jeudi 31 octobre 2013

You Could Have It So Much Better / Saga Franz Ferdinand Part.1

C'était un mois de juillet, en 1988. TF1 diffusait "Le Vent des Moissons", mini-série d'une poignée d'épisodes. La chaîne inaugurait ainsi à la télévision française le concept de "saga de l'été". Le programme fut rapidement un succès d'audience (jusqu'à 50% de PDM), tant et si bien que France 2 devait plus tard adopter le concept (je sais pas quand, mais on s'en cogne, en vrai). Et puis un jour, un(e) directeur(-trice) d'antenne s'est dit : "Bon sang de bois, mais c'est trop c*n, si ça marche autant, pourquoi on ne diffuserait pas ça à la rentrée, afin de toucher d'avantage de téléspectateurs !". Peu à peu, la diffusion des saga estivales fut de plus en plus retardée, jusqu'à parfois déborder même sur l'automne. Je présume que ça vous la coupe.

Et bien sur Arise Therefore, c'est pareil (sauf que la finalité n'est pas d'augmenter les recettes publicitaires). Il y a des Sagas (se reporter à la page récapitulative dédiée), et depuis quelques temps elles ne sont plus du tout publiées l'été. La dernière - dédiée à Belle and Sebastian - remonte au printemps dernier.

Du coup, allez BIM : Saga d'automne. Ca fait tellement d'années que j'ai le sujet en tête, que j'ai bien cru que je ne la publierai jamais ! Depuis 2007, en fait, et l'exposition Rodtchenko au Musée d'Art Moderne. J'y découvrais cette photographie :

Lily Brik (*) (1924)
que l'artiste réutilisa plus tard dans la conception d'une affiche :
Affiche pour Lenguiz, les éditions d'État de Leningrad (1925)

Ce jour-là, je réalisais donc que c'était vraiment vrai que l'artwork des premiers disques de Franz Ferdinand était inspiré par le Constructivisme russe.


à suivre...

Bien sûr, dans les prochains articles, il sera largement question du groupe écossais, et du Constructivisme (sujet déjà traité ça et là sur internet). Mais d'autres groupes et courants artistiques (du suprématisme de Malevitch au Bauhaus) seront également cités.


Franz FerdinandYou Could Have It So Much Better
(Domino, 2005)


(*) Lily Brik était la muse de Maïakovski, et soeur d'Elsa Triolet

mardi 29 octobre 2013

The news I feared the most

Quand je lis les réactions au décès de Lou Reed émanant de ses pairs, je réalise le grand nombre de figures immenses (à la crédibilité artistique sans faille) de la musique des années 1970 : David Bowie, Patti Smith, Iggy Pop, Neil Young... auxquelles on pourrait ajouter, en remontant quelques années en arrière Mick Jagger, Lennon (RIP) / McCartney, Dylan, Leonard Cohen, Johnny Cash (RIP aussi).

Dans cette famille des grands artistes, quels seraient les plus récents représentants ? Sachant qu'une telle appartenance implique d'accéder un jour à une notoriété certaine. Je m'interroge...
Nick Cave ? Morrissey ?
Robert Smith ? Bill Callahan ?
Arcade Fire ?
Animal Collective (dont on dirait comme du Velvet qu'ils n'ont vendu que très peu de disques, mais influencé un grand nombres d'artistes?) 


Bref...

Lou Reed s'est donc éteint dimanche dernier, et c'est bien triste.
John Cale saluait sa mémoire en ces termes :

The news I feared the most, pales in comparison to the lump in my throat and the hollow in my stomach. Two kids have a chance meeting and 47 years later we fight and love the same way --losing either one is incomprehensible. No replacement value, no digital or virtual fill...broken now, for all time. Unlike so many with similar stories - we have the best of our fury laid out on vinyl, for the world to catch a glimpse. The laughs we shared just a few weeks ago, will forever remind me of all that was good between us.

[Via BV]

(1965)

dimanche 27 octobre 2013

Don't Stop Me Now [Top Tape]

Cinq mois que je n'avais pas publié un article annonçant la mise en ligne d'une nouvelle mixtape. Il a fallu que je retrouve l'article précédent afin de me remémorer la mise en page à suivre.


Le dimanche 13 octobre, vous avez pu entendre sur Radio Campus Paris la première mixtape de la nouvelle saison de Top Tape. Y participaient Belle And Sebastian, Husbands, Petit Fantôme RIEN, Arcade Fire, the Appleseed Cast, Tim Hecker, Esmerine, Holden, Frog Eyes et Quasi
(donc un bon nombre d'albums importants à l'échelle de 2013)

Il y avait également des places à gagner pour le concert d'Appleseed Cast au batofar.


La playlist complète et l'émission sont en ligne ici :

Prochaine mixtape : Dimanche 10 Novembre
"Soyez là, ça va être bien".

jeudi 24 octobre 2013

Au moins essayer

L’homme s’est toujours défendu contre les hommes, contre la nature qui l’entoure. Et il en est sorti une civilisation fondée sur la force, le pouvoir, la peur et la dépendance. Tout ce qu’on appelle le progrès technique n’a jamais servi qu’à produire confort, standardisation et les armes pour garder le pouvoir. Nous sommes des sauvages, nous utilisons le microscope comme une massue. Non... c’est faux, les sauvages ont une bien plus grande vie spirituelle. Chaque découverte scientifique, nous en faisons immédiatement un mal. Quant au confort, un sage a dit que le péché, c’est tout ce qui n’est pas nécessaire. Si c’est vrai, toute notre civilisation se fonde sur le péché. Nous sommes arrivés à une discordance terrible entre le développement matériel et spirituel. Notre culture, ou plutôt notre civilisation est gravement malade. Tu penses qu’on pourrait étudier le problème et trouver une solution. Peut-être, s’il n’était pas si tard. Trop tard. Mon Dieu, que je suis las de ces bavardages. «Words, Words, Words». Je ne comprends qu’à présent ce que voulait dire Hamlet. Il ne supportait pas les discoureurs. C’est aussi mon cas. Pourquoi parler, alors. Si seulement quelqu'un voulait cesser de parler pour faire quelque chose. Au moins essayer.
Le Sacrifice, Andreï Tarkovski (1986)

lundi 21 octobre 2013

Quelque part en Normandie


Marée basse, marée haute, un peu au-dessus de Granville (hauteville-sur-mer). Rentré sur Paris, je filais voir the Appleseed Cast pour un concert mémorable 


vendredi 18 octobre 2013

Writing my own autobiography

J'ai déjà évoqué dans ces colonnes (à travers Georges Perec et mon expérience propre) la problématique de l'ordre de classement d'une bibliothèque ou discothèque.

Cette problématique touche également Rob Gordon, dans High Fidelity :

Tuesday night I reorganize my record collection; I often do this at periods of emotional stress. There are some people who would find this a pretty dull way to spend an evening, but I'm not one of them. This is my life, and it's nice to be able to wade in it, immerse your arms in it, touch it.

When Laura was here I had the records arranged alphabetically; before that I had them filed in chronological order, beginning with Robert Johnson, and ending with, I don't know, Wham!, or somebody African, or whatever else I was listening to when Laura and I met. Tonight, though, I fancy something different, so I try to remember the order I bought them in: that way I hope to write my own autobiography, without having to do anything like pick up a pen. I pull the records off the shelves, put them in piles all over the sitting room floor, look for Revolver, and go on from there; and when I've finished, I'm flushed with a sense of self, because this, after all, is who I am. I like being able to see how I got from Deep Purple to Howlin' Wolf in twenty-five moves; I am no longer pained by the memory of listening to 'Sexual Healing' all the way through a period of enforced celibacy, or embarrassed by the reminder of forming a rock club at school, so that I and my fellow fifth-formers could get together and talk about Ziggy Stardust and Tommy.

But what I really like is the feeling of security I get from my new filing system; I have made myself more complicated than I really am. I have a couple of thousand records, and you have to be me — or, at the very least, a doctor of Flemingology — to know how to find any of them. If I want to play, say, Blue by Joni Mitchell, I have to remember that I bought it for someone in the autumn of 1983, and thought better of giving it to her, for reasons I don't really want to go into. Well, you don't know any of that, so you're knackered, really, aren't you? You'd have to ask me to dig it out for you, and for some reason I find this enormously comforting.

Nick Hornby, High Fidelity (1995)

John Peel en short

mercredi 16 octobre 2013

Ne vous attendez à rien, c’est ça qui compte


" Ne vous affligez pas, ne soyez pas tristes. Ne vous attendez à rien, c’est ça qui compte. Nous attendons tous quelque chose. Tenez, moi, par exemple. Toute ma vie j’ai attendu. Toute ma vie je me suis senti comme sur un quai de gare. Et toujours j’ai eu l’impression que ce qui se passait n’était pas la vie, mais une attente de la vie, une attente de quelque chose de réel, d’important. Pas vous ? "

Le Sacrifice, Andreï Tarkovski (1986)


Le Sacrifice est le septième et dernier long-métrage de Tarkovski, sorti l'année de la mort du réalisateur. C'est un film franco-suédois, tourné sur l'île de Fårö [googlemaps], la fameuse "île de Bergman" (où se joue notamment Persona). Si les liens au réalisateurs suédois sont évidents, certaines scènes m'ont aussi fait penser à du Bela Tarr.

lundi 14 octobre 2013

Radio activité

Le lundi 30 septembre, Radio Campus Paris (93.9FM, de 17h30 à 5h30) faisait sa rentrée, et dévoilait sa nouvelle grille ! Nous fêtions d'ailleurs ça vendredi dernier à l'International en compagnie d'Old Mountain Station, April was a Passenger et des DJs de Inside Me.

Et dimanche, juste là, j'entamais la nouvelle saison de Top Tape !
L'émission est déjà en écoute, mais je publierai un article dédié un peu plus tard (formalisme oblige).

En tout, j'ai pris le temps de renouveler mon webfly vieillissant (à l'époque, j'en étais très fier, mais je le trouve aujourd'hui un peu vide... voire même franchement moche)


Il n'est pas exclu que je le décline au masculin. Disons qu'il faut juste que je trouve la photo qui s'y prête. A suivre...

jeudi 10 octobre 2013

Breaking bad again


Mike : You know how they say "it's been a pleasure"?... It hasn't.

Breaking Bad, Live Free or Die (S05E01)

lundi 7 octobre 2013

He thinks and talks in tens and fives

He talks a lot about music, but also a lot about books [...] and films, and women. [...]. But his conversation is simply enumeration: if he has seen a good film, he will not describe the plot, or how it made him feel, but where it ranks in his best-of-year list, his best-of-all-time list, his best-of-decade list—he thinks and talks in tens and fives, and as a consequence, Dick and I do too. And he makes us write lists as well, all the time: “OK, guys. Top five Dustin Hoffman films.” Or guitar solos, or records made by blind musicians, or Gerry and Sylvia Anderson shows (“I don’t believe you’ve got Captain Scarlet at number one, Dick. The guy was immortal! What’s fun about that?”), or sweets that come in jars (“If either of you have got Rhubarb and Custard in the top five, I’m resigning now.”).

Nick Hornby, High Fidelity (1995)

dimanche 6 octobre 2013

Album Cover of the Week (+ talking shite)

La semaine a filé, sans que j'aie le temps ou la disponibilité d'esprit de publier le moindre article.

Quelque chose m'aura chiffonné : Qu'est-ce qui peut bien pousser une administration ou une grande entreprise qui passe de loooongs mois à construire un appel d'offre à exiger une réponse en une dizaine de jours?

Enfin, les raisons de l'organisation, je le devine, mais ne dépersonnalisons pas la problématique, ce serait trop facile... Cruauté? Sadisme?
Désintérêt total envers son prochain?

Mon incompréhension est de même nature que face à de grands scandales industriels / écologiques : JE VEUX PARLER au type qui fait du lobbying dans l'objectif d'exploiter un gisement de pétrole dans un Parc Naturel, à celui (ou à celle) qui décide dans son bureau que sa flotte de pêche pratiquera le chalutage de fond, etc.

Je m'égare... Mais c'est vrai, quoi, pourquoi si peu de temps?
(il s'agit d'une question rhétorique, vous l'aurez compris, je n'attends pas de vous, lecteurs, un dossier façon "Challenge", ou "Management Mag")


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Heureusement, cette semaine au métier m'aura laissé le loisir de réjouissantes pauses-déjeuner à la cantine au restaurant d'entreprise... Autant dire le meilleur moment et les meilleurs intervenants qui soient pour une revue d'actualité, principalement à base de "question roms", tout en relâché et en décontraction, vu la teneur du débat publique (qui a tendance a désinhiber). J'ai fait l'erreur de relever et de creuser... pour déterrer in fine des a priori sur les étrangers... disons pas jojo (voir franchement hideux).

C'est là la deuxième chose qui m'aura "chiffonné" cette semaine, forcément plus sérieuse que la première, surtout dans la perspective d'élections.
Vendredi, Marine Le Pen a contesté le terme d'"extrême-droite" à l'endroit de son parti (et menacé de procès quiconque l'en qualifierait). Bon move (comme on dit au Québec)... avec pour dessein de contourner peu à peu, et à moyen terme, les interdits moraux dans la tête de certains électeurs. Sachant que la frange radicale restera acquise à ce parti.

En réaction à cette tectonique des partis, les analystes ou adversaires politiques devront faire mieux que d'exhumer des citations ou images d'archives (*), mais argumenter sur le plan des idées.

Lu dans Le Monde :
Pour elle, qualifier son parti d'"extrême droite" serait donc, carrément, une "faute déontologique". Redisons-le donc clairement : par sa seule position sur l'échiquier politique français, autant que par ses idées et son projet, le Front national est, aujourd'hui comme hier, un mouvement d'extrême droite. Sa dénonciation du "système" et des élites, la préférence (ou priorité) nationale qu'elle veut imposer, la stigmatisation de l'immigration et de l'islam, la condamnation de l'Union européenne et du "mondialisme" en font un parti réactionnaire. Un parti opposé aux principes républicains d'égalité, de fraternité et de liberté – en l'occurrence de liberté de la presse –, dès lors que Mme Le Pen prétend dicter à chacun son vocabulaire et ses analyses.

(*) Edit : Sauf si, évidemment, elle affirme que le Front national ne serait "absolument pas" né, voilà quarante ans, du regroupement de groupuscules d'extrême droite.

Any bref...
A la base, je voulais seulement expliquer l'absence d'activité sur Arise Therefore cette semaine. Et publier une nouvelle "pochette de la semaine" !


Agnes Obel, Aventine (PIAS, 2013)