dimanche 31 août 2014

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Comment en êtes-vous arrivés à choisir ce nom [Death of Pop] ?
Le nom vient de la quantité de disques pop bazardés et qu'on peut trouver dans des boutiques d'occasion ou des magasins solidaires. Ca fait bizarre de penser qu'un single ou un album qu'on achète avec excitation et impatience, qu'on adore écouter pendant des années, peut soudainement devenir un objet dont on ne veut plus au point de s'en défaire. C'est comme si la musique était morte. J'imagine que notre génération n'aura pas tant d'objets lui rappelant à quoi ressemblait son passé.

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Si j'ai toujours ma collection de CDs (et quelques K7 vestiges au domicile de mes parents), je n'ai en revanche aucune archive de presse musicale, et pour cause, je ne l'ai jamais lue assidûment. Quant à la culture fanzine, je ne l'avais pas du tout.

Pourtant, aujourd'hui, c'est avec plaisir que je trouve de temps à autre dans ma boîte aux lettres "Ductus Pop". Ductus Pop est un fanzine édité à Toulouse, qui parle d'indie pop (avec un penchant marqué de son auteure pour tout ce qui descend de Sarah records ou du Shoegazing... mais pas que). Il est complété par un tumblr, qui a le bon goût de recourir à des vignettes rondes, renvoyant d'ailleurs à des mixtapes, incluant à peu de chose près la bande-son du fanzine (oui, parce que, sur le papier, clic_droit + rechercher_avec_google, ça marche pas).


Dans ce numéro six, comme d'habitude, beaucoup de groupes à découvrir, en chronique ou interview. Je citerais notamment Death of Pop ou Posse, puisqu'ils sont aussi connus des auditeurs de Top Tape.
Et comme Manon m'avait proposé il y a quelque temps d'y participer, vous trouverez même cette fois une contribution signée Arise Therefore, conviant Sonic Youth et Jeffrey Lewis dans une même double-page.

Ductus Pop, est disponible à l'achat (1€, frais de port compris) ou à l'échange, via

vendredi 29 août 2014

Fill up the Room [Top Tape]


J'ai pour habitude de proposer aux estivants un volume bonus de Top Tape, sorte de mi-carême entre deux saisons radiophoniques pleines. Celle-ci, un peu tardive je l'admets, est construite avec comme matériau de base les archives discographiques de Radio Campus Paris, que j'ai été amené à parcourir cette année. 

J'ai eu l'idée de réunir ici mes plus belles (re-)découvertes, ce qui aboutit naturellement à cette mixtape composée à 100% de groupes méconnus.

Audio et playlist complète, sur le site de la radio, ici :

Pour accompagner votre écoute, ou vous y préparer, un mot sur chacun des groupes ou artistes y figurant.


Telefax (2003) - Marquant la fin de l’ère d’un certain "post-rock à la française" né au milieu des années 90, "Des courbes de choses invisibles" en semble a posteriori la synthèse parfaite. Thomas Mery (Purr) et Marielle Martin (Playdoh) figurent au générique de ce groupe fondé par un proche de Michel Cloup (Expérience, Diabologum). On pense aussi parfois à Encre... et même, ponctuellement, à Hood.

Susumu Yokota (2005) - Si comme moi, l'un des albums cultes de votre enfance est le "Carnaval des Animaux" de Camille St Saëns, ce mash-up vous réjouira au plus haut point.

Seth P Brundel (2004) – Un CD, une pochette plastique, un court texte d’intro imprimé sur un morceau de feuille plié en 2, et je tenais là une des bonnes sorties indie hip-hop de 2004 (made in Miami)

Donna (2003) – Quand on met la main sur un album intitulé "Suicide à Samoëns", forcément, ça intrigue. J’imaginais alors un concept album autour d’un fait divers (façon Florent Marchet)... Aux premières mesures, et en jetant un œil à la tracklist, j’ai vite compris que j’avais affaire à un disque totalement décalé : 1.Le con, il ne s’est pas raté / 2.Mourons tous par solidarité (le sentiment d’avoir enfin fait le bon choix) / 3.Ca suffit bien comme ça (la vie me fait horreur), etc. Vous l’aurez compris, la mort est omniprésente, et les textes donnent dans le burlesque morbide. L'approche second degré ainsi que la production DIY ont rapidement fini par rendre le disque attachant à mes oreilles.

Saturday looks good to me (2007)... ou le chaînon manquant entre Neutral Milk Hotel et Rural Alberta Advantage, soit une sorte de folk-rock lofi au chant mal assuré... Etonnamment, à mesure que le disque progresse, les morceaux se font plus pop, à tel point que certains d’entre eux paraissent avoir été composés par Belle and Sebastian, et pourraient presque faire mentir ma première phrase. Que faire, alors? Ecouter deux morceaux.

First Floor Power (2003) – Lorsque j’écoute un album de First Floor Power, je passe généralement un morceau sur deux. Voire deux sur trois. Ceux, en fait, chantés par Jenny Wilson (qui mène actuellement une carrière solo, soit dit en passant). Parce que, ce qui sort vraiment de l’ordinaire, dans ce groupe, c’est le chant Karl-Jonas Winqvist, qui parvient à toucher, en toute simplicité. Même chose pour les textes. "Hanging Outside My Window, Looking Down" est un mini-tube, que j’imaginerais bien repris par Pulp.

John Home (2001?) - Deux morceaux sont pour moi restés emblématiques des plages musicales de Radio Campus Grenoble lors de ma dernière année d’études rhônalpine : "Pagan Poetry" de Björk, et ce morceau plaintif de John Home, Haute Consolation. Pour moi, ça marche à chaque fois. Je suis cependant bien incapable de vous donner des nouvelles tangibles du groupe..

Liz Durett (2005) - Une jolie pochette, un autocollant Made in Canada, et voilà, je découvrais la jeune folkeuse Liz Durrett, qui a en plus le bon goût de connaître Vic Chesnutt. Parus en 2005, ces morceaux ont néanmoins été écrits et enregistrés entre 1993 et 1996. En 1993, Liz avait 16 ans. Voilà.

Papercuts (2007) - Trop de groupe en « P » (Plants and Animals, Part chimp, Pants yell...). A tel point que je ne sais jamais avec certitude si je connais ou même apprécie Papercuts. Pour ce morceau, si, je suis sûr.

Charlemagne (2004) - Loose Music est un label anglais réunissant des artistes folk ascendant country. Dites "Americana", ça fera moins peur à vos amis. Je me souviens avec bonheur de Noahjohn. J'ajoute à ce souvenir Charlemagne et sa délicate moustache. "Dawn Upon" est entraînante. "Portrait With No Shortage Of History" est un morceau juste superbe. A écouter allongé (ce sera le dernier morceau, donc pas tout de suite).

Garlic (2002) - J’ai déjà dit et écrit que je n’avais aucun problème avec les groupes reproduisant fidèlement le son d’aînés, si 1.c’est fait avec talent 2.j’apprécie le groupe de référence, au point de déplorer de ne pouvoir écouter d’avantage de leurs morceaux. Garlic, c’est des Anglais, ils étaient signés sur Bella Union, et c'est un parfait ersatz de Pavement (époque "Brighten the Corner").

Videohippos (2008) - C'est noisy, c'est uptempo, ça vient de Baltimore, ce sont des potes à Dan Deacon, et ça s'appelle Videohippos.

Volcano! (2005) - Point d’orgue de cette mixtape, ce morceau fou signé Volcano! (que j’ai loupé en concert à l'édition 2006 de Villette Sonique à cause d’un Week End Corporate. Je n'oublie pas). Je ne suis toujours pas convaincu qu’il ne s’agit pas Thom York sous ecsta. J'avais passé ce morceau lors de la toute première émission de Radio Campus Paris sur la bande FM.

Fin en douceur, avec, de nouveau, Donna et Charlemagne.

lundi 25 août 2014

La honte


Parfois, tout semble comme dans un rêve. Pas mon rêve, celui d'un autre. Mais j'y participe. Quand cet autre s'éveillera, aura-t-il honte ?

Ingmar Bergman, La honte (1968)


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Et puis quelques autres plans, pour la route
(toutes avec Liv Ullmann, certes)

jeudi 21 août 2014

Le travail de condensation du rêve

La matière "rêve" m'intéresse, le tag dreams de ce blog en témoigne. Après avoir feuilleté certains ouvrages, j'avais renoncé à lire Freud ou Lacan... avant de mettre la main sur un écrit plus concis, "Sur le rêve" de Sigmund Freud (écrit un an après "L'interprétation des rêves").

La quatrième de couverture m'apprend qu'il s'agit d'une commande d'un éditeur, "un exposé sur le rêve qui revêt une forme plus classique, parfois didactique". Parfait.

Après avoir réfuté que les rêves ne soient que pures divagations et le résultat de l'activité d'un cerveau laissé en roue libre, Freud peut donc définir ce qu'il appelle le "contenu latent du rêve ", c'est-à-dire les pensées que révèle l'analyse du "contenu manifeste du rêve". Le second est produit à partir du premier par une transformation qu'il nomme "travail du rêve".

Freud se concentre dans ce livre sur ce processus (et l'opération inverse, le "travail d'analyse"). Exemples à l'appui, il distingue quatre activités du travail du rêve : "Condenser le matériel, le déplacer, le remanier dans le sens de la visualisation, à quoi s'ajoute enfin le petit apport variable d'un traitement interprétatif"

Je commence par la conclusion, certes, mais ça me sert à contextualiser les extraits qui vont suivre dans les prochains jours. Celui-ci traite donc de l'activité de condensation, par laquelle différents contenus (des lieux, des figures, des situations) se trouve compressés en un seul.
Reste alors, par l'analyse, à déceler les points communs à ces représentations, tout en négligeant les détails contradictoires.

Il m'arrive à moi régulièrement de commencer un rêve en suivant un protagoniste, qui, sans forcément que je m'en aperçoive immédiatement, change d'identité en cours de route... 
Freud en parlera mieux que moi :


Le travail de condensation du rêve explique aussi certaines composantes de son contenu, qui lui sont particulières et ne se trouvent pas dans la pensée éveillée. Il s’agit des individus collectifs et composites, ainsi que des singulières formations composites, créations comparables aux compositions animales de la fantaisie des peuples d’Orient, qui, dans notre pensée, se sont déjà figées en unités distinctes, alors que les compositions du rêve sont sans cesse remodelées selon un jaillissement inépuisable. Chacun connaît de telles formations à partir de ses propres rêves; leurs modes de production sont très variés. Je peux composer une personne en lui prêtant des traits d’un individu et d’un autre, ou bien en lui donnant la forme de tel individu tout en pensant dans le rêve au nom d’un autre, ou bien je peux me représenter l’aspect d’une personne mais la déplacer dans une situation qui s’est produite avec une autre. Dans tous les cas, la combinaison de plusieurs personnes en un représentant unique dans le contenu du rêve est pleine de sens; elle vise à signifier un « et », un « comme », à établir, entre les personnes originales, une équation sous un certain rapport, rapport qui peut aussi être précisé dans le rêve lui-même. Mais, en règle générale, l'élément commun des individus fusionnés ne peut être découvert que par l’analyse et n'est précisément qu'indiqué dans le contenu du rêve par la constitution de l’individu collectif.

Sigmund Freud, Sur le rêve (1901)

mardi 19 août 2014

Where I feel safe

La réédition de la BD Pinkerton aux éditions La Mauvaise Tête est accompagnée d'une postface du journaliste musical Nicolas Tittley. Il y revient sur ses souvenirs personnels liés à Weezer, remontant notamment à la sortie de l'album bleu.

Certes, le leader de Weezer n'avait ni la rage ni le magnétisme d'un Kurt Cobain, non plus que le détachement et l'ironie de Steven Malkmus, l'élégance de Jeff Buckley ou l'arrogance de Liam Gallagher. En fait, Rivers Cuomo était l'anti-rock star par excellence : une sorte de Charlie Brown de la musique, un loser sympathique qui semblait avoir toujours un train de retard. C'est précisément ce qui rendait si attachant ce petit binoclard timoré qui, sur In the Garage, revendiquait fièrement son statut de nerd asocial. Chaque fois que je me repasse l'album bleu, j'imagine un jeune Rivers entouré de ses comic books, de son jeu de Donojns et Dragons et de ses posters de Kiss, grattant sa guitare pour son seul plaisir, sans songer un instant à une hypothétique gloire internationale.


I've got the Dungeon Master's Guide.
I've got a 12-sided die.
I've got Kitty Pryde
And Nightcrawler too
Waiting there for me.
Yes I do, I do.

I've got posters on the wall,
My favorite rock group, KISS.
I've got Ace Frehley.
I've got Peter Criss
Waiting there for me.
Yes I do, I do

In the garage, I feel safe.
No one cares about my ways.
In the garage where I belong.
No one hears me sing this song.
In the garage.

I've got an electric guitar.
I play my stupid songs.
I write these stupid words
And I love every one
Waiting there for me.
Yes I do, I do.

In the garage, I feel safe.
No one laughs about my ways.
In the garage where I belong.
No one hears me

No one hears me sing this song.


Weezer, In the Garage
the blue album (1994)

François Samson-dunlop / Alexandre Fontaine Rousseau
Pinkerton (2012)

Un garage qu'on peut voir dans le clip du morceau, ainsi que dans celui de Say it ain't soUne photo figure en double page dans le livret de l'album, en noir et blanc sur la version d'origine, et colorisée sur la version deluxe, sortie pour les 10 ans de l'album.



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Je profite de cet article consacré à Weezer pour rappeler la sortie imminente du premier album en 15 ans de the Rentals (aka le Matt Sharp, ex-Weezer): Lost in Alphaville.
Le neuvième album studio de Weezer - Everything Will Be Alright in the End - paraîtra quant à lui le 30 septembre.

dimanche 17 août 2014

Combustion spontanée

Les premiers rayons du soleil auront eu raison de lui...
(ce matin aux abords du Grand Palais)

lundi 11 août 2014

Les mots sont de la même substance que les images

C'était il y a un moment maintenant, j'avais réussi à profiter d'un déplacement professionnel à Bruxelles pour visiter le musée René Magritte. Sur le plan esthétique, son oeuvre ne m'a jamais vraiment séduit, néanmoins il faut reconnaître que ses tableaux posent souvent des questions intéressantes.

Sur l'un des murs, figuraient l'article suivant, intitulé "Les Mots et les Images" que je reproduis (et mets en page) ici.
Etant à l'époque en pleine lecture kantienne, la proposition "Tout tend à faire penser qu'il y a peu de relation entre un objet et ce qu'il représente" m'a donc immédiatement parlé, et je me suis dit que Magritte était un de ces artistes qui avaient conscience de la Chose en Soi (comme dit Kant) - ou des Idées (comme dit Platon), versus leur représentation (ou "phénomène", ou "réalité sensible")




Un objet ne tient pas tellement à son nom qu'on ne puisse lui un autre qui lui convienne mieux :
Il y a des objets qui se passent de nom :
Un mot ne sert parfois qu'à se désigner soi-même :
Un objet rencontre son image, un objet rencontre son nom. Il arrive que l'image et le nom de cet objet se rencontrent :
Parfois le nom d'un objet tient lieu d'une image :
Un mot peut prendre la place d'un objet dans la réalité :
Une image peut prendre la place d'un mot dans une proposition :
Un objet fait supposer qu'il y en a d'autres derrière lui :
Tout tend à faire penser qu'il y a peu de relation entre un objet et ce qu'il représente :
Les mots qui servent à désigner deux objets différents ne montrent pas ce qui peut séparer ces objets l'un de l'autre :
Dans un tableau, les mots sont de la même substance que les images :
On voit autrement les images et les mots dans un tableau :
Une forme quelconque peut remplacer l'image d'un objet :
Un objet ne fait jamais le même office que son nom ou que son image :
Or, les contours visibles des objets, dans la réalité, se touchent comme s'ils formaient une mosaïque:
Les figures vagues ont une signification aussi nécessaire aussi parfaites que les précises :
Parfois, les noms écrits dans un tableau désignent des choses précises, et les images des choses vagues :
Ou bien le contraire :

René Magritte, Les Mots et les Images,
dans "La Révolution surréaliste", n°12, Décembre 1929

jeudi 7 août 2014

All my emptiness


- Why didn't you keep [your son] with you, Jane?
- I couldn't, Travis. I didn't have what I knew he needed. I didn't want to use him to fill all my emptiness.

Wim Wenders, Paris-Texas (1984)
(en ce moment dans les salles)

mercredi 6 août 2014

Come with me to the other side


Sonic Youth a une discographie tellement massive, dense et cohérente, qu'elle peut apparaître difficile à appréhender autrement que comme un ensemble monolithique. Bien sûr, ceux qui sont familiers avec le groupe ont sans doute chacun un macro-découpage par album qui leur est propre. Dans mon esprit, par exemple, il y a :

- les premiers albums (83-86), càd ceux que je connais hyper mal

- les immenses 'Sister' (87) et surtout 'Daydream Nation' (88)

- le coeur de la discographie de SY (90-95), de 'Goo' à 'Washing Machine'

- et puis la fin (98-2009), avec une alternance d'albums moyens à très bons... 'Thousand Leaves' (98) est en tout cas le premier album du groupe que j'ai écouté concomitamment à sa sortie.


On peut bien sûr tout à fait ignorer tout ça, et se contenter d'apprécier des morceaux de-ci de-là. Il y a notamment d'excellentes chansons sur les derniers albums, que j'ai redécouvertes plus tard... Je pense à 'Massage the history' sur 'the Eternal' (2009). Assez surprenante car plutôt calme et lente, tout y est parfait, la guitare acoustique de Thurston Moore, le bottleneck plaintif de Lee Ranaldo sur sa guitare électrique, et le chant de Kim Gordon, à la limite de la rupture, oscillant entre voix de tête et de poitrine.
En voici les paroles (avec le lien un peu plus bas, si vous souhaitez cumuler lecture et écoute)

Oil dripping on my head
Let's go back to bed
Bring you back to me
Bring you back to me

Oil dripping on my head
Bring you back from the dead
Here's wishing you were here with me
Here's wishing we could massage history

I'm witness to what you do
Anything that you feel
In between you and me
Bound at sea
Floating on debris
You're so close, close to me

Oil dripping on my head
Let's go back to bed
Bring you back from the dead
Wishing you were here with me
Wishing you were here
Let's massage history

All the money's gone
Funny it was never here
Here's a song
To massage along
History along
Come with me
To the other side
Not everyone makes it out alive
I want you to suck my neck


Sonic Youth, Massage the history
the Eternal (Matador, 2009)


Pour un mini-trip Sonic Youth (et pour qui préfère lorsque Kim Gordon chante), je propose :
Tunic (song for Karen) > Massage the History > Pattern Recognition (ah la la, ce passage guitares à 2'38)

Sinon, la "saga" Sonic Youth que j'avais publiée sur ce blog en 2009 est toujours disponible à partir de cette page.

dimanche 3 août 2014

You're gonna need a pop group

La vidéo du Dimanche soir, c'est la bande-annonce du film God Help the Girl, que Stuart Murdoch (Belle and Sebastian) a enfin réussi à sortir. Le projet début en 2009 avec la sortie d'un premier single, puis d'un album pensé comme la bande-son d'un film (et même d'une comédie musicale).


D'autre singles suivirent, puis le film, produit par le biais d'un financement participatif. Aucune date (ni projection) n'est annoncée en France pour le moment. Il faudra donc, pour ceux que ça intéresse, se contenter pour l'heure de ce teaser... qui fleure (bon?) le feel good movie.



Et.... oui, vous avez bien reconnu Hannah - Gilly dans Game of Thrones - Murray
(connue aussi grâce à Skins)

vendredi 1 août 2014

Qu'on se fende la tête ailleurs, pourvu que chez moi rien ne soit dérangé

Un bourgeois : - Je ne sais rien de mieux, les dimanches et fêtes, que de parler de guerres et de combats, pendant que, bien loin, [dans la Turquie], les peuples s’assomment entre eux. On est à la fenêtre, on prend son petit verre, et l'on voit la rivière se barioler de bâtiments de toutes couleurs ; le soir on rentre gaiement chez soi, en bénissant la paix et le temps de paix dont nous jouissons.

Un autre bourgeois : - Je suis comme vous, mon cher voisin : qu'on se fende la tête ailleurs, et que tout aille au diable ; pourvu que chez moi rien ne soit dérangé.

Faust, Goethe (1808)

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Pour les germanophiles:

- Nichts Bessers weiß ich mir an Sonn- und Feiertagen
Als ein Gespräch von Krieg und Kriegsgeschrei,
Wenn hinten, weit, [in der Türkei],
Die Völker aufeinander schlagen.
Man steht am Fenster, trinkt sein Gläschen aus
Und sieht den Fluß hinab die bunten Schiffe gleiten;
Dann kehrt man abends froh nach Haus,
Und segnet Fried und Friedenszeiten.

- Herr Nachbar, ja! so laß ich's auch geschehn:
Sie mögen sich die Köpfe spalten,
Mag alles durcheinander gehn;
Doch nur zu Hause bleib's beim alten.