrit le peuple ne lui appartient pas, mais ce trouve entre les mains de gens qui jouissent de ce droit de propriété, qui vient du travail d’autrui.

La terre, si indispensable au peuple qu’il meurt faute d’en avoir, est toutefois cultivée par ces gens réduits à l’extrême besoin, pour que le blé qu’elle produit soit vendu à l’étranger et que les propriétaires fonciers puissent s’acheter des cannes, des calèches, des bronzes...

Dans les sociétés savantes, dans les administrations, dans les journaux, nous dissertons sur les causes du paupérisme et sur les moyens d’améliorer le sort du peuple, mais nous laissons de côté l'unique moyen qui pourrait y remédier et qui consisterait à cesser de le priver de cette terre qui lui est indispensable. Il se rappelait nettement les principes fondamentaux de Henry George et l'enthousiasme qu’ils avaient suscité en lui ; il s’étonna d’avoir pu les oublier.

La terre ne saurait être l’objet d’une propriété privée, elle ne saurait être l'objet de vente et d'achat, pas plus que l’eau, l’air ou les rayons du soleil. Tous les hommes ont un droit égal sur la terre et sur tous les biens qu’elle produit.

Peu après, Nekhlioudov se démettra sur ses terres cultivables de son droit de propriétaire foncier. Il instaurera un loyer auquel seront soumis les paysans qui travailleront la terre. Ce loyer bénéficiera entièrement à la communauté, afin qu'elle puisse couvrir ses dépenses.

Ce dispositif soulève tout de même en moi quelques interrogations pratiques... sans réponse, d'autant que l'histoire ne raconte pas comment s'en sont tirés les paysans.
Je poursuis donc ma quête du système idéal qui mettra à mal le Capital. 

Tolstoï, Résurrection (1899)

samedi 16 janvier 2016

les fracas du dehors

"Ca commence à faire beaucoup", en effet.
Thierry Le Coq, singer-songwriter breton établi à Nantes est décédé ce jeudi à l'âge de 50 ans. J'avais publié l'un de ses textes ici-même, et avais reçu le musicien en Session à Radio Campus Paris, courant 2009.

En sa mémoire, en voici un extrait :



Bonus :

vendredi 15 janvier 2016

You know what luck is?


You know what luck is? Luck is believing you’re lucky, that’s all… To hold a front position in this rat-race, you’ve got to believe you are lucky.

Un tramway nommé Désir, Elia Kazan (1951)
d'après une pièce de Tennessee Williams

mercredi 13 janvier 2016

Il ne faut pas confondre

En ce début d'année, et afin d'écarter tout risque de confusion ultérieure, il est grand temps de réactiver la célèbre rubrique de "disambiguation" de ce blog. Ainsi, ne faut-il pas confondre :

Les irlandais (énervés) de Girl Band, vus pour ma part à Villette Sonique 2015

les Irlandais du Nord pas énervés de Girls Names
(ennui absolu lors de leur venue au Badaboum en juillet dernier)

U.S. Girls, aka Meg Remy (américaine basée à Toronto), "a woman who clearly spends a lot of time in her apartment with the shades drawn, wired together a bunch of drum machines, effects pedals, a mixer, and a Walkman, and unleashed a set of seriously damaged tracks that evoked particularly blunted Lee “Scratch” Perry remixes of Cambodian Rocks covers of Western pop tunes" (pour citer son bandcamp)

et peut-être enfin Girls, feu le groupe emmené par Chet "JR" White et Christopher Owens (aujourd'hui en solo)

lundi 11 janvier 2016

The stars look very different today

Voilà, c'est la nouvelle qui plombe en ce début de semaine, tellement stupéfiante trois jours après la sortie de son album blackstar. Par ses nombreux visages et sa longévité, David Bowie, sa musique, sa classe et sa créativité ont forcément accompagné ne serait-ce qu'une période, sinon la vie, de chacun de nous.

Quelques réactions ici...
Et les paroles de Lazarus
(dont le clip a été publié il y a 4 jours seulement)

Look up here, I'm in heaven I've got scars that can't be seen
I've got drama, can't be stolen
Everybody knows me now

Look up here, man, I'm in danger
I've got nothing left to lose
I'm so high it makes my brain whirl
Dropped my cell phone down below
Ain't that just like me?

By the time I got to New York
I was living like a king
Then I used up all my money
I was looking for your ass
This way or no way
You know, I'll be free
Just like that bluebird
Now ain't that just like me?
Oh I'll be free
Just like that bluebird
Oh I'll be free
Ain't that just like me?

David Bowie - Lazarus
Blackstar (Columbia, 2016)


dimanche 3 janvier 2016

You're about to hack time. Are you sure ?

La vidéo du dimanche soir, c'est Kung-Fury, court-métrage drôlatique à l'esthétique 80s. Hyper référencé, il mêle brillamment les univers de films d'art martiaux et de série policières d'époque, avec tout un tas de geekeries.


Un film de Kung-Fu avec des Nazis et des dinosaures, que demander de plus, franchement ?
Extrait.

Hackerman : What're you gonna do?

Kung Fury : My job. I'm gonna go back in time to Nazi Germany, and kill Hitler once and for all

- So, how are you gonna do that?

- I'm not sure. I need some sort of time machine.


- Wait a minute. Using an RX modulator, I might be able to conduct a mainframe cell direct and hack the uplink to the download.

- What the hell does that mean?

- It means that with the right computer algorithms, i can hack you back in time. Just like a time machine.

- Well then... it's hacking time


Kung Fury, (David Sandberg, 2015)

A voir et écouter également, le single extrait de la BO, chanté par David Hassel

vendredi 1 janvier 2016

it’s January first and I already feel bad

I’ll have a happy new year next year
‘Cause things ain’t goin good round here
And it seems to be so sad
That it’s January first and I already feel bad
I’ll have a happy new year next year

I’ll have a happy new year next year
I’ve done run out of that Christmas cheer
There’s a times square throng and a toning bell
When the ball dropped down all went to hell
I’ll have a happy new year next year

Oh how I wish that you were not here
To witness this loathing and fear
Darling darling I feel the strain
The years just begun and it’s down the drain
I’ll have a happy new year next year

the Violent Femmes - happy new year next year
 Happy New Year EP (Add It Up Productions, 2015)




Ce morceau est extrait du Happy New Year EP premier recueil de morceaux originaux publiés par les Violent Femmes depuis un quinzaine d'année. Il a été publié pour le record store day 2015, et annonce un album à paraître courant 2016.

Bonne année à tous !
(dès maintenant)