samedi 30 novembre 2013

I'm still free

Spain se produisait il y a une vingtaine de jours à la flèche d'or.
C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai pu entendre de vive voix le timbre chaleureux de Josh Haden, que ce soit sur ses premières chansons ou sur les plus récentes, telles celle qui suit.

Le concert m'a permis de me remémorer "I'm still free" (parue sur l'album de 2012), puis d'en retrouver les paroles, auxquelles j'avais été sensible à l'époque.

Il faut dire que je suis facilement client de paroles revendiquant la liberté

Say can you see by the dawn's early light
The birds in flight
At such a dizzying height

Our flag still waves in the dusk
Who do you trust?
When love turns to dust
Who do you trust?

I'm still free
I'm still free
And I'll tell the world about it
'Cause I got no doubt about it

I want a love that will bind
All of time
Will you be mine?
Give me a sign

Here's a salute to the old
Stars and stripes
From such a dizzying height
To the morning light

I'm still free
I'm still free
And I'll tell the world about it
'Cause I got no doubt about it

I'm still free
I'm still free
And I'll tell the world about it
'Cause I got no doubt about it

Spain - I'm still free
The Soul of Spain, (Glitterhouse, 2012)

Un nouvel album de Spain devrait voir le jour début 2014.

mardi 26 novembre 2013

Parallels / Saga Franz Ferdinand Part.5

En décembre 1918, au Xe Salon d'État de Moscou, Malévitch expose son "Carré blanc sur fond blanc", aboutissement le plus radical, brûlant les étapes, de la démarche abstraite. L'artiste écrit dans le catalogue du Salon : " À présent, le chemin de l'homme se trouve à travers l'espace... J'ai percé l'abat-jour bleu des limites de la couleur, j'ai pénétré dans le blanc ; à côté de moi, camarades pilotes, naviguez dans cet espace sans fin. La blanche mer libre s'étend devant vous. "
[Encyclopédie Larousse]

Cette peinture est la plus emblématique de l'oeuvre de Malévitch, peintre russe à l'origine du mouvement d'avant-garde appelé le Suprématisme. Ce mouvement affirme "la souveraineté de la forme abstraite limitée au carré, au rectangle, au cercle, au triangle et à la crois".

Pourquoi je vous dis tout ça? Parce que ça fait plusieurs fois que je parle du Suprématisme dans cette saga "Franz Ferdinand" (notez qu'on s'éloigne de plus en plus du groupe écossais). Et que ca va me permettre d'introduire l'univers graphique du groupe the Soft Moon.


Sous ce nom, Luis Vasquez a déjà publié trois albums (et une poignée de singles) sur le label Captured Tracks (tout comme the Wake, tout se recoupe, c'est magnifique, cf. http://arise-therefore.blogspot.fr/2013/11/talk-about-past-saga-franz-ferdinand.html)

En réalité, les influences palpables de ses visuels dépassent largement le suprématisme, et touchent globalement à ce qu'on a appelé l'avant-garde russe (constructisme, kandinsky), voire même à ce qui en a découlé. On relèvera notamment le recours au triptyque de couleurs Blanc-Rouge-Noir.



Couvertures et visuels de the Soft Moon, mêlées à des oeuvres de Kandinsky, El lissitzky (early 1920s), Malevitch (1915) et Moholy-Nagy.

La suite bientôt !
(il y sera à nouveau question de Suprématisme, puis du courant De Stilj)

lundi 25 novembre 2013

Poster(s) of the Week

Affiche du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse, à Montreuil :



et sa variante :

dimanche 24 novembre 2013

Arcade Fire en interview


Puisqu'il est de saison de parler d'Arcade Fire (ils se produisaient vendredi dernier sous le nom the Reflektors au Pavillon Baltard à Nogent-sur-Marne), j'exhume de mes archives une interview de Win Bulter et Régine Chassagne enregistrée fin 2004 (ou début 2005?), soit il y a 9 ans - ce genre de calcul est toujours impressionnant. L'album "Funeral" venait de paraître et le groupe devait donner quelques semaines plus tard un mémorable premier concert en France
(le 10 mars 2005 au Nouveau Casino)

C'était donc les débuts du groupe ("on n'a pas encore de manager" précise Régine en introduction), et nous faisions alors connaissance avec eux. L'entretien s'est déroulé dans l'atmosphère chaleureuse d'un petit hôtel parisien.

Après montage (et "mise en musique"), elle fut diffusée dans la foulée sur Radio Campus Paris (feu l'émission Plug and Play). Je l'ai uploadée sur soundcloud, et donc la voici en l'état (*) !

On parle littérature, musique, langue française et souvenirs...


(*) Je réalise aujourd'hui qu'il manque le dernier mot dans la version que j'ai conservée (je n'ai plus les rushes, malheureusement). C'est impardonnable!
D'autant que c'était la chute de l'interview, qui se retrouve tronquée :

To me, what's really cool with the state of music today is that no one really has an excuse to buy a crap a[lbum]

- - -
Fond sonore :
All of the World, 13 Floor's 11 Followers

vendredi 22 novembre 2013

Talk about the Past / Saga Franz Ferdinand Part.4

Après déjà trois volets couvrant les visuels des premiers disques de Franz Ferdinand, Arise Therefore poursuit sa saga et continue d'évoquer l'avant-garde russe avec un autre groupe écossais utilisant l'esthétique constructiviste : the Wake (groupe post-punk/indie pop originaire de Glasgow, formé en 1981, séparé en 1995, reformé en 2009).

Ainsi la pochette de ces album et maxi reproduisant des oeuvres de Lissitzky (déjà évoqué précédemment) :

the Wake - Something Outside (Factory, 1983)
theWake - Here Comes Everybody (Factory, 1985)

En 2012, le label Captured Tracks (Beach Fossils, DIIV, Wild Nothing) rééditait les albums du groupe, et rassemblait leurs singles dans un coffret :



Autre groupe du même label, contemporain cette fois, à l'identité visuelle marquée :
the Soft Moon (à suivre)

jeudi 21 novembre 2013

J’ai vu...

....... J’ai entendu des klaxons d’automobiles stridents dans mon dos. J’ai été effrayé par le grondement de trains qui freinaient brusquement devant moi. J'ai été poursuivi par des sonnettes de bicyclettes. J'ai entendu des gens me crier après et des chiens aboyer. J’ai vu le soleil qui tournoyait, le vent qui soufflait dans toutes les directions, comme dans une bataille, parfois poursuivi par la poussière et parfois la poursuivant. J’ai vu des poteaux électriques pendre des nuages. J’ai vu des enseignes décoratives de boutiques dégouliner de sang de l’avant-toit jusqu'au sol. Au-delà de l’horizon, derrière des montagnes transparentes, j’ai vu une grande et large plaine. Je me suis perdu au milieu d’un amoncellement de plusieurs milliers, plusieurs dizaines de milliers, plusieurs millions de briques rouges. Dans l'ombre violette, j’ai eu la vision d’un bébé qui agitait ses bras et ses jambes comme un insecte. Dans le ciel d’un bleu vif, j’ai regardé un avion qui brillait d’une lumière jaune... ensuite j’ai vu six cadavres nus de femmes très belles dont il ne restait que la silhouette blanchie, glisser ensemble dans un alignement parfait.

Dogra Magra, Yumeno (1935)

lundi 18 novembre 2013

Where do we go ?


Afterlife. Oh my God, what an awful word. After all the breath and the dirt and the fires are burnt... And after all this time, and after all the ambulances go, and after all the hangers-on are done hanging on in the dead light of the afterglow, I've gotta know... Can we work it out? If we scream and shout 'till we work it out? Can we just work it out? Scream and shout 'till we work it out.

Afterlife. I think I saw what happens next. Oh, it was just a glimpse of you, like looking through a window or a shallow sea. Could you see me? And after all this time, it's like nothing else we used to know. And after all the hangers-on are done hanging on to the dead light of the afterglow, I've gotta know... Can we work it out? If we scream and shout 'till we work it out? Can we just work it out? Scream and shout 'till we work it out.

But you say, "Oh, when love is gone, where does it go?" And where do we go? Where do we go? And after this, can it last another night? After all the bad advice, that had nothing at all to do with life. I've gotta know... Can we work it out? If we scream and shout 'till we work it out? Can we just work it out? Scream and shout 'till we work it out.

But you say, "Oh, when love is gone, where does it go?" We know it's gone, but where did it go? And where do we go? Is this the afterlife? It's just an afterlife with you. It's just an afterlife.

Arcade Fire, Afterlife
Reflektor (Barclay, 2013)

Maintenant que l'album d'Arcade Fire est sorti, et que la période de pré-lancement (saturée de micro-news) est révolue, il est temps d'apprécier en toute sérénité ce disque, et notamment son point culminant "Afterlife". 



Ce post est le premier d'une mini-série de trois articles consacrée au groupe.

dimanche 17 novembre 2013

Love’s Crushing Diamond [Top Tape]

Top Tape Vol.2 (S6) est en ligne ! (en écoute sur le site de radio campus paris)


Ainsi que précédemment annoncé, une partie de la mixtape tournait autour du groupe Deltron 3030 (avec des albums à gagner à la clef). Y "participaient" également : Mutual Benefit, Mercury Rev, the Flaming Lips, Youth Lagoon, Grizzly Bear, Lovage, Gorillaz, Midlake et Oval.

La prochaine émission aura lieu le 8 décembre, et reviendra sur les meilleures sorties musicales 2013.

vendredi 15 novembre 2013

We're not bad people. We just come from a bad place

Shame, Steeve McQueen (2011)

*
*     *

Shame possède une somme assez incroyable de scènes fortes.
Intro.


jeudi 14 novembre 2013

Walk Away / Saga Franz Ferdinand Part.3

Suite et fin des comparaisons entre les premiers visuels de Franz Ferdinand et l'esthétique constructiviste. La saga se poursuivra pour autant, évoquant soit d'autres courants, soit d'autres groupes.

Le single "Walk away" (2005) et deux affiches signées respectivement Rodtchenko (1924), l'artiste dont je vous parle depuis le début de cette Saga, et des frères Stenberg (1929).


Pour "the Fallen" (2006), la pochette rappelle à nouveau Rodtchenko, et l'un de ses collages en particulier...

à suivre...

mardi 12 novembre 2013

Definitive top five

I call Caroline the next morning. She's not there. I leave a message. She doesn't call back. I ring again. I leave another message. It's getting kind of embarrassing, but there's no way "Let's Get It On" isn't going in that top five. The third time I try I get through to her, and she sounds embarrassed but apologetic, and when she realizes that I'm only calling to change the list she relaxes.
'OK. Definitive top five. Number one, "Let's Get It On" by Marvin Gaye. Number two, "This Is the House That Jack Built" by Aretha Franklin. Number three, "Back in the USA" by Chuck Berry. Number four, "White Man in the Hammersmith Palais" by the Clash. And the last one, last but not least, ha ha, "So Tired of Being Alone" by Al Green.'
'I can't change it again, you know. That's it.'

Nick Hornby, High Fidelity (1995)

samedi 9 novembre 2013

I can see what rap can be glorious

In the year 3030 everybody wants to be an MC
In the year 3030 everybody want to be a DJ
In the year 3030 everybody want to be a producer
In the year 3030 everybody want to tell ya the meaning of the music

I must appeal to you people with your faculties
Cuz everybody else is gonna laugh at me
People try to get over and take a crack at me
The universe is one and I can see what rap can be glorious


Peut-être le savez vous, Deltron est de retour. Deltron, c'est le emcee Del tha funkee Homosapien, le turntablist Kid Koala et le producteur Dan the Automator. Leur premier disque (paru en 2000) est juste mon album hip hop préféré, et a fini 23ème dans mon classement des meilleurs disques des 00's.

Donc vraiment, j'adore.

"Event II" est paru en octobre, et convie comme de coutume nombre invités (Damon Albarn [Blur], Zack de la Rocha [Rage Against the Machine], Mike Patton [Faith no More]...].

Ce dimanche, une partie de mon émission leur sera consacrée, et 4 exemplaires CDs seront à gagner !
Soyez là, dès 21h sur Radio Campus Paris (93.9) : Ca va être bien.




Deltron 3030, 3030
s/t (75Ark, 2000)

Deltron 3030 sera en concert le 8 décembre au Trianon.

vendredi 8 novembre 2013

Movie Poster of the Week

Affiche (non utilisée) du film "La vénus à la fourrure" de Polanski
[via]


Je voyais Mercredi un autre film de Polanski (Cul-de-sac, 1966)... et trouvais que Françoise Dorléac (ci-dessous) avait de petits airs d'Emmanuelle Seigner.


D'autres chouettes posters, signés du même artiste, sont visible sur son site :

mercredi 6 novembre 2013

Take Me Out / Saga Franz Ferdinand Part.2

Le premier article de la nouvelle saga d'Arise Therefore (ayant pour point de départ les premiers visuels de Franz Ferdinand) se refermait en évoquant le Constructivisme, et l'un de ses représentants : Alexander Rodtchenko.

Le Constructivisme est un mouvement artistique russe, qui reçut sa dénomination en 1920. Larousse ajoute : 

Caractérisé par une rigueur formelle héritée du cubisme et du suprématisme, par une volonté d'intégration des facteurs espace et temps et par l'ambition d'une synthèse des arts plastiques, le constructivisme s'est développé sur deux axes. D'une part, Gabo et Pevsner (Manifeste réaliste, 1920) ont affirmé un art spatial et rythmique, de nature spirituelle ; d'autre part, Tatline et les «productivistes», tel Rodtchenko, ont défendu une unité de l'art et de la technique qui assignait au créateur une fonction sociale. Les applications aux arts graphiques (Lissitzky), à l'architecture et au design furent un souci majeur, à côté des tendances plus esthétiques.

Ce mouvement a ainsi produit de nombreuses affiches ou couvertures de livres / revues, dont vous verrez quelques exemples plus bas. Côté Franz Ferdinand, c'est l'illustrateur Matthew Cooper qui est à la manoeuvre.

Le premier visuel clairement référencé est celui du single Take Me Out (2004) vs cette affiche de film signée Rodtchenko (La Sixième partie du monde, 1926)


Suivra "Michael" (2004), qui rappelle des oeuvres de El Lissitzky (un exemple, en bas à gauche ; 1925) :

J'en profite pour accoler un tableau de Malevitch (Carré noir sur fond blanc, 1915), artiste fondateur du sus cité Suprématisme, sans toutefois développer : je reviendrai sur ce mouvement à une autre occasion.

Allez zou, dernier parallèle, pour this fffire (2004 toujours) VS cette affiche de propagande signée El Lissitzky (1919):


à suivre...

mardi 5 novembre 2013

The world is yours

Ce week-end de Toussaint aura été bien rempli, ne serait-ce parce qu'il est synonyme depuis trois années maintenant de Festival Pitchfork.
J'avoue y être allé un peu en dilettante, de quoi assister à des concerts plaisants (youth laggoon, jagwar ma, baths), tripant (colin stetson), ébouriffant (deaf heaven, qui était vraiment LE groupe que je voulais voir) et transcendant (la claque Darkside).


Pas de photo pour le moment, mais ça viendra peut-être
(ça dépend de ce que le webzine met en ligne)

Sinon, côté cinéma : 'Scarface', que je n'avais encore jamais vu !
De quoi comprendre d'avantage en quoi ce film a pu devenir culte à ce point dans les banlieues ghetto (le côté "the world is yours", le code de conduite de Tony Montana... et le caricatural aspect "touche pas à ma soeur" ?).

Trêve d'analyse bancale, si on parle "références" et "liens" maintenant :

- Clairement, le morceau dont s'est inspiré Daft Punk pour "Giorgio by Moroder" est le morceau d'intro de Scarface (par le même Moroder donc)

- J'ai trouvé que le personnage de Michelle Pfeiffer préfigurait le rôle de Sharon Stone dans le génial 'Casino' de Scorcese.


- A croire qu'il est décidément difficile de raccrocher, dans le milieu de la drogue : Certains acteurs sont également au casting de Breaking Bad. Ca sent le clin d'oeil.


 Un peu plus tôt, j'avais cédé à la pression (affiches + bouche-à-oreille) qui dictait d'aller voir Gravity. Bon, et bien oui, il faut aller voir Gravity, j'y souscris sans la moindre réserve !

/!\ Spoiler /!\


Le film place le spectateur en immersion, à tel point qu'au sortir de la salle, on a vraiment l'impression d'avoir séjourné dans l'espace, et d'avoir appréhendé pratiquement les règles physiques en vigueur là-haut. Le cadre et le contexte donnent lieu à des images inédites, d'ailleurs filmées en étant libéré de toute notion d'horizontalité et verticalité.

J'entends dire que le scénario est léger. Intellectuellement, on peut effectivement le réduire à une succession de "trajets" d'un point A à un point B. Les péripéties sont cependant multiples, et les instants critiques nombreux, d'autant, que, ouais, en effet, dans l'espace, toute erreur d'appréciation dans un déplacement peut s'avérer définitive, et tout mouvement imprimé perdure indéfiniment.

Le jeu de Sandra Bullock est particulièrement juste, surtout dans les instants où la peur (de dériver à jamais, de se voir mourir) la domine. Des émotions qui s'entendent, plus qu'elles ne se voient.

Rien à redire sur la fin non plus, réussie sur le plan de la narration comme celui de la symbolique.


Pour prévenir toute déception, disons qu'il ne faut juste pas s'attendre à voir un film d'action, ou encore une oeuvre de la dimension de 2001.

Scarface, Brian de Palma (1983)
Gravity, Alfonso Cuarón (2013) 

samedi 2 novembre 2013

When you're with someone permanently

De l'un des pièges de la vie commune :

Later [...], I see a woman on her own, Saturday-nightsmart, off to meet somebody somewhere, friends, or a lover. And when I was living with Laura, I missed . . . what? Maybe I missed somebody traveling on a bus or tube or cab, going out of thier way, to meet me, maybe dressed up a little, maybe wearing more makeup than usual, maybe even slightly nervous; when I was younger, the knowledge that I was responsible for any of this, even the bus ride, made me feel pathetically grateful. When you're with someone permanently, you don't get that: if Laura wanted to see me, she only had to turn her head, or walk from the bathroom to the bedroom, and she never bothered to dress up for the trip. And when she came home, she came home because she lived in my flat, not because we were lovers, and when we went out, she sometimes dressed up and sometimes didn't, depending on where we were going, but again, it was nothing whatsoever to do with me.

Nick Hornby, High Fidelity (1995)